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MNEDC (1/7) : Chat, peau, claque et callipyge du lendemain

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kazar
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Evanescent
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Message  Evanescent Mer 1 Oct 2008 - 20:50

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Gueule de bois, tu parles. M’étonnerait qu’un bois, même de chauffe ou de justice, qu’il soit peuplier, bouleau, cèdre du Liban ou de n’importe où d’ailleurs, ça ait mal au crâne comme ça. M’étonnerait que…
Avec difficulté je me redresse, ma cicatrice tire encore. Moins, heureusement. J'essaie d'évaluer la dose d'énergie qu'il va me falloir pour aller pisser.

Merde ! Qui c’est celle-là ?
Je cherche. Un bout de drap pour recouvrir une nudité soudain gênante ; quelques souvenirs, histoire de me mettre sur la voie… quoi que ce soit, qui me raconte la soie de ce corps endormi, abandonné à mes côtés…
Voyons…
Non, rien. Mais faut avouer que je ne suis pas peu fier. Qu’est-ce qu’elle est bien balancée, ma dormeuse !
Je me recouvre encore un peu, et, de fait, la découvre.
Mais de souvenirs, niet, oualou, que dalle…
Pourtant…
Pourtant c’est pas le genre de corps qu’on oublie, sans parler du tatouage, qui court des épaules aux fesses, dans le genre estampe japonaise revisitée sauce virtuose de l’aiguille à encrer les chairs : Kâma-Sûtra.
Enfin, lorsque je dis Kâma-Sûtra, c’est façon de parler, parce que, s’il y a bien dans le creux d’une chute de reins, un couple qui fait l’amour, il y a aussi tout autour une foule de personnages qui mate l’air ravi et… et aussi, oui, c’est bien ça : un chat.
Un chat, posé sur le galbe d’une fesse, qui semble jouir d’aise à la vue de ses moustaches frisées.
Qui tourne le dos à la scène
Qui me regarde, obscène.
Machinalement, à voix basse j’appelle le mien, de chat :
« Pouêt » , je dis. « Pouêt », je répète.
Mais rien.
Et pour cause, je le réalise : je ne suis pas chez moi.
Jamais vu cet endroit-là !
Me bouger. Il faut que je me bouge. Faire le tour du lit, histoire de voir si le visage de la poulette endormie se rapporte à son plumage.
Bordel, t’es belle toi !

Je ne peux m’empêcher :
« Et belle, c’est rien de le dire. »
« C’est rien de le dire », répète le chat.
Je l’ignore.
Je lève les yeux pour qu’il comprenne que je me fous de ses remarques. J’ai les paupières ginifusées et pas toniques pour un sou. Le plafond danse mais, comme il est blanc, ça n’a rien de bouleversant.
« Et c’est qui Pouêt ? »
Le fait qu’il prononce le nom de mon poisson rouge me fout les boules.
« Je t’interdis de parler de lui ! », je lui crache.
Il se contente de me montrer sa queue.

Un murmure de coton sur peau soyeuse fissure le tout frais silence.

— Bonjour.

La voix est claire, à peine voilée de sommeil ; une berceuse, un chant de sirène assourdi.

— On les avait déjà sifflées mes fesses, mais c’est la première fois qu’on leur parle.

Comme un con, je réponds :

— Non, je parlais au chat.
— De mieux en mieux, elle sourit.
— Non ! Non, c’est pas…

Je ne sais pas comment finir ma phrase, bloque sur les justifications.

— Quel chat ? elle demande.

La situation est ridicule.
Mais je gère : habitude, karma, tout ça.

— Le chat du tatouage.
— Quel tatouage ?

Tout en parlant, elle se lève, amusée, et traverse la chambre.
Blonde et nue. Très blonde et très nue.
J’ai la tête dans le cul. Le sien. Je note que sa fesse droite est plus jolie que l’autre — de si peu. Je note aussi, et je perds pied, qu’elle n’a pas de tatouage.
Rien…
Elle tire les rideaux, découvre un immense poster exotique : palmiers, plage et lagon bleu s’affrontent à qui mieux-mieux.
Merde…
C’est pas un poster.
C’est le paradis, en vrai.

— On va prendre un petit déjeuner ?

Pas plus loin qu’un peu plus tard, on se retrouve assis à la terrasse de l’hôtel. Nos assiettes sont pleines de fruits, de saucisses grasses et d’œufs cueillis au buffet. Dans les tasses, le café fume. Moi aussi, comme un pompier.
Nos voisins, touristes chapeautés et appareillés, grimacent ; ils ont raison mais je m’en fous. Le jus d’orange vient d’une brique infâme, les enceintes régurgitent une musique locale qui irait à un ascenseur comme ma cicatrice me va, rythmant la cadence des serveuses autochtones, rondelettes, souriantes et lumineuses. Tout est vert-bleu-jaune ou grosses taches écarlates. Au loin, des nuages ventrus habillent de noir et gris le ciel azur, et l’océan s’écorche sur la barrière de corail.
On me sert des clichés avec mes œufs brouillés et j’adore ça.

J’ai encore la gueule de bois mais avec un cœur de miel et j’entends de joyeuses abeilles chanter.
Ma jolie blonde est face à moi, silencieuse ; je plonge les miens dans son décolleté — traduisez par absence étendue de tissu — et, à chacun des gestes de mon inconnue, j’entends presque l’étoffe — le peu qu’il en reste — cacher sa joie.

J’aperçois le chat du tatouage, plus loin. Il m’observe. Plus que ça. Il me déshabille de fringues que j’avais jusque là considérées comme anatomiques.
Qu’est-ce qu’il fout là ?
Il fait un geste, que j’imagine complice. Ou moqueur. Ou les deux. Enfin, ce qu’on peut interpréter comme un geste, venant d’un chat.

J’entends un gentil :

— T'as faim ?

Et j'ai du mal à comprendre. Deux syllabes, c’est déjà deux de trop pour moi.
Je la regarde. La dernière fois que j'ai fait ces yeux là, ça devait être en ouvrant la boîte de mon premier ordi un soir de Noël.
Je ne me rappelle pas m'être jamais senti aussi bien qu’aujourd’hui. Oublié, mon crâne.
Elle mange.
Je regarde.
Elle boit.
Je la regarde dire :

— T'en veux ?
— Heu…

Vrai, les dialogues sont pas terribles ; c'est pas avec ça que j'aurai le Goncourt ; mais je m'en fous : le gros lot, je l’ai déjà.
Elle s’essuie la bouche. J'envie la serviette. Une miette m'agace sur sa peau. J’ai envie de lui enlever, lui caresser le bras, la…

Je lève la tête, et merde, le nuage qui mijotait au ras de la mer bouffe le soleil. Le chat traverse la terrasse, siffle le pont de la rivière Kwai en passant à côté de ma chaise et s'esbigne en ricanant.
Sorti de nulle part, un mec se dirige vers nous.
Ma belle agite la main, me glisse :

— Voilà Dormieux.

La douleur s’est réveillée. J'ai envie de faire la gueule :

— C'est qui Dormieux ?

Elle m’engueule :

— Arrête tes conneries ! Il risque de ne pas apprécier ! Tiens : la clef.

Et elle pose sur ma serviette un vague bout de ferraille. Une clef oui. De loin. Comme je la regarde sans ciller, Laure me presse :

— Vite !

Sans savoir pourquoi, je fais vite. Je mets la clef dans ma poche.
Ledit Dormieux est déjà devant notre table. Il sourit des dents. Ses lunettes de soleil cachent, j’en suis certain, des yeux froids comme des cailloux.

— Laure, Monsieur Charles.

Il a dit nos noms en hochant la tête, comme un oiseau qui picore. Il enchaîne :

— Bien dormi ?
— Pas assez, Monsieur, répond Laure.

Elle sourit, me jette un regard complice, et je m’en veux d’avoir été assez con pour en arriver à oublier tout ce que son air coquin me suggère.
Dormieux :

— Monsieur Charles, nous comptons tous sur vous.

Moi, regonflé par l’importance que je viens d’apprendre avoir :

— Je sais.

Il sourit encore des dents, sans joie. Il a toujours cet air un peu raide, un peu balai-brosse dans le derche. Il voudrait paraître dur et méchant mais ce n’est qu’un sous-fifre angoissé. Je lui fais peur, je le sens, maintenant.

— Je peux vous demander la clef ? Monsieur Charles.

Je dis oui et la lui donne.
Il répète qu’il compte sur moi, me glisse une enveloppe à bulles et tourne les talons. Sans la brillante tonsure qui me sourit sur le haut de son crâne, je l’aurais trouvé classe, le Dormieux. Un costard pareil, ça doit pas être à ma portée. Je pourrais tout juste me payer ses boutons de manchette ; et encore, ils scintillaient rupins.

— Mais qu’est-ce qui t’a pris ? souffle Laure.
— Ben quoi ? Je sais pas qui c’est, ce type ! Je me souviens de rien ! Même pas de ton nom !
— Normal, je ne te l’ai jamais donné.
— C’est quoi, ça ? je dis en soupesant l’enveloppe.
— Ton taf. Moi c’est vacances tant que tu peux te démerder seul.
— Mais… toi et moi…
— Et ta cicatrice ? coupe-t-elle.

Ouais, ma cicatrice. J’y pense et elle me fait mal.

— C’est vrai, ça, je l’avais pas hier… Attends. Avant-hier. Euh, on est quel jour ?
— Jeudi.

Alors, j’essaye de remonter le temps. Jeudi.
Je me souviens de lundi soir. Sûr. Mardi matin, peut-être. Guadeloupe. Depuis une semaine. Pour...
Laure, éberluée :

— T’as oublié aussi pour ta cicatrice ?
— Ouais, mais je la sens.
— Viens.

Elle se lève, me prend la main ; que la sienne est douce ! Elle m’entraîne jusqu’au local à poubelles, au fond du parking de l’hôtel. Il y fait froid et la lumière n’arrive pas jusqu’à nous.
La porte claque, laissant la puanteur au silence.

— Retire ta chemise, elle me fait.
— Hein ?. Euh, je garde le pantalon, docteur ?
— T’es bête. Enlève !

J’enlève. Elle me demande de soulever le bras droit. Sa minuscule maglite examine quelques centimètres carrés de peau rougeâtre, encore un peu gonflée.

— Ca a l’air impeccable. Du beau boulot. Dans deux trois jours ce sera oublié.

Là je sens que ça monte. La moutarde. Pas la sauce.
Je fais quoi ? Je pousse une gueulante ? Je la colle au mur pour la faire parler ? Non, ça pue trop ici, on va aller dans un coin tout aussi désert mais plus sain. Et c’est moi qui décide, bordel. Je saisis Laure par le bras, pas trop fort, et on se retrouve dans le parking.

— Ta bagnole ! Allez, emmène-moi dare-dare dans un coin moins craignos, faut qu’on parle.

Laure doit sentir que je suis à deux doigts du court-circuit. Elle se dégage de ma prise et deux minutes après on est dans sa BMW Mini décapotable, en plein cagnard. Les pancartes disent « Bas du Fort ». Le cabriolet grimpe quelques virages et on s’arrête sous les arbres d’une petite esplanade en terre battue. Laure nous fait traverser une passerelle de bois donnant accès à un vieux fort, justement, de style Vauban, qui domine la baie de Pointe à Pitre.

Le vent joue avec les cheveux de Laure.
C’est beau.


Mais ce n’est pas ce que j’attends.
Même pas le temps d’ouvrir la bouche, c’est elle qui entame :

— Faut pas t’énerver comme ça Charles. C’est quand même pas ma faute si tu as tout oublié. Dis-moi de quoi tu te souviens, je te dirai le reste, promis.
— De rien, bordel ! De rien ! Juste lundi soir, mardi même pas sûr, la Guadeloupe, ça oui, mais pour quoi faire, et puis toi, et puis ce type, son fric, cette clé…, rien. Allez, accouche !

Elle fait une drôle de tête ma Lorelei. Mais une tête à me croire, enfin !

— Hou la la ! Je ne pensais pas qu’il y aurait des effets secondaires à ce point là !
— Effets secondaires ? Parle !
— Ecoute, Charles, si je te dis tout, comme ça, en vrac, tu vas pas forcément tout comprendre, en tout cas tu vas pas aimer, et ça risque de tourner aigre. Alors pour ton bien, je te suggère de farnienter deux jours d’affilée. À l’hôtel Salako si tu veux, là où on était. Tous frais payés bien sûr. D’ici là tu auras récupéré à cent pour cent et tu pourras assurer la mission. Franchement c’est ce qu’il y a de mieux, crois-moi. Et ne t’inquiète pas, je ne serai jamais loin. D’ailleurs tiens, voilà mon numéro : quand tu veux. N’hésite pas. Pour ce-que-tu-veux !

Elle a prononcé les quatre dernières syllabes bien détachées. L’œillade qui les accompagne est… Est, c’est déjà pas mal. Mais je n’en ai pas pour mon argent, le mien, pas celui de l’enveloppe.

— Tu as sans doute raison, Laure, mais dis-moi au moins pour la cicatrice.
— Une puce, indétectable, qui sera enlevée après la mission, pas de souci.
— Putain, je veux pas faire de mauvais jeux de mots, mais c’est un remake de la mémoire dans la peau ce truc ! Tout est là dedans et y a plus rien là haut !
— Tu vois, je t’avais prévenu ! Sois patient Charles, tout va te revenir en douceur, crois-moi.

Quelques crissements de pneus plus tard, baiser furtif et au revoir, me voici déposé à l’entrée du Salako.
Dans le brouillard, à nouveau, je me dirige vers la réception, on m’y tend ma clef, je la prends, et, zombiesque, reprend le chemin de mon lit.
C’était moche. Vraiment moche. Je me suis répété ces mots-là une bonne douzaine de fois. Mais ça n’a rien changé. Alors j’ai vomi. Mais ça n’a rien changé non plus. La fille était toujours là. Ce qui restait d’une fille après équarrissage. Un amas de chairs à vif, de chairs charcutées, quelque chose comme une sorte d’îlot au milieu d’une flaque poisseuse.
Je me suis essuyé les lèvres d’un revers de manche. Chemise et fute foutus.
Bien sûr, j’aurais dû appeler tout de suite la police. Mais j’ai eu peur qu’ils ne me collent ça sur le dos. Et puis mon mal de tête. Et puis ma cicatrice. Et puis ma « mission » qui ne devait pas sentir non plus si bon. Et puis tous ces trous. Ces dérapages. Ces chats… Alors je suis allé à la salle de bain, j’ai pris les belles serviettes bien blanches, bien douces, toutes les serviettes, et dieu sait qu’il y en avait et j’ai essuyé. Essuyé les empreintes, essuyé le sang, essuyé tout, essuyé. Ne restaient que ce qui s’était imprimé sur ma rétine, dans ma mémoire.
Dehors, les palmiers agitaient stupidement leurs palmes imbéciles vers un ciel bas et lourd.

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Message  Evanescent Mer 1 Oct 2008 - 20:51

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J’ai quitté l’hôtel aussi vite que j’ai pu, en passant par les jardins, en rasant les murs, en baissant la tête, en dessinant une parfaite caricature d’assassin, ma valise à la main.
J’ai marché un bout de temps, pris un taxi, jeté les serviettes… Des trucs de con. Des trucs sans suite. Et le mal de tête ne faisait qu’empirer, palpiter.
Je me suis acheté un jean neuf et un tee-shirt à la gloire de Bob Marley. J’ai mis mes fringues tachées dans mon sac. J’ai trouvé un lavomatic. J’y suis entré.
A part deux matrones en grande discussion, un rasta sur le retour dont les derniers neurones se grillaient au spectacle répétitif du linge tournant dans le tambour, un ancêtre africain aux yeux jaunes abîmé dans quelque savane de rêve, la laverie était déserte.

A ce moment-là, du fond de mon sac, mon portable a sonné.
Puis il s’est explosé par terre.
Oups.
Vivant ? Oui, apparemment. C’est que j’y tiens à mon téléphone, moi.
Aller, je m’arrache. Pas que le concept de pièce non fermée à clef me dérange, pas du tout. J’entre dans un bar. Je m’assois. Dos au mur.

Et puis soudain, je panique. Re j’empoigne ma valise, re je sors. Un instant… Pourquoi il fait si noir ? Panique. Coup d’œil sur ma montre : deux heures du matin. Quoi ?? Il faut vraiment que je m’en aille.
Direction l’aéroport. Direction Paris. Direction le XIXe. Direction la maison. Enfin… Disons les deux pièces qui me servent de chez-moi depuis dix ans.

*

Le réveil sonne timidement. J’ouvre un œil. L’autre. Ma fissure dans le plafond. Ma tache d’humidité à côté. C’est bon, je suis chez moi. Comme hier et avant-hier et… Je rougis comme quand je m’attrapais, gamin, à avoir peur de l’orage alors que j’étais bien trop grand pour ça.
Se lever, douche, café, café, café. Café. Un de trop. Pour changer je suis en retard.

En sortant et après avoir maudit le taf de m… que je me coltine depuis une décennie, j’examine la serrure encore une fois (juste au cas où). Ca va, elle est bien trop grande pour la petite clef qui n’a jamais existé achevé-je à voix haute. Brève vérification : personne dans les parages. Ouf.
Quand même Paris c’est bien. Non, en fait, c’est gris. Ce qui est la même chose quand on a choppé récemment une allergie chronique aux paysages colorés.
Dans la rue un chat se glisse sous une voiture. Je change de trottoir. Puis je change à nouveau.

— T’as cru que j’avais peur de toi, hein ? Bestiole minable.

Pas de réponse.
Je hausse les épaules ostensiblement et je m’en vais. Un peu plus vite que de coutume. A peine.

Mon téléphone sone. Le numéro que m’a donné Laure. Je l’ai enregistré pour savoir que je ne doit pas décrocher. Laure… Quand même me réveiller encore une fois à côté d’elle. Sans gueule de bois si possible. A partir de là une dizaine de scénarios défilent dans ma tête. Assez proches les uns des autres je dois dire.

Merde. Je perds soudain mon sourire (niais). Ses fringues étaient déjà de trop entre elle et moi. Et j’y ai rajouté un océan. Quel con.

Je réitère : quel con. J’ai décroché.

— Allô ? Laure ? Je…
— Déjà ? Tu bosses vite, dis-moi.
— Hein ?

C’est pas Laure. Celle-là, rien qu’à sa voix je peux savoir qu’elle est gentille, intelligente et moche. Rien à en tirer. Et d’ailleurs aucune idée de qui ça peut être. Subtilement je m’informe sur ce point :

— C’est qui ? je demande.
— Ben oui, on n’était pas à deux jours près, tu sais. Elle te tient à cœur cette mission, non ? Pour enchaîner aussi vite…
— T’es qui ? je répète.
— En plus ça veut dire qu’il faut que je te rejoigne, l’étape suivante on a intérêt à être deux. Je prends le prochain avion.
— Ah, non, je ne…

Tonalité. Je hais les quatre cent quarante stupides hertz de cette putain de tonalité.
Presque autant que le miaulement qui s’est glissé entre le troisième et le quatrième ‘la’…

.
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Message  mentor Mer 1 Oct 2008 - 21:28

Le retour à Paris m'a paru rapide, pour le moins ! ;-)
Sinon très belle écriture, c'est vif, inventif
pas de bouleversements mais du changement, du mouvement, nouveau décor, et en apparence, nouveau personnage au bout du fil
la mission ? j'espère qu'on va y venir
merci Eva

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Message  Evanescent Mer 1 Oct 2008 - 21:32

merci :-) oui j'ai eu l'impression d'accélérer pas mal le temps. C'est peut-être une erreur.
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Message  kazar Mer 1 Oct 2008 - 21:36

Ouf, j'ai eu bien peur (TRES) que tu transformes tout ça en rêve/cauchemar.

POur ce qui est de l'écriture, elle est vive et assez bien maîtrisée.

Quelques coquilles sans grande importance, mais il y a toute une usine d'oeufs là-dedans :

"le nom de mon poisson rouge"
"je parlais au chat"

Aïe.

Il y a aussi le passage du présent au passé...pourquoi ??

Bon, on a un meurtre sauvage et une nouvelle inconnue sur les bras.

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Message  Kilis Mer 1 Oct 2008 - 22:01

Suis admirative, Evanescent, de ta maîtrise de l'écriture où l'on sent déjà poindre un ton personnel évident et très agréable.

J'adore ceci:

"Quand même Paris c’est bien. Non, en fait, c’est gris. Ce qui est la même chose quand on a choppé récemment une allergie chronique aux paysages colorés."
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Message  Evanescent Mer 1 Oct 2008 - 22:03

Merci Pili :-)

(z'êtes trop gentils ; et moi je vais finir par plus pouvoir mettre mes chaussettes ><)
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Message  Lucy Mer 1 Oct 2008 - 22:12

Bien joué ! Belle continuité avec ta touche à toi.

C'est un roman que vous êtes en train de nous faire, tous. Et il prend une tournure que j'aime bien.

Celle-là, rien qu’à sa voix je peux savoir qu’elle est gentille, intelligente et moche.
^)^
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Message  grieg Sam 4 Oct 2008 - 5:18

Outre la transition – notée par mentor –, trop rapide…

Je ne comprends pas ces phrases :
J’aperçois le chat du tatouage, plus loin. Il m’observe. Plus que ça. Il me déshabille de fringues que j’avais jusque là considérées comme anatomiques.
Pas que le concept de pièce non fermée à clef me dérange, pas du tout.

Je trouve que tu utilises, au début, trop de :
A ce moment-là,
Puis
Et puis soudain
Mais aussi trop de « Oups » « Ouf », trop de parenthèses…

Quelques phrases maladroites comme :
je m’attrapais, gamin, à avoir peur de l’orage


Je suis d’accord avec pili sur :
un ton personnel évident et très agréable.
Mais je pense sincèrement que tu n’as pas assez pris le temps pour cette suite.

C’est la première fois que je commente un morceau de texte de toi, et je ne suis pas tendre… désolé…
Promis ! j’irai lire et commenter un de tes vrais texte.

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Message  grieg Sam 4 Oct 2008 - 5:21

qui est le prochain sur la liste?

bertrand? est-ce que tu peux?
pili/Yali?
yali?
une ou un autre???

grieg

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Message  bertrand-môgendre Dim 12 Oct 2008 - 8:52

C'est mon tour ?
Grieg, renvoie le lien de ce fil sur lequel sont expliquées les consignes. Je ne me souviens pas...moi (contrairement à Taché et Perec).
Evanescent, ta poursuite d'aventure a le mérite d'ouvrir l'horizon vers un prochain départ qui donnerait matière à Kérouac de raconter d'autres personnages sur sa route.
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Message  Kilis Dim 12 Oct 2008 - 8:58

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Message  bertrand-môgendre Mer 15 Oct 2008 - 0:14

Désolé pour le contretemps je passe mon tour.
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Message  Kilis Mer 15 Oct 2008 - 0:22

bertrand-môgendre a écrit:Désolé pour le contretemps je passe mon tour.

Sois pas désolé, on va s'y mettre à deux, Yali et moi.
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Message  bertrand-môgendre Mer 15 Oct 2008 - 0:25

C'est mieux oui. J'ai la trame, le brouillon. J'espère pouvoir l'adapter par la suite, plus tard.
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Message  Kilis Mer 15 Oct 2008 - 0:27

bertrand-môgendre a écrit:C'est mieux oui. J'ai la trame, le brouillon. J'espère pouvoir l'adapter par la suite, plus tard.
Ben nous, pas mieux : on a le tram, le brouillard...
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