Délirium

[Kali Lorca]

BAM – La porte claque.
Le bruit de ses talons résonne chez la voisine d’en dessous. Et puis merde, qu’elle crie si elle veut. Les talons c’est comme le bruit de sa vieille télé à fond qui grésille tant qu’elle peut. Lydia attrape son sac à main, vidé sur le canapé. Elle sort son paquet de clope, en tire une, l’allume.
Sa mère n’est pas là mais elle l’entend quand même : « tu devrais arrêter » sur cet air de reproche constant et insaturable. « Tu n’es pas là, je rêve ! ». Non, elle n’est pas là. Elle est morte deux ans auparavant. Cancer généralisé et toc, c’était terminé. Elle s’est battue, elle. Mais Lydia, elle s’en fou de tout ça. Elle habite ce petit appartement dans la rue des boulets. Elle s’en fou du reste. Elle vit comme un automate et stop. Des fois elle imagine sa mère et son père qui dansent au royaume des morts. Elle adore Tim Burton. Elle en est fan. Alors elle ferme les yeux. Sa mère n’est plus qu’un squelette, ses os sont fins, blanc crasseux. Son crâne a une allure fière. Sa mâchoire bouge au rythme de ses mots légers mais rapide. Un message à faire passer : « Tu devrais avoir honte ma pauvre petite ». Mais elle rigole. « Y a rien de drôle, maman ». Ca y est, Lydia reparle toute seule.
Et les mains squelettiques maternelles encerclent les siennes bien en chair. Elle se met à tourner. « Allez danse chérie ! ». Mais la réponse est sans appel : « J’ai pas envie ». Alors elle se met à danser toute seule. Le squelette se déhanche, les bracelets en or cliquettent sur ses poignets morts. Et elle tourne, tourne, tourne … BAM elle rentre dans le mur et se marre. « Y a rien de drôle maman » reprend Lydia. La mère revient, lui prend les mains.
« Tu me fais mal » mais sa mère la tire et lui colle les yeux sur les vitres. « Bouge-toi ou c’est moi qui reviendrais ».

Je me suis arrêtée là et je sais pas encore si je fais une suite. J'attends de voir ce que vous en pensez. Merci

[Invité]

Je trouve qu'il y a une ambiance à la fois âpre et drolatique, un mélange intéressant qui est la marque du grotesque (comme genre d'écriture, hein ! Ne voyez aucune raillerie dans ce que je vous dis, j'aime beaucoup le grotesque). Je pense que ça vaut le coup de continuer.

En revanche, vous avez dû faire moins attention, il y a davantage de fautes que dans vos derniers textes. Je vous les signale :
"son paquet de clopes"
"elle s’en fout de tout ça"
"Elle s’en fout du reste"
"au rythme de ses mots légers mais rapides" (si ce sont les mots qui sont "légers mais rapides" ; si c'est le rythme, il faut écrire "au rythme de ses mots, léger mais rapide", la virgule est nécessaire parce que les adjectifs sont séparés du nom qu'ils qualifient ; si les mots sont légers et le rythme rapide, je propose "au rythme rapide de ses mots légers")
"Bouge-toi ou c’est moi qui reviendrai" (pas d'"s" à la fin de "reviendrai" car il s'agit d'un futur et non d'un conditionnel)

J'aime bien cette phrase :
"Et les mains squelettiques maternelles encerclent les siennes bien en chair."

[mentor]

Kali, sans vouloir étouffer ton enthousiasme à vouloir nous montrer tes oeuvres, il me semble que tu en es au moins à 5 textes sur VE cette semaine !
Or nous préconisons un max de 2 textes chacun par semaine pour éviter de reléguer vite fait les copains en 2ème page, tu vois ?
cette préconisation figure dans le sujet à lire par les nouveaux inscrits, en haut de page
bref, tu as compris ;-)

[Lucy]

Or nous préconisons un max de 2 textes chacun par semaine pour éviter de reléguer vite fait les copains en 2ème page, tu vois ?

^^

[mentor]

Or nous préconisons un max de 2 textes chacun par semaine pour éviter de reléguer vite fait les copains en 2ème page, tu vois ?

^^

tu es en 5ème page, Lucy ?
non, en 3ème, ça va encore
:-))

[Lucy]

Surtout que c'est le dernier que j'envoie hors appel à textes. Je laisse la place aux posteurs compulsifs, sinon, on n'y verra bientôt plus clair. ^^

[mentor]

Surtout que c'est le dernier que j'envoie hors appel à textes. Je laisse la place aux posteurs compulsifs, sinon, on n'y verra bientôt plus clair. ^^

non non, faut jouer des coudes ;-)

[Lucy]

Pas envie, Mentor.

Y a le travail, pour ça. Ici, c'est pour le plaisir et seulement pour ça. Je prends autant de plaisir à lire et commenter qu'à écrire.

Bon, j'arrête de polluer le fil et je retourne à l'ouvrage... pas trop vite. Lentement, mais sûrement. ^^

[Kali Lorca]

Désolée, j'éviterais de continuer à polluer le site.
Après j'écris beaucoup (TROP) mais c'est pour des raisons personnelles mais j'en ai besoin. Donc à l'avenir j'écrirais et je respecterais la règle. Deux textes et voila.
Sorry, je savais pas.

[mentor]

Désolée, j'éviterais de continuer à polluer le site.
Après j'écris beaucoup (TROP) mais c'est pour des raisons personnelles mais j'en ai besoin. Donc à l'avenir j'écrirais et je respecterais la règle. Deux textes et voila.
Sorry, je savais pas.

on ne peut pas appeler ça "polluer" ! ;-)
c'est nous qui polluons avec nos commentaires sans rapport avec ton texte
mais merci, c'est sympa de réagir comme ça

[Kali Lorca]

Quand on écrit c'est pour être lu et chercher dans les mots des autres ce qu'on n'arrive pas à lire dans ses propres textes.
Alors je "balance" trop de texte, et c'est vrai.
Mais c'est juste que par vos commentaires j'essaye de lire entre les lignes de mes propres textes.
Ce n'est pas polluer, ni même encombrer, c'est faire VIVRE cette page ...

[mentor]

Ce n'est pas polluer, ni même encombrer, c'est faire VIVRE cette page ...

c'est toi qui avais dit "polluer"

Désolée, j'éviterais de continuer à polluer le site.

n'en parlons plus ;-)

[Kali Lorca]

Non non MOI je pollue avec tous mes textes mais vous VOUS ne polluez pas ma page vous la faites vivre... C'est ça que je voulais dire.
Ok, n'en parlons plus.

[mentor]

cela dit, ton texte :
c'est encore un petit délire comme je venais juste d'en lire un de la part de Romane, et on y parlait aussi d'une porte, mais du début à la fin, alors que toi, elle claque juste au début ;-)
oui, un simple délire il me semble, gentillet, faussement horrible, un brin humoristique
effectivement tu pourrais le poursuivre, mais il faudrait pour cela que tu saches où tu vas, qu'il y ait un semblant de scénario, sinon je ne vois pas trop l'intéret
en tout cas je trouve que ton personnage principal est déjà devenu un peu attachant malgré la brièveté du texte, ce qui est bien
attends d'autres avis

[mentor]

Non non MOI je pollue avec tous mes textes mais vous VOUS ne polluez pas ma page vous la faites vivre... C'est ça que je voulais dire.

ah, ok ;-)

[mentor]

au fait : on écrit elle s'en fouT avec un T vu que ça vient du verbe s'en foutre ;-)

[Kali Lorca]

Arff oui... Merci ! Oui j'attends d'autres avis pour voir.

[slave1802]

Ca commence bien, ça serait dommage de s'arrêter là.
SI tu part dans un délire déjanté à la Tim Burton, je te suis...

[Invité]

Me semble qu'il y a là matière à une histoire plus longue.
Pour le moment je trouve le tout pas mal écrit, tu nous sers du passé et du présent, le futur est au bout du stylo.
La relation entre la narratrice et sa mère suscite l'intérêt, le texte donne l'impression que tout n'est pas dit (et que tout n'est pas simple) sur le passé commun de ces deux personnages.
Le ton un peu déjanté est un gros plus, c'est une bonne idée de continuer dans cette veine, en t'inspirant de T. Burton peut-être, mais en restant toi-même surtout. Ne pas forcer le trait.
A mon avis, il va falloir faire attention à ne pas t'éparpiller parce que pour le moment on a l'impression que ça pourrait partir dans tous les sens et que ce sera peut-être difficile de maîtriser la chose. Resserrer l'intrigue.

[Kali Lorca]

Une suite, j'essaye de cerner mon personnage et d'entrer dans le bain

« Personne » venait de s’inscrire en orange, sur la cinquante deuxième page d’un forum.
Elle devenait membre. Elle ne connaissait pas bien le principe mais elle avait vu sa mère s’activer derrière son clavier un peu avant sa mort. Alors, elle se disait : « si maman le faisait ». Elle était comme ça Lydia, quelqu’un à rassurer en permanence.

Sa main gauche entra en collision avec la droite. Ses doigts se mêlèrent. Elle fit un mouvement et retourna ses mains, les étirant à l’extrême. Elle reposa ses doigts sur les touches. On pu alors lire : « Pourquoi Personne comme pseudonyme ? ». Déjà, elle intéressait quelqu’un ! C’était bon signe ! Elle répondit : « Parce que je suis une personne qui n’est personne ». Elle sourit bêtement, attendant devant la machine. Elle rafraîchissait la page, à la fois fébrile et énervée. Elle ferma l’onglet, furibonde. Elle se mit à marcher de long en large dans son bureau.

Elle parlait dans sa barbe, regrettant déjà de s’être inscrite sur ce forum.
Lydia n’avait pas confiance en elle. Elle avait besoin d’être vue et immédiatement.
Ne pas attendre était sa règle d’or. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle se retrouvait souvent par terre, assommée par un mur.
Elle ne supportait pas d’attendre. Peut être parce qu’elle avait vu sa jumelle mourir, il y a 15 ans et que pour une fois elle n’aurait pas du attendre. Lydia le savait, sa sœur était morte à cause d’elle.
Elle n’avait qu’une hâte, c’était d’enfin rentrer chez elle et de pouvoir enlever ses escarpins qui la faisaient atrocement souffrir. Elle se rassit derrière son bureau, posa son coude sur le meuble et sa paume contre son menton. Elle attendait. Un souffle frais saisissait la peau de son cou. « Maman » murmura t’elle.

Le squelette apparut dans la pièce, frôlant la fine moquette bleue. La chaise dessinant un angle ouvert avec le bureau de Lydia s’enfonça. Elle avait la bouche ouverte. Ses doigts squelettiques portèrent jusqu’à sa bouche un gros cigare. Lydia ouvrit grand les yeux et demanda : « C’est pas toi qui répétais sans cesse que fumer est mauvais pour la santé ?! ». La réponse fusa : « Mais je suis morte !!! » Un nuage de fumée séparait la mère de la fille. « J’étais en pleine partie de bridge gifleur ! ». Incrédule, Lydia la regardait.
« Maman, c’est quoi ça ? ». Un rire gras sortit du squelette.
« Tu as des cartes ? » mais un « non » se fit entendre. « Alors on ne peut pas jouer … et puis, avec toi aucun intérêt puisque tu n’es pas morte. ».

Lydia se leva, contourna son bureau et resta debout devant sa mère, jambe croisée, fumant son cigare du bout des doigts. « Explique ». Le trou de ses yeux laissait deviner des pupilles dilatées à l’extrême. « Celui qui gagne commence. Il gifle le perdant puis ainsi de suite … Le but est de frapper le plus fort possible pour envoyer le crâne de ses adversaires le plus loin. » Sa fille la coupa : « Tu es en train de me dire qu’en gros vous jouer au lancer de crâne ?! ». Le squelette maternel se mit à la hauteur de sa fille : « Tu ne peux pas juger, si tu n’as pas essayé ! Tut tut tut pas de commentaires négatifs !! Mais c’est très drôle, crois-moi !! ». Elle sauta sur son pied droit, puis sur le gauche pour revenir au droit. « J’vois que vous vous éclatez dans l’au-delà ! ». Sa mère lui attrapa ses mains et ajouta : « On s’occupe, c’est long la mort ! Mais TELLEMENT excitant !! ».
Sa mère se prit les coudes entre chaque paume et se mit à danser la Polska croche. Elle était drôle… l’incroyable aisance de ses os devenant gris perlé était le seul réconfort à ses journées. Des mouvements rapides, intenses, inépuisables.

La porte du bureau s’ouvrit sur Lydia.

- Qu’est-ce que tu regardes en souriant ?

[Invité]

Ça me plaît.

[Sahkti]

Et bien Kali, je te préfère en prose, honnêtement. Tu arrives à dégager une ambiance, à installer ton personnage, même si tout cela pourrait être davantage abouti.

Pour ce qui est de poursuivre le récit, je me demande comment tu vas faire. A moins que tu n'aies déjà une idée pour un plus long format, quelque chose qui te permettra de raconter une histoire sans devoir trop étirer la même idée. A suivre donc !

[Sahkti]

Ha ben la maligne que je suis n'avait pas vu la suite :-)

Tu conserves ce ton un brin décalé mais il me semble que tu forces un peu plus le trait dans cette suite. Attention à ne pas vouloir à tout prix vouloir coller au ton et au rythme, tu prends le risque que ça sonne artificiel.

Sinon, le personnage reste plaisant et intriguant, tu sembles le maîtriser.

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