Praha... image instable

[cyclid]

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A travers la fenêtre,
Le ciel au bord de la neige
Traîne l’aube à ses pieds.

Sur l’oreiller des traces de rimmel

Dehors La Vlatava s’enfuit…
Karluv Most fait de l’ombre à ses rêves
Pas à pas la rue s’encombre des passants

Les draps ont le goût de ta peau

Courant le long des porches
Les ombres s’en vont mourir
Sur les façades d’ocres

Au mur, l’écho de ton souffle

Mala strana triomphe …
Ta silhouette enfouie dans les poches
Elle s’échappe loin de moi

La vieille ville m’avale…

L’empreinte d’une autre lune
Se dessine au dessus des toits
L’horloge astronomique défie les musiciens

Derrière la vitre…

Tour du cadran, carrousels d’apôtre…
Au large, la dernière lueur du jour
Inonde ton sourire
Gare centrale…

Enfin…

Tu dévales l’obscurité
Les ruelles pavées
Sous l’œil sombre du Golem

Tunnels et cours…Labyrinthe de passages…

Ton parfum gravit les escaliers…



©yclid

[Invité]

J'ai été agréablement surprise par le déroulement de ce poème : au début, je pensais qu'il s'agissait d'un enième texte sur l'amour et l'absence, et puis peu à peu j'ai été emportée ailleurs, en Europe de l'Est où le Golem hante les rues... J'ai voyagé, et c'est ce que je demande à un texte. De belles images, des associations insolites, une écriture soignée : j'ai beaucoup aimé malgré mes réticences du début.

[Roz-gingembre]

Très agréable lecture, j'aime la construction de ce poème, ses cassures comme des respirations (d'ailleurs je ne sais pas si je n'aurais pas préféré des longues phrases plutôt que des vers courts).
Et puis cette atmosphère d'humidité froide : celle du dehors et celle des draps. Une humidité qui colle

[Invité]

Une des chsoes que je recherche en poésie c'est l'inventivité, et ici je trouve des images inattendues, une façon de détourner les expressions qui me plaît. Et puis un rythme vif et langoureux à la fois, une espèce de légereté teintée d'une angoisse sourde...
Ce que j'ai préféré :

A travers la fenêtre,
Le ciel au bord de la neige
Traîne l’aube à ses pieds.

Au mur, l’écho de ton souffle

Mala strana triomphe …
Ta silhouette enfouie dans les poches
Elle s’échappe loin de moi

Au large, la dernière lueur du jour
Inonde ton sourire

Ton parfum gravit les escaliers…

En revanche j'enlèverais le "s" sur "ocre" ici : Sur les façades d’ocres

[Ole Touroque]

Mon affection particulière pour les pays slaves m'a emballé pour la lecture de ce texte.
Délit de belle gueule? c'est vrai.

Et puis, excepté "Les draps ont le goût de ta peau" ce poème fut un beau petit séjour chez toi.

[Sahkti]

J'ai apprécié que la ville prenne le dessus sur l'amour et les draps, qu'elle se fasse insistante et revienne en force dès que les sentiments montraient un peu trop le bout de leur nez. Cela crée un équilibre réussi et puis ces ruptures, ces aller-retours apportent un certain charme au poème.
Les trois premiers vers me paraissent plus faibles que le reste, entame en mollesse d'un texte qui va crescendo et révèle de bien jolies facettes.

[mitsouko]

un enchantement
ces références talmudiques
et l'âme slave au coin des rues, si légère

[loic]

a cette lecture, j'ai préféré garder l'hermétisme du fond pour me laisser porter par cette suite de sentiments / situations

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