Train de nuit

[milo]

Train de nuit.
Voici que les paysages disparaissent, et avec eux le reste des vivants. Ici, les hommes sont des êtres boiteux,
des enfants violents et des fous. Ils portent, haut sur leurs épaules, le visage émoussé des vies dures
L’empreinte dans le dos, indélébile, des nuits passées sur un caillou.
Mais ici comme ailleurs le parterre est bancal
Et les néons des couloirs clairs-obscurs, ne mènent qu’à des portes qui s’ouvrent sur des murs.
C’est une route sans fin au milieu d’une nuit trop longue
Parce que déchirée de lumière.
Ceux qui restent s’abîment les flancs contre les appuis-têtes, là où quelques voyageurs pressés ont oubliés un rêve.
Un rêve recroquevillé sur le sale d’une banquette,
Où leurs bouches grandes ouvertes tètent comme l’assoiffé mendie l’eau.
Ici, les hommes ne vont nulle part, et n’ont nulle part où aller. Je crois qu’ils cherchent juste un peu d’espoir.
Alors ils attendent.

Ils attendent

Que le Calais – Vintimille
comme un œsophage remplis,
recrache
dans des gares toujours vides
Son trop plein de poésie.

[Invité]

Très beau, très évocateur. Je regrette que le texte se finisse sur le mot "poésie", qui pour moi sonne toujours comme un appel du pied assez grossier dans un poème, mais cela m'est tout personnel.

Beaucoup de classe :
"Ils portent, haut sur leurs épaules, le visage émoussé des vies dures
L’empreinte dans le dos, indélébile, des nuits passées sur un caillou."
"une nuit trop longue
Parce que déchirée de lumière."

("rempli", sans "s" au singulier.)

[pierre-henri]

En gros d'accord avec le précédent commentateur.
Un vrai ton, qui, me semble-t-il, pourrait encore être plus contenu, plus ramassé.


(Quelques fautes, quand même, bouh! le vilain... "oublié"...)

[Invité]

rien que cela, ça suffirait pour ma soirée. Alors, tout le reste...
Ca fout des grandes claques, la poésie, quand ça sort du ronron et du rose...

Juste à dire merci.

[Invité]

Non, trop gourde, je m'auto cite !!! les phrases qui auraient du se trouver surlignées : " un rêve recroquevillé sur le sale d'une banquette"
"ils portent, haut sur leurs épaules, le visage émoussé des vies dures"

[Tristan]

Chouette, grave et beau. je cherche quelque chose à redire, mais je ne trouve pas

[claude]

pour que ça soit parfait à mes yeux, il faudrait enlever ce qui est barré (mais de quoi je me mêle!):

Mais ici comme ailleurs le parterre est bancal

Parce que déchirée de lumière.

Ils attendent

Que le Calais – Vintimille
comme un œsophage remplis,
recrache
dans des gares toujours vides
Son trop plein de poésie.

[pierre-henri]

pour que ça soit parfait à mes yeux, il faudrait enlever ce qui est barré (mais de quoi je me mêle!):

Mais ici comme ailleurs le parterre est bancal

Parce que déchirée de lumière.

Ils attendent

Que le Calais – Vintimille
comme un œsophage remplis,
recrache
dans des gares toujours vides
Son trop plein de poésie.

Parfait, ça... Qui pourrait, qui oserait y prétendre...? Mais sinon, je serais assez dakodak.

[Invité]

Adepte du "je ne dérange pas" j'ai apprécié ton texte comme ton travail.
J'ai seulement un doute sur une éventuelle redite de sens:
Ai-je mal vu?

Train de nuit.
Voici que les paysages disparaissent, et avec eux le reste des vivants. Ici, les hommes sont des êtres boiteux,
des enfants violents et des fous. Ils portent, haut sur leurs épaules, le visage émoussé des vies dures
L’empreinte dans le dos, indélébile, des nuits passées sur un caillou.
Mais ici comme ailleurs le parterre est bancal
Et les néons des couloirs clairs-obscurs, ne mènent qu’à des portes qui s’ouvrent sur des murs.
C’est une route sans fin au milieu d’une nuit trop longue
Parce que déchirée de lumière.
Ceux qui restent s’abîment les flancs contre les appuis-têtes, là où quelques voyageurs pressés ont oubliés un rêve.
Un rêve recroquevillé sur le sale d’une banquette,
Où leurs bouches grandes ouvertes tètent comme l’assoiffé mendie l’eau.
Ici, les hommes ne vont nulle part, et n’ont nulle part où aller. Je crois qu’ils cherchent juste un peu d’espoir.
Alors ils attendent.

[Ole Touroque]

sympa à lire, mais je n'ai pas retrouvé l'ambiance des trains que j'apprécie tout particulièrement. je vais relire quand même pour voir. mais c'est assez joli

[Anne Veillac]

Eh ben... Il y en a beaucoup des textes sur les trains aujourd'hui.
Un texte fort mais, moi non plus, je n'ai pas du tout retrouvé l'ambiance des trains. C'est une question de regard. Tu nous donnes le tien. Tu nous le donnes avec un beau texte.

[Nath]

Oùje suis maintenant il n'y a plus de train! Alors je lis cela avec plaisir même si c'est un peu... "sombre"

[Lucy]

Oui.
Les autres commentateurs ont tout dit.

[Invité]

Bien écrit, c'est certain, mais me manque quelque chose : une émotion

[Sahkti]

J'ai aimé ce texte, tout en pensant que les cind dernières lignes ne complètent pas harmonieusement l'ensemble et ouvriraient plutôt la voie vers une autre aventure poétique. Sinon, j'aime la gravité et l'émotion qui s'en dégagent.

[maniak']

Bien écrit, mais je suis passé à côté du truc. Pas ressenti grand chose.

Mais bon, il faut dire que suis pas trop client de ce genre de texte... Donc,... c'est probablement perso.

[mentor]

le dernier mot me laisse... dubitatif

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