L'apocalypse des insectes

[mitsouko]

Les lucioles éclairaient le sombre cortège
Les scarabées aux carapaces luisantes
Noirs scaphandriers des terres arides
Légions lucifériennes grouillantes de mandibules
Dépeçaient leurs victimes dans la nuit végétale
Les tisseuses de l’ombre funambules de soie
Se balançaient sur des fils d’argent
Sacrifiant dans leurs toiles de belles mouches bleues
Une armée de fourmis comme une houle noire
Secousses telluriques dans la moiteur du soir
Dépeçage formique de chairs sanguinolentes
Des volutes de moustiques dans le ciel électrique
Vrombissants messagers de virus redoutables
Les fragiles libellules aux ailes irisées
Demoiselles d’azur effleuraient l’onde pure
Des incendies de phalènes embrasaient la forêt
Prisonniers de ces feux par la foudre allumés
Une mer d’antennes captait des messages inconnus
Des myriades d’ocelles où l’astre se noyait
Une jungle d’élytres frémissait sous le vent
Des dards aigus transperçaient l’âme légère des papillons
Des trompes avides plongeaient dans les corolles de ces fleurs dévastées
Soudain surgissant de la horde grouillante
Un sphinx à tête de mort s’éleva dans le ciel
Caressant de ses antennes un énorme champignon blanc

[Ole Touroque]

Je trouve qu'il y a trop d'adjectifs dans ton poème. Ca m'a poussé à les oublier pour pouvoir suivre le fil. Dommage car leur but primitif est d'embellir. Comme un arroseur arrosé en quelque sorte.

[Invité]

Un oeil très poétique et observateur qui me rendrait presque sympathiques ces bestioles.

[Invité]

Vous allez me trouver lourde, mais j'ai encore une fois le sentiment que ce texte gagnerait à être mis en vers libres ou en prose... Là, je le sens bridé, cela me paraît dommage.

[Invité]

Je suis d'accord avec Socque, Mitsouko, tu aurais en prose un élan qui est ici bridé, et je pense que la prose indiquerait mieux les rythmes des marches, vibrations et crissements des insectes que tu as l'air de bien connaitre.

[loic]

la fin de nombreux vers en adjectifs qualificatifs à gêné ma lecture, et dire qu'on marche dans la fôret les soirs d'été en survolant inconsciemment ce monde

[mouss]

Les tisseuses de l’ombre funambules de soie

ça, ça décoiffe sévère !
Mais j'ai pas bien senti le rythme de l'ensemble. Je vais en lire d'autres, pour voir.

[Invité]

Beaucoup de plaisir à te lire, ami qui m'as fait découvrir ce site de qualité. J'ai été happé par ton microcosme insectiforme dense et inquiétant; les peintres que nous sommes "pêchent" effectivement par abus d'adjectifs mais le descriptif n'en est que plus intense, et ta signature scripturale me ferait reconnaître tes écrits entre mille.
Bravo, donc, et à bientôt

[Lucy]

Me parle, ce texte !

Je repars avec des bourdonnements plein la cervelle !!! ^^

[mentor]

excellent ce texte, l'avais pas vu ! un film trépidant, très visuel donc, du coup un peu court
la présentation est bien choisie, elle permet un bon rythme d'une scène à l'autre
oui, un chouette diaporama qui me parle bien
j'ai ressenti la moiteur du coeur de la foret

[Sahkti]

Ce texte respire trop peu à mon goût et empêche cette richesse de vocabulaire de pleinement s'exprimer. Dommage! Moi qui apprécie peu les insectes, je leur trouve ici un certain charme mais ce dernier gagnerait à exploser à travers un autre format. Qu'on sente davantage les frémissements, les vrombissements, les bruits et tutti quanti. Parce que tout est là, c'est sûr, bien dit, mais pas mis en valeur.

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