C'était avant

[Gaspard-Auguste]

C’était avant

Je chantais, riais, criais
je m'allumais à tous les désirs
et m'attelais à tous les vents
Je butinais et batifolais
Je tanguais. j'oscillais, je chavirais
trébuchant dans tous mes mots
je m'hallucinais à tous les vertiges

Je caracolais, m’effarouchais
je m’'épivardais et délirais
M’amourachant de toutes les filles
je faisais naufrage à chaque partance

Je claironnais et chahutais
je me constellais, m’éblouissais
m’incendiant d'une seule fièvre
je me tuais à vouloir vivre

J'étais désastré mais voilà
qu'une fois encore je me constelle
J'avais l'âme éteinte mais voilà
Que je brûle et que j’étincelle
Voilà que je prends goût à la vie
Je batifole, je prends le large
Je navigue dans la folie
J’océane sans faire naufrage

J’ai bien fini de chalouper
Ma barque n’est plus à la dérive
Je fleuve enfin, ensoleillé
J’ai mis le cap sur d’autres rives
Un vol d’oiseau me fait voyage
Et les rivières me font chanter
Le bonheur est mon paysage
J’ai tout l’espace pour m’envoler

Voilà enfin que je m’éjecte
J’ai fait le vide autour de moi
Je vole, je plane en ligne directe
Mon cœur orbite autour du tien

… depuis que je t’aime

[Charles]

<-- modération>
Afin que les commentateurs puissent suivre, il est recommandé de ne pas ouvrir plus de deux fils par semaine. Si on souhaite poster plus de deux textes par semaine, il faut les regrouper dans le même fil.

[Gaspard-Auguste]

Message reçu et compris. Et bravo pour le site !
Gaspard-Auguste

[roro]

Texte plaisant à lire, vocabulaire très parlant, on se sent léger et joyeux...

Par contre j'ai trouvé des verbes comme épivarder et océaner qui n'existaient pas (selon mon dictionnaire). Est-ce que c'est voulu?

Ensuite, à un moment donné l'utilisation du "mais voilà", du voilà que" et du "j'ai bien fini par" signifiait un changement, une évolution. Personnellement, j'aurais aimé voir une plus nette progression due au fait de découvrir (enfin) l'amour. On a le sentiment que rien n'a fondamentalement changé après la découverte de l'amour... L'état d'esprit du narrateur étant un peu le même au début et à la fin!

Mais ce n'est qu'une impression personnelle!

Le poème est sinon agréable à lire.

[Evanescent]

J'aime beaucoup ce texte. Agréable à lire.

Je tanguais. j'oscillais, je chavirais

Le point me gène dans la lecture. C'est volontaire ?

trébuchant dans tous mes mots
je m'hallucinais à tous les vertiges

Là, le deuxième vers est long. Peut-être trop. Peut-être juste un peu mais j'aime ce poème alors je cherche la petite bête ^^

Je caracolais, m’effarouchais
je m’'épivardais et délirais
M’amourachant de toutes les filles
je faisais naufrage à chaque partance

Pareil. dernier vers long.

Je claironnais et chahutais
je me constellais, m’éblouissais
m’incendiant d'une seule fièvre
je me tuais à vouloir vivre

Trois 'je'. Un de trop il me semble. J'aurais plutot vu un parrallélisme

J'étais désastré mais voilà
qu'une fois encore je me constelle
J'avais l'âme éteinte mais voilà

Je sais que c'est volontaire, mais je trouve dommage la répétition du 'mais voilà'.

Que je brûle et que j’étincelle
Voilà que je prends goût à la vie
Je batifole, je prends le large
Je navigue dans la folie
J’océane sans faire naufrage

Très beau ça. Je ne crois pas qu' 'océaner' existe, mais il devrait, bravo pour ce verbe.

J’ai bien fini de chalouper
Ma barque n’est plus à la dérive
Je fleuve enfin, ensoleillé

'je fleuve'. Je ne l'avais pas vu à la première lecture. Magnifique, celui là.

J’ai mis le cap sur d’autres rives
Un vol d’oiseau me fait voyage
Et les rivières me font chanter
Le bonheur est mon paysage
J’ai tout l’espace pour m’envoler

Un vers qui est en dessous des autres : 'le bonheur est mon paysage'

Voilà enfin que je m’éjecte
J’ai fait le vide autour de moi
Je vole, je plane en ligne directe
Mon cœur orbite autour du tien

le troisième vers, un peu long encore une fois. D'un pied je pense.

… depuis que je t’aime

Une fin très belle de simplicité.

Bravo. (et merci pour ce poème)

[pierre-henri]

J'ai beaucoup apprécié la danse des deux dernières strophes, qui virevoltent et tournent et nous emportent.

[Invité]

Si je trouve la rime un peu facile dans les premières strophes, j'apprécie ne revanche la rupture induite par

J'étais désastré mais voilà
qu'une fois encore je me constelle

Un texte agréable, tourbillonnant, avec des inventions sinon audacieuses du moins inattendues, et vriament bienvenues.

[bertrand-môgendre]

Un texte à la construction gentillette, pleine de bonne foi détournant les mots au profit d'images poétiques fort parlantes.
Tu commences à l'imparfait, tu continues au présent. Qu'en sera-t-il dans le futur ? Cette note d'ouverture me manque un peu.

[Tristan]

désolé, mais ça ne m'a pas parlé. Je trouve le dernier vers un peu trop gentillet

[Gaspard-Auguste]

Merci à tous pour vos réponses.
Quelques précisions. Ce poème est sans rimes et sans mesure, et cela est voulu ainsi.
Océane et fleuve, en tant que verbes, sont des néologismes. Le premier mot est d'ailleurs déjà utilisé par Jacques Brel dans l'une de ses chansons.
C'est un poème que j'ai voulu éclaté... l'amour étant une passion qui vous allume.
Bravo pour le site, très convivial, où la critique positive est favorisée.

[Arielle]

Dansant, joyeux, quoique un peu lourd à mon goût au début à cause de cette accumulation de verbes. Je préfère la deuxième partie. On a envie de se laisser entraîner par le bel enthousiasme de l'auteur.

[Ole Touroque]

J'ai bien aimé lire cette suite de verbe qui m'ont donné l'impression de passer de fil en fil, sur un pied et en déséquilibre.
Par contre "depuis que je t'aime" est à arranger, un trou noir de premier degré dans du subjectif bien géré.

[Sahkti]

Tout cela est très chantant et sonne mieux fredonné à mon oreille que lu sur sur écran (ou papier), cette seconde manière mettant en lumière quelques longueurs et maladresses, tandis que chanté, tout cela passe beaucoup mieux. Il y a un rythme agréable.

[mentor]

de nombreux néologismes plaisants
un rythme
et une "chronologique" ;-)
ça me plaît

[Contenu sponsorisé]