Romance

[cyclid]

*

Tu l’avais croisé un soir au coin d’une rue,
S’offrant du bout des yeux.
Il t’en ferait baver des commissures aux lèvres,
Tu le sentais de là…

Ton parfum agaçant ses pulsations orgiaques
A la paille de fer…

Il mastiquait chaque envie à grands coups de charme,
Les frottant jusqu’au sang.
Matraquant de coups d’œil le profil de tes courbes,
A s’en casser les côtes pour décroiser les bras.

*

Plus tard… fin de jour…
Vous contempliez ensemble entre deux bâtiments
L’horizon étriqué,
Le rire teinté de jaune se demandait:
« Pourquoi tout va si mal ? »

Le soleil s’en foutait éclaboussant d’orange
Ton ventre déjà rond…

*

Encore un peu plus tard…
Dans le regard absent,
Il saluait sa propre peur en affutant
La prochaine seconde.

Bleus, bosses, il faisait un tabac sur ta peau,
Trébuchant sur ta bouche,
S’écrasant sur ton corps, foulant du pied l’intime,
Les poings ont disjoncté…
Fouinant dans les entrailles
L’humeur était canine…

Son goût qui s’estompait dans un coin de ta tête
Rappelait à ta langue de bien se cacher…

Le vide sous tes pieds, du sang entre les dents,
Au fond de toi une lueur…

Et ses mains et ses bras névrosés… A tes trousses
L’escalier qui t’oppresse,
N’en finissant plus de descendre dans les sous-sols
Premier sous-sol, deuxième sous-sol, troisième…
Quand c’est que ça finit ?

Contusions majuscules à la pulpe de tes joues,
Repentir minuscule.

Le poids de ses coudes pesant sur le comptoir,
Le fardeau de ton ombre capitulant,
Remet une tournée, gerbe ses derniers mots.
Ta volonté renonce…
La sienne aussi…

*

Bien plus tard…
Tu t’es penchée au-dessus du puits, neuf étages,
Plus bas, la délivrance…
Le ciel en morceau sur un bout de trottoir
Aller mordre le sol…

Derrière une petite voix cligne d’une phrase
“Maman regarde … “

« La lutte est un espoir quand il n’y a plus d’espoir… »

Tu l’avais croisé un soir au coin d’une rue,
Il t’avait dit « bonsoir on ne s'est jamais vus… » etc…etc…etc…

« Sur les sentiers battus, ne pousse aucune fleur »


© Clo

[Invité]

La violence point dès les premiers vers. Un texte fort, à lire plusieurs fois pour bien comprendre tout ce qu'il sous-entend.
Dommage pour l'orthographe ici :

Il t’avait dit « bonsoir on ne sait jamais vu … » etc…etc…etc…

ça gâche un peu l'effet.

[cyclid]

Bonjour, mille excuses pour la faute... Repérée par ailleurs mais trop tard...On ne peut pas "éditer" nos textes sur ce forum.

Désolée, ça grince fort à l'œil.

Merci pour votre indulgence et votre lecture.

<-- Modérateur : c'est corrigé. Bienvenue parmi nous -->

[mentor]

ouh, c'est fort ce texte, plein d'images à demi-voilées, suggérées
beaucoup de choses à imaginer, du pire au "moins pire"
oui, bienvenue par ici !

[Althea]

Une romance à "l'eau de ville" mais pas vaudeville enfin je me comprends.

On respire la sincérité, et ça fait du bien, on funambule avec un fort vertige sur une corde sensible.

La puissance de l'évocation.

(le monde est petit :-)))

Salut N.

[Invité]

Eh bien, on frappe fort en entrant, chez toi !! J'ôte mon chapeau pour te souhaiter bienvenue, Cyclid !

[Invité]

Bonjour, Romance, N, clo, @ je ne sais plus.
J'ai apprécié ton texte aussi. En effet, pas beaucoup d'espoir sous tant de coups.

[Arielle]

Une romance qui, d'entrée, nous met les poings sur les i
Bienvenue cyclid!

[cyclid]

Merci au modérateur d'avoir fait disparaître la faute!

Oui, concernant les pseudos et divers surnoms sur la toile c'est probablement le début de ma schizophrénie virtuelle ;-)
Clo c'est très bien, c'est comme ça qu'on m'appelle dans la vie!

Salut A B


Merci à tous pour vos commentaires. Je cherche à améliorer mon écriture donc n'hésitez pas à me faire vos remarques pour que je puisse avancer.

A bientôt

[Invité]

Je n'ai pas été touchée, mais ça peut fort bien venir de moi.

[bertrand-môgendre]

Le sujet est drame, sa présentation amoindrit par un titre putatif, sa fin explosive.

[Sahkti]

J'aime le découpage, les images qu'il met ainsi en valeur et puis tout ce qui st sous-jacent. Même si par moments, tu aurais pu jouer la carte de la sobriété pour ne pas trop en dire, la violence du propos parle d'elle-même.

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