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Essai texte court

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Arielle
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Message  loic Ven 5 Déc 2008 - 12:17

Ma mère m’appelé hier soir, normal voilà Noël et sa cohorte d’obligations judéo chrétiennes, dans la famille rien à foutre j’ai tiré la bonne carte :
- C’est toi ?
Avec ce numéro de téléphone là et à l’heure de la météo qui veux tu que ce soit
- Vous êtes pas encore au lit ?
On commence par une blague à deux balles pour détendre l’atmosphère, je ne sais pas comment elle à deviné qu’elle m’agace depuis je ne sais plus quand.
- j’ai trois où quatre trucs à te demander
Pour l’instant j’en ai pas encore placé une, ça ne servirait à rien. Je me dirige vers la glace de l’entrée pour me regarder sourire, ça va m’aider à rester aimable..
- Au fait pour noël tu veux quoi comme cadeau, pour Luc ; Je ne vais pas lui acheter des legos comme la dernière fois j’en ai déjà pris, un livre ça serait mieux hein ! hein !
- Heu, je ne sais pas quel genre de bouquin ?
- je ne sais pas, t’as qu’à le prendre et je te rembourserai..
Ca y est c’est parti, comme d’habitude, surtout ne pas s’emmerder, faire le minimum syndical, parlons en d’ailleurs du syndicat auxquels ils ont consacré leur vie.
Nous c’était démerdez vous. Les camarades, enfin plutôt les copains (parce que c’était pas la CGT quand même, on naviguait plutôt dans l’obédience « prêtres ouvriers ») avaient le droit à tous les égards.
Ha ça ! Refaire le monde dans des week-ends de réflexion action catholique ouvrière on en à bouffé, des messes le dimanche à la maison avec du vrai pain dans une atmosphère mi conspiration mi premier chrétiens j’en ai à peu près fait le tour..
Parfois je leur règlerai bien leur compte en deux temps trois mouvements, mais ils seraient foutus de me prendre pour l’antéchrist ou pire encore éprouver une sorte de compassion protectrice, certainement liée à mes problèmes conjugaux.

Dois je faire une suite ?^^
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Message  Sahkti Ven 5 Déc 2008 - 14:01

Quel titre tu lui donnerais à ce texte?
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Message  Invité Ven 5 Déc 2008 - 14:08

Ah oui, la suite je vote pour, le ton me paraît juste et j'ai l'impression que vous avez pas mal de choses à dire sur le sujet...

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Message  Arielle Ven 5 Déc 2008 - 15:54

Je me dirige vers la glace de l’entrée pour me regarder sourire, ça va m’aider à rester aimable..
Le genre de petite phrase qui fait mouche et sonne juste ... Bien sûr qu'on attend la suite!

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Message  Invité Ven 5 Déc 2008 - 16:01

oh la la ça sent le réglement de comptes et ça suint l'amertume... à mon avis la suite est nécessaire et pas que pour le lecteur :-)

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Message  Kali Lorca Ven 5 Déc 2008 - 17:41

Au début je n'ai pas trop accroché mais quand j'en suis arrivée à la fin je voulais lire une suite. Ce texte provoque un sentiment étrange. D'un côté l'histoire ne m'intéresse pas plus que ça mais j'ai quand même envie de savoir ce qui va arriver.
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Message  Anne Veillac Sam 6 Déc 2008 - 9:01

Un suite ? Je ne sais pas. Oui, peut-être. En même temps, j'aime bien ce texte comme il est, avec sa concision.
Quel beau sujet, Noël, avec tous ses règlements de compte.
J'aime bien l'histoire de cette famille et le ressentiment du narrateur.
Par contre, j'enlèverai la petite réflexion du début sur le fait que le narrateur n'en a rien à faire de Noël. Il a des enfants, donc, ça ne peut quand même pas le laisser indifférent.

J'ai remarqué des petites erreurs sur des verbes au passé composé.
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Message  loic Sam 6 Déc 2008 - 10:08

je vais regarder les petites erreurs de passé composé, voilà la suite; anne c'est vrai que j'ai des enfants, mais il n'y à là qu'écriture, enfin presque^^

Ma mère m’appelé hier soir, normal voilà Noël et sa cohorte d’obligations judéo chrétiennes, dans la famille rien à foutre j’ai tiré la bonne carte :
- C’est toi ?
Avec ce numéro de téléphone là et à l’heure de la météo qui veux tu que ce soit
- Vous êtes pas encore au lit ?
On commence par une blague à deux balles pour détendre l’atmosphère, je ne sais pas comment elle à deviné qu’elle m’agace depuis je ne sais plus quand.
- j’ai trois où quatre trucs à te demander
Pour l’instant j’en ai pas encore placé une, ça ne servirait à rien. Je me dirige vers la glace de l’entrée pour me regarder sourire, ça va m’aider à rester aimable..
- Au fait pour noël tu veux quoi comme cadeau, pour Luc ; Je ne vais pas lui acheter des legos comme la dernière fois j’en ai déjà pris, un livre ça serait mieux hein ! hein !
- Heu, je ne sais pas quel genre de bouquin ?
- je ne sais pas, t’as qu’à le prendre et je te rembourserai..
Ca y est c’est parti, comme d’habitude, surtout ne pas s’emmerder, faire le minimum syndical, parlons en d’ailleurs du syndicat auxquels ils ont consacré leur vie.
Nous c’était démerdez vous. Les camarades, enfin plutôt les copains (parce que c’était pas la CGT quand même, on naviguait plutôt dans l’obédience « prêtres ouvriers ») avaient le droit à tous les égards.
Ha ça ! Refaire le monde dans des week-ends de réflexion action catholique ouvrière on en à bouffé, des messes le dimanche à la maison avec du vrai pain dans une atmosphère mi conspiration mi premier chrétiens j’en ai à peu près fait le tour..
Parfois je leur règlerai bien leur compte en deux temps trois mouvements, mais ils seraient foutus de me prendre pour l’antéchrist ou pire encore éprouver une sorte de compassion protectrice, certainement liée à mes problèmes conjugaux.
- Sinon ça va ?
- Oui
- Après tu me passeras te femme pour les huîtres !
- T’as trouvé pour le bouquin de ton père ? et toi pour Noël ?
- Un chèque à l’UNICEF
- Quoi ?
- Un chèque à l’UNICEF
- C’est quoi déjà l’UNICEF
Si j’avais dit Solidarnosc j’aurais économisé une réponse…

C’est comme ça à chaque fois, je n’ai juste qu’à être un peu patient et concis dans mes réponses. Surtout fermer les questions ouvertes et en dire le moins possible sur les aléas de ma vie. Sans quoi ça tourne vite aux assertions du genre :
- Dis donc on à vu dans le journal que ta boîte à des soucis, va y avoir des licenciements ?
C’est tellement bon de s’affliger des ennuis des autres quand on se sent à l’abri, bientôt ce sera à mon tour d’être insidieux :
- Ca a donné quoi les analyses ? Rien de grave j’espère, tu me diras à votre âge c’est normal. Ca commence à déconner !
Le tout glissé sur un ton détaché, mi narquois, mi blagueur complice, inoxydable en quelque sorte.



Ce doit une caractéristique chez ceux qui considèrent que dans la vie ils en ont chié, alors que c’est forcément relatif, électricien dans le bâtiment et cuisinière dans une maternelle, en cherchant un peu, genre désosseur à l’abattoir où ouvrière ostréicole ça doit incontestablement être pire..
- Non ; personne ne sera foutu à la porte, c’est juste qu’ils ne remplaceront pas les départs en ret…
Cà y est mon sourire se transforme déjà en demi rictus, j’ai tenu quand même deux bonnes minutes. Alerte rouge ; alerte rouge ! « Capitaine si vous ne vous ressaisissez pas immédiatement nous allons droit sur un code vingt sept.. »
Etre élevé chez des donneurs de leçons, humanistes chrétiens abonnés à TC, pardon « témoignage chrétien », ça rend un peu rêveur, son monde il à bien fallu se le fabriquer..

Ce n’est pas en étant bercé avec des chansons de jean Ferrat qu’on s’épanoui à l’heure des apprentissages basiques. J’ai été élevé chez des résistants qui se trompaient d’époque dans l’odeur trichloré d’une ronéotype, appelant maladroitement à s’unir dans la lutte contre des patrons au gros bide, en haut de forme, assis le sourire arrogant sur des tas de billets..
- Tiens ta sœur est passée elle à l’air d’aller mieux…
Si elle ne s’était pas entichée du fils d’une de vos relations d’opérette, on n’en serait pas là. Et dire que vous trouviez ça fin ses diatribes sur l’union libre et la liberté dans le couple
- Elle est toujours à Paris, elle à un nouveau compagnon
Tiens « compagnon », un nouveau mot dans leur sémantique oxydée par trente ans de combat contre les gros. Des fois ça leur prend il utilisent un nouveau mot qui revient régulièrement. Il est testé dans toutes sortes de conversation, souvent ça tombe à plat, pas cette fois, tant mieux. Ca m’évitera un « qu’est ce que tu racontes ? » ; les mois derniers l’expression à la mode c’était « en l’occurrence », étant donné qu’ils avaient assez rapidement abandonné le verbe « impacter ».
- Maman, c’est pas Paris c’est à Compiègne
- C’est pareil non !
- Oui Chisinau Moldavie c’est pareil !
- Quoi ?
- Non rien
- T’es de mauvaise humeur ?
- Devines..
Là c’est un code vingt trois caractérisé, la partie va se terminer rapidement, si je ne prends pas des mesures de sauvegarde immédiates
- Je te passe Christine
- Elle est où, alors, en vacances en malvénie ?
- Je te passe Christine
- D’accord au revoir mon grand

La fin des trente glorieuses a été mon lot avec son cortège d’insouciances et d’utopie. Si se mobiliser pour les « camarades de LIP », ou suivre l’avancée des khmers rouges démolissant consciencieusement « les pieds d’argile de l’impérialisme Américain » était ma vision du vent de l’histoire, j’ai quand même quelque part l’impression d’avoir passé mon enfance au moyen âge.
Je viens de terminer mon cinquième plan quinquennal, j’avance à « marche forcée » vers une vie normale, d’acteur économique normal. Ma révolution je me la suis faite tout seul, sans grands maîtres à penser et sans purges drastiques étant donné qu j’en étais le seul participant..
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Message  Invité Sam 6 Déc 2008 - 10:26

Quelle cruauté ! Tout est du côté de la rage, du coup le texte manque d'humour et devient lourd, par moments il tombe dans le dogmatisme qu'il cherche à dénoncer, je trouve...

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Message  Evanescent Sam 6 Déc 2008 - 10:37

Un peu moralisateur... Ton narrateur devait attirer la sympathie ? J'ai tendance à hésiter pour savoir lequel de lui ou de sa mère est le plus insupportable. Mais c'était peut-être volontaire ?

En tous cas ton écriture tient très bien la route. Il y a une suite ?
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Message  Anne Veillac Dim 7 Déc 2008 - 9:50

C'est drôle, ce n'est pas comme cela que je me représente des militants chrétiens. Je vois plus des militants tout court. Ton texte me fait penser au titre du film "tout le monde n'a pas la chance d'avoir eu des parents communistes". Au titre seulement. Moi, je me suis dit, qu'un jour, j'écrirai "tout le monde n'a pas la chance d'avoir eu des parents soixante-huitards"
Il reste que ton texte est fort. Tout n'est pas dit je trouve, et c'est bien ainsi. Mais on sent, à la colère du narrateur, que tout n'est pas dit.

Tu as l'air fâché avec les à/a. Tu sais d'où ça vient ?
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Message  Evanescent Dim 7 Déc 2008 - 11:18

"Si tu peux remplacer le "a" par "avait" c'est qu'il n'y a pas d'accent. Sinon, y'en a un."

Ah, faut pas louper les cours de CE2. Dix ans après ça m'arrive encore de me servir de cette vieille technique que j'ai apprise sans savoir le pourquoi du comment ^^
(d'ailleurs j'étais bluffée le jour où on m'a expliqué ce comment et son pourquoi :-) )
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Message  loic Dim 7 Déc 2008 - 14:01

peux tu m'expliquer à ton tour le pourquoi du comment, je ne le connais pas..


bien reprenons:Ma mère m’appelé hier soir, normal voilà Noël et sa cohorte d’obligations judéo chrétiennes, dans la famille rien à foutre j’ai tiré la bonne carte :
- C’est toi ?
Avec ce numéro de téléphone là et à l’heure de la météo qui veut tu que ce soit
- Vous êtes pas encore au lit ?
On commence par une blague à deux balles pour détendre l’atmosphère, je ne sais pas comment elle à deviné qu’elle m’agace depuis je ne sais plus quand.
- j’ai trois où quatre trucs à te demander
Pour l’instant j’en ai pas encore placé une, ça ne servirait à rien. Je me dirige vers la glace de l’entrée pour me regarder sourire, ça va m’aider à rester aimable..
- Au fait pour noël tu veux quoi comme cadeau, pour Luc ; Je ne vais pas lui acheter des legos comme la dernière fois j’en ai déjà pris, un livre ça serait mieux hein ! hein !
- Heu, je ne sais pas quel genre de bouquin ?
- je ne sais pas, t’as qu’à le prendre et je te rembourserai..
Ca y est c’est parti, comme d’habitude, surtout ne pas s’emmerder, faire le minimum syndical, parlons en d’ailleurs du syndicat auxquels ils ont consacré leur vie.
Nous c’était démerdez vous. Les camarades, enfin plutôt les copains (parce que c’était pas la CGT quand même, on naviguait plutôt dans l’obédience « prêtres ouvriers ») avaient le droit à tous les égards.
Ha ça ! Refaire le monde dans des week-ends de réflexion action catholique ouvrière on en à bouffé, des messes le dimanche à la maison avec du vrai pain dans une atmosphère mi conspiration mi premier chrétiens j’en ai à peu près fait le tour..
Parfois je leur règlerai bien leur compte en deux temps trois mouvements, mais ils seraient foutus de me prendre pour l’antéchrist ou pire encore éprouver une sorte de compassion protectrice, certainement liée à mes problèmes conjugaux.
- Sinon ça va ?
- Oui
- Après tu me passeras te femme pour les huîtres !
- T’as trouvé pour le bouquin de ton père ? et toi pour Noël ?
- Un chèque à l’UNICEF
- Quoi ?
- Un chèque à l’UNICEF
- C’est quoi déjà l’UNICEF
Si j’avais dit Solidarnosc j’aurais économisé une réponse…

C’est comme ça à chaque fois, je n’ai juste qu’à être un peu patient et concis dans mes réponses. Surtout fermer les questions ouvertes et en dire le moins possible sur les aléas de ma vie. Sans quoi ça tourne vite aux assertions du genre :
- Dis donc on à vu dans le journal que ta boîte à des soucis, va y avoir des licenciements ?
C’est tellement bon de s’affliger des ennuis des autres quand on se sent à l’abri, bientôt ce sera à mon tour d’être insidieux :
- Ca a donné quoi les analyses ? Rien de grave j’espère, tu me diras à votre âge c’est normal. Ca commence à déconner !
Le tout glissé sur un ton détaché, mi narquois, mi blagueur complice, inoxydable en quelque sorte.



Ce doit une caractéristique chez ceux qui considèrent que dans la vie ils en ont chié, alors que c’est forcément relatif, électricien dans le bâtiment et cuisinière dans une maternelle, en cherchant un peu, genre désosseur à l’abattoir où ouvrière ostréicole ça doit incontestablement être pire..
- Non ; personne ne sera foutu à la porte, c’est juste qu’ils ne remplaceront pas les départs en ret…
Cà y est mon sourire se transforme déjà en demi rictus, j’ai tenu quand même deux bonnes minutes. Alerte rouge ; alerte rouge ! « Capitaine si vous ne vous ressaisissez pas immédiatement nous allons droit sur un code vingt sept.. »
Etre élevé chez des donneurs de leçons, humanistes chrétiens abonnés à TC, pardon « témoignage chrétien », ça rend un peu rêveur, son monde il à bien fallu se le fabriquer..

Ce n’est pas en étant bercé avec des chansons de jean Ferrat qu’on s’épanoui à l’heure des apprentissages basiques. J’ai été élevé chez des résistants qui se trompaient d’époque dans l’odeur trichloré d’une ronéotype, appelant maladroitement à s’unir dans la lutte contre des patrons au gros bide, en haut de forme, assis le sourire arrogant sur des tas de billets..
- Tiens ta sœur est passée elle à l’air d’aller mieux…
Si elle ne s’était pas entichée du fils d’une de vos relations d’opérette, on n’en serait pas là. Et dire que vous trouviez ça fin ses diatribes sur l’union libre et la liberté dans le couple
- Elle est toujours à Paris, elle à un nouveau compagnon
Tiens « compagnon », un nouveau mot dans leur sémantique oxydée par trente ans de combat contre les gros. Des fois ça leur prend il utilisent un nouveau mot qui revient régulièrement. Il est testé dans toutes sortes de conversation, souvent ça tombe à plat, pas cette fois, tant mieux. Ca m’évitera un « qu’est ce que tu racontes ? » ; les mois derniers l’expression à la mode c’était « en l’occurrence », étant donné qu’ils avaient assez rapidement abandonné le verbe « impacter ».
- Maman, c’est pas Paris c’est à Compiègne
- C’est pareil non !
- Oui Chisinau Moldavie c’est pareil !
- Quoi ?
- Non rien
- T’es de mauvaise humeur ?
- Devines..
Là c’est un code vingt trois caractérisé, la partie va se terminer rapidement, si je ne prends pas des mesures de sauvegarde immédiates
- Je te passe Christine
- Elle est où, alors, en vacances en malvénie ?
- Je te passe Christine
- D’accord au revoir mon grand

La fin des trente glorieuses a été mon lot avec son cortège d’insouciances et d’utopie. Si se mobiliser pour les « camarades de LIP », ou suivre l’avancée des khmers rouges démolissant consciencieusement « les pieds d’argile de l’impérialisme Américain » était ma vision du vent de l’histoire, j’ai quand même quelque part l’impression d’avoir passé mon enfance au moyen âge.
- je te reprendrais tout à l’heure pour les huîtres
- vois ça avec Christine, elle passera à La trinité..
- y a une grosse différence de goût entre les plates et les creuses ?
Je viens de terminer mon cinquième plan quinquennal, j’avance à « marche forcée » vers une vie normale, d’acteur économique normal. Ma révolution je me la suis faite tout seul, sans grands maîtres à penser et sans purges drastiques étant donné qu j’en étais le seul participant..

Mais bien sûr ça n’est pas de leur faute, évidemment que je comprends. Lorsque l’on naît dans une ville « démocrate chrétienne » du bocage Rennais avec un père dénué de la parole sauf pour ses chats, plus concerné par les placements en bourse que par le destin du reste de sa famille. Un chef de famille au sens péjoratif qui fourguait des assurances et des placements à des paysans chafouins dans les années d’après guerre. On est peu enclin à trouver à la vie un quelconque destin rutilant.
Ainsi fût, pour ce que j’en saisis la vie d’une petite Solange, affublé d’une demi sœur et d’une sœur entière mariées à des gendarmes un peu obtus, et un frère ombre du père qui ruinait déjà dans l’alcool le capital entassé dans une armoire sous forme d’actions a la calligraphie décorative et de bons du trésor, dont la seule évocation me faisait frémir..
Mon paternel quand à lui eut une enfance plutôt urbaine de par l’origine de ses parents. Une mère première du canton de Tréguier au certificat d’études, rendue acariâtre par un mari brave type devenu résistant pour échapper à son joug, et qui ; par la même occasion avait découvert et adopté la franche camaraderie qu’apporte la consommation excessive d’alcool. . Yvic était certainement un brave type, cordonnier de son état, mais affublé de la mention impitoyable : « il n’avait pas beaucoup de volonté »
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Message  mitsouko Dim 7 Déc 2008 - 14:25

loic je ne te connaissais pas en prose
la découverte est détonante
la force des mots, est terrible, la lucidité féroce
ce que l'on sentait poindre dans la poésie explose dans le récit

d'accord après il faut tenir la distance sur des dizaines de pages
mais quel début
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