Aël / Aerandir

[Kali Lorca]

J'ai deux textes, de deux personnages que j'ai inventé.
Sauf pour les sirènes, ce n'est pas moi, bien entendu.

Aerandir, voyageur de la mer.

Chaque nuit, quand je ferme mes yeux noirs sur le monde je te rejoins sur les mers bleues de l'univers.
Tu navigues, sans jamais t’arrêter. Je te retrouve sur chaque partie du globe, jamais là où je t’attends. Tu avales l’eau comme personne.
Mes yeux se rouvrent sur toi, tu es là, vaillant sur ton trois mats. Ton large sourire de marin accomplit me plait.
Dans tes dents, tu serres un couteau au manche en or. Je ne sais pas pourquoi tu fais ça Aerandir. Tu m’as pourtant raconté le jour où tu t’es tranché la langue de cette façon.

J’entends le vent dans les voiles du Rauros. Racontes-moi encore une fois son histoire, sa création, son mythe. « Le Rauros » dis-tu de ta voix rauque veut dire grondement d’écume en elfique. J’ai hérité ce bateau de mon père, on dit qu’il est sortit de l’eau un soir de pleine lune.
Sur la côte, les marins bloqués par la tempête regardaient vers la mer en entendant un chant délicat et raffiné. Ils s’étaient alors rassemblés pour assister à la sortie du bateau des eaux folles. Le Rauros renaissait, tel un phénix.
Seul, sans capitaine à sa barre il retrouva le chemin du port où l’attendait tous les marins. Le sang coula à flot, se déversant dans cette même mer qui avait rendu la vie.

Et j’aime la fin de cette histoire : ton père était le dernier marin vivant. Il monta sur le Rauros pour ne plus jamais le quitter. Lorsqu’il mourut, charmé par une sirène qui l’avait attiré au fond de l’océan, le Rauros vint te chercher et tu partis découvrir le monde.

Aujourd’hui, Aerandir, je navigue avec toi sur ce bateau en bois, vieux de mille ans qui berce nos rêves de départ et d’aventures…


Aël,

Tu remontes vigoureusement vers la terre. Tu quittes la cité des sirènes pour venir te nourrir.
Tu as faim, tu es morte de faim. Ton estomac hurle, se tortille, se déchire.
Beauté généreuse au cœur bleu comme l’océan. Tes yeux sont peuplés d’un univers aquatique végétal. Couleur algue, c’est ça.
Les vaguelettes secouent gentiment ton bas ventre. Il suffirait que tu te redresses pour qu’on découvre tes écailles de sirènes.

Une proie en vue, un beau et vieux bateau. Le marin sur le pont, ne t’as pas échappé. Tu descends et ta tête est seulement à moitié visible. Le nez et la bouche plongés dans l’écume. Il s’approche, sans savoir que tu lâches ton filet.
Il est beau, n’est-ce pas ? Tu hésites, mais tu as tellement faim. Toujours dans l’eau, tu ouvres tes lèvres. Une douce musique attrape l’océan et le berce tout doucement.

Aël, douce sirène qui chante et comble le cœur des hommes. C’est Aerandir, qui passe près de toi. Il domine le Rauros et le plie à tous ses caprices d’enfant protestant contre la houle.
Il ne répond pas à ton cri affamé. Il a entendu le vrai son de ta voix. Il court sur le pont pour reprendre la barre et t’échapper. Tu ne peux pas le tromper, pas lui. Ton charme ne l’a pas envoûté.

Aël, voleuse d’époux, d’amant, de père. Tu les hypnotises et les tue. Mais lui, ce marin intrépide ne t’as pas cédé son cœur. Le bateau est passé si près de toi. Il aurait du se jeter dans la mer pour te rejoindre. Tu l’aurais attrapé, étouffé, noyé. Ensuite, pleine de joie, tu l’aurais dévoré. N’ai-je pas raison ? Sirène au cœur de requin.

Aël, destructrice ambulante, tu as perdu ton déjeuner. Le Rauros a changé de cap pour t’éviter. Son capitaine te nargue. Une folle douleur s’empare de ton corps mi humain, mi animal. Tu nages, évitant tout sur ton passage. Tu sautes, pirouette dans les airs. Tu le vois, une main à la barre et l’autre se frottant sa barbe. Il est fier de lui. Fier de t’avoir échappé.

Aël, je sais maintenant que tu l’aimes. Tu as renoncé à la chair humaine. Tu ne chantes plus, tu ne tues plus. Tu te contentes de vivre au milieu de cet océan que t’as légué ton père.
Que dirait-il s’il savait que tu aimais un humain ? Il serait furieux et n’hésiterait pas à te reprendre la vie. Douce sirène au cœur en larmes qui se noient dans ton océan. Ton paradis devenu prison…

Aël, tu le retrouveras. Aerandir est comme toi. Il erre sur les océans du monde, cherchant une paix qu’il ne trouvera jamais. Aël, sors de ta tanière et remonte sur terre. Il est là, il passe. Je vois l’ombre du Rauros sur les flots bleu vert.
Ton cœur s’éveille, battant doucement. Tu nages, tu attrapes la corde au passage. Tu cries, il lâche la barre pour venir te voir.
Il n’a pas peur, il t’attendait. Son cœur le lui avait dit, tu viendrais le chercher et tu l’aimerais pour l’éternité …

=> Je sais pour les fautes, j'essaye d'en enlever le plus possible ! Et c'est pas encore le top

[Kali Lorca]

PS: Mes sirènes sont un peu différente, j'espère que ce n'est pas dérangeant

[Invité]

Puisque vous souhaitez vous améliorer en orthographe, je vais vous signaler les fautes dans ces deux textes. Sur le fond, je ne dis rien parce que je n'aime guère la fantasy et "sature" dessus en ce moment. Mes commentaires risqueraient d'être biaisés.

"vaillant sur ton trois mâts. Ton large sourire de marin accompli me plaît." ("accompli", sans "t" à la fin)
"Raconte-moi encore une fois" (pas d'"s" à la fin de l'impératif deuxième personne du singulier pour les verbes du premier groupe)
"on dit qu’il est sorti de l’eau" (pas de "t" à la fin du participe passé de "sortir")
"où l’attendaient tous les marins."
"Le marin sur le pont ne t’a pas échappé." (la virgule n'a pas lieu d'être entre le sujet et le verbe, en l'absence d'incise, et "t'a", non "t'as")
"C’est Aerandir qui passe près de toi." (la virgule n'a pas lieu d'être entre le sujet et le verbe, en l'absence d'incise)
"Tu les hypnotises et les tues. Mais lui, ce marin intrépide ne t’a pas cédé son cœur." ("t'a", non "t'as")
"Il aurait dû se jeter dans la mer"

[Loreena Ruin]

Hey! Etrange démarche que la tienne dans ces deux portraits que tu nous livres...Je crois que tu me donnes des idées (oui, moi aussi je suis fille de Tolkien^^). Des lieux communs, surtout dans le premier, que pourtant j'ai préféré au second, sans raison particulière, peut-être parce que le personnage est plus attachant...Des images vues et revue qui pourtant conviennent à merveille pour retrouver avec plaisir un univers que l'on connaît par coeur! (oui, parce que tu as inventé certes, mais en restant dans des lieux communs, ne nous emballons pas...). Je note cette phrase:

Chaque nuit, quand je ferme mes yeux noirs sur le monde je te rejoins sur les mers bleues de l'univers.

la formule en gras est trop lourde, surtout le "mes".

Sinon l'écriture est plutôt soignée, rien à redire, mais peut-être pas assez de personnalité encore...cependant ça viendra, j'en suis sûre!

A bientôt sous tes lignes,
Ruin.

PS, pour socque:

je n'aime guère la fantasy et "sature" dessus en ce moment. Mes commentaires risqueraient d'être biaisés.

Aurais-je, malgré moi, quelque rôle dans cette saturation ? ... (snif)

[Invité]

Hé hé, ce n'est pas impossible ! J'aime bien votre histoire et la lis avec plaisir, mais je crois qu'il ne me faut pas plus d'une saga de fantasy à la fois... ;-)

[Loreena Ruin]

Hé hé, ce n'est pas impossible ! J'aime bien votre histoire et la lis avec plaisir, mais je crois qu'il ne me faut pas plus d'une saga de fantasy à la fois... ;-)

En tout cas je vous remercie de votre endurance à me suivre! Et c'est vrai que ces derniers temps, beaucoup de textes de fantasy ont été postés...vous êtes victime de votre bonne volonté à commenter tous les nouveaux arrivants je crois ;-)!

Kali, juste une question, ton pseudo "Lorca" a t-il quelque chose à voir avec un certain poète (espagnol il me semble)?

[Kali Lorca]

Je préfère aussi le premier. J'ai écrit le suivant sous une "impulsion" mais je n'en suis pas satisfaite.

Oui c'est bien ça pour le pseudo !

[Sahkti]

Le premier texte, même si j'en apprécie moyennement la naïveté romantique, dégage une certaine douceur. Peut-être des images trop convenues, des tablaux cent fois vus, mais il se dégage de tout ça une spontanéité, une sincérité qui permettent de compenser ces défauts (sans pour autant les effacer).

Le second texte ressemble à une prose inachevée, à une hésitation entre prose et poésie qui n'aurait pu être clairement tranchée.
L'univers est présent sans pour autant être suffisamment esquissé, une histoire s'esquisse sans véritablement prendre forme... il me manque quelque chose d'important, de la consistance et je pense que c'est dû à cette hésitation, même si celle-ci est inconsciente ou involontaire.

[Lucy]

J'ai apprécié l'univers dépeint dans ces deux textes.
J'ai aimé le tutoiement, l'adresse à chaque personnage sans vraiment leur parler. Les sirènes me fascinent et, à ce titre, j'ai embarqué dans l'univers que tu nous décris.
Il faut que je me remette à la Fantasy. Mes sirènes sont en train de mourir d'ennui. ^^

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