Hirondelle de cheminée

[Arielle]

A chacun son zoiseau ;-)

Les cheminées racinent
Au creux de leurs tisons,
Les cheminées calcinent
Des miettes d’évasion.

L’hirondelle
En passant cisaille leur torpeur,
L’hirondelle un instant
Convoite la chaleur du voyage immobile
Qui flambe dans leur cœur.

Mais l’été qui s’abîme ranime la passion
De l’oiseau pour l’espace. Sa fuite au bord du toit
Laisse une infime trace
Au col des cheminées
Qu’un coup
De vent
Efface.

[Invité]

Merci Arielle de retenir un peu l'hirondelle...

[apoutsiak]

En suivant le vol de ton hirondelle, plongé dans l'âme de ta cheminée, je me dis, mon petit Apou, tu devrais lire un peu plus souvent de la poésie. Merci Arielle.

[Invité]

C'est en effet très joli, très expressif ! Un rythme d'alexandrins déguisés peut-être un peu trop sage à mon goût, mais cela convient bien au sujet, à ce côté à la fios vif et apaisé qu'a le texte...

[Invité]

"à la fois" ; désolée.

[Invité]

Arielle, j'aime comme le quotidien t'inspire toujours de beaux vers, comme tu sais observer et partager tes observations avec le lecteur. Tu as su ici éviter de tomber dans le piège de la nostalgie toujours associé au départ des hirondelles, en ce sens ce vers me paraît particulièrement réussi :

Mais l’été qui s’abîme ranime la passion
De l’oiseau pour l’espace.

De même que ceux-ci, pour toute l'hésitation qu'on y perçoit :

L’hirondelle un instant
Convoite la chaleur du voyage immobile
Qui flambe dans leur cœur.

[Manu(manisa06)]

Merci de nous rappeler que l'été est fini.
Merci de saluer les hirondelles parties.
Merci pour la mauvaise nouvelle.
Merci pour la bonne Arielle.

[Lucy]

Tu as l'art de nous recréer des univers en quelques mots, celui, aussi, d'arrêter le temps ou, à tout le moins, de prolonger les beaux jours pour nous.

[Sahkti]

A chacun son zoiseau ;-)

Deux qu'il y en a maintenant :-))

Tes hirondelles me font penser à celles récemment croisées à Chenonceaux, épousant parfaitement la beauté des lieux et leur élégance. C'est le cas de ton texte, qui allie subtilement classicisme, simplicité et fraîcheur. Pas si simple que cela à manier, le risque existe de tomber dans quelque chose de trop lourd, ce qui n'est absolument pas le cas ici.

[Charles]

c'est joli effectivement ... léger comme une hirondelle ...

[pierre-henri]

J'aime.
J'aime aussi fort que c'est léger, furtif et volatil...
(Et ne pige pas votre choix de ponctuation présente/absente.)
Bisou madame.

[claude]

Être une hirondelle pour débouler comme un boomerang entre les toits et les cheminées, descendre en piqué du mont vers la vallée et redresser sa trajectoire à quelques centimètres du sol, sentir sur son poitrail la chaleur tellurique et remonter se rafraîchir aux masses d'air ascensionnelles. Prendre des virages à cent quatre-vingt degrés dans des gorges étroites, raser les parois rocheuses et s'en écarter d'un battement d'ailes. Voler au ras d'un champ de colzas et déplacer dans son sillage des nuages de pollens. Voir les coquelicots s'incliner sur son passage et les pétales des pâquerettes se hérisser en trompettes. Se maintenir en vols stationnaires pour donner la becquée à ses petits. Être fidèle et revenir chaque année, au printemps, après un long voyage, se nicher sous les soliveaux et convoler avec sa belle emplumée pour repeupler le ciel d'élégants voltigeurs.

[Invité]

L'hirondelle est calligraphe et musicienne.

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