C'était l'automne

[Tristan]

C’était l’automne
C’était la nuit
La lune comme un trognon de pomme
Au plafond
Et le lit froid comme
De la terre

Des clous dans les cloisons
Rien à y pendre
(Du carton dans les veines)

Alors j’ai épinglé l’été aux murs
Et le ciel avec
Alors tu as trouvé ça drôle
Et tu as ri

J’ai entendu quelque chose se briser
Dans le silence et
La nuit s’est coupée en deux devant nous :
Je ne savais pas qu’il était possible
De saigner autant

[Invité]

Bizarres ces deux points dans un texte par ailleurs dénué de ponctuation.

Autrement, je suis sûre que :

Alors j’ai épinglé l’été aux murs
Et le ciel avec

n'est pas nouveau mais que c'est beau !
Et puis la dernière strophe me ravit.

Une réserve sur la répétition assez rapide du "j'ai" qui sonne mal à mon oreille.
Et une question sur :

Et le lit froid comme
De la terre

Tu ne dirais pas plutôt "froid comme la terre" ?

[Tristan]

Merci Island ! Question ponctuation, je ne garde en général que () – et :
c'était pour introduire quand même un lien logique. tu trouves que ça choque ?
Le deuxième "j'ai", tu as bien raison, je vais le changer.
Si j'ai dit "de la terre", c'était pus dans l'idée "une poignée de terre" que la terre/le sol. Je suis pas très clair, j'ai peut-être fait une faute ?

[Tristan]

C’était l’automne
C’était la nuit
La lune comme un trognon de pomme
Au plafond
Et le lit froid comme
De la terre

Des clous dans les cloisons
Rien à y pendre
(Du carton dans les veines)

Alors j’ai épinglé l’été aux murs
Et le ciel avec
Alors tu as trouvé ça drôle
Et tu as ri

Quelque chose s’est brisé
Dans le silence et
La nuit s’est coupée en deux devant nous :
Je ne savais pas qu’il était possible
De saigner autant

[Invité]

J'ai eu un peu de mal au début, tout bêtement à cause des deux "C'était" au début des deux premiers vers, mais ensuite ce poème m'a entraînée avec lui, à partir de
" le lit froid comme
De la terre" (j'adore).

Les deux dernières lignes, à tomber.
J'ai beaucoup aimé donc, après ce début difficile et malgré la strophe "Alors"/"Et" (d'ordinaire je n'aime guère ce genre de construction qui, à mon sens, "sent" le procédé, mais là ça ne m'a pas trop gênée).

[Invité]

Bien aimé aussi, au-delà de quelques pinaillages que je t'épargne.

[Invité]

Merci Island ! Question ponctuation, je ne garde en général que () – et :
c'était pour introduire quand même un lien logique. tu trouves que ça choque ?
Le deuxième "j'ai", tu as bien raison, je vais le changer.
Si j'ai dit "de la terre", c'était pus dans l'idée "une poignée de terre" que la terre/le sol. Je suis pas très clair, j'ai peut-être fait une faute ?

Non ça ne choque pas, ça m'a intriguée, comme un petit insecte sur une surface nue. Ton explication me convient.
Pour la terre, je ne sais pas, je pensais à le lit froid comme une sépulture, je dois avoir l'esprit morbide. Et peut-être que "de la terre" est un peu réducteur... Enfin, tu vois....

[muzzo]

Je partage ces avis; moi aussi j'aime particulièrement la dernière strophe.

Peut-être supprimer le "comme" dans :" La lune comme un trognon de pomme", et construire avec simplement une mise en apposition:
"La lune, trognon de pomme
Au plafond,..."
Mais tel quel, c'est bien aussi.

[Arielle]

Moi j'aime bien la répétition des sons dans automne, comme, pomme, ça roule avec un certain rythme que viennent rompre les clous menaçants et la raideur de ce carton dans les veines.(j'aime beaucoup cette image)
En lisant la dernière strophe j'ai senti comme un grand souffle balayant tout le paysage (Moïse ouvrant la mer Rouge devant les Hébreux médusés) Renversant!

[kazar]

Moi bis (? ter ? tetra ? penta ?) repetita, j'ai pas trop d'atomes crochus avec la popo.

Mais, comme à chaque fois, j'aime bien les images.
Je passe au-delà de la forme, déguste le fond.

Et ça m'a parlé, c'était poétique...Ca tombe bien pour de la poésie, hein ?

Bon, désolé pour ce commentaire pas constructif pour deux sous !

[Sahkti]

Beaucoup aimé Tristan! Les sonorités, la forme, cette fin, ces silences et ces bruits. Vraiment, ce texte me plaît. L'alternance entre gravité et légèreté est réussie; le côté dramatique du texte est subtilement mis en valeur, sans en faire trop.

Surtout aimé:

Des clous dans les cloisons
Rien à y pendre
(Du carton dans les veines)

ou encore:

La nuit s’est coupée en deux devant nous :
Je ne savais pas qu’il était possible
De saigner autant

[Anne Veillac]

Je ne serai pas constructive non plus.
J'ai beaucoup aimé.
C'est tout.

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