Une fillette
+3
pierre-henri
muzzo
Evanescent
7 participants
Page 1 sur 1
Une fillette
Un texte écrit y'a quelques années. J'ai absolument aucune idée de l'effet général, incapable de savoir si une phrase ou une expression valent le coup d'être récupérées. Je demande un coup de main ^^
L’enfant marchait dans la plaine. Ses yeux clairs reflétaient le ciel pur et la fatigue immense ; et ses lèvres se craquelaient sous le soleil étincelant…
Le sourire qui étirait sa bouche était rempli de joie et de douleur mêlées tandis que son corps se traînait, pur et épuisé dans l’immensité vide. Dans sa tête la plénitude se disputait la place au vide glacial ; ses pensées s’entrechoquaient, inexistantes.
Elle tomba à genoux et étreignit le sol sec, heureuse d’être tant, folle d’être si peu, exténuée de solitude. Emplie d’éternité. La douleur monta dans son corps frêle, lancinante et belle tandis qu’elle se relevait, un pied après l’autre pour défier l’infini.
Ses cheveux blonds de soleil fouettaient sans relâche son visage de douleur magnifique comme cent mille caresses promesses de vie et de souffrances. Avec la grâce de la lionne affamée et rompue elle se battait contre le vent, insultait le sable, défiait le Soleil, perdaient chaque bataille et se relevait encore pour venger chaque défaite.
Un ruisseau courait entre les pierres donnant la vie à quelques arbustes misérables et puissants. Elle couru pour voir, pour boire, pour se jeter dans l’eau, pour savoir chaque goutte, apprendre le courant, savourer les pierres acérées qui lui écorchaient les pieds. Le visage émerveillé de bonheur et de désespoir, d’espoir et de tristesse elle démantela son corps entier sur le lit hargneux du cours d’eau, embrassa le froid, épousa l’écume, dansa l'onde. Puis, abandonnant un fragment dans son âme à la rivière elle se releva pour courir, le corps ruisselant d’eau et de sang et de joie.
Courant toujours elle se jeta sur la terre sèche, enivrée de néant. Voulut abandonner, se redressa ; voulut mourir, continua à courir. Ivre de vie elle s’élança à nouveau souriant à la mort, se moquant de la fin.
Un groupe de personne se dessina à l’horizon, s’approcha. Un homme vit la petite fille aux cheveux jaunes et aux yeux bleus, blessée et nue.
Elle entrouvrit la bouche :
« Je suis perdue. »
Le Soleil s’éteignit.
L’enfant marchait dans la plaine. Ses yeux clairs reflétaient le ciel pur et la fatigue immense ; et ses lèvres se craquelaient sous le soleil étincelant…
Le sourire qui étirait sa bouche était rempli de joie et de douleur mêlées tandis que son corps se traînait, pur et épuisé dans l’immensité vide. Dans sa tête la plénitude se disputait la place au vide glacial ; ses pensées s’entrechoquaient, inexistantes.
Elle tomba à genoux et étreignit le sol sec, heureuse d’être tant, folle d’être si peu, exténuée de solitude. Emplie d’éternité. La douleur monta dans son corps frêle, lancinante et belle tandis qu’elle se relevait, un pied après l’autre pour défier l’infini.
Ses cheveux blonds de soleil fouettaient sans relâche son visage de douleur magnifique comme cent mille caresses promesses de vie et de souffrances. Avec la grâce de la lionne affamée et rompue elle se battait contre le vent, insultait le sable, défiait le Soleil, perdaient chaque bataille et se relevait encore pour venger chaque défaite.
Un ruisseau courait entre les pierres donnant la vie à quelques arbustes misérables et puissants. Elle couru pour voir, pour boire, pour se jeter dans l’eau, pour savoir chaque goutte, apprendre le courant, savourer les pierres acérées qui lui écorchaient les pieds. Le visage émerveillé de bonheur et de désespoir, d’espoir et de tristesse elle démantela son corps entier sur le lit hargneux du cours d’eau, embrassa le froid, épousa l’écume, dansa l'onde. Puis, abandonnant un fragment dans son âme à la rivière elle se releva pour courir, le corps ruisselant d’eau et de sang et de joie.
Courant toujours elle se jeta sur la terre sèche, enivrée de néant. Voulut abandonner, se redressa ; voulut mourir, continua à courir. Ivre de vie elle s’élança à nouveau souriant à la mort, se moquant de la fin.
Un groupe de personne se dessina à l’horizon, s’approcha. Un homme vit la petite fille aux cheveux jaunes et aux yeux bleus, blessée et nue.
Elle entrouvrit la bouche :
« Je suis perdue. »
Le Soleil s’éteignit.
Re: Une fillette
Génial !! une texte justifié !! (je sais plus qui je dois remercier mais je te remercie )
Re: Une fillette
Voilà ce que je garderais de ton texte, Evanescent, à toi de jouer pour reconstruire autour !Evanescent a écrit:[i] heureuse d’être tant, folle d’être si peu, exténuée de solitude. Emplie d’éternité.
un pied après l’autre pour défier l’infini.
Ses cheveux blonds de soleil
elle se battait contre le vent, insultait le sable, défiait le Soleil, perdait chaque bataille et se relevait encore pour venger chaque défaite.
Elle courut pour voir, pour boire, pour se jeter dans l’eau, pour savoir chaque goutte, apprendre le courant, savourer les pierres acérées qui lui écorchaient les pieds.
elle démantela son corps entier sur le lit hargneux du cours d’eau, embrassa le froid, épousa l’écume, dansa l'onde. Puis, abandonnant un fragment dans ? son âme à la rivière elle se releva pour courir, le corps ruisselant d’eau et de sang et de joie.
Courant toujours elle se jeta sur la terre sèche, enivrée de néant. Voulut abandonner, se redressa ; voulut mourir, continua à courir. Ivre de vie elle s’élança à nouveau souriant à la mort, se moquant de la fin.
Un groupe de personne se dessina à l’horizon, s’approcha. Un homme vit la petite fille aux cheveux jaunes et aux yeux bleus, blessée et nue.
Elle entrouvrit la bouche :
« Je suis perdue. »
Le Soleil s’éteignit.
J'ai adoré " heureuse d'être tant, folle d'être si peu", "insultait le sable"et la phrase italique.
Quelques années, tu dis ?
Invité- Invité
Re: Une fillette
Je devais avoir 13 ou 14 ans.
Merci, je vais essayer de voir si je peux faire quelque chose de ce passage.
Merci, je vais essayer de voir si je peux faire quelque chose de ce passage.
Re: Une fillette
Le reste mérite un sérieux élagage d'adjectifs. C'est la grande tentation, surtout au début ! Il faudrait se relire au karcher, on ne garderait que ceux qui s'accrochent !
Invité- Invité
Re: Une fillette
Je suis moins convaincue par ce texte où, j'ai l'impression, les "ficelles" d'écriture sont trop visibls, notamment cette volonté de symétrie qui, je trouve, ne répondent pas aux exigences du sujet :
"la plénitude se disputait la place au vide glacial" (expression un peu gauche en outre, je trouve)
"heureuse d’être tant, folle d’être si peu" (joli, cela dit ; j'aurais sans doute apprécié si je n'avais pas eu cette impression de "procédé")
"arbustes misérables et puissants"
"de bonheur et de désespoir, d’espoir et de tristesse" (c'est là que j'ai pris conscience de ce trait du texte, ça a comme saturé ma perception !)
En outre la fin m'a paru bien faible, prosaïque après ces envolées lyriques (trop parfois à mon goût) décrivant le calvaire de la marcheuse, malgré le soleil qui s'éteint (j'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'une métaphore, que la gamine s'évanouissait, tout bêtement).
Je n'ai donc pas retrouvé la justesse de ton que j'ai tant aimé dans d'autres textes de vous et suis restée à côté cette fois, désolée.
"la plénitude se disputait la place au vide glacial" (expression un peu gauche en outre, je trouve)
"heureuse d’être tant, folle d’être si peu" (joli, cela dit ; j'aurais sans doute apprécié si je n'avais pas eu cette impression de "procédé")
"arbustes misérables et puissants"
"de bonheur et de désespoir, d’espoir et de tristesse" (c'est là que j'ai pris conscience de ce trait du texte, ça a comme saturé ma perception !)
En outre la fin m'a paru bien faible, prosaïque après ces envolées lyriques (trop parfois à mon goût) décrivant le calvaire de la marcheuse, malgré le soleil qui s'éteint (j'ai eu l'impression qu'il s'agissait d'une métaphore, que la gamine s'évanouissait, tout bêtement).
Je n'ai donc pas retrouvé la justesse de ton que j'ai tant aimé dans d'autres textes de vous et suis restée à côté cette fois, désolée.
Invité- Invité
Re: Une fillette
C'est vrai! On a souvent tendance à en rajouter pensant être plus précis,plus évocateur; en cuisine (sujet qui m'intéresse aussi) un grand chef disait:"une recette est au point, non pas quand il n'y a plus rien à ajouter, mais quand il n'y a plus rien à retrancher"!coline Dé a écrit:Le reste mérite un sérieux élagage d'adjectifs. C'est la grande tentation, surtout au début ! Il faudrait se relire au karcher, on ne garderait que ceux qui s'accrochent !
Mais c'est difficile; j'en sais quelque chose!
muzzo- Nombre de messages : 618
Age : 89
Localisation : Va savoir...!
Date d'inscription : 13/07/2008
Re: Une fillette
Tu as raison muzzo. Avec ce texte je cherche plutot à savoir si y'a quelque chose à récupérer ou pas, une phrase ou une expression, rien de plus.
Sinon pour la fin, oui c'est une métaphore. "le soleil s'éteignit", c'est la rencontre avec d'autres, le language (puisque première phrase qu'elle prononce), en gros sa condition humaine retrouvée qui fait disparaitre... quoi ? Le soleil, je suppose que j'ai voulu dire tout. Toute lumière, toute chaleur. Toute vie.
C'est pas clair ?
Sinon pour la fin, oui c'est une métaphore. "le soleil s'éteignit", c'est la rencontre avec d'autres, le language (puisque première phrase qu'elle prononce), en gros sa condition humaine retrouvée qui fait disparaitre... quoi ? Le soleil, je suppose que j'ai voulu dire tout. Toute lumière, toute chaleur. Toute vie.
C'est pas clair ?
Re: Une fillette
Evanescent a écrit:Tu as raison muzzo. Avec ce texte je cherche plutot à savoir si y'a quelque chose à récupérer ou pas, une phrase ou une expression, rien de plus.
Sinon pour la fin, oui c'est une métaphore. "le soleil s'éteignit", c'est la rencontre avec d'autres, le language (puisque première phrase qu'elle prononce), en gros sa condition humaine retrouvée qui fait disparaitre... quoi ? Le soleil, je suppose que j'ai voulu dire tout. Toute lumière, toute chaleur. Toute vie.
C'est pas clair ?
Si, très. Clair et, justement, nanti de peu d'adjectifs. (Langage, en revanche, ça, là, tu m'fais mal...)
Je crois aussi que l'écriture t'attend. Bonne route.
pierre-henri- Nombre de messages : 699
Age : 65
Localisation : Raiatea
Date d'inscription : 17/02/2008
Re: Une fillette
L'écriture t'attend, dit Pierre-Henri. Si tu continues comme ça, elle aura pas longtemps à attendre !
Invité- Invité
Re: Une fillette
jolie métaphore !Evanescent a écrit:j'espère en tous cas que j'arriverai à m'en raprocher, faute de la rattraper ^^
J'ai trouvé dans ce texte pléthore d'adjectifs et lyrisme excessif, mais je garde à l'esprit ton âge à l'époque du texte. A retravailler, petite cure d'amincissement. Et bravo de toute façon.
Invité- Invité
Re: Une fillette
Merci
Pour l'instant je le laisse se balader dans ma tête, trouver son chemin. Je lui donne rien à manger pour cette épopée il maigrira en chemin. Et quand il pourra plus aller plus loin je verrai ce que je peux en faire.
J'espère que j'aurai une autre version à vous proposer ^^
Pour l'instant je le laisse se balader dans ma tête, trouver son chemin. Je lui donne rien à manger pour cette épopée il maigrira en chemin. Et quand il pourra plus aller plus loin je verrai ce que je peux en faire.
J'espère que j'aurai une autre version à vous proposer ^^
Re: Une fillette
j'ai aaaaadoooorrrrééééé!!! sauf la fin. je trouve la fin... trop courte trop;... baclée mais tout le reste hummmmmmm!Evanescent a écrit:Merci
Pour l'instant je le laisse se balader dans ma tête, trouver son chemin. Je lui donne rien à manger pour cette épopée il maigrira en chemin. Et quand il pourra plus aller plus loin je verrai ce que je peux en faire.
J'espère que j'aurai une autre version à vous proposer ^^
bonne soirée à toi
Moun
moun- Nombre de messages : 122
Age : 60
Localisation : au delà des rêves...
Date d'inscription : 25/09/2008
Re: Une fillette
Merci.
Enfin... tu viens de crâmer mon disque dur avec ces infos contradictoires mais merci :-)
Enfin... tu viens de crâmer mon disque dur avec ces infos contradictoires mais merci :-)
Re: Une fillette
heu??? j'ai pas tout compris ?? expliqueEvanescent a écrit:Merci.
Enfin... tu viens de crâmer mon disque dur avec ces infos contradictoires mais merci :-)
quant à ta fin justement;.. trop courte car;.. on reste sur notre faim !!
bonne journée à toi
Moun
moun- Nombre de messages : 122
Age : 60
Localisation : au delà des rêves...
Date d'inscription : 25/09/2008
Re: Une fillette
non c'est juste que j'étais partie sur l'idée de devoir tout retravailler (et plus encore). Je m'attendais pas à des compliments :-) en fait je vais garder les deux versions ^^
Re: Une fillette
Tu as une jolie maîtrise de l'écriture et j'aimerais être là, dans quelques années, pour découvrir quelles merveilles tu vas nous concocter : ça sent le talent à plein nez, tout ça.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Une fillette
La base me paraît bonne, l'écriture est ferme et maîtrisée mais cette volonté de tout détailler et de remplir tes phrases fait que ça marche finalement assez moyennement à mes yeux.
Sans doute alléger, élaguer, comme d'autres te l'ont suggéré mais aussi choisir entre lyrisme épuré ou histoire racontée par le menu. Tu ne devrais pas mélanger les deux, ça sonne trop lourd.
Sans doute alléger, élaguer, comme d'autres te l'ont suggéré mais aussi choisir entre lyrisme épuré ou histoire racontée par le menu. Tu ne devrais pas mélanger les deux, ça sonne trop lourd.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une fillette
Au risque de ne pas t'aider, Evanescent, je trouve que ce texte est beau en lui même. En fait, il me rappelle un peu mes propres essais; sans doute comporte t-il d'ailleurs en partie les mêmes erreurs: trop d'adjectifs, trop construit...Mais je n'y peux rien, j'aime, et je trouve que ce "tout" est indivisible. Il n'y a pas de passage à garder ou à éliminer: si tu veux en faire quelque chose d'autre, il faut tout retravailler, car de l'ensemble se dégage un état d'esprit, peut-être propre à une époque révolue de ta vie, qui ne collerait probablement pas avec ton style actuel... Cependant, il va de soi qu'en le modifiant, tu perdrais aussi une part de sa magie: c'est pourquoi je crois qu'il est mieux de le garder tel quel. Et ne t'inquiète pas, si tu as l'impression du coup de ne rien pouvoir en faire, dis-toi qu'il fait partie des "exercices" qui t'ont permis d'évoluer et qu'en cela il a une valeur en lui-même, et qu'il n'a pas été vain.
A bientôt sous tes lignes,
Ruin.
A bientôt sous tes lignes,
Ruin.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Une fillette
Merci, loreena.
Je garde l'ancienne version comme un des rares textes que j'ai écrit y'a quelques années et que j'ai pas supprimé. Et j'essaye aussi d'en garder quelque chose, peu-être pour un autre texte mais ça fait des semaines que je me prends la tête dessus, je ne pense pas que je vais y arriver.
Je garde l'ancienne version comme un des rares textes que j'ai écrit y'a quelques années et que j'ai pas supprimé. Et j'essaye aussi d'en garder quelque chose, peu-être pour un autre texte mais ça fait des semaines que je me prends la tête dessus, je ne pense pas que je vais y arriver.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|