Les sièges en bois trop clair de la gare de Narbonne

[milo]

C’était une nuit comme tant d’autre, lourde, figée dans peu de couleurs.
Il y avait surtout le noir.
Et les sièges en bois trop clair de la gare de Narbonne, attendaient juste que la misère de tous les hommes les remplissent.
A droite, entre quelques lampadaires mal plantés, un type jouait avec un tesson.
Il avait le visage singulier du dernier des vivants
La mimique triste de l’amoureux qui attend un train vide.

Et la nuit brillait un peu,
Sur le tranchant de sa bouteille

La nuit plus courte
La vie moins longue.

[Invité]

Je suis moins convaincue par celui-ci, qui me paraît plus convenu, tirant vers le pathos ("la misère de tous les hommes", "dernier des vivants", "mimique triste").

J'ai bien aimé ceci :
"entre quelques lampadaires mal plantés, un type jouait avec un tesson."

("une nuit comme tant d'autres")

[pierre-henri]

Je suis moins convaincue par celui-ci, qui me paraît plus convenu, tirant vers le pathos ("la misère de tous les hommes", "dernier des vivants", "mimique triste").

J'ai bien aimé ceci :
"entre quelques lampadaires mal plantés, un type jouait avec un tesson."

("une nuit comme tant d'autres")

Dis-donc, je t'accuserais bien de plagiait par anticipation !
(En clair, triste bivalve, j'adhère...)
(Comme y'en a des qui... Le triste bivalve, c'est bibi.)

[Invité]

C’était une nuit comme tant d’autre, lourde, figée dans peu de couleurs.

Mais tout-de -même, cette attaque suffit à remplir mon soir.
Déjà ça de pris. Merci Milo.

[pierre-henri]

Mais tout-de -même,

Oh! On tire à tire-larigot !

[pierre-henri]

Le titre est à lui seul un bonheur. Il m'a fait penser (faudrait que je la relise pour savoir pourquoi....) à une description de la gare de Nantes, d' Alvaro Mutis.

[Invité]

Pierre-Henri, tu peux un peu me situer Alvaro Mutis ? Je ne connais pas , mais le nom m'allèche et aussi le peu que tun en dis. Mais on ne doit pas être sur le bon fil pour ça...

[claude]

claude a écrit:
pour que ça soit parfait à mes yeux, il faudrait enlever ce qui est barré (mais de quoi je me mêle!):

C’était une nuit comme tant d’autre, lourde, figée dans peu de couleurs.
Il y avait surtout le noir.
Et les sièges en bois trop clair de la gare de Narbonne, attendaient juste que la misère de tous les hommes les remplissent.
A droite, entre quelques lampadaires mal plantés, un type jouait avec un tesson.
Il avait le visage singulier du dernier des vivants
La mimique triste de l’amoureux qui attend un train vide.

Et la nuit brillait un peu,
Sur le tranchant de sa bouteille

La nuit plus courte
La vie moins longue.

[Anne Veillac]

Je le trouve beau ton texte. J'ai eu des images devant les yeux en le lisant. Je ne sais pas bien expliquer, en fait, pourquoi je le trouve beau. Il m'a touchée.

[Nath]

Décidément ces textes sur les trains sont bien "sombres"!

[pierre-henri]

Pierre-Henri, tu peux un peu me situer Alvaro Mutis ? Je ne connais pas , mais le nom m'allèche et aussi le peu que tun en dis. Mais on ne doit pas être sur le bon fil pour ça...

Le bon lieu, où est-ce ?
Chef de gare, siouplé !

[Hurt'ine]

j'ai aimé ce texte.
Il frôle le stéréotype par moments, c'est vrai, mais ton écriture est à la fois sobre et sonore, bien agréable à lire... un plaisir.
Et puis bon, j'avoue, j'aime bien les trucs noirs!

[Lucy]

Le retour de Milo ? Enfin !

[Invité]

Celui-ci, très visuel, me parle bien plus ! A part le "dernier des vivants", formule toute faite et passe-partout. Et puis le titre à lui seul est une invitation à la lecture.

[Invité]

Je suis comme Island, je trouve qu'on a ce texte en images devant les yeux au fur et à mesure de la lecture, et j'ai beaucoup aimé la force simple qui s'en dégage, pas de surcharge, peut-être une légère emphase avec ce dernier des vivants, mais ça passe quand même dans la sobriété du reste. J'aime beaucoup le balancement de la fin.

[kazar]

C'est court.
C'est sobre.
Ca dit plein de choses avec peu.
C'est le genre de trucs que j'aime bien lire.
Facile parfois (déjà dit) mais bon.
Bon.

[Krystelle]

Certaines images semblent en dire plus qu'elles n'en ont l'air, d'autres sont un peu faciles, c'est vrai. Au final, pas vraiment convaincue. Disons qu'il m'aurait fallu autre chose, peut-être que ce texte s'inscrive entre d'autres "courts textages" par exemple.

[Evanescent]

Je m'excuse, j'ai pas lu les réponses.

J'aime bien ton texte, beaucoup les images (en particulier celle que tu a pris pour titre mais les autres aussi). Quelques détails :

Et les sièges en bois trop clair de la gare de Narbonne, attendaient juste que la misère de tous les hommes les remplissent.

La deuxième partie de la phrase est dommage, un peu facile après les 'sièges en bois trop clair' que j'aime beaucoup.

Il avait le visage singulier du dernier des vivants

Ca aussi, un peu facile.

[Sahkti]

A l'exception de cette phrase "La mimique triste de l’amoureux qui attend un train vide" qui ne me plaît pas trop, j'ai aimé ce texte et en particulier son titre, très beau. C'est sobre et ça en dit beaucoup. Attention toutefois à ne pas franchir une rontière qui conduirait vers trop de pathétique.

[mentor]

Court, des mots bien choisis, une scène figée mais très visuelle
un texte fort
et un bon titre

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