Les ruines
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Les ruines
Sous les feux du soleil couchant,
Le squelette du château
Jette son ombre évanescente
Sur les flancs des coteaux
Aux couleurs incandescentes,
Qui s'étirent jusqu'aux champs.
On le croirait dévoré par les flammes
Tant les broussailles ont roussi dans les poivrières,
Dans les douves asséchées, entre les archères,
A la place des poternes, dans la muraille trouée,
Poussent la luzerne et le genévrier.
La nature fardée aux couleurs de l'automne
A repris le dessus et partout foisonne;
Des cascades d'orties, tombent des meurtrières.
Dans la muraille trouée pour les poternes,
Quelques arbres ont poussé rabougris
Dans ce crépuscule flamboyant,
Les frênes centenaires
Tels des mercenaires guerroyant;
Tendent leurs branches tentaculaires
Pointues comme des épées.
Bravant au fil du temps les hordes pillardes,
Les marronniers ont courbé l'échine,
Brandissant au cours des d'épopées,
Leurs coques hérissées d'épines,
Piquantes comme des hallebardes
Jadis il fût imposant et faste
Et les victorieux jamais n'étaient chastes.
Dans cette enceinte imprenable,
Tous trouvaient après la bataille
Bonne compagnie et bonne table
Ignorant le cri des agonisants;
Et des jours durant faisaient ripaille,
Tandis qu'au dehors des murailles
S'amoncelaient les gisants.
Le donjon étêté que les siècles fragilisent
Menace de s'effondrer au milieu des courtines.
Les remparts sont défoncés là où étaient les latrines,
Le vieux pigeonnier se prend pour la tour de Pise
Une statue s'effrite rongée par les âges,
Grêlé de tâches noirâtres
Qu'a laissé la mousse en séchant,
Le corps tronqué d'un bellâtre
Lève un bras triomphant;
Et par-terre gît son beau visage.
Cambré sur son cheval
Comme le soldat d'une fresque,
Il semble livrer un combat dantesque!
Pour célébrer la gloire posthume
Des chevaliers livrés à un déclin fatal,
Quelques mots sur une stèle résument
Leur bravoure et leur investiture.
Et, seul ce macabre piédestal,
Leur sert de sépulture.
Des vieux murs de la chapelle, en sourdine
S'évapore la plainte lascive
Des âmes perdues qui s'éternisent;
Luttant dans une ultime offensive
Pour leur salut.
Au lever du jour elles chantent les mâtines,
Mais le vieux clocher ne sonne plus!
Je sens en ces lieux une force éternelle
Qui depuis des siècles règne à sa guise,
Abjurant la vertu;
Célébrant la mémoire de victoires cruelles,
Etouffant le sanglot éperdu
Des paillards anéantis.
O Seigneur entend-tu?
Le chant langoureux des repentis?
Il annonce l'hiver et sème la bruine
Sur la grandeur d'un passé révolu,
Où le temps grignotant ces ruines,
A jeté sans remord son dévolu.
Que revienne l'esprit musard du troubadour
Hanter gaiement les passerelles,
Qu'il chante ses douces ritournelles
Quand le vent siffle dans les tours!
Le squelette du château
Jette son ombre évanescente
Sur les flancs des coteaux
Aux couleurs incandescentes,
Qui s'étirent jusqu'aux champs.
On le croirait dévoré par les flammes
Tant les broussailles ont roussi dans les poivrières,
Dans les douves asséchées, entre les archères,
A la place des poternes, dans la muraille trouée,
Poussent la luzerne et le genévrier.
La nature fardée aux couleurs de l'automne
A repris le dessus et partout foisonne;
Des cascades d'orties, tombent des meurtrières.
Dans la muraille trouée pour les poternes,
Quelques arbres ont poussé rabougris
Dans ce crépuscule flamboyant,
Les frênes centenaires
Tels des mercenaires guerroyant;
Tendent leurs branches tentaculaires
Pointues comme des épées.
Bravant au fil du temps les hordes pillardes,
Les marronniers ont courbé l'échine,
Brandissant au cours des d'épopées,
Leurs coques hérissées d'épines,
Piquantes comme des hallebardes
Jadis il fût imposant et faste
Et les victorieux jamais n'étaient chastes.
Dans cette enceinte imprenable,
Tous trouvaient après la bataille
Bonne compagnie et bonne table
Ignorant le cri des agonisants;
Et des jours durant faisaient ripaille,
Tandis qu'au dehors des murailles
S'amoncelaient les gisants.
Le donjon étêté que les siècles fragilisent
Menace de s'effondrer au milieu des courtines.
Les remparts sont défoncés là où étaient les latrines,
Le vieux pigeonnier se prend pour la tour de Pise
Une statue s'effrite rongée par les âges,
Grêlé de tâches noirâtres
Qu'a laissé la mousse en séchant,
Le corps tronqué d'un bellâtre
Lève un bras triomphant;
Et par-terre gît son beau visage.
Cambré sur son cheval
Comme le soldat d'une fresque,
Il semble livrer un combat dantesque!
Pour célébrer la gloire posthume
Des chevaliers livrés à un déclin fatal,
Quelques mots sur une stèle résument
Leur bravoure et leur investiture.
Et, seul ce macabre piédestal,
Leur sert de sépulture.
Des vieux murs de la chapelle, en sourdine
S'évapore la plainte lascive
Des âmes perdues qui s'éternisent;
Luttant dans une ultime offensive
Pour leur salut.
Au lever du jour elles chantent les mâtines,
Mais le vieux clocher ne sonne plus!
Je sens en ces lieux une force éternelle
Qui depuis des siècles règne à sa guise,
Abjurant la vertu;
Célébrant la mémoire de victoires cruelles,
Etouffant le sanglot éperdu
Des paillards anéantis.
O Seigneur entend-tu?
Le chant langoureux des repentis?
Il annonce l'hiver et sème la bruine
Sur la grandeur d'un passé révolu,
Où le temps grignotant ces ruines,
A jeté sans remord son dévolu.
Que revienne l'esprit musard du troubadour
Hanter gaiement les passerelles,
Qu'il chante ses douces ritournelles
Quand le vent siffle dans les tours!
Aftermidnight- Nombre de messages : 19
Age : 63
Date d'inscription : 23/11/2008
Re: Les ruines
Bonjour et bienvenue à toi.
Je trouve ton texte très inégal. Je crois que ce qui me pose le plus de problème ici c'est la juxtaposition d'une forme qui se veut parfois classique puis qui revendique très vite de ne plus l'être. Du coup on se perd un peu dans la lecture, la forme prend le dessus sur le fond qui lui était pas mal trouvé.
Tout comme les troubadours qui arrivent un peu tardivement et qu'il aurait été intéressant de prendre davantage à témoin.
Quoiqu'il en soit, je te relirais avec intérêt.
Je trouve ton texte très inégal. Je crois que ce qui me pose le plus de problème ici c'est la juxtaposition d'une forme qui se veut parfois classique puis qui revendique très vite de ne plus l'être. Du coup on se perd un peu dans la lecture, la forme prend le dessus sur le fond qui lui était pas mal trouvé.
Par exemple sur ce mode, il aurait été intéressant de continuer.A la place des poternes, dans la muraille trouée,
Poussent la luzerne et le genévrier.
Tout comme les troubadours qui arrivent un peu tardivement et qu'il aurait été intéressant de prendre davantage à témoin.
Quoiqu'il en soit, je te relirais avec intérêt.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Les ruines
Bienvenue à toi.
Même si je le formule moins élégamment qu'Eddy, je crois que j'ai eu la même réaction qu'elle en lisant ce long poème, à savoir une fragilité du texte qui donne régulièrement l'impression qu'il est sur le point de se casser la figure, en grande partie à cause d'expressions et d'images assez convenues (par ex : On le croirait dévoré par les flammes). On a bien le sentiment que la forme prend le pas sur le fond (ex : Jadis il fût imposant et faste
Et les victorieux jamais n'étaient chastes).
Cela ne signifie pas que le poème n'est pas bon. Une lecture superficielle, rapide, laisse une impression favorable; une lecture plus critique, plus détaillée laisse apparaître les faiblesses mentionnées.
Même si je le formule moins élégamment qu'Eddy, je crois que j'ai eu la même réaction qu'elle en lisant ce long poème, à savoir une fragilité du texte qui donne régulièrement l'impression qu'il est sur le point de se casser la figure, en grande partie à cause d'expressions et d'images assez convenues (par ex : On le croirait dévoré par les flammes). On a bien le sentiment que la forme prend le pas sur le fond (ex : Jadis il fût imposant et faste
Et les victorieux jamais n'étaient chastes).
Cela ne signifie pas que le poème n'est pas bon. Une lecture superficielle, rapide, laisse une impression favorable; une lecture plus critique, plus détaillée laisse apparaître les faiblesses mentionnées.
Invité- Invité
Re: Les ruines
le bonjour de Miles
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Les ruines
Suis d'accord avec vous Eddy et toi, et je partage votre avis, très constructif si je puis dire... Merci pour l'accueil en tous cas. Je vais mettre ici d'autres premiers écrits que je n'ai pas retouchés, votre avis sera le bienvenu.Easter(Island) a écrit:Bienvenue à toi.
Même si je le formule moins élégamment qu'Eddy, je crois que j'ai eu la même réaction qu'elle en lisant ce long poème, à savoir une fragilité du texte qui donne régulièrement l'impression qu'il est sur le point de se casser la figure, en grande partie à cause d'expressions et d'images assez convenues (par ex : On le croirait dévoré par les flammes). On a bien le sentiment que la forme prend le pas sur le fond (ex : Jadis il fût imposant et faste
Et les victorieux jamais n'étaient chastes).
Cela ne signifie pas que le poème n'est pas bon. Une lecture superficielle, rapide, laisse une impression favorable; une lecture plus critique, plus détaillée laisse apparaître les faiblesses mentionnées.
Amitiés.
Aftermidnight
Aftermidnight- Nombre de messages : 19
Age : 63
Date d'inscription : 23/11/2008
Re: Les ruines
Ca y est, je t'ai vu et je vais lire...mitsouko a écrit:le bonjour de Miles
C'est très bien. Ca aide beaucoup, pour la suite...
bises.
Aftermidnight- Nombre de messages : 19
Age : 63
Date d'inscription : 23/11/2008
Re: Les ruines
Les rimes me paraissent très scolaires et pas tout le temps heureuses. Ajoutées à cette volonté de respecter à tout prix un certain rythme, cela donne quelque chose de trop mécanique pour moi; on sent l'effort et c'est dommage.
La longueur de ton texte permet également de mettre en avant une inégalité dans la force tant des idées énoncées que du traitement que tu leur appliques. Il y a de ci de là des images rabattues comme les feux du soleil couchant et puis de temps en temps un vers plus intéressant mais, hélas, complètement noyé dans la masse.
A bousculer et alléger, sans doute, pour faire ressortir l'essence du poème.
La longueur de ton texte permet également de mettre en avant une inégalité dans la force tant des idées énoncées que du traitement que tu leur appliques. Il y a de ci de là des images rabattues comme les feux du soleil couchant et puis de temps en temps un vers plus intéressant mais, hélas, complètement noyé dans la masse.
A bousculer et alléger, sans doute, pour faire ressortir l'essence du poème.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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