Cochinchines
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Anne Veillac
mitsouko
loic
7 participants
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Cochinchines
C’est quoi ces vieux Cambodges !
Dans des poussières de temple
Où des tigres en papier
Croquaient des apsaras
Un ancien général
Dévoré par la lèpre
Pourchassé par l’Angkar
Cherchait un vain trésor
Qu’un petit roitelet
Aux airs de Norodom
Vendait sur les marchés
A de sanglants khmers rouges
Allant en espadrilles
Vénérer saint Pol Pot
Des enfants aux yeux noirs
Et au cheveux de jais
Les regardaient passer
En jouant aux osselets
Ramassés sur les berges
De l’ancien Tonlé Sap
C’est quoi ces vieux Cambodges !
Où les hommes s’évaporent
Dans d’étranges violences
Le long des avenues
Aux doux frangipaniers
Qui digèrent lentement
Ces vieilles villas Françaises
Loïc le Meur 2008
Cézigue ou Laos improbables
Y causait pas beaucoup
Ne mangeant que les cons
Affublé tel un loup
D’un vaste chapeau rond
En arpentant les pentes
Des avenues de Vientiane
Alors que ses amantes
Incendiaient les chamanes
Dans des sueurs indolentes
Dégustant des Mékong
C’était en Indochine
Fourmillantes d’hévéas
Et de souris géantes
Se saoulant à l’opium
Il est resté là bas
Nourrissant la rizière
De ses restes ahuris
Retourné tous les ans
Par de vieilles paysannes
Allant en grands conseils
Sous leurs parasols blancs
C’est quoi ces vieux Laos !
Où les gens s’évaporent
Comme ces grands éléphants
Aux petites oreilles
Que de fiers cornacs
Conduisent en s’insultant
Pour des alcools de riz
Achetés à des bonzes
Colorés de safran
Loïc le Meur 2008
Dans des poussières de temple
Où des tigres en papier
Croquaient des apsaras
Un ancien général
Dévoré par la lèpre
Pourchassé par l’Angkar
Cherchait un vain trésor
Qu’un petit roitelet
Aux airs de Norodom
Vendait sur les marchés
A de sanglants khmers rouges
Allant en espadrilles
Vénérer saint Pol Pot
Des enfants aux yeux noirs
Et au cheveux de jais
Les regardaient passer
En jouant aux osselets
Ramassés sur les berges
De l’ancien Tonlé Sap
C’est quoi ces vieux Cambodges !
Où les hommes s’évaporent
Dans d’étranges violences
Le long des avenues
Aux doux frangipaniers
Qui digèrent lentement
Ces vieilles villas Françaises
Loïc le Meur 2008
Cézigue ou Laos improbables
Y causait pas beaucoup
Ne mangeant que les cons
Affublé tel un loup
D’un vaste chapeau rond
En arpentant les pentes
Des avenues de Vientiane
Alors que ses amantes
Incendiaient les chamanes
Dans des sueurs indolentes
Dégustant des Mékong
C’était en Indochine
Fourmillantes d’hévéas
Et de souris géantes
Se saoulant à l’opium
Il est resté là bas
Nourrissant la rizière
De ses restes ahuris
Retourné tous les ans
Par de vieilles paysannes
Allant en grands conseils
Sous leurs parasols blancs
C’est quoi ces vieux Laos !
Où les gens s’évaporent
Comme ces grands éléphants
Aux petites oreilles
Que de fiers cornacs
Conduisent en s’insultant
Pour des alcools de riz
Achetés à des bonzes
Colorés de safran
Loïc le Meur 2008
Re: Cochinchines
Des textes évocateurs, plaisants, mais là encore le passage à la ligne toutes les six syllabes me gêne, hache ma lecture...
Invité- Invité
Re: Cochinchines
C’est quoi ces vieux Cambodges !
Dans des poussières de temple où des tigres en papier
Croquaient des apsaras
Un ancien général dévoré par la lèpre
Pourchassé par l’Angkar cherchait un vain trésor
Qu’un petit roitelet aux airs de Norodom
Vendait sur les marchés à de sanglants khmers rouges
Allant en espadrilles vénérer saint Pol Pot
Des enfants aux yeux noirs et aux cheveux de jais
Les regardaient passer en jouant aux osselets
Ramassés sur les berges de l’ancien Tonlé Sap
C’est quoi ces vieux Cambodges !
Où les hommes s’évaporent dans d’étranges violences
Le long des avenues aux doux frangipaniers
Qui digèrent lentement ces vieilles villas Françaises
Dans des poussières de temple où des tigres en papier
Croquaient des apsaras
Un ancien général dévoré par la lèpre
Pourchassé par l’Angkar cherchait un vain trésor
Qu’un petit roitelet aux airs de Norodom
Vendait sur les marchés à de sanglants khmers rouges
Allant en espadrilles vénérer saint Pol Pot
Des enfants aux yeux noirs et aux cheveux de jais
Les regardaient passer en jouant aux osselets
Ramassés sur les berges de l’ancien Tonlé Sap
C’est quoi ces vieux Cambodges !
Où les hommes s’évaporent dans d’étranges violences
Le long des avenues aux doux frangipaniers
Qui digèrent lentement ces vieilles villas Françaises
Re: Cochinchines
d'accord et merci de vos avis, il sont judicieux et jusque là justifiés, j'en tiens d'ailleurs compte
Re: Cochinchines
oui oui oui ! socque avait raison, elle connaît son affaire. Et l'autre poème alors, n'a pas le droit au même traitement ?loic a écrit:est-ce préférable ainsi ?
Invité- Invité
Re: Cochinchines
Ce qu'on voyage tout de même, en poésie ! Bretagne, Auvergne, Asturies, Cambodge, Laos ....
Invité- Invité
Re: Cochinchines
J'ai lu tes mots, Loic, ici et sur ton blog.
Solives, soliloques, et puis pleins de beaux vers.
On est avec eux dans les parages de Kowalski, quel compliment, oui, mais il te faudra travailler les formes, trouver un équilibre qui convient à tes textes , et aux lecteurs. Je suis partisan de la prose en poésie. Continue d'explorer de la sorte. Ça me convient.
Solives, soliloques, et puis pleins de beaux vers.
On est avec eux dans les parages de Kowalski, quel compliment, oui, mais il te faudra travailler les formes, trouver un équilibre qui convient à tes textes , et aux lecteurs. Je suis partisan de la prose en poésie. Continue d'explorer de la sorte. Ça me convient.
Invité- Invité
Re: Cochinchines
une prose à la Salabreuil : illustrer mon propos.
Empire du pardon
Soleil du haut des toits du ciel. Toujours ici dans le dessus. Quel appel y concentre ses larmes couleur de pierre? Pas un arbre n'y touche. Où trouve-t-il accueil au plan des eaux? Je suis là de la main frappant d'exil et gravement mes pensées d'entre les oiseaux du jour. Un hiver sans fin passe comme un fleuve lent aux limites du silence. Ai-je droit à la vie et de mordre aux pains de poussière du temps?
(Non répondent les fumées ruées dans le plus bleu de la lumière non. L'étagement des linges crus jusque dans l'âme claire du vent. L'odeur poissonneuse des cours de lèpres émigrant parmi les mers en haut. Les lucarnes maigres jetées en l'air ouvertes à des parages d'herbe inaccessible. Et les morts gravissant l'escalier terrible de l'oubli. Tout m'abandonne en contrebas. Tout m'a dit non.)
Je suis ailleurs dans le dessous du monde. Une neige endormie me surplombe. Et c'est le niveau des sources de la nuit pure. On ne peut connaître pays plus sombre. Il est mieux que natal. Il est sorti de moi. J'y pose chacun de mes pas comme un jet de bouleaux. Puis les torrents et les montagnes à l'avenant du cœur. Et surtout quand le soleil a troué la surface pour descendre ici. Je l'ai vu lentement refleurir et se mettre à la voie. Cet asile conclu d'aube et commencé d'obscur. Cette glissée consolatrice dans l'empire du pardon.
Empire du pardon
Soleil du haut des toits du ciel. Toujours ici dans le dessus. Quel appel y concentre ses larmes couleur de pierre? Pas un arbre n'y touche. Où trouve-t-il accueil au plan des eaux? Je suis là de la main frappant d'exil et gravement mes pensées d'entre les oiseaux du jour. Un hiver sans fin passe comme un fleuve lent aux limites du silence. Ai-je droit à la vie et de mordre aux pains de poussière du temps?
(Non répondent les fumées ruées dans le plus bleu de la lumière non. L'étagement des linges crus jusque dans l'âme claire du vent. L'odeur poissonneuse des cours de lèpres émigrant parmi les mers en haut. Les lucarnes maigres jetées en l'air ouvertes à des parages d'herbe inaccessible. Et les morts gravissant l'escalier terrible de l'oubli. Tout m'abandonne en contrebas. Tout m'a dit non.)
Je suis ailleurs dans le dessous du monde. Une neige endormie me surplombe. Et c'est le niveau des sources de la nuit pure. On ne peut connaître pays plus sombre. Il est mieux que natal. Il est sorti de moi. J'y pose chacun de mes pas comme un jet de bouleaux. Puis les torrents et les montagnes à l'avenant du cœur. Et surtout quand le soleil a troué la surface pour descendre ici. Je l'ai vu lentement refleurir et se mettre à la voie. Cet asile conclu d'aube et commencé d'obscur. Cette glissée consolatrice dans l'empire du pardon.
Invité- Invité
Re: Cochinchines
kowalski, salabreuil ? je suis un ignare je vais chercher...
le deuxième texte me touche...allez savoir pourquoi!
dis moi ton avatar annonce 14 ans, j'ai un doute ^^
merci, ce site me rend plein d'humilité et depuis que j'y viens j'ai commencé a reprendre pal mal de mes textes, n'hésites pas à venir sur le blog les commenter de façon critique, les escenseurs ne font pas progresser...
le deuxième texte me touche...allez savoir pourquoi!
dis moi ton avatar annonce 14 ans, j'ai un doute ^^
merci, ce site me rend plein d'humilité et depuis que j'y viens j'ai commencé a reprendre pal mal de mes textes, n'hésites pas à venir sur le blog les commenter de façon critique, les escenseurs ne font pas progresser...
Re: Cochinchines
je l'avais commenté sur un autre site que tu connais bien
peut être encore quelques sonorités qui me gênent un peu
mais l'atmosphère est magique
ce genre de texte bizarrement aimanté qui m'attire à chaque lecture
peut être encore quelques sonorités qui me gênent un peu
mais l'atmosphère est magique
ce genre de texte bizarrement aimanté qui m'attire à chaque lecture
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Cochinchines
Mi, au contraire, je préfère la première version du premier texte. Justement, en le lisant, je me disais "c'est vraiment bien ce rythme, c'est bien ces sonorités". Je trouve la deuxième version trop classique. Bon... je sais, je ne vais pas être aidante en t'écrivant cela, c'est plus facile quand tous les commentaires vont dans le même sens...
Re: Cochinchines
oui anne je me suis fait la réflexion , la version 1 m'à sans doute été influencée par le rythme haché des bouquins de Lucien Bodard sur la guerre d'indochine
Re: Cochinchines
Je rejoins l'avis de Socque à propos des coupures trop rapides, je préfère également la version revisitée. Ces vers plus longs permettent au texte de quitter ce côté musical type "chanson scandée" qui dénature quelque peu le propos à mes yeux, en lui faisant perdre une part de sa gravité.
Il me semble, mais c'est un avis perso n'est-ce pas, qu'il y a déséquilibre dans ces textes, que fond et forme ne sont pas en parfaite adéquation et que tu alternes drame et légèreté pour dénoncer une situation difficile, sans pour autant arriver à te fixer sur quelque chose. C'est comme si la volonté de créer des sonorités agréables qui se répondent prenait (trop) le dessus sur le reste.
Il me semble, mais c'est un avis perso n'est-ce pas, qu'il y a déséquilibre dans ces textes, que fond et forme ne sont pas en parfaite adéquation et que tu alternes drame et légèreté pour dénoncer une situation difficile, sans pour autant arriver à te fixer sur quelque chose. C'est comme si la volonté de créer des sonorités agréables qui se répondent prenait (trop) le dessus sur le reste.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Cochinchines
J'aime bien le ton ironique et amer et le rythme de ce vieux Cambodge revisité (deuxième version) avec juste un bémol pour le cliché des cheveux de jais
Re: Cochinchines
Je préfère- et de loin!- ta deuxième version. Comme Mitsouko, quelques aspérités sonores m'ont freiné dans ma lecture, mais j'ai apprécié.
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: Cochinchines
pas mal tes promenades autour du monde
le Cambodge me fait rêver depuis longtemps, si seulement il n'était pas encore truffé de mines enterrées...
2 "complaintes" bien rendues
la forme première ne m'a pas gêné
le Cambodge me fait rêver depuis longtemps, si seulement il n'était pas encore truffé de mines enterrées...
2 "complaintes" bien rendues
la forme première ne m'a pas gêné
Re: Cochinchines
au fait : le titre ? pas compris et rien pour me renseigner
si... googgle, mais pas envie ;-)
si... googgle, mais pas envie ;-)
Re: Cochinchines
Nagazaki, ça te dit rien?mentor a écrit:au fait : le titre ? pas compris et rien pour me renseigner
si... googgle, mais pas envie ;-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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