Cauchemard
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athalanthyr
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Cauchemard
Courir. Courir pour lui échapper. Sa voix résonne encore dans ma tête, grave, mélodieuse, menaçante.
"Cours. Cours tant que tu peux, tu ne m'échapperas pas..."
Alors je cours. Cours à en perdre haleine, regardant constamment derrière moi. Je ne le vois pas, mais il me suit, je le sais. Il me piste comme un chasseur pisterait son gibier. La pluie battante fouette mon visage, mêlée à mes larmes de désespoir. Il m'aura, je le sais, pourtant je me raccroche à ce stupide, minuscule espoir qu'il ne me rattrapera pas. Les branches me griffent, lacèrent mes vêtements. L'une d'elles m'entaille même le front. Mon sang coule devant mes yeux, mais je ne m'arrête pas pour autant. S'il me rattrape, je suis perdue. Il me tuera. Il me tuera comme il en a tué tant d'autres avant moi.
Je cours Ma course effreinée pour ma survie m'entraîne au-delà de la forêt, en haut d'une falaise. Je le sais, c'est un lieu que je connais très bien. Je l'ai trop rêvé. Mais cette nuit, c'est bien réel. Me voilà à l'orée du bois. Plus que quelques mètres et je sors de la forêt. Deux mètres. Un mètre. Mais qu'est-ce que... ?
"Bam !"
Au moment où je vois la fin de ma course, une branche basse me fait trébucher, comme si Dame Nature voulait me freiner en me faisant un croche-pied. Me voilà au sol. J'essaye de me relever, non sans mal. Un violente douleur, je me suis foulée la cheville dans ma chute. Ironie du sort... Je grimace mais tiens le coup. Il est tout proche, maintenant, je reconnaîtrais sa voix entre mille :
"Où cours-tu ? Je suis là, je te vois..."
Je tourne mon regard apeuré vers les arbres. Il l'a dit lui-même, il est proche...
Me revoilà en train de courir. J'arrive en haut de la falaise. La peur me noue le ventre. Obligée de lui faire face. Je me tourne vers la forêt, résignée. Ca sera lui ou moi.
Je suis au bord du gouffre. Un pas de plus et je tombe dans le vide...
*
* *
Je reste là, face à la forêt. Cette forêt sombre et angoissante, berceau de mon malheur. Je l'entends approcher, ses pas résonnent sur les feuilles mortes. Il est là, je le vois. Il est juste en face de moi, maintenant. Je tremble de peur mais tente de ne rien montrer.
(Ce n'est qu'un rêve, tu cauchemardes, Alicia...)
Si j'avais une dernière volonté, ça serait que tout ça ne soit qu'un cauchemar. Je voudrais me réveiller en sécurité dans ma chambre, auprès de l'homme que j'aime. Mais non, c'est bien réel. Il est là, devant moi, son éternel sourire aux lèvres. J'aimerais pouvoir le décrire, mais le temps m'est compté. Il ne dit rien, se contentant de rester là, une lueur sadique, meurtrière, dans ses grands yeux couleur glacier. Pas un mot, pas un geste. J'ai peur. Je sais que ma mort n'est qu'une question de secondes. Bientôt, il va fondre sur moi comme un aigle sur sa proie. Bientôt, je serai dans les Limbes, prête à passer de l'autre côté du fleuve des morts...
Il esquisse un pas ; je recule, me rappelant une fraction de seconde trop tard que derrière moi, il n'y a que le vide pour soutenir mes pas. Je tombe. Le temps passe comme au ralenti. Un cri vient à mes oreilles, je m'apperçois que c'est le mien. Le sol se rapproche lentement, trop lentement. Puis soudain, tout s'accélère. La falaise, le sol. Les rochers, le sol. Les vagues et leur écume, le sol. Le sol. Le sol...
*
* *
[Extrait de la rubrique nécrologique de Paris Matin datée du 21 juillet 1983]
"La jeune Alicia nous a quitté hier matin des suites d'une rupture d'anévrisme durant son sommeil, à l'hôpital principal. Toute notre tristesse accompagne sa famille. Les funérailles auront lieu..."
"Cours. Cours tant que tu peux, tu ne m'échapperas pas..."
Alors je cours. Cours à en perdre haleine, regardant constamment derrière moi. Je ne le vois pas, mais il me suit, je le sais. Il me piste comme un chasseur pisterait son gibier. La pluie battante fouette mon visage, mêlée à mes larmes de désespoir. Il m'aura, je le sais, pourtant je me raccroche à ce stupide, minuscule espoir qu'il ne me rattrapera pas. Les branches me griffent, lacèrent mes vêtements. L'une d'elles m'entaille même le front. Mon sang coule devant mes yeux, mais je ne m'arrête pas pour autant. S'il me rattrape, je suis perdue. Il me tuera. Il me tuera comme il en a tué tant d'autres avant moi.
Je cours Ma course effreinée pour ma survie m'entraîne au-delà de la forêt, en haut d'une falaise. Je le sais, c'est un lieu que je connais très bien. Je l'ai trop rêvé. Mais cette nuit, c'est bien réel. Me voilà à l'orée du bois. Plus que quelques mètres et je sors de la forêt. Deux mètres. Un mètre. Mais qu'est-ce que... ?
"Bam !"
Au moment où je vois la fin de ma course, une branche basse me fait trébucher, comme si Dame Nature voulait me freiner en me faisant un croche-pied. Me voilà au sol. J'essaye de me relever, non sans mal. Un violente douleur, je me suis foulée la cheville dans ma chute. Ironie du sort... Je grimace mais tiens le coup. Il est tout proche, maintenant, je reconnaîtrais sa voix entre mille :
"Où cours-tu ? Je suis là, je te vois..."
Je tourne mon regard apeuré vers les arbres. Il l'a dit lui-même, il est proche...
Me revoilà en train de courir. J'arrive en haut de la falaise. La peur me noue le ventre. Obligée de lui faire face. Je me tourne vers la forêt, résignée. Ca sera lui ou moi.
Je suis au bord du gouffre. Un pas de plus et je tombe dans le vide...
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Je reste là, face à la forêt. Cette forêt sombre et angoissante, berceau de mon malheur. Je l'entends approcher, ses pas résonnent sur les feuilles mortes. Il est là, je le vois. Il est juste en face de moi, maintenant. Je tremble de peur mais tente de ne rien montrer.
(Ce n'est qu'un rêve, tu cauchemardes, Alicia...)
Si j'avais une dernière volonté, ça serait que tout ça ne soit qu'un cauchemar. Je voudrais me réveiller en sécurité dans ma chambre, auprès de l'homme que j'aime. Mais non, c'est bien réel. Il est là, devant moi, son éternel sourire aux lèvres. J'aimerais pouvoir le décrire, mais le temps m'est compté. Il ne dit rien, se contentant de rester là, une lueur sadique, meurtrière, dans ses grands yeux couleur glacier. Pas un mot, pas un geste. J'ai peur. Je sais que ma mort n'est qu'une question de secondes. Bientôt, il va fondre sur moi comme un aigle sur sa proie. Bientôt, je serai dans les Limbes, prête à passer de l'autre côté du fleuve des morts...
Il esquisse un pas ; je recule, me rappelant une fraction de seconde trop tard que derrière moi, il n'y a que le vide pour soutenir mes pas. Je tombe. Le temps passe comme au ralenti. Un cri vient à mes oreilles, je m'apperçois que c'est le mien. Le sol se rapproche lentement, trop lentement. Puis soudain, tout s'accélère. La falaise, le sol. Les rochers, le sol. Les vagues et leur écume, le sol. Le sol. Le sol...
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[Extrait de la rubrique nécrologique de Paris Matin datée du 21 juillet 1983]
"La jeune Alicia nous a quitté hier matin des suites d'une rupture d'anévrisme durant son sommeil, à l'hôpital principal. Toute notre tristesse accompagne sa famille. Les funérailles auront lieu..."
athalanthyr- Nombre de messages : 2
Age : 38
Date d'inscription : 03/12/2008
Re: Cauchemard
Une faute d'ortho dans le titre, ça le fait pas ! ;-)
Et puis je préfère te prévenir car je n'ai pas l'impresion que tu aies commencé à te balader sur le site pour lire les basiques : si possible pas plus de 2 textes par semaine, histoire de laisser de la place aux copains, parce que ici, c'est très vivant, tu vois ?
à +
Et puis je préfère te prévenir car je n'ai pas l'impresion que tu aies commencé à te balader sur le site pour lire les basiques : si possible pas plus de 2 textes par semaine, histoire de laisser de la place aux copains, parce que ici, c'est très vivant, tu vois ?
à +
Re: Cauchemard
Deux choses qui me gênent. D'abord :
ensuite :
Des imperfections, des incohérences, des détails qui comptent.
En plus dans la première partie tu précises que c'est la nuit.Cette forêt sombre [...] une lueur sadique, meurtrière, dans ses grands yeux couleur glacier
ensuite :
Et puis aussi, de moindre façon :La falaise, le sol. Les rochers, le sol. Les vagues et leur écume, le sol. Le sol.
Sans compter que cette phrase :ses pas résonnent sur les feuilles mortes.
est équivoque. Le narrateur court pour ne pas échapper à son poursuivant ? Tu vois ce que je veux dire ?Cours. Cours tant que tu peux, tu ne m'échapperas pas..."
Alors je cours. Cours à en perdre haleine, regardant constamment derrière moi.
Des imperfections, des incohérences, des détails qui comptent.
Invité- Invité
Re: Cauchemard
J'ai bien aimé, c'est haletant et la chute me plaît bien... Mais je suis d'accord : il y a des maladresses qu'on remarque davantage parce que le thème est très classique.
Invité- Invité
Re: Cauchemard
J'ai du mal à faire le rapport entre la notice nécro et le reste du texte, je ne vois pas le lien, je dois être miro (sans avoir son talent, c'est sûr!)
Le texte, à force d'être haletant, me paraît un brin fatiguant, il ne m'en aurait pas fallu plus pour décrocher, parce que j'ai le sentiment d'une course-poursuite sans fin qui ne mène nulle part. Ceci dit, c'est souvent le cas avec les rêves et cauchemars mais pas avec les ruptures d'anévrisme qui ne provoquent pas cela du tout.
Le texte, à force d'être haletant, me paraît un brin fatiguant, il ne m'en aurait pas fallu plus pour décrocher, parce que j'ai le sentiment d'une course-poursuite sans fin qui ne mène nulle part. Ceci dit, c'est souvent le cas avec les rêves et cauchemars mais pas avec les ruptures d'anévrisme qui ne provoquent pas cela du tout.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Cauchemard
La falaise, le sol. Les rochers, le sol. Les vagues et leur écume, le sol. Le sol.
Moi j'ai trouvé ça bien au contraire... Ça sonne bien.
Le reste aussi. La fin avec l'extrait de journal c'est intrigant...
Luna- Nombre de messages : 21
Age : 37
Date d'inscription : 28/05/2008
Re: Cauchemard
Je n'ai pas accroché, désolée. Un sujet trop baché et rabaché avec trop de phrases types comme :
Mais j'aime cette phrase :
Cours. Cours tant que tu peux, tu ne m'échapperas pas...
Et là je n'ai pas vu à quoi se référait l'expression "ironie du sort".Un violente douleur, je me suis foulée la cheville dans ma chute. Ironie du sort...
Mais j'aime cette phrase :
La falaise, le sol. Les rochers, le sol. Les vagues et leur écume, le sol. Le sol.
Re: Cauchemard
Les répétitions me gênent, je pense que le rythme pourrait être rendu autrement...Un côté cauchemardesque qui ne m'a paradoxalement pas vraiment inquiétée, peut-être parce que l'on n'a pas le temps de s'attacher au personnage, et qu'il n'y a pas d'univers "tranquille" de référence, auquel on puisse comparer le cauchemar. La mort du personnage nous fait un peu ni chaud ni froid...peut-être aussi parce que la révélation de la rubrique nécro ne tombe pas assez lourdement: les "..." à la fin semblent ne pas mettre un terme véritable à l'histoire.
Sinon, quelques belles trouvailles que d'autres ont déjà relevé (et qui pour le coup créent un vrai rythme), juste pour le plaisir de la remettre, parce qu'elle est vraiment bien:
Bienvenue sur VE!
Ruin.
Sinon, quelques belles trouvailles que d'autres ont déjà relevé (et qui pour le coup créent un vrai rythme), juste pour le plaisir de la remettre, parce qu'elle est vraiment bien:
La falaise, le sol. Les rochers, le sol. Les vagues et leur écume, le sol. Le sol.
Bienvenue sur VE!
Ruin.
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
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