Insecte

[Evanescent]

Un instant la lumière s’éteignit. La pièce soudain sombre sourit d’espoir, puis l’ampoule s’alluma de nouveau. Et l’air soupira en contemplant l’insecte magnifique dont le corps fragile se heurtait maladroitement contre le verre brûlant.

Dans la lumière ses écailles chatoyaient. Sont-ce les couleurs de la nature généreuse ou la dernière étincelle de vie qui a ainsi fait miroiter un instant l’enchantement sur ses ailes vibrantes ?

Puis le vol fascinant se fit désordonné. La petite chose ardente de mouvement s’abattit sur le sol inégal. Le silence tomba, guettant de ses prières l’infime tremblement éloignant l’ombre de la mort qui espérait non loin.


L’insecte brûlé reposait sur le sol. Il semblait une mince pierre sculptée, abandonnée par mégarde et dénonçant de sa finesse la rudesse du béton froid.

Une minute fini de se consumer, amère.

Et le joyau étendit de nouveau ses ailes calcinées, se débattant dans son refus de céder son existence ; tel un défi à l’inexorable, il s’éleva péniblement, l’air l’enveloppa de sa protection, et le silence de ses encouragements chuchotés. Sa trajectoire devint plus sûre, chutant parfois, se redressant toujours, et la joie de l’espoir comblé étincela dans la chaleur de cette nuit.

Alors, fier d’avoir vaincu la défaite, l’insecte luisant se dirigea, confiant, vers la lumière qui lui souriait.


Le grésillement sec fut le dernier.

Je n'arrive pas à savoir si je peux tirer quelque chose de ce texte.

[Invité]

J'aime bien l'ironie qui se dégage de ce texte, les deux phrases de conclusion me paraissent parfaites.

En revanche, le développement de l'anecdote est trop étiré à mon goût, avec un côté précieux qui me semble en décalage avec le sujet :
"La pièce soudain sombre sourit d’espoir", "La petite chose ardente de mouvement", "Le silence tomba, guettant de ses prières l’infime tremblement éloignant l’ombre de la mort qui espérait non loin" (lourd, ça, je trouve).

Je pense qu'il y aurait à tirer quelque chose de vraiment intéressant de ce texte en adoptant un ton plus sobre, plus simple.

[Yali]

Difficile de dire, c’est le genre de texte qui appuierait volontiers une autre narration, qui la conforterait, seul, c’est difficile.
Juste un truc à propos des écailles, vrai que les papillons en portent sur leurs ailes mais vrai aussi que le lecteur n’est pas toujours au fait, aussi,le détail dérange la lecture parce qu’il interroge

[mentor]

tiens, sur le coup j'ai pas pensé du tout à un papillon, d'abord parce que c'est pas dit, ensuite justement à cause des écailles
faut dire que par chez moi on a le choix pour ce qui tourne autour de la lumière le soir, je vous fais pas le détail, y en a qui fuieraient VE ;-)

donc ton texte : quelques phrases ou tournures en excédent, oui, mais pas grand chose pour que cet instantané soit net

[patineuse62]

Moi, j'aime beaucoup, je trouve que s'est vraiment prenant, mais c'est vrai que le coup des écailles, c'est un peu de trop.

[Invité]

J'aurais préféré des phrases plus courtes et une écriture plus légère, pour aller avec le papillon. Mais il y a de bonnes choses, des idées qui me plaisent, comme l'air qui soupire, je trouve ça intéressant et joli. Peut-être que tous les détails ne sont pas nécessaires. En résumé, je verrais bien ce texte écrit plus simplement, de façon à moins donner l'impression d'un effet de style.

[Manu(manisa06)]

Comme Island, je trouve les phrases trop longues mais j'aime cet instant raconté, ton sens de l'observation et la passion que tu as mis pour l'écrire.

[patineuse62]

moi, je préfère plutôt les phrases longues, je trouve ça beaucoup plus beau, mais ça encore je pense que ça dépend des gens.

[Evanescent]

D'accord pour les écailles, je vais modifier ça.

J'aime bien les phrases longues moi aussi, je ne sais pas si j'arriverai à alléger sans faire de phrases trop courte. Je vais essayer.

Merci pour les critiques, j'arrivais plus à avancer avec ce texte

[patineuse62]

mais en fait, c'est vraiment un papillon la bestiole qui se "crâme"?
J'en suis pas sûre...

[Evanescent]

si si c'est un papillon.

bon texte corrigé :

Un instant la lumière s’éteignit. La pièce soudain sombre sourit d’espoir ; puis l’ampoule s’alluma de nouveau. Et l’air soupira en contemplant l’insecte fragile, ses heurts maladroitement contre le verre brûlant.
Dans la lumière son corps moiré chatoyait. Sont-ce les couleurs de la nature généreuse ou la dernière étincelle de vie qui a ainsi fait miroiter un instant ses ailes vibrantes ?

Puis le vol fascinant se fit désordonné. La petite chose ardente de mouvement s’abattit sur le sol inégal. Le silence tomba, redoutant de percevoir l’ombre de la mort qui espérait non loin.


L’insecte brûlé reposait sur le sol. Il semblait une mince pierre sculptée, abandonnée par mégarde et dénonçant de sa finesse la rudesse du béton froid.

Une minute fini de se consumer, amère.

Et le joyau étendit de nouveau ses ailes calcinées, se débattant dans son refus de céder son existence ; il s’éleva péniblement. Sa trajectoire devint plus sûre, chutant parfois, se redressant toujours ; et la joie triomphante étincela dans la chaleur de cette nuit.

Alors, fier d’avoir vaincu la défaite, l’insecte luisant se dirigea, confiant, vers la lumière qui lui souriait.


Le grésillement sec fut le dernier.

j'ai vraiment du mal à raccourcir les phrases ^^
Et j'arrive pas à voir l'effet général. Si j'ai modifié des passages que j'aurais pas du, ou l'inverse, dites le moi.
Socque, j'arrive pas à modifier les phrases qui te dérangent.

[patineuse62]

Moi, j'aimais beaucoup le texte original, mais celui là est très bien aussi, ça se dit "sont-ce", jamais vu, mais j'ai pas vu tout non plus.

[Evanescent]

oui ça se dit. J'ai la petite manie de m'en servir partout d'ailleurs.

[patineuse62]

ok, merci

[Lucy]

Joli texte !
Les écailles ne m'ont pas gêné.

[Evanescent]

merci

[Invité]

La pièce soudain sombre sourit d’espoir, puis l’ampoule s’alluma de nouveau.

Difficile à se représenter, à vrai dire.

[Evanescent]

c'est assez volontaire ^^

[Sahkti]

Le drame de l'éphémère dans la vie d'un papillon est pointé, d'une certaine manière, par la lourdeur de certaines phrases et leur longueur. Pensant comme cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête... donc pourquoi pas! Mais d'un autre côté, cela atténue la légèreté de l'animal, ses nuances aériennes et volatiles. Dommage.

[pierre-henri]

Demain matin c'est trop lointain
dit l'éphémère
les ailes rongées par la lumière

(fraternellement)

[roro]

Contrairement à ce qui a été dit, moi je suis justement attirée par le style narratif, par la précision de la description et par le choix des mots. Je suis généralement sensible à ce genre d'écriture qui parvient à transcrire le mouvement et les impressions. Tu exprimes bien tout le drame de ce pauvre petit être, auquel on peut même s'identifier (en tout cas moi j'ai réussi cela!! )

Commentaires sur le premier texte :

Un instant la lumière s’éteignit.

J'aurais inversé et écrit : "la lumière s'éteignit un instant". Telle que tu l'as écrite, cette phrase ferait penser à un "soudainement la lumière s'éteignit"

qui n'est pas le sens recherché.

Sont-ce les couleurs de la nature généreuse ou la dernière étincelle de vie qui a ainsi fait miroiter un instant

les couleurs.............. "ont" fait miroiter : il y a un problème d'accord ici

Une minute fini de se consumer, amère.

finit avec "t"

Et le joyau étendit de nouveau ses ailes calcinées, se débattant dans son refus de céder son existence ;

J'ai tout simplement adoré cette phrase. J'y vois une allégorie de la vie qui se débat contre la mort, de la vie humaine et de sa misère... C'est très visuel et très fort.

tel un défi à l’inexorable, il s’éleva péniblement, l’air l’enveloppa de sa protection, et le silence de ses encouragements chuchotés

J'aurais préféré un imparfait au lieu du passé simple pour décrire le combat mené et la lente victoire... Le passé simple donne une impression de facilité qui est en contradiction avec la réalité.

[Evanescent]

Merci pour les critiques, et les compliments (surtout :p ), roro.

[kazar]

Dans ces phrases, je trouve, il manque de l'émerveillement, il manque tes tripes.

Ecrire sur un pauvre papillon qui brûle sur une lampe idiote, c'est difficile. Parce que soit, comme le premier de tes textes, on veut faire trop bien, trop beau, trop imagé, trop. Soit, comme dans le deuxième, on est tenté de raccourcir, de réfléchir à la façon dont on écrit, et du coup on oublie de vivre le texte.
On oublie de le pleurer.

Tu vois, un papillon, c'est fragile, c'est léger, c'est pas futé, c'est éphémère et dramatiquement beau. C'est pas un exercice.

Cela dit, il y a de très jolies choses, déjà relevées, et j'aime beaucoup cette capacité d'émerveillement que tu révèles :-)

[Loreena Ruin]

Je ne suis pas une adepte des remarques formelles - du moins rien ne m'a choqué, sinon que j'aime beaucoup ta façon d'écrire très poétique, sur un thème un peu inhabituel! Ce que tu peux en tirer? Je dirais que c'est déjà un bel exercice de vocabulaire et de style, ce qui ne fait de mal à personne...ensuite, tu pourrais presque en faire un poème en prose...mais je trouve cela bien en soi.

Au plaisir de te lire bientôt,
Ruin.

[Evanescent]

C'est censé être entre le poème en prose et le texte. Je ne sais pas si je dois basculer sur l'un où sur l'autre ou si je continue dans ce 'mixte'. Ca doit être ce que j'aime le plus écrire mais j'ai encore beaucoup de chemin à faire.
merci :-)

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