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Itinéraires ordinaires : Szomorú vasárnap

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Message  Lucy Ven 21 Nov 2008 - 20:23

« Itinéraire bis » ! ^)^
J’espère que les contraintes sont, le plus possible, respectées. Voici ma participation.
Un grand merci à Easter pour sa patiente relecture et ses précieux conseils ! Je ne pense pas que j’aurais envoyé ce texte sans son avis. Köszönöm !



Szomorú vasárnap




À tous ceux qui traînent une souffrance à jamais incomprise.




" Je suis resté tout seul et j'ai pleuré tout bas
En écoutant hurler la plainte des frimas.
Sombre dimanche... "

Sombre dimanche
, Marèze, Gonda/Seress




Je reste seul et je pleure.

Margit. Ses yeux clairs. Impression de ciel sur ses iris.

Moi, j’ai les yeux verts. Les yeux verts vont en Enfer. Cette phrase maudite trotte dans ma tête depuis la petite enfance, m’obsède au-delà de toute raison. Les yeux verts vont en Enfer. Les yeux bleus vont aux cieux.

Le bleu du firmament, sous les paupières de Margit.

Dans l’emportement de la jouissance qui accompagnait nos étreintes, j’avais la sensation d’atteindre ce paradis qui m’était interdit.

L’espace d’un soupir.

Je me perdais en elle. Impossible de me séparer de ce corps, de cette chair dont je me repaissais à l’envi.


Notre rencontre. Quelques mois avant que la chanson n’arrive en France. Le Journal m’avait envoyé faire des repérages pour un article sur l’accident de tram de 1925.

Je me revois, remontant le boulevard, les semelles glissant sur les feuilles mortes. Sur le champ de foire, un peu plus loin, une femme. Elle regarde les roulottes des forains. Un gamin qui croque dans une pomme d’amour. Les roulottes, encore.

Elle porte une robe grise. Trop grande. Abîmée. Un chandail de grosse laine posé sur ses épaules couvre son dos de la nuque aux cuisses. De sous son chapeau cloche démodé, s’échappent des boucles brunes qui mordent sa chair. Je me rapproche.

Là, l’enfant abandonne sa friandise. La femme attend.

Très peu.

S’en saisit, mord dans le fruit, me voit.

Elle a honte, je le sais. Je devrais la laisser en paix mais je ne peux pas. Son regard… Je ne peux pas.


Je me présente à elle. Elle dit s’appeler Margit. Elle a quitté sa belle Budapest pour venir se perdre sous la voûte gris plomb de mon monde. Elle n’a nulle part où aller, je le sais. Et elle me plaît.

Sa voix, d’abord. La profondeur de cette voix.

Cependant qu’un étrange goût de mort flotte sur ses lèvres, l’atonie semble avoir pris possession des mots de Margit. Lorsqu’elle parle, je suis comme pétrifié. J’écoute. Pieusement. Elle a appris le français en lisant des romans.

Lorsqu’elle dit, pour la première fois :

— Theodor.

Mon cœur se serre.

Je ne cherche pas à la corriger, à dire que non. Que cela ne se prononce pas de la sorte. Je cesse, à compter de ce jour, d’être Théodore. Je contrefais son accent superbe et déroutant lorsqu’on me demande mon nom.




Elle dit Flaubert. Je demande :

— Veux-tu voir sa tombe ? Je peux t’emmener, si tu le souhaites.
— Où ?

Je lui parle du cimetière monumental, un peu plus loin, sur la côte. Elle a l’air intéressé.

— Si tu préfères, nous pouvons nous promener sur le champ de foire. Je t’offrirai ce que tu voudras.
— Non. Cimetière, dit-elle. Il faut aller. Flaubert.
— Tu sais, il ne s’envolera pas. Cela peut bien attendre à demain.

Elle secoue la tête. Ses boucles sombres caressent ses joues et son front. J’ai envie d’elle.

— Non. Flaubert. Tu as dit.
— Alors, si j’ai dit…

Je ne sais pas à quoi elle s’attend. Le rencontrer, peut-être. Elle a lu ses livres. Ceux de Flaubert. De tous les autres, aussi. Je ne sais pas qui sont « tous les autres » et ne veux pas le savoir.

— Pas fleurs ?
— Pourquoi ?
— Honorer les morts. Il faut fleurs.

Je vais ramasser une rose sur une tombe, à l’écart. Je fais en sorte qu’elle ne me voit pas la prendre.

— Lui, grand écrivain. Tu as lu ?
— Je n’y tiens pas.
— Pourquoi ?

Pas de réponse. Elle n’insiste pas. Ajoute, simplement :

— Je lirai pour toi, Theodor.

Comme elle m’a appelé Theodor, je ne sais pas dire non. L’envie d’elle, encore. Pressante. Je propose :

— On rentre.
— Où ?
— Chez moi.
— Pourquoi ? On peut marcher, encore. Marcher.

Elle tend le bras vers l’inconnu. Vers les mausolées qui poussent en contrebas, les pierres tombales plantées de travers.

— Non, on rentre.
— Pourquoi ?
— J’ai envie de toi.

Elle pâlit. Fuit mon regard rivé au sien. Se détourne, lutte un bref instant, finit par céder.

Et nous partons. Pour quelques heures. Quelques semaines.




Elle s’est posée dans ma chambre, naturellement. Pas de bagages. Juste la robe trop grande, le chandail à grosses mailles, le chapeau suranné et quelques feuillets coincés dans une petite pochette de cuir vert.

— C’était à mon frère.
— Qu’est-ce que c’est ?
— Partitions ?

Je hoche la tête. C’est le bon mot.

— Lui, violoniste.

Elle rit en masquant sa bouche de sa main.

— Pourquoi ris-tu ?
— Premier mot : violoniste. Je cherchais ça. Je voulais dire ça. Pour lui, Elek.

La douceur dans la voix, dans le regard. Tout le corps de mon amante semble dire ce nom : Elek.

— J’ai appris français pour Elek. Lui, grand violoniste. Mais…
— Où est-il ? ne puis-je m’empêcher de la couper.
— Mort. Tous, morts.

Son regard dans le mien. Je chancelle.

— Lui, plongé dans Danube. Son corps, gelé. J’ai vu.

Elle répète ces mots : « j’ai vu ». Puis, elle parle dans sa langue. Sa divine langue, celle qui renverse sa voix. Alors, je la prends dans mes bras, la berce un peu. Lui fait comprendre, à ma manière, que les morts doivent rester où ils sont.

Elle pleure doucement tandis que je gémis à son oreille.




Elle fredonne un air sans paroles. Juste une mélodie qu’elle chantonne comme on prie. Pour soi.
Je ne supporte pas qu’elle puisse, de quelque manière que ce soit, m’exclure de son univers. Et si elle ne sait presque rien de moi, je dois tout connaître d’elle.
Tout. Aussi, je la questionne.

La chanson vient de son pays.

— C’est chanson interdite.
— Comment cela, interdite ?
— Beaucoup… morts. Les gens. Morts.
— En entendant cette musique ?
— Oui. Morts.

Szomorú vasárnap. La chanson qui tue. Fable hongroise joliment racontée sur un coin d’oreiller. À force de caresses, je finis par obtenir de Margit plus qu’une mélodie sans paroles. Allongée dans le creux du matelas, ses courtes boucles brunes étalées sur le traversin en crin, elle chante.

Szomorú vasárnap
Száz fehér virággal
Vártalak kedvesem
Templomi imával…*


Elle est belle. Infiniment.

Les marques dans sa chair.
Le creux de son ventre.
Les os saillants sous sa peau.
La noirceur de son sexe.

Je glisse ma tête entre ses cuisses. Une psalmodie grave emplit la pièce. Je baise ses paupières. Elle comprend ma muette requête, éteint son regard.
Se plie.
Ploie.
Meurt dans mes bras.

Je retombe sur terre.




Cette mélodie…
Je ne peux m’en défaire.

Szomorú vasárnap

Elle ne peut plus chanter pour moi.
Je l’ai laissée aller. J’ai lâché sa main. Mes doigts se sont détachés des siens. Simplement, sans douleur. Sans remords.

Szomorú vasárnap

Elle a posé ses yeux sur moi. À ce moment précis, elle s’est retournée et m’a regardé. Je n’ai pu me soustraire à son regard. Alors, sa main a quitté la mienne.

Utolsó vasárnap

Puis, elle est partie. Et le monde est mort.




Un autre jour. Dans le même cimetière. Neige.

— Toi, Szubert !
— Il n’était pas de ma famille.
— Pourquoi ?
— Il est mort avant l’arrivée de mon père dans ce pays. Il n’est pas mon parent.
— Il porte même nom. Il est ton parent. Même nom, même famille.

Je ris face à la simplicité de sa déduction. Je ne garde, de la Pologne de mes ancêtres, que ce patronyme. Jamais je n’ai quitté la France. Je ne parle pas la langue maternelle de mon père. On m’appelle le polack, parfois, mais cela ne m’affecte pas. Peu de choses me touchent, du reste.

Sauf elle.

— Szubert est ta famille. Tous les Szubert, ta famille.
— Et toi, Margit. Où elle est, ta famille ?
— Plus famille.

Je pense à ce frère absent ; à ce qu’elle m’en a dit. Je l’entraîne loin de cette stèle enneigée, loin de mon nom dont les lettres d’or dansent encore sous mes paupières.
Pour me changer les idées, j’imagine lui faire l’amour au milieu des tombes pour braver la mort mais je sais que cela ne lui plairait pas. Alors, je patiente.


Notre chambre est minuscule. Le lit l’emplit toute. Nous sommes pressés l’un contre l’autre.
Je suis bien. Margit est loin de moi. Mais je suis bien.

— Theodor, la musique. Elle est là.

Je la laisse parler sans répondre.

— Elle n’est plus en Hongrie. Elle est venue.
— Oui, avec toi.
— Non. Pas elle. Ici, chanson différente. Pourtant, pareille.
— Alors, je ne vois vraiment pas quel est le problème.
— Les anges.
— Les anges ?
— Ils venir, aussi.

Les anges… Ce n’était pas la première fois qu’elle en parlait. Elle disait en avoir vu un aux côtés de son frère, lorsqu’il avait plongé dans les eaux glacées du fleuve. J’ai pensé, chagrin. Au début, c’est ce que j’ai pensé. J’aurais dû mieux l’écouter.


Nous entendons la chanson un peu partout en ville.
J’ai trouvé, pour Margit, l’un de ces appareils : un gramophone. Et puis ce disque, nouvellement enregistré. « Sombre dimanche ».
Elle pose le petit diamant sur le sillon. Inlassablement. Et, toujours, chante en hongrois, couvrant la voix tragique de la chanteuse.
J’écoute. Ne fais que ça.
Subjugué.




— Qu’est-ce que tu regardes ?

Pas de réponse. Je pose, à nouveau, ma question. Elle ne répond pas davantage. Elle s’obstine à scruter les nuages à travers les vitres sales, comme absente. Soudain, je prends peur. Je vais à sa rencontre, la saisit par le bras, la ramène à moi. Son sourire me fait frissonner. J’écrase ses lèvres sous un baiser froid pour ne plus avoir à contempler son visage. Comme elle se dégage de mon étreinte, elle dit :

— J’ai vu eux, Theodor. Je voir anges.



Margit est assise sur le rebord de la fenêtre.
Elle peigne ses cheveux humides.
Elle chante doucement.
Il fait nuit. L’air est doux. La pluie tombe, légère. Je rentre chez nous.
Je m’arrête dans la ruelle. Contemple la scène.
Sur le toit, un homme. Corps immobile.
Noyé dans l’ombre.
Sinistre.

Utolsó vasárnap. L’homme. Virág és koporsó.

Voilà qu’il marche dans le vide.

Je reprends mon souffle en sentant l’odeur du sang. En le goûtant sur ma peau, au bord de mes lèvres.

La nausée. Fulgurante.

— Theodor. Tu es malade.

En sentant la main fraîche de mon amante se poser sur mon front, je demande :

— Pourquoi chantais-tu ?
— Je… pas chanter.
— Mais oui, tu…

Nous sommes dans le lit… Oui, ce devait être un rêve.

Margit n’aurait aucune raison de chanter pour qu’un pauvre type aille se rompre le cou au bas de notre immeuble. Aucune.
Je commande :

— Chante pour moi !

Elle dit non. Elle ne peut se refuser à moi.
Alors, empreint de l’odeur onirique du sang, et de celle, bien présente, des vomissures, j’essaie d’oublier ma peur dans une étreinte désespérée.
Puis, je me lève et vide la bouteille de mauvaise gnôle, pensant faire disparaître le goût de la bile. Le goût des larmes de Margit. Cela ne veut pas partir. Ne partira jamais.




Margit marche devant moi. Sa main s’accroche à la mienne, tiède et douce. Je ne vois d’elle que ses cheveux sombres, ses épaules masquées par le vêtement de laine, sa main qui pend au bout de son bras.

Le pont, désolé.

Je ne sais plus lequel et, au fond, cela n’a pas la moindre importance. Elle me mène, souveraine, vers l’autre monde. Cette simple pensée me coupe le souffle.

Puis, elle chante.

Utolsó vasárnap
Kedvesem gyere el,
Pap is lesz, koporsó,
Ravatal, gyászlepel.
Akkor is virág vár,
Virág és - koporsó.
Virágos fák alatt
Utam az utolsó.
Nyitva lesz szemem, hogy
Még egyszer lássalak.
Ne féj a szememtõl,
Holtan is áldalak...
Utolsó vasárnap…*


Quand elle quitte le sol, je sais ce que je dois faire.

Je sens l’extrémité de ses phalanges glisser sur le bout de mes doigts. Je ne la retiens pas. Je ne peux pas. Elle dit : « viens », comme autrefois lorsque nos corps se perdaient l’un dans l’autre. Mais je ne ressens plus l’urgence de cet appel. Je ne peux pas mourir. Je n’irai pas en Enfer. Je la laisse aller, seule.

Les yeux de Margit s’accrochent aux miens, un court instant, puis elle disparaît dans les eaux noires du fleuve.




Je m’éveille. Le lit est froid.

Je voir anges.

Dans le jour naissant, je monte vers le cimetière à la recherche du nom sur la pierre tombale.

En lettres d’or.

Margit est partie. Je le sais. À quoi bon se presser, partir à sa recherche ? Elle ne reviendra pas. Sa voix, renversée, chante dans ma tête. Je suis seul, dans ce cimetière, debout près de la tombe de l’inconnu de la famille.

Transi.

Margit est partie. Elle m’a fait ça.

Elle est partie.

Je reste seul et je pleure.


* Szomorú vasárnap, Jávor/Seress
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Message  Invité Ven 21 Nov 2008 - 20:34

Hum. Cela m'ennuie de dire ça, mais le texte m'a agacée, je l'ai trouvé larmoyant et brouillon... Désolée, Lucy ; je sais que c'est une question de sensibilité : je suis insensible à cette lecture que d'autres pourront apprécier.

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Message  Invité Ven 21 Nov 2008 - 21:28

Lucy, tu connais mes quelques réserves, je préfère parler de ce que j'aime dans ce récit qui suggère sans dire vraiment, et évite ainsi de tomber dans la sentimentalité. On devine, on ne sait pas, on imagine, on reconstruit un passé avec ce qu'on a appris, entendu, ce dont on se souvient... par petites touches, comme le narrateur. On n'obtient pas vraiment de réponse, qu'importe, l'ambiance est là romantique oui (oh le vilain mot !), en instantanés, insaisissable, et c'est sûrement ce qui me plaît le plus dans ce texte triste mais reposant.

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Message  Invité Ven 21 Nov 2008 - 22:30

Lucy, ton texte est étrange et prenant, il m'a fait penser au magnifique film de Paradjanov " Les chevaux de feu" , tiré de " Les ombres des ancêtres oubliés", où il y a une semblable atmosphère irréelle... mais ça ne me parait pas vraiment un itinéraire ordinaire !!!

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Message  Invité Sam 22 Nov 2008 - 3:48

Attention : danger:
Je glisse ma tête entre ses cuisses. Une psalmodie grave emplit la pièce. Je baise ses paupières.
.

C'est un texte d'une complexité qui n'est que relative. J'y ai retrouvé de vrais caractères et de vrais sentiments, comportements accordés. C'est tout le mérite de ce texte, il n'oscille pas entre délire larmoyant et regret continu, il décrit un amour simple. Oui, quand je veux te baiser tu rougis et oui encore à ne plus pouvoir admirer j'en préfère fermer les yeux. Je laisse le soin à d'autres d'exprimer des réserve sur le rendu global du texte. Personnellement je repars avec sous le bras avec quelques descriptions d'une justesse parfaite.

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Message  pierre-henri Sam 22 Nov 2008 - 8:48

J'ai beaucoup aimé.
La typographie, au départ, m'a un peu agacé, ou perturbé. Et puis, peu à peu, je suis entré dans ton texte pour ne plus le quitter. Je l'ai trouvé émouvant, prenant, juste et froid.
Simple ? Oui, sans doute. La fin est "attendue" Oui- et alors ?
Bonne pioche, Lucy.
Pour moi, le meilleur de la série.
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Message  lol47 Sam 22 Nov 2008 - 10:52

Il y a des textes qu'on aimerait avoir écrits...

" Gloomy sunday " ?

Disons que cela me correspond. Disons qu'il y a une correspondance de pensées dans ton écriture.

Elle fait mouche là où ça fait mal.

"Les personnes qui ont une plume élégante écrivent que la vérité est un diamant ; ce qu'on oublie de considérer, c'est sur combien de faces est taillé ce diamant... MONTHERLANT

Bonne route à ce texte.
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Message  kazar Sam 22 Nov 2008 - 20:38

J'aim bien aimé le style, court, minimaliste, presque murmuré.
Des touches d'aquarelle réduites au strict minimum.
De loin, elles forment deux silhouettes qui dansent.
C'est joli mais on ne sait pas vraiment pourquoi on les regarde.

Je n'ai pas tout compris (c'est récurrent, décidément) mais, comme le dit Easland, ce n'est peut-être pas le plus important.

Pas ton texte qui m'a le plus touché, copine.
Pourtant, je croise les doigts ; un avenir papier, ça lui irait quand même pas mal !!
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Message  Charles Mar 25 Nov 2008 - 14:24

ambiance romantique, très "drame classique", littéraire ... parfois un peu trop, la "caricature" est évitée de peu, à mon avis, sur certaines images.

et puis, jusqu'au baiser sur les paupières, je comprennais. Après, j'ai commencé à décrocher et impossible de me "raccrocher" ensuite à l'histoire. J'avoue que je n'ai pas tout pigé ...
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Message  grieg Mar 25 Nov 2008 - 14:45

je ne sais pas.
je me suis laissé porter.
j'ai pris du plaisir.
je me suis dit parfois "tu pousses un peu lucy" et tout de suite après "mais non, ça fait partie du jeu"
je ne sais pas
au fil du récit, j'ai vu la tête de bruno ganz penché sur la ville.
En noir et blanc.
puis il a disparu.
je ne sais pas.

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Message  Tristan Mar 25 Nov 2008 - 15:50

J'ai hésité aussi. je me suis laissé porté, en me disant que tu sortais parfois un peu trop les violons, mais en même temps, c'est vrai que c'est très bien écrit, et humain, surtout. J'ai aimé à part une ou deux réserves. Mais ça reste un texte de qualité !
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Message  Loreena Ruin Mar 25 Nov 2008 - 16:39

J'ai trouvé ce texte étrange, mais c'est aussi cette étrangeté qui m'a plu, sans doute parce que je n'avais jamais lu quelque chose de semblable auparavant. Un impression...bizarre...m'en reste, j'ai eu un peu de mal à lire jusqu'au bout mais je dois reconnaître que le sujet amoureux est ici traité d'une façon toute à fait particulière et que j'y suis sensible. Avis mitigé donc, mais un style qui mériterait d'être exploité encore, peut-être de façon plus légère.

Amicalement,

Ruin.
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Message  Arielle Mar 25 Nov 2008 - 16:56

Se laisser porter par les images, ne pas chercher à comprendre ... Oui, je cois que ça doit être ça le secret pour aborder ce texte.
Comme dans le discours de l'héroïne on saisit des bribes qu'on interprète à sa manière ou comme une chanson tzigane dont le sens échappe mais dont la musique envoûte.

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Message  Akinorev31 Mar 25 Nov 2008 - 18:08

La lecture a été agréable. L'exotisme se déporte vers l'est. (A la gare Matabiau aussi d'ailleurs.) Margit me rappelle cette lapone de 16 ans qu'un copain avait ramassé près de la mairie d'Oslo et ramené dans notre collectivité. Il en a fait un livre: "En morgen med Rosa" un matin avec Rose (Haakon Bull-Hansen)

Je n'aime pas le
Margit est partie. Elle m’a fait ça.

Je trouve la réaction un peu nombriliste. Tu aurais plutôt pu t'interroger sur le destin de cette enfant énigmatique et sur les motifs de ce départ qu'elle a voulu taire (?)

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Message  Lucy Mar 25 Nov 2008 - 18:51

Une fois n'est pas coutume, je réponds : Désolée !

" Je n'aime pas le
Citation:
Margit est partie. Elle m’a fait ça.


Je trouve la réaction un peu nombriliste. Tu aurais plutôt pu t'interroger sur le destin de cette enfant énigmatique et sur les motifs de ce départ qu'elle a voulu taire (?) "

De mon point de vue, il est nombriliste. Je n'en dirai pas plus, car je laisse le soin à chacun d'interpréter cette histoire d'amour à sa façon mais, le fait qu'il ne s'interroge pas, c'est voulu.
Et ce n'est pas à moi de m'interroger mais au narrateur de le faire. ^^

Puis merci pour vos lectures, en passant !
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Message  Kilis Mar 25 Nov 2008 - 18:52

Je me suis laissée entraîner, comme dans un film sans chercher, juste m'imprégner de l'atmosphère que tes mots, ton rythme ont su provoquer en moi.
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Message  Yali Mar 25 Nov 2008 - 18:57

J'avais sans arrêt pendant la lecture, les différents films du mouvement cinématographique dit "Nouvelle vague".
J'aime la plupart de ces films qui ne disent pas tout comme pour mieux pointer le sujet.

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Message  Romane Mer 26 Nov 2008 - 1:26

D'une violence indescriptible, émotionnellement. Je ne saurais pas dire autrement la lecture de cette histoire qui me renvoie dans un univers particulier....

Juste : chapeau bas.
et
merci.
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Message  Halicante Mer 26 Nov 2008 - 10:03

J’aime toujours beaucoup ta prose, Lucy, ce mélange de poésie onirique et de profonde nostalgie, et ta capacité à imaginer des univers si froids mais tout de même attirants.
Une chose me chiffonne : j’aurais aimé avoir la traduction des passages en… hongrois ?
Au passage suivant, j’étais quelque peu déroutée :
« Sur le toit, un homme. Corps immobile.
Noyé dans l’ombre.
Sinistre.
Utolsó vasárnap. L’homme. Virág és koporsó.
Voilà qu’il marche dans le vide.
»
Mais au final j’ai pensé qu’il était déjà dans son rêve à ce moment-là.
Étrange et beau : c’est ainsi que je résumerais l’impression que m’a laissée ton texte.
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Message  Invité Mer 26 Nov 2008 - 14:02

Ce qui me fascine le plus dans ce texte, c'est sa capacité à susciter des univers différents pour chaque lecteur, c'est un déclencheur de rêves.
Et Lucy, j'ai le sentiment de t'avoir froissée avec le commentaire sur le texte de Tristan, qui n'était absolument pas dans le sens où tu l'as compris : j'ai mis un mot là dessus dans le fil de Tristan. Je serais trop malheureuse de t'avoir blessée, même légèrement !

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Message  bertrand-môgendre Mer 26 Nov 2008 - 14:25

Bon. Je recommence ma lecture dans un endroit plus calme.
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Message  bertrand-môgendre Jeu 27 Nov 2008 - 13:44

Pour moi pas d'itinéraire ordinaire apparent ou alors c'est la fonction souterraine que je n'ai pas su activer.
Par contre une qualité de narration très originale gagnant à être lue et relue.

Szomorú vasárnap est une enfilade de sentiments comme un chapelet de perles qu'aurait patiné à l'usage qu'on en fit.
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Message  Sahkti Jeu 27 Nov 2008 - 16:06

Je reproche au texte des accents par moments trop larmoyants, presque guimauve. Dommage, parce qu'il recèle pourtant beaucoup de sensibilité, une grande humanité aussi. Il gagnerait sans doute à être allégé, à perdre quelques paragraphes.
Notamment pour ne pas accentuer le côté "confus", nécessaire à l'histoire, mais trop présent dans ce format et cette présentation.
Sinon, j'ai aimé quelques belles images qui se dégagent ci et là de l'ensemble.
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Message  Roz-gingembre Sam 29 Nov 2008 - 21:49

De bonnes choses dans ce texte : le coté laconique de certains passages associés a des paragraphes courts. L'ambiance qui se dégage de cette rencontre et le "j'ai envie de toi"
j'ai moins aimé : la fin qui mériterait d'être abrégée et certains passages qui gagneraient à être condensés.
Reste une lecture agréable
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Message  Krystelle Dim 30 Nov 2008 - 9:34

Un très beau texte, que j'ai savouré sans réserve jusque "Puis, elle est partie. Et le monde est mort."
J'aurais aimé que le texte s'arrête là parce que la suite n'apporte rien, insiste parfois trop, nous mène vers un sentier qui m'intéresse moins et aussi parce que ce qui faisait la force du récit s'épuise : la concision du style, l'atmosphère éthérée, poétique du texte, le côté à la fois énigmatique et fascinant de tes personnages.
Tu n'entres jamais dans les détails que je n'ai pas envie de lire, tu t'en tiens à l'indispensable ou au superflu sans jamais dire le banal, j'aime vraiment cette manière d'écrire, impressionniste et sensible.

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Message  Loupbleu Lun 1 Déc 2008 - 7:41

J'ai bien aimé ce texte, notamment l'atmosphère insaisissable (comme dit justement Easter) soutenu par la construction et le style.

C'est à la fois expressionniste et allégé par l'ellipse.

Une petite réserve sur les pleurs, un peu trop nombreux et qui n'arrivent pas à mon sens à canaliser l'émotion à ces moments. Ceci dit, le pathos fait partie du tout...

Une dernière réserve de détail sur les sauts de ligne (car ici les retours à a ligne, silences, sont très expressifs).

Bref : texte très intéressant, j'ai bien aimé.
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Message  mentor Ven 5 Déc 2008 - 17:24

ben, c’est d’un triste! Mais c’est excellemment écrit et se lit avec un petit serrement de gorge. Une petite nouvelle en soi. Dans le thème ? Ca se discute. ;-)

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Message  Lucy Ven 5 Déc 2008 - 20:24

Ben... Comme Sahkti : merci pour vos lectures et commentaires. Voilà ! ^^
Et, merci encore aux organisateurs de cet appel à textes !
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Message  bngh Lun 12 Jan 2009 - 21:06

Le texte m'a donné envie d'écouter la chanson :
Après l'avoir entendue, je trouve que ton texte dégage la même atmosphère, la même musique.
Ecoutez Szomorú vasárnap chantée par Póka Angéla.

bngh

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