La vie bleue
3 participants
Page 1 sur 1
La vie bleue
Au point final tout s'arrêtera. Il n’y aura plus de suite, pas plus que de recul. Tous ces jours, grands miroirs d’un investissement avéré et voulu, sont des originaux. Et comme l’oiseau qui meurt assassiné en plein vol, mes ailes seront criblées de plomb et incapables de me remonter jusqu’au ciel. Celui-ci sera ailleurs. A l’instant, les secondes écrivent leur grand manuscrit et l‘étourdissent d‘images.
Déroulons, déroulons donc!
Il est écrit une soirée sous l’ombre de la pluie dans une cité aspergée de lumière et suante d’armures, d’épées et de crêpes en plastique.
Autre paragraphe, et la mer. Noire comme au plus bas degré de l’encre, comme infestée de poulpes crachant au même instant leur venin aveuglant. Parmi les sirènes.
Une tiédeur verdâtre sous la bienveillance d’un bouleau s’allumant tout seul.
Une rivière qui tète le jour pour reprendre ses forces.
Des immenses et sinueuses plages de pavés au chaud éternel d’une embrassade d’Août.
La ville qui se couche sous les pieds, se plie sous les yeux et implore pardon en ajustant ses formes, bien aguicheuse.
Gouttes sur le front, tellement au Sud que la latitude faisait tourner la tête, au bord des cascades coiffées de miracles invisibles, des cheveux blancs déguisés en eau…
Que la promenade est belle entre les feuilles d’or des yeux de l’autre. De l’Autre.
Mais le temps, sinistre usurpateur, œuvre à courber tout ce qu’il touche et rendra illisible les longues lignes écrites au sel du cœur. Il me faudra alors toucher la grâce immatérielle. Loin des bottes de foin hirsutes où se mêlent les préoccupations modernes, je deviendrais enfant du ciel, à genoux sur mon séant; mes auberges écloses aux printemps tenaces. Je n’entendrais plus rien, silence tu seras mon frère.
Sans cœur, avalé par le tourbillon ardent et écumeux du départ de votre vie, ne me demandez plus les efforts accrochés à l’Homme comme un parasite morbide et bien présenté, j’aurais tout donné l’espace d’un conte unique qui ne pourrait souffrir de comparaisons. Au diable les carences d’amour et de vie partagée, l’expérience sera passée.
Mes ouïes seront ouvertes au vide, aux embryons modernes qui perlent le jour de toiles abstraites. Mes ruines seront inutilisables à d’autres chantiers, pâles restaurations, et je les ravagerai de flammes si denses que mes traces de pas en seront effacées. Juste une terre brûlée et sans vie pour une élévation sur des échasses indomptables. Écorché, blotti contre le vaste reflet d’un mur au soleil, je ne vous regarderais plus. Des énergies sont là. Elles ne passent qu’un instant et vous amènent ou vous écrasent en éclats brillants, étoiles déchues aux confins d’une ombre recouvrant l’éternité morbide et contemporaine.
Après la grande histoire qui régit le code universel de la sauvegarde humaine, je viendrais marcher, habillé de poésie, sur les décombres aveugles de la Terre en déclin.
Et le monde s’ouvrira, frais et régénéré, bleu comme une planète en formation.
Déroulons, déroulons donc!
Il est écrit une soirée sous l’ombre de la pluie dans une cité aspergée de lumière et suante d’armures, d’épées et de crêpes en plastique.
Autre paragraphe, et la mer. Noire comme au plus bas degré de l’encre, comme infestée de poulpes crachant au même instant leur venin aveuglant. Parmi les sirènes.
Une tiédeur verdâtre sous la bienveillance d’un bouleau s’allumant tout seul.
Une rivière qui tète le jour pour reprendre ses forces.
Des immenses et sinueuses plages de pavés au chaud éternel d’une embrassade d’Août.
La ville qui se couche sous les pieds, se plie sous les yeux et implore pardon en ajustant ses formes, bien aguicheuse.
Gouttes sur le front, tellement au Sud que la latitude faisait tourner la tête, au bord des cascades coiffées de miracles invisibles, des cheveux blancs déguisés en eau…
Que la promenade est belle entre les feuilles d’or des yeux de l’autre. De l’Autre.
Mais le temps, sinistre usurpateur, œuvre à courber tout ce qu’il touche et rendra illisible les longues lignes écrites au sel du cœur. Il me faudra alors toucher la grâce immatérielle. Loin des bottes de foin hirsutes où se mêlent les préoccupations modernes, je deviendrais enfant du ciel, à genoux sur mon séant; mes auberges écloses aux printemps tenaces. Je n’entendrais plus rien, silence tu seras mon frère.
Sans cœur, avalé par le tourbillon ardent et écumeux du départ de votre vie, ne me demandez plus les efforts accrochés à l’Homme comme un parasite morbide et bien présenté, j’aurais tout donné l’espace d’un conte unique qui ne pourrait souffrir de comparaisons. Au diable les carences d’amour et de vie partagée, l’expérience sera passée.
Mes ouïes seront ouvertes au vide, aux embryons modernes qui perlent le jour de toiles abstraites. Mes ruines seront inutilisables à d’autres chantiers, pâles restaurations, et je les ravagerai de flammes si denses que mes traces de pas en seront effacées. Juste une terre brûlée et sans vie pour une élévation sur des échasses indomptables. Écorché, blotti contre le vaste reflet d’un mur au soleil, je ne vous regarderais plus. Des énergies sont là. Elles ne passent qu’un instant et vous amènent ou vous écrasent en éclats brillants, étoiles déchues aux confins d’une ombre recouvrant l’éternité morbide et contemporaine.
Après la grande histoire qui régit le code universel de la sauvegarde humaine, je viendrais marcher, habillé de poésie, sur les décombres aveugles de la Terre en déclin.
Et le monde s’ouvrira, frais et régénéré, bleu comme une planète en formation.
Re: La vie bleue
Cette phrase, je l'aime :
Ensuite il y a des images et des impressions. Je dirais que c'est un texte très intuitif : la mer, la rivière, l'été charnel, les embrassades... On est plus dans un univers de sens que de raison.
Il y a de très belles images, le tout étant un peu obscur, mais ce n'est pas grave. Les sensations sont bien décrites.
J'ai lu ton texte sans le comprendre (exprès) mais en le ressentant. Il est très imagé, je dirais même poétique. J'aime aussi le venin de poulpes craché parmi les sirènes.Et comme l’oiseau qui meurt assassiné en plein vol, mes ailes seront criblées de plomb et incapables de me remonter jusqu’au ciel.
Ensuite il y a des images et des impressions. Je dirais que c'est un texte très intuitif : la mer, la rivière, l'été charnel, les embrassades... On est plus dans un univers de sens que de raison.
Il y a de très belles images, le tout étant un peu obscur, mais ce n'est pas grave. Les sensations sont bien décrites.
roro- Nombre de messages : 202
Age : 41
Localisation : Belgique
Date d'inscription : 15/09/2008
Re: La vie bleue
Navrée de le dire, mais je n'ai pu aller au bout de ce texte que j'ai trouvé pompeux, décousu et ennuyeux.
Dès le début, "Et comme l’oiseau qui meurt assassiné en plein vol, mes ailes seront criblées de plomb et incapables de me remonter jusqu’au ciel." m'a beaucoup gênée, j'y lis une prétention qui m'insupporte.
Question de perception bien sûr !
Dès le début, "Et comme l’oiseau qui meurt assassiné en plein vol, mes ailes seront criblées de plomb et incapables de me remonter jusqu’au ciel." m'a beaucoup gênée, j'y lis une prétention qui m'insupporte.
Question de perception bien sûr !
Invité- Invité
Re: La vie bleue
En dépit de phrases relevées pour leur poésie (Une tiédeur verdâtre sous la bienveillance d’un bouleau s’allumant tout seul.
Une rivière qui tète le jour pour reprendre ses forces.
Des immenses et sinueuses plages de pavés au chaud éternel d’une embrassade d’Août.
Que la promenade est belle entre les feuilles d’or des yeux de l’autre. De l’Autre.), ce texte ne m'atteint pas. Il me donne le sentiment d'avoir été écrit plus pour faire beau que pour signifier, ce qui n'est pas un mal en soi... mais j'ai trop l'impression de quelqu'un qui s'écoute ou se regarde écrire, il y a là une grandiloquence qui me gêne.
Une rivière qui tète le jour pour reprendre ses forces.
Des immenses et sinueuses plages de pavés au chaud éternel d’une embrassade d’Août.
Que la promenade est belle entre les feuilles d’or des yeux de l’autre. De l’Autre.), ce texte ne m'atteint pas. Il me donne le sentiment d'avoir été écrit plus pour faire beau que pour signifier, ce qui n'est pas un mal en soi... mais j'ai trop l'impression de quelqu'un qui s'écoute ou se regarde écrire, il y a là une grandiloquence qui me gêne.
Invité- Invité
Re: La vie bleue
A ce lyrisme foisonnant s'ajoute une touche de prétention, volontaire ou non, qui donne de grands airs à ce texte, des airs de contemplation qui me le rendent somme toute sympathique.
Toutefois, j'ai le sentiment que cette idée est étirée plus qu'il n'en faut et du coup, ça déforce l'ensemble, en ne laissant plus visible que la forme, un brin exubérante, au détriment du contenu, plus profond qu'il n'y paraît.
Toutefois, j'ai le sentiment que cette idée est étirée plus qu'il n'en faut et du coup, ça déforce l'ensemble, en ne laissant plus visible que la forme, un brin exubérante, au détriment du contenu, plus profond qu'il n'y paraît.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Sujets similaires
» Ma p'tite Bleue
» Oh, la belle bleue
» PEUR BLEUE
» la maison bleue
» APPEL A TEXTES : 1500 - La planète Bleue
» Oh, la belle bleue
» PEUR BLEUE
» la maison bleue
» APPEL A TEXTES : 1500 - La planète Bleue
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|