Je vois l'émoi

[roro]

Tu dis, Ariane, qu'amour, cette étoile filante
Eclaire au fil des jours, une nuit astreignante

Tu vois l’histoire en moi, émois la vie sans toi
Tu aimes une seconde, des siècles tu louvoies
Astres clairs luisant, échos au vent résonnent
Ma chair frémissant, contre mon gré se donne

[roro]

Je t’écris ces quelques mots
Jetés, crissent ces quelques maux
Jeux, tes cris, sait qu’elle, queue, mots

Jetés crissaient quelques mots
Je t’ai, crisse, hait, quelques mots
Jeux, taie, crie, séquelles, queues, maux

Je t’aigris, sais quelques morts
Jeux, taies, gris, sait quelle queue mord…
Jeux, t’es gris, séquelles, que mort…

[roro]

Sur ma terrasse les collines
Un peu de vent et un jardin
Amandes, agrumes, parfums
Dehors c'est le printemps

Un petit zeste de mémoire
Dans un verre bien frais
Asseyons-nous un instant
Devisons du temps qu'il fait

Revoyons en souvenir
Tous ces petits riens
Qui forgent le devenir
D'un peuple de lutins

Une ode à l'errance
Sur une terre enfin trouvée
Quelque part dans l'absence
Un cœur d'enfant a pleuré

Dans ton eau un citron
Nage en frémissant
Poisson jaune a plongé
Acide émoustillant

Et pour clore ce chapitre
D'une invitation
Rien ne vaut une limonade
Dégustée sur ce balcon

[roro]

Ca tombe bien je suis poisson
Petit citron, gin, verveine

Ca tombe bien je suis baleine
Grande aubergine, sésame, saumon

Remue-ménage, cuillère, amalgame
Malentendu, tempête, tornade

Sucre semoule, une peu, cent grammes
Tonique, pure ou orangeade?

Me sied aussi, boire, tourner, rire
Te toucher, provoquer le pire

Quelques bulles éclatent ! Quelle misère
Me lever, repartir, en arrière

[Invité]

J'ai été peu convaincue par ces poèmes, sauf le troisième, frais et simple, expressif.

Pour le premier, si vous avez voulu écrire en "véritables" alexandrins, en suivant les règles de la prosodie française, c'est raté ; sinon, il m'a paru lourd.
Le deuxième m'a agacée, je n'aime pas, en général, les jeux de mots ainsi poussés à l'extrême.
Le quatrième n'est pas désagréable, sans plus pour moi.

"Un petit zeste de mémoire
Dans un verre bien frais" : joli !

[Invité]

Comme socque j'aime bien le troisième tout simple et imagé, pétillant même . Le quatrième est dans la même veine, pas mal, dynamique, mais moins réussi. Le premier ne me parle pas, on sent trop l'effort de la rime, il y a une lourdeur dans les vers ; quant au deuxième, j'ai pratiqué, je pratique malgré moi, à outrance cette écriture, c'est tentant, c'est facile et le résultat rarement à la hauteur (enfin je parle pour moi).

[roro]

Oui, je trouve que l'écriture des poèmes est un exercice assez difficile : dire avec peu de choses un message bien en forme! Mais c'est une voie que j'aime bien explorer... Merci pour votre passage!

[Evanescent]

Pour le premier : (qui ne me touche pas beaucoup)

Eclaire au fil des jours, une nuit astreignante

astreignante... Ce mot ne va pas dans ton poème, je trouve.

Tu vois l’histoire en moi, émois la vie sans toi
Tu aimes une seconde, des siècles tu louvoies

J'aime bien l'assonance en "oi"

Le deuxième je n'en vois pas l'intêret. Même chose pour le quatrième.

Le troisième je l'ai bien aimé. (sauf peut-être la dernière strophe)
juste :

Un petit zeste de mémoire
Dans un verre bien frais
Asseyons-nous un instant
Devisons du temps qu'il fait

Frais/vrai, j'ai du mal. Facile et dommage.

[Sahkti]

Le second me plaît beaucoup pour les sonorités et les mots qui rebondissent. Idem pour le quatrième mais je le trouve toutefois moins abouti et plaisant que le deuxième.
Les deux autres textes me touchent peu, ils ne dégagent rien à mon oreille et n'éveillent rien. Pas trop convenus mais sans véritable surprise.
Préférence donc pour les deux autres que je trouve vifs et bien emballés.

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