Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Un ange tombé du ciel (1)

3 participants

Aller en bas

Un ange tombé du ciel (1) Empty Un ange tombé du ciel (1)

Message  Gaspard-Auguste Jeu 18 Sep 2008 - 11:55

Un ange tombé du ciel

Joseph-Aimé n'a jamais eu de femme dans sa vie, tant sa laideur est exécrable. Même les prostituées, lorsqu'elles acceptent de lui vendre leurs services, ferment les yeux pendant qu'il s'escrime sur elles.
C'est un homme de 35 ans, comptable de son métier, qui mène une existence banale, dépourvue de surprises. Il s'y est fait, bien qu'il en soit fort malheureux.
C'est un homme de petite taille, gentil et doux cependant, plein de compassion pour ses semblables, qui consacre beaucoup de ses temps libres à faire du bénévolat pour des organismes d'entraide sociale. À part sa vieille mère et deux ou trois compères qu'il connaît depuis l'enfance, il a peu de fréquentations.
Mais, cet homme a un don — ce dont il ignore, jusqu'à ce jour où…passant devant la vitrine d'un grand magasin, située à mi-chemin de son domicile de son lieu de travail, son attention est attirée, bien malgré lui, par la présence d'un mannequin d'étalage d'une rare beauté. À sa vue, il ressent un trouble profond l'envahir. Il fixe la chose avec une telle intensité qu'elle semble alors se métamorphoser, un bref instant, en un corps humain bien en chair et en os. Est-ce une illusion ? Un mirage ? Il n'en sait rien. Mais c'est un homme complètement envoûté qui pénètre, peu de temps après, dans son bureau.
Depuis ce jour, Joseph-Aimé est devenu un homme obsédé. Matin et soir, même le midi, il s'arrête pendant quelques instants seulement — afin de ne pas trop attirer l'attention sur lui — devant l'objet de sa contemplation. Mais c'est le soir, surtout, alors que la rue est sombre mais la vitrine doucement éclairée par une lumière tamisée, qui rend presque magique son décor, qu'il préfère à tout autre moment. Mais là encore il doit faire preuve de prudence, car une présence immobile et prolongée face à la devanture, pourrait encore une fois le rendre suspect aux yeux d'un passant, voire d'un policier en patrouille.
Quand il réintègre son domicile, le soir venu, Joseph-Aimé n'arrive jamais à chasser complètement de son esprit l'image du mannequin. Elle vient le hanter jusque dans son sommeil.
Un matin, à son lever, tandis qu'il prenait son café, il a l'idée saugrenue de lui donner un nom. Par pur fantaisie, parce qu'elle lui paraît très sexy, elle s'appellera désormais Érotica. Ce qui la rend à ses yeux un peu plus vivante, puisqu'elle a maintenant une identité connue de lui seul…
Et puis, un jour, il a la désagréable surprise de constater qu'un autre mannequin s'était substitué à Érotica ! Il en a eu le cœur serré toute la journée, comme s'il ressentait une peine d'amour, une perte dont il n'arriverait jamais à surmonter le deuil. Il se sentait encore plus seul au monde. Mais si Érotica n'était plus présente dans la vitrine, peut-être se trouvait-elle ailleurs. Il spécula qu'on l'avait peut-être déplacée tout simplement à l'intérieur. Pour en avoir le cœur net, il décida qu'il entrerait dans l'établissement, le lendemain, qui était un samedi, jour de congé. Il aurait tout le temps voulu pour visiter un à un tous les étages du grand magasin présentant des rayons de lingerie féminine.
Ce qu'il fit. Ce jour-là, il y avait un fort achalandage… ce qui lui permet de passer inaperçu. Au bout de quarante minutes de recherches, il l'aperçoit enfin.
Elle est plus splendide que jamais. Cette fois, il peut s'en approcher, en prenant soin de ne pas se faire remarquer. Elle porte un maillot de bain deux pièces. Il est à deux pouces et, à peine l'a-t-il touché du bout d'un doigt, qu'elle lui fait soudainement un clin d'œil. Du moins est-ce l'impression qu'il en a. Il est distrait dans ses pensées par une voix qui se fait entendre derrière lui :
— Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous, monsieur ?
Il se retourne, le visage blême. La vendeuse est avenante et souriante. Elle lui demande ce dont il a besoin et lui dit qu'elle peut le conseiller dans son choix.
— C'est pour offrir en cadeau ? lui demande-t-elle.
— Euh oui, bafouille-t-il.
— C'est ce modèle qui vous plaît ?
— Pardon ?
— C'est bien ce maillot qui vous intéresse ?
— Euh oui…
— C'est le seul modèle qu'il nous reste. Quelle est la taille de la personne à qui vous destinez votre achat ?
— Euh… c'est exactement la même que celle d'Éro… je veux dire du mannequin qui le porte.
— Alors, si c'est ce maillot que vous voulez, il n'y a pas de problème. Seulement, il faudra que vous le laviez avant de l'offrir. Car d'autres mains l'ont peut-être touché avant vous. Alors, vous achetez ? Dans ce cas, je l'enlève du corps du mannequin et je vous l'emballe immédiatement.
— Euh… d'accord.
Joseph-Aimé ressent des frémissements le parcourir tout au long du corps. Pendant que la vendeuse s'exécute, il ferme les yeux, sachant fort bien que ces mannequins d'emballage n'ont pas de sexe et qu'il serait sans doute fort déçu de le constater.
La vendeuse le regarde du coin de l'oeil. Et le voyant ainsi, tout bêta, les yeux fermés, esquisse un sourire.
— Elle ne vous mangera pas, lui dit-elle.
*
Paquet en main, le voilà qui se hâte de réintégrer son logement. Que fera-t-il de cette lingerie ? Il n'en sait rien encore. Seulement, il se réjouit à l'idée qu'il ramène chez lui une partie intime d'Érotica. Deux pièces de tissu, qu'il étale à présent devant ses yeux. Ont-elles une odeur ? Il les renifle. Oui, peut-être… Il est troublé. Il revoit l'image d'Érotica avec ce maillot sur elle. Lui a-t-elle vraiment adressé un clin d'œil ?
Le voilà en possession d'un maillot deux pièces, mais cela ne lui rend pas Érotica pour autant… qui demeure enfermée dans l'établissement. Chaque fois qu'il passe devant la vitrine extérieure, où le modèle du mannequin a été remplacé par un autre, le cœur lui pince. Il n'est quand même pas pour y retourner. Que penserait la vendeuse ?
Alors, un soir, il lui vient une idée. Et si je la kidnappais ? songe-t-il. Car il n'en peut plus d'être privé d'elle, de sa vue dans les tenues les plus diverses et dans les positions les plus alléchantes — tantôt assise, tantôt debout, les bras, les jambes, la tête chaque jour inclinés différemment.
Il lui faut un plan, qu'il va élaborer minutieusement. Cela fait, il s'y rend le samedi venu effectuer une inspection des lieux. Il repérera les portes de sortie de secours principalement, pour assurer sa fuite. Il localisera ensuite l'endroit précis où se trouve Érotica. À présent, il doit trouver la planque où, peut avant l'heure de sa fermeture, il attendra la pleine nuit pour procéder à son larcin. Il croit enfin avoir trouvé, non loin justement d'une sortie de secours. Vu sa petite taille, il a peu de chance de se faire voir derrière le poste d'un comptoir encombré de longues robes sur socle dont la traîne touche terre. Il lui suffira d'un moment d'inattention de la vendeuse, souvent sur le plancher à servir une cliente, pour se glisser subrepticement derrière cet écran de taffetas. S'il y avait risque de se faire voir, à ce moment-là, il remettrait à plus tard son projet, voilà tout. Il aura pris soin précédemment, d'emprunter la voiture d'un ami pour transporter la précieuse marchandise à bon port, c'est-à-dire chez lui.
Joseph-Aimé sait que les portes de sortie de secours sont verrouillées de l'extérieur et non pas de l'intérieur. Le hic, c'est qu'il y a des caméras de surveillance. Mais, il aura avec lui ce qu'il faut pour masquer son visage et il portera des vêtements noirs. Quant au véhicule de son ami, il la laissera garée chez lui, qui habite à deux rues au nord et à une rue à l'est du magasin. Une fois qu'il y aura transporté le corps jusqu'à son domicile, il ramènera le véhicule là où il l'avait emprunté, plutôt dans la journée, en disant qu'il la ramènerait en fin de journée, en glissant les clefs sous le paillasson. Il aura pris soin, en cours de route, de faire un double de ses clés. Son ami n'y verrait que du feu, quand il irait tard dans la nuit réemprunter le véhicule et le ramener à son port d'attache dans la demi-heure suivante... lui-même habitant dans le même secteur. Le propriétaire du véhicule, en plein sommeil à cette heure-là, n'y aura vu que du feu. Le seul risque qu'il encourt, croit-il, sera celui de se faire voir pendant qu'il se rendra jusqu'au véhicule avec le long corps du mannequin sous le bras. Mais, comme il fera pleine nuit, les chances de se faire remarquer sont minces. Il est tout fin prêt, à présent, à prendre le risque.
L'opération qu'il a menée, le samedi venu, a été couronnée de succès. Pourtant, rien n'a été facile. Le plus difficile, cependant, a été de se soustraire à l'attention des préposés à l'entretien, qui font aussi office d'agents de sécurité. Mais, comme ils sont peu nombreux, il lui a suffi d'analyser leurs allées et venues pour apporter avec lui son butin, enveloppé dans un drap. Mais, la chance l'avait certainement favorisé… puisque la porte de sortie de secours était à peine de cent mètres du lieu où il se trouvait, dans le coude d'un étroit corridor plongé dans l'ombre. Dehors, alors que le cadran de sa montre lui indiquait l'heure – deux heures du matin — il n'y avait pas un chat. La porte de sortie donnait sur un aire de stationnement réservé aux employés. Comme il n'y avait plus que les automobiles des employés de nuit, tous arrivés au travail, il parvint à se faufiler, tout en longeant le mur, jusqu'à la rue avoisinante. C'était une rue résidentielle. Après avoir retrouvé son sens de l'orientation, il a déambulé ainsi pendant une dizaine de minutes. Ce qu'il transportait était plutôt encombrant. Imaginez un homme de petite taille se promenant verticalement avec, sous le bras, un squelette long d'environ deux mètres s'étirant horizontalement ! Il est parvenu dans la cour arrière de son ami en prenant soin de faire le moins de bruit possible en ouvrant la portière du véhicule. Et il s'en fut en douceur de là jusqu'à son domicile, un triplex où ses voisins étaient pratiquement toujours absents. Après avoir déposé Érocita sur le divan, il ramena la voiture à son lieu d'origine et s'en revint à pied, le cœur battant la chamade.

(À SUIVRE)

Gaspard-Auguste

Nombre de messages : 15
Age : 82
Localisation : Terrebonne, Québec (Canada)
Date d'inscription : 15/01/2008

Revenir en haut Aller en bas

Un ange tombé du ciel (1) Empty Re: Un ange tombé du ciel (1)

Message  Invité Jeu 18 Sep 2008 - 12:04

Un début intéressant, mais le texte est plombé de nombreusse maladresses à mon avis, en premier lieu, me semble-t-il, une mauvaise maîtrise des temps : la narration passe du présent au passé de manière anarchique.

La description de la procédure d'enlèvement me paraît beaucoup trop longue. On se (je me) fiche de tous les détails de clés, voiture, etc !

"C'est un homme de 35 ans, comptable de son métier, qui mène une existence banale, dépourvue de surprises. Il s'y est fait, bien qu'il en soit fort malheureux.
C'est un homme de petite taille (...)"

"Mais c'est le soir, surtout, alors que la rue est sombre mais la vitrine doucement éclairée par une lumière tamisée, qui rend presque magique son décor, qu'il préfère à tout autre moment. Mais là encore il doit faire preuve de prudence (...)" (en outre la première phrase me paraît lourde, l'incise "qui rend presque magique son décor" embrouille un peu).

Mais l'idée, bien que déjà vue, mérite d'être creusée, je crois.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Un ange tombé du ciel (1) Empty Re: Un ange tombé du ciel (1)

Message  Invité Jeu 18 Sep 2008 - 14:53

Certains passages sont très longs, avec des descriptions trop minutieuses alors que d'autres passages qui auraient demandé à être développés sont zappés en quelque sorte ; et je relève parfois un manque de cohérence, d'une paragraphe à l'autre, par exemple ici :

Le voilà en possession d'un maillot deux pièces, mais cela ne lui rend pas Érotica pour autant… qui demeure enfermée dans l'établissement. Chaque fois qu'il passe devant la vitrine extérieure, où le modèle du mannequin a été remplacé par un autre, le cœur lui pince. Il n'est quand même pas pour y retourner. Que penserait la vendeuse ?
Alors, un soir, il lui vient une idée. Et si je la kidnappais ? songe-t-il. Car il n'en peut plus d'être privé d'elle, de sa vue dans les tenues les plus diverses et dans les positions les plus alléchantes — tantôt assise, tantôt debout, les bras, les jambes, la tête chaque jour inclinés différemment.
Il ne peut pas la voir chaque jour puisqu'elle n'est pas toujours en vitrine et qu'il n'ose pas retourner dans le magasin. Des petits détails qui comptent, me semble-t-il.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Un ange tombé du ciel (1) Empty Re: Un ange tombé du ciel (1)

Message  Sahkti Mar 30 Sep 2008 - 13:21

Il y a, en particulier dans la première partie du texte, une forme de distanciation plutôt agréable, comme si l'auteur observait une scène et la restituait sans s'impliquer. Ce regard extérieur, distant sans être froid, me plaît bien. Davantage que la suite, dans laquelle il y a justement immersion dans l'action, avec pléthore de détails et de descriptions. Un peu comme si justement, tu voulais nous faire vivre la scène de l'intérieur, mais ça ne me paraît pas très réussi. A alléger certainement, histoire de retrouver cet écart du début, car il met le texte en valeur.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Un ange tombé du ciel (1) Empty Re: Un ange tombé du ciel (1)

Message  Lucy Ven 3 Oct 2008 - 11:20

J'aime l'idée.
L'utilisation, un peu sauvage, des temps m'a fait sourciller par moments.
Petite préférence pour la première partie de ce texte.
Lucy
Lucy

Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008

Revenir en haut Aller en bas

Un ange tombé du ciel (1) Empty Re: Un ange tombé du ciel (1)

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum