Fil entre bitume et ciel
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Fil entre bitume et ciel
Fil entre bitume et ciel
Marche sur un fil, marche vers là-bas devant, là-bas loin, par delà le point où se pose le pied, délicatement. Marche sur un fil et eux, en bas, eux la foule, eux attendent, le cou tendu vers le fil, vers Lui.
Marche.
Bruit du vent qui va qui vient, bruit du vent fendu par le visage de la marche sur le fil. Il fait chhhht, il fait chhhhhhhhht. Et continue son chemin là où son lui-même le porte et Lui va devant, sur le fil, contre le bruit du vent. Eux, en bas, eux la foule, eux enflent leur attente comme un grondement sourd. La houle peut-être, je ne sais pas.
Bruit.
Marche sur un fil entre deux tranches de vent par-dessus la houle. Un pied devant l’autre, doucement, précautionneusement, un fil c’est pas large, c’est moins qu’un pied, moins que la moitié d’un pied, moins encore. Gros paquet de gens entassés, gros, compacte la foule, sombre marée sous le fil tendu par-dessous les pieds de Lui.
Ola
Tomber chute libre. Traverser le vent. Le bruit du vent plus fort chhhhht plus fort. Frais, presque froid déjà. Houle plus puissante. Houle envahissante. A fendre la tête fracas. A manger le bruit du vent corde cassée chute libre. Pas longtemps.
Tomber.
Eux en bas, eux la foule, eux applaudissent. Sensations fortes. Cœur plein battant. Overdose des yeux. Retiens souffle. Un édifice disparaît. Ciel propre.
Liesse.
Juste un peu de sang sur le bitume.
Demain, il pleuvra.
Romane
Marche sur un fil, marche vers là-bas devant, là-bas loin, par delà le point où se pose le pied, délicatement. Marche sur un fil et eux, en bas, eux la foule, eux attendent, le cou tendu vers le fil, vers Lui.
Marche.
Bruit du vent qui va qui vient, bruit du vent fendu par le visage de la marche sur le fil. Il fait chhhht, il fait chhhhhhhhht. Et continue son chemin là où son lui-même le porte et Lui va devant, sur le fil, contre le bruit du vent. Eux, en bas, eux la foule, eux enflent leur attente comme un grondement sourd. La houle peut-être, je ne sais pas.
Bruit.
Marche sur un fil entre deux tranches de vent par-dessus la houle. Un pied devant l’autre, doucement, précautionneusement, un fil c’est pas large, c’est moins qu’un pied, moins que la moitié d’un pied, moins encore. Gros paquet de gens entassés, gros, compacte la foule, sombre marée sous le fil tendu par-dessous les pieds de Lui.
Ola
Tomber chute libre. Traverser le vent. Le bruit du vent plus fort chhhhht plus fort. Frais, presque froid déjà. Houle plus puissante. Houle envahissante. A fendre la tête fracas. A manger le bruit du vent corde cassée chute libre. Pas longtemps.
Tomber.
Eux en bas, eux la foule, eux applaudissent. Sensations fortes. Cœur plein battant. Overdose des yeux. Retiens souffle. Un édifice disparaît. Ciel propre.
Liesse.
Juste un peu de sang sur le bitume.
Demain, il pleuvra.
Romane
Re: Fil entre bitume et ciel
Une écriture efficace, mais quelque chose me manque pour être entraînée par le texte ; je suis tenue à distance, et ne sais par quoi. Peut-être est-ce cette majuscule à Lui, qui m'empêche de m'identifier au protagoniste... Ma lecture m'a laissée froide, désolée.
Invité- Invité
Re: Fil entre bitume et ciel
Le choix de Lui (avec majuscule, et de sexe masculin) est volontaire. D'une part parce que je suis une femme et que je ne souhaitais pas que l'on m'identifie à X perché sur son fil, d'autre part pour placer le lecteur en dehors à la fois du fil et de la foule. Spectateur d'un système dont nous sommes les otages, en quelque sorte.
Je ne sais si je suis claire dans cette explication ?
Merci pour ce commentaire, en tout, cas, Socque.
Je ne sais si je suis claire dans cette explication ?
Merci pour ce commentaire, en tout, cas, Socque.
Re: Fil entre bitume et ciel
Je ne suis pas entrée tout de suite dans le texte, mais seulement à partir de Bruit, là j'ai commencé à mieux visualiser, à me laisser porter (sur le fil !). Je crois que c'est dû en partie au rythme des phrases:
Et continue son chemin là où son lui-même le porte et Lui va devant, sur le fil, contre le bruit du vent, à leur longueur excessive :
Marche sur un fil, marche vers là-bas devant, là-bas loin, par delà le point où se pose le pied, délicatement. Marche sur un fil et eux, en bas, eux la foule, eux attendent, le cou tendu vers le fil, vers Lui.
Alors que peut-être des phrases brèves auraient mieux traduit l'hésitation du funambule. Jolie idée en tout cas.
Et continue son chemin là où son lui-même le porte et Lui va devant, sur le fil, contre le bruit du vent, à leur longueur excessive :
Marche sur un fil, marche vers là-bas devant, là-bas loin, par delà le point où se pose le pied, délicatement. Marche sur un fil et eux, en bas, eux la foule, eux attendent, le cou tendu vers le fil, vers Lui.
Alors que peut-être des phrases brèves auraient mieux traduit l'hésitation du funambule. Jolie idée en tout cas.
Invité- Invité
Re: Fil entre bitume et ciel
J'ai beaucoup aimé, Romane. Cette fausse distance au sujet, cette manière de raconter par bribes en créant une scène qui se déroule visuellement sous nos yeux, avec une dose correcte de tension et d'évocation. Je trouve que tu as réussi à équilibrer aspects extérieurs et intérieurs.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Fil entre bitume et ciel
ce sont les mots placés entre chaque strophe qui mettent ici toute l'originalité, si c'est le but recherché ça marche!
Re: Fil entre bitume et ciel
J'ai beaucoup aimé la fin.
Mais la majuscule à Lui m'a empêché d'entrer dans ton texte avant. Tu es sûre qu'elle est indispensable ?
Mais la majuscule à Lui m'a empêché d'entrer dans ton texte avant. Tu es sûre qu'elle est indispensable ?
Re: Fil entre bitume et ciel
Evanescent a écrit:J'ai beaucoup aimé la fin.
Mais la majuscule à Lui m'a empêché d'entrer dans ton texte avant. Tu es sûre qu'elle est indispensable ?
Merci de vos passages et commentaires. Concernant la majuscule, je l'utilise fréquemment. Elle me sert à ne pas être obligée de nommer un personnage à qui je me contente d'attribuer un féminin ou un masculin, tout en lui donnant une importante présence.
Je ne sais pas si ça sert ou pas le texte. Peux-tu me dire par exemple pourquoi ici Lui te gêne ?
Re: Fil entre bitume et ciel
Romane a écrit:Evanescent a écrit:J'ai beaucoup aimé la fin.
Mais la majuscule à Lui m'a empêché d'entrer dans ton texte avant. Tu es sûre qu'elle est indispensable ?
Merci de vos passages et commentaires. Concernant la majuscule, je l'utilise fréquemment. Elle me sert à ne pas être obligée de nommer un personnage à qui je me contente d'attribuer un féminin ou un masculin, tout en lui donnant une importante présence.
Je ne sais pas si ça sert ou pas le texte. Peux-tu me dire par exemple pourquoi ici Lui te gêne ?
Re: Fil entre bitume et ciel
Zut, réponse pas passée ><Romane a écrit:Evanescent a écrit:J'ai beaucoup aimé la fin.
Mais la majuscule à Lui m'a empêché d'entrer dans ton texte avant. Tu es sûre qu'elle est indispensable ?
Merci de vos passages et commentaires. Concernant la majuscule, je l'utilise fréquemment. Elle me sert à ne pas être obligée de nommer un personnage à qui je me contente d'attribuer un féminin ou un masculin, tout en lui donnant une importante présence.
Je ne sais pas si ça sert ou pas le texte. Peux-tu me dire par exemple pourquoi ici Lui te gêne ?
Je disais que la majuscule est plus qu'une importante présence, c'est une présence divine. Ca change complêtement l'interprétation de ton texte.
Aussi que le "Lui", avec ou sans majuscule, est plus lourd que le "il", surtout tant répété, parfois de manière pas tout à fait française.
Et enfin, qu'une majuscule qui ne devrait pas être se lit appuyée (enfin il me semble qu'on ne peut pas faire autrement). Le mots coulent donc moins ce que je trouve dommage.
Euh... ce que je dis est compréhensible ? ^^
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