L'enterrement des gueux

[mitsouko]

Toi
Tu restes seul devant, tiré par ce cheval
Derrière, nous marchons chagrin en bandoulière
Emprisonnant nos pleurs selon ta volonté.

L’a fallu mettre au clou ta breloque dorée
Pour payer le croque mort et ton pauvre cercueil
Et pour seul requiem accompagnant tes pas
C’est cet harmonica où s’essouffle Marcel.

Tu bouffais du curé dès matines sonnantes
Et la bible servait à caler ton armoire
Pourtant, il est le seul, de tous ces bien pensants
A traîner dans la boue sa soutane élimée.

Simple tombe creusée contre un litre de rouge
Et en guise de gerbe que le vent éparpille
Ces pâles fleurs volées aux parterres publics.

Nous ne sommes que trois, plus un chat famélique
Sous le ciel, immobiles, à regarder ton corps
Qui glisse dans l’oubli, comme un feu qui s’éteint

Moi,
Je reste seul, la haine dans mes poings et le cœur dévasté
Faut il pour seul coupable les frimas de l’hiver
Ou ces honnêtes gens, qu’un jour je …..

[Invité]

On croirait du Brassens, mais avec de la rage en plus... Du Brel, peut-être. J'ai trouvé le texte très beau.

[mitsouko]

On croirait du Brassens, mais avec de la rage en plus... Du Brel, peut-être. J'ai trouvé le texte très beau.

merci Socque
en fait, le déclencheur pour ce texte a été en effet une chanson de Brel
"Fernand"

Dire que Fernand est mort
Dire qu'il est mort Fernand
Dire que je suis seul derrière
Dire qu'il est seul devant
Lui dans sa dernière bière
Moi dans mon brouillard
Lui dans son corbillard
Moi dans mon désert
Devant y a qu'un cheval blanc
Derrière y a que moi qui pleure
Dire qu' a même pas de vent
Pour agiter mes fleurs
Moi si j'étais l'Bon Dieu
Je crois qu'j'aurais des remords
Dire que maintenant il pleut
Dire que Fernand est mort

Dire qu'on traverse Paris
Dans le tout p'tit matin
Dire qu'on traverse paris
Et qu'on dirait Berlin
Toi, toi, toi tu sais pas
Tu dors mais c'est triste à mourir
D'être obligé d'partir
Quand Paris dort encore
Moi je crève d'envie
De réveiller des gens
J't'inventerai une famille
Juste pour ton enterrement
Et puis si j'étais l'Bon Dieu
Je crois que je ne serais pas fier
Je sais on fait ce qu'on peut
Mais il y a la manière

Tu sais je reviendrai
Je reviendrai souvent
Dans ce putain de champ
Où tu dois te reposer
L'été je ferai de l'ombre
On boira du silence
À la santé d'Constance
Qui se fout bien d'ton ombre
Et puis les adultes sont tellement cons
Qu'ils nous feront bien une guerre
Alors je viendrai pour de bon
Dormir dans ton cimetière
Et maintenant bon Dieu
Tu as bien rigolé
Et maintenant bon Dieu
Et maintenant j'vais pleurer

[mentor]

et de mon coté je me chantonnais ceci :

Le petit cheval dans le mauvais temps
Qu'il avait donc du courage
C'était un petit cheval blanc
Tous derrière et lui devant

Il n'y avait jamais de beau temps
Dans ce pauvre paysage
Il n'y avait jamais de printemps
Ni derrière ni devant

Mais toujours il était content
Menant les gars du village
A travers la pluie noire des champs
Tous derrière et lui devant

Sa voiture allait poursuivant
Sa belle petite queue sauvage
C'est alors qu'il était content
Tous derrière et lui devant

Mais un jour, dans le mauvais temps
Un jour qu'il était si sage
Il est mort par un éclair blanc
Tous derrière et lui devant

Il est mort sans voir le beau temps
Qu'il avait donc du courage
Il est mort sans voir le printemps
Ni derrière ni devant

"LE PETIT CHEVAL", de Brassens

Très jolie poésie, Mitsouko

[Invité]

Deux textes qui compagnonnent bien, Mitsouko...

[mitsouko]

Deux textes qui compagnonnent bien, Mitsouko...

question stupide mais qui me taraude : ton avatar est-ce une chenille sur une feuille, qui deviendra papillon ?
merci d'être passée

[Invité]

C'est. Elle a de beaux yeux tendres, je trouve... Sauf que je crois me souvenir que ce ne sont pas des yeux mais des ocelles situés côté queue ( mais pas sûre sûre ...)

[ptipubi]

On a vraiment envie de mettre de la musique sur ce texte qui ne me donne pas envie de finir seul.

[Invité]

Excuse du peu ! Brassens et Brel. Beau travail Mitsouko (un jour je vais t'appeler Rita. Je sais, ce n'est pas très fin mais ça me tente depuis un moment et comme on parle musique... :-))

[loic]

que rajouter derrière soque, ca tomberai à plat, sinon que te remercier et te féliciter de ta qualité d'écriture et par conséquent du plaisir de te lire

loic

[Invité]

Excusez-moi, mitsouko, de polluer votre sujet, et loic, de faire la chieuse, mais mon pseudonyme s'écrit socque...

[Evanescent]

ça me fait penser à "Fernand" de Brel. Surtout la première strophe.
J'aime beaucoup.

[Evanescent]

Je devrais lire les commentaires moi =/

'xcusez ^^

[mouss]

On croirait du Brassens, mais avec de la rage en plus... Du Brel, peut-être. J'ai trouvé le texte très beau.

Ou du Dimey.

[mitsouko]

On croirait du Brassens, mais avec de la rage en plus... Du Brel, peut-être. J'ai trouvé le texte très beau.

Ou du Dimey.

tu ne pouvais me faire plus plaisir

[Apsaraan]

Moi aussi, j'ai aimé ce texte où le passage sur l'harmonica m'a également rappelé Brassens mais...quelle chanson ?
J'ai donc cherché : curieusement, c'est un passage de "La Marche Nuptiale" qui m'a toujours paru d'une infinie tristesse .

"Je n'oublierai jamais la mariée en pleurs
Berçant comme un' poupé' son gros bouquet de fleurs...
Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue,
Sur mon harmonica jouant les grandes orgues."

[Sahkti]

Hmmm, voilà un texte que je verrais bien en prose, tiens! Non pas qu'il ne me plaise pas sous sa forme poétique, mais je lui trouve un tel charme qu'il pourrait faire l'objet d'un texte en prose, également.
Beaucoup aimé Mitsouko !

[Contenu sponsorisé]