Jours blancs
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Jours blancs
Peut-on trouver dans les entrailles d'une terre les forces qui pallient nos carences?
Le froid est de mort. Je remercie quelqu'un de ne pas être vieux.
En arrêtant la vie, les badauds se sont rués dans les commerces comme une fin de tout.
Ils semblent avoir peur du primitif, de la neige qui brille.
Ils ont peur de marcher dessous. Ils glissent en marchant dessus.
Les anciens eurent la cheminée.
Nous avons le four. Son effet est soudain, ma tête éclot.
Elle se range aux soleils que font les flocons en tombant seuls.
Un rideau puissant est passé devant la fenêtre. Le goudron a été étouffé.
Le parquet est devenu sans histoires.
Le corps s'anime.
*****************
Tango d'enfer pour les mal-lotis.
J'ai vu la culture du village se complaire
Dans son auto-proclamation.
En laissant la place aux captures évidentes,
Je me tourne vers la voie bordée de cloches
Et de vues sur les montagnes.
Sans le son lascif et répété
Des serpents mal à l'aise,
Je ne trouverais pas beau
Ce que je trouve beau.
Une mouche à l'envers.
Un champignon écrasé.
Des chaussures mal fermées.
Un rocher glissant vers la bassine.
Une éruption avortée pour cause de mauvais temps
Tout l'étranger revient alors. Il se montre, en compétition
Pour que l'on garde les meilleurs morceaux.
Derrière la croix allumée
Le monde s'est replié sur lui-même.
Possessif.
Rien n'est accessible
Excepté le tapis froid
Qui d'envahir le sol.
Je regarde en face la fumée que crache le bois
Lorsqu'il est sorcier.
Je la regarde et j'ai froid.
J'ai entre elle et ma main un matelas du pays
Qui m'oppose ses pierres pâles.
Elle,
S'élève,
Disparaîtra bientôt
Loin de cet abri non-voulu.
Elle verra bientôt sur sa puanteur
S'acharner les larmes du soleil.
Je suis pourtant bien.
Arrêter l'automatisme de protection
Pour goûter les réflexes du corps.
Essayer l'autre chose,
Coincée entre la bulle et le calendrier.
**************
Le décor s'est muté clair, presque transparent comme un alcool de fruits.
Lui seul sait faire un blanc d'origine.
Un blanc de ciel, loin des faïences pauvres que l'on tache pour manger.
**************
Une croûte d'eau
Sur un fil électrique.
Des hommes ramenés
A vivre au temps premier.
Sans chapon ni faisan.
Des fourmis lentes et vêtues
Qui regrettent leur avantage.
Des tuiles qui fondent.
Un festival à contre-pied.
Une révision de lettres
La cheville tremblante.
Du baume à l'esprit
Comme un singe chanteur.
Le froid est de mort. Je remercie quelqu'un de ne pas être vieux.
En arrêtant la vie, les badauds se sont rués dans les commerces comme une fin de tout.
Ils semblent avoir peur du primitif, de la neige qui brille.
Ils ont peur de marcher dessous. Ils glissent en marchant dessus.
Les anciens eurent la cheminée.
Nous avons le four. Son effet est soudain, ma tête éclot.
Elle se range aux soleils que font les flocons en tombant seuls.
Un rideau puissant est passé devant la fenêtre. Le goudron a été étouffé.
Le parquet est devenu sans histoires.
Le corps s'anime.
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Tango d'enfer pour les mal-lotis.
J'ai vu la culture du village se complaire
Dans son auto-proclamation.
En laissant la place aux captures évidentes,
Je me tourne vers la voie bordée de cloches
Et de vues sur les montagnes.
Sans le son lascif et répété
Des serpents mal à l'aise,
Je ne trouverais pas beau
Ce que je trouve beau.
Une mouche à l'envers.
Un champignon écrasé.
Des chaussures mal fermées.
Un rocher glissant vers la bassine.
Une éruption avortée pour cause de mauvais temps
Tout l'étranger revient alors. Il se montre, en compétition
Pour que l'on garde les meilleurs morceaux.
Derrière la croix allumée
Le monde s'est replié sur lui-même.
Possessif.
Rien n'est accessible
Excepté le tapis froid
Qui d'envahir le sol.
Je regarde en face la fumée que crache le bois
Lorsqu'il est sorcier.
Je la regarde et j'ai froid.
J'ai entre elle et ma main un matelas du pays
Qui m'oppose ses pierres pâles.
Elle,
S'élève,
Disparaîtra bientôt
Loin de cet abri non-voulu.
Elle verra bientôt sur sa puanteur
S'acharner les larmes du soleil.
Je suis pourtant bien.
Arrêter l'automatisme de protection
Pour goûter les réflexes du corps.
Essayer l'autre chose,
Coincée entre la bulle et le calendrier.
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Le décor s'est muté clair, presque transparent comme un alcool de fruits.
Lui seul sait faire un blanc d'origine.
Un blanc de ciel, loin des faïences pauvres que l'on tache pour manger.
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Une croûte d'eau
Sur un fil électrique.
Des hommes ramenés
A vivre au temps premier.
Sans chapon ni faisan.
Des fourmis lentes et vêtues
Qui regrettent leur avantage.
Des tuiles qui fondent.
Un festival à contre-pied.
Une révision de lettres
La cheville tremblante.
Du baume à l'esprit
Comme un singe chanteur.
Re: Jours blancs
Grand bravo ! Par petites touches se dessine un tableau qui mêle le beau au désespéré... (Même si, je suppose, ces textes sont indépendants, je trouve qu'ils se répondent très bien les uns aux autres.)
"Elle se range aux soleils que font les flocons en tombant seuls."
Superbe.
"Elle se range aux soleils que font les flocons en tombant seuls."
Superbe.
Invité- Invité
Re: Jours blancs
je sais que ça n'a rien à voir, mais je qualifierai ces textes d'"oxymoriques" je ne sais pas pourquoi
Re: Jours blancs
Je n'accroche pas, ou, seulement, sur les passages énumératifs, à la Prévert, un peu.
Le champignon écrasé, tout ça, oui.
Mais ça:
"Rien n'est accessible
Excepté le tapis froid
Qui d'envahir le sol."
Je n'y comprends rien. La syntaxe défaille. Le sens échappe. Ni le rythme ni la musique n'y sont.
Non, je n'y comprends rien. Je veux dire, Ole, que je n'arrive pas à faire mien quoi que ce soit dans un passage comme celui-ci.
Saurais-tu m'y aider ?
Toi, ou socque qui a apprécié ?
Le champignon écrasé, tout ça, oui.
Mais ça:
"Rien n'est accessible
Excepté le tapis froid
Qui d'envahir le sol."
Je n'y comprends rien. La syntaxe défaille. Le sens échappe. Ni le rythme ni la musique n'y sont.
Non, je n'y comprends rien. Je veux dire, Ole, que je n'arrive pas à faire mien quoi que ce soit dans un passage comme celui-ci.
Saurais-tu m'y aider ?
Toi, ou socque qui a apprécié ?
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: Jours blancs
mouss a écrit:je n'arrive pas à faire mien quoi que ce soit dans un passage comme celui-ci.
Saurais-tu m'y aider ?
Hélas je ne peux rien pour toi. Si tu n'accroches pas, c'est que ta sensibilité est ailleurs.
Il y a des choses qu'on aime et des choses qu'on n'aime pas, c'est aussi simple que ça.
(J'ai le sentiment que ce commentaire est aussi pitoyable qu'une mauvaise chanson de Zazie, voire une bonne de Bruel).
Re: Jours blancs
A partir de "tango" j'ai décroché. "Le corps s'anime" mais pas la suite de ton texte, enfin dans ma lecture en tout cas ...
Kali Lorca- Nombre de messages : 188
Age : 33
Date d'inscription : 29/11/2008
Re: Jours blancs
Ole, j'ai bien aimé et surtout, je garde ça
Arrêter l'automatisme de protection
Pour goûter les réflexes du corps.
Essayer l'autre chose,
Coincée entre la bulle et le calendrier.en précieux post-it.
Arrêter l'automatisme de protection
Pour goûter les réflexes du corps.
Essayer l'autre chose,
Coincée entre la bulle et le calendrier.en précieux post-it.
Invité- Invité
Re: Jours blancs
Ces textes sont-ils indépendants? Ils pourraient et en même temps, ils se répondent. Leur disposition fait cependant apparaître une inégalité dans le traitement des mots, les images dévoilées, le rythme et les sonorités. Tout ne me conquiert pas et je trouve l'ensemble un brin trop long et trop chargé. Toutefois, il y a quelques jolies trouvailles et de belles émotions. Le second, particulièrement, me parle et me touche.
De manière générale, j'aime les allures de désespoir qui nimbent ces lignes, j'aime leur gravité mais je déplore de ci de là l'emploi de mots trop courants.
De manière générale, j'aime les allures de désespoir qui nimbent ces lignes, j'aime leur gravité mais je déplore de ci de là l'emploi de mots trop courants.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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