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L'empreinte du bois flotté (1)

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L'empreinte du bois flotté (1) Empty L'empreinte du bois flotté (1)

Message  ptipubi Jeu 25 Déc 2008 - 16:25

Chapitre 1
Descente vers nulle part

Il ne déjeune pas le matin, tout au plus une pomme. Un dernier coup de stylo et sa pensée du matin sera couchée sur le papier. Après lecture, il estime l’enfilade des mots satisfaisante comme fil conducteur pour la journée à venir ; il l’ancre dans son esprit.
Les rideaux sont toujours tirés et le resteront, ce qui ne l’empêche pas de jeter un coup d’œil circulaire à l’appartement, d’enfiler son manteau et de fermer la porte vigoureusement.
Trois étages de vieil immeuble à descendre. Le souffle s’accélère et, la tête monte et descend alors que le corps s’équilibre d’un pied sur l’autre, comme sur un manège d’un autre siècle, ainsi, il croit qu’allégrement, il est capable de tournoyer sans effort autour du vide des marches en bois ciré. Malgré lui, ses mains accompagnent la rampe et ses yeux dévisagent les lambeaux de peinture séchée par terre, que tous ignorent. Lui, observateur infatigable de l’inutile s’étonne de la dentelure régulière des morceaux comme usinée par une machine selon certains, ou façonnée, selon d’autres, par un artisan compagnon.
Alors que sa descente s’acoquine d’une musique qui ressemblerait à un fado d’une « tasca » lisboète pour qui pourrait l’entendre, ses pieds glissent, les orteils s’incurvent par lassitude et épousent les angles émoussés des marches pour n’en louper aucune. C’est une musique grisante qui, en fait, le ramollit, somme toute elle lui coupe les jambes: le plaisir de la glisse gâché par des chaussures trop serrées.
A mi-chemin, il perçoit l’énergique cadence des pas de Sam, le voisin du deuxième, mais c’est certain il ralentira, arrivé à sa hauteur, pour mieux repartir jusqu’en bas. Il n’a jamais su si Sam agissait ainsi par respect pour lui, se disant qu’un jour il serait vieux aussi ou alors s’il agissait de la sorte par peur de la mort. A trente ans, on n’a qu’une vision romantique de la mort, elle ne peut être que meurtres, accidents ou suicides, pas cette compagne que l’on ressent physiquement, celle qui grignote une partie du quotidien à l’approche de la brune. Cette peur de gamin, incontrôlable, emmitouflée dans une vieille enveloppe froissée et poussiéreuse que l’on lisse avec la paume de la main. Quand Sam arrêtera-t-il de décélérer dans l’escalier au moment de leur croisée ? Dans dix, vingt, trente ans ?
Dans vingt ans, Sam descendra sûrement dans un ascenseur et ce qu’il croisera ce sera le regard des autres avec obligation de dire des mièvreries ou bien l’option plus citadine qui consistera à rechercher, de manière convaincue, sur la paroi insipide de la cabine, la signature imaginaire, d’un artiste très en vue, dissimulée au bas de sa toile. Une oeuvre majeure.

Encore un étage et demi ! Ne plus se faire doubler par quelqu’un dans cet escalier est une chose qu’il exige mais s’il y a une chose qu’il désire plus que tout dans cette spirale, c’est de ne pas faire la descente côte-côte avec M. Machado, le vieux du premier : un véritable documentaire animalier si on pouvait les observer du troisième étage en allongeant la tête au delà de la rampe comme d’une margelle vers une pensée sans fond. Lentement, on verrait la maestria de deux limaces - l’une étant plus rapide elle se devrait d’attendre l’autre - pour converger, solidaires, vers le rez-de-chaussée dans un bruissement de frottis humide.
A chaque fois qu’il le croise, les piètres propos qu’il échange avec le barbon ne lui apportent rien : ni plaisir, ni déception, comme s’il respirait une cuisine laquée blanc. Ces paroles demeurent des acouphènes coincés derrière eux à mesure qu’ils descendent et elles vieillissent davantage les murs ostensiblement heureusement quelques unes ondulent et tanguent pour uniquement vêtir d’un châle, l’espace entre le premier et la rue. Mais il est décidé et déterminé : si ça se reproduit il accélèrera à la hauteur de Machado pour le laisser sur place, dans sa trace gluante, celle qui souille le bois ciré des marches.
Depuis quelques temps, avant de sortir, Rongiès s’essuie les pieds au paillasson situé au bas de l’escalier. Il ne veut pas savoir pourquoi, mais il le fait, un peu comme un chien gratouille la terre en lançant ses deux pattes en arrière après une crotte fumante.
A travers les vantaux translucides de la porte d’entrée, il devine que le soleil n’a pas réussi à écarter les nuages, c’est une pièce de plus dans la tirelire des idées noires.

Voici le debut d'un roman qui avance très lentement( à la derrick). J'en ai écrit une trentaine de pages. Qu'en pensez-vous?
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L'empreinte du bois flotté (1) Empty Re: L'empreinte du bois flotté (1)

Message  Invité Jeu 25 Déc 2008 - 17:41

L'impression que ce début est touffu, qu'il bascule d'emblée sur des réflexions métaphysiques (je parle de Sam). J'aurais plutôt vu des indications plus légères, anecdotiques, et liées à la personnalité des personnages, pour commencer.

Des choses que j'ai bien aimées :
ni plaisir, ni déception, comme s’il respirait une cuisine laquée blanc.
il devine que le soleil n’a pas réussi à écarter les nuages, c’est une pièce de plus dans la tirelire des idées noires.

En revanche cette phrase nécéssite d'être revue :

Ces paroles demeurent des acouphènes coincés derrière eux à mesure qu’ils descendent et elles vieillissent davantage les murs ostensiblement heureusement quelques unes ondulent et tanguent pour uniquement vêtir d’un châle, l’espace entre le premier et la rue.
Déjà à cause de la prolifération d'adverbes, puis de la ponctuation.

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Message  ptipubi Dim 4 Jan 2009 - 0:00

Easter(Island) a écrit:L'impression que ce début est touffu, qu'il bascule d'emblée sur des réflexions métaphysiques (je parle de Sam). J'aurais plutôt vu des indications plus légères, anecdotiques, et liées à la personnalité des personnages, pour commencer.

Des choses que j'ai bien aimées :
ni plaisir, ni déception, comme s’il respirait une cuisine laquée blanc.
il devine que le soleil n’a pas réussi à écarter les nuages, c’est une pièce de plus dans la tirelire des idées noires.

En revanche cette phrase nécéssite d'être revue :

Ces paroles demeurent des acouphènes coincés derrière eux à mesure qu’ils descendent et elles vieillissent davantage les murs ostensiblement heureusement quelques unes ondulent et tanguent pour uniquement vêtir d’un châle, l’espace entre le premier et la rue.
Déjà à cause de la prolifération d'adverbes, puis de la ponctuation.

J'ai relu le passage dont tu as parlé et il est vrai qu'il nécessite un relooking. Voici ce que je propose:
A mesure qu’ils descendent, ces paroles demeurent des acouphènes coincés derrière eux. Elles vieillissent ostensiblement les murs autant que d’autres, plus légères, ondulent et tanguent pour uniquement vêtir d’un châle, l’espace entre le premier et la rue.
Est-il possilble que l'un des aministrateurs se charge de cela . merci d'avance.
Merci pour tes remarques qui permettent de ne pas déraper dans l'incompréhensible.
Au plaisir de lire.
Je vais donner une partie de la suite du texte.
Ha! j'oubliais! Même si c'est pas très rock'n roll: meilleurs voeux à tous ceux qui animent le palpitant de ce site!!
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Message  ekue Dim 4 Jan 2009 - 10:32

J'ai vraiment commencé à aimer au début, puis après j'ai trouvé que tu en faisais un peu trop sur les analogies, etc. La même chose en un poil plus digeste, ca serait génial !
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L'empreinte du bois flotté (1) Empty Re: L'empreinte du bois flotté (1)

Message  ptipubi Dim 4 Jan 2009 - 14:01

ekue a écrit:J'ai vraiment commencé à aimer au début, puis après j'ai trouvé que tu en faisais un peu trop sur les analogies, etc. La même chose en un poil plus digeste, ca serait génial !

Merci pour ces remarques. Ces analogies trop denses sont sûrement un défaut réccurent car tu n'es pas le premier à le faire remarquer. peut-être que je n'arrive pas à délaisser le monde de la poésie? Je veux évoquer alors que je devrais plutôt raconter. Je tiendrai compte de ta remarque.
au plaisir de te lire.
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L'empreinte du bois flotté (1) Empty Re: L'empreinte du bois flotté (1)

Message  ptipubi Dim 4 Jan 2009 - 14:09

Slimen_Bakir a écrit:Ce texte est agréable, peut-être un peu trop...
Cela manque de rythme à mon goût. Il se peut que ce soit un choix de ta
part, cette remarque n'engage que moi.
Aussi, je trouve la narration un peu froide et le style inégal. Si le début est remarquable, la suite l'est moins.
Voilà mon modeste avis, mais globalement ce texte est beau (rien n'est parfait).

Le choix du présent de narration ainsi que celui d'un narrateur qui semble détacher des personnages est volontaire mais en relisant le texte, il manque de prises et de pistes pour le lecteur à l'image du personnage de Paul.
J'espère que la suite du texte t'intriguera davantage.
Merci pour tes remarques.
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L'empreinte du bois flotté (1) Empty Re: L'empreinte du bois flotté (1)

Message  Sahkti Jeu 22 Jan 2009 - 10:57

Tu mélanges habilement la narration et les réflexions personnelles du narrateur, sans créer de ruptures; c'est assez réussi.
Je me dis toutefois que sur un plus long format, la densité de ton texte risque peut-être d'étouffer le propos et de lasser le lecteur. A voir... je n'ai pas encore lu les trois morceaux suivants.
Tu insères un langage quasi poétique dans ton texte qui, ajouté à sa densité, donne des phrases parfois trop chargées.
Je vais voir la suite !
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