Solipsisme

[choobe]

- Moi je pense qu'en fait le système solaire, les galaxies et tout ça,
ça forme de la matière dans un univers beaucoup plus gros que le notre.
- De quoi?
- Ben tu sais, dans notre monde tous les objets et toutes les formes vivantes sont faites d'atomes et de molécules. Et ben notre univers c'est exactement ça, des atomes et des molécules à une échelle beaucoup plus grosse. Le Soleil c'est le noyau d'une cellule, notre galaxie c'est une molécule et tout notre univers constitue quelque chose dans un autre univers, le vrai univers. Nous on est juste des parasites sur un proton en orbite autour d'un noyau cellulaire qu'on appelle Soleil.

J'ai regardé Marion qui m'a renvoyé une copie conforme de mon air incrédule. Julien lui paraissait satisfait de sa théorie, maintenant il fixait l'horizon en fronçant les sourcils, il prenait sa tête de philosophe songeur, celle qui me donnait envie de le taper.

-Alors selon toi on pourrait être de minuscules parasites accrochés aux couilles d'un chien gigantesque?Et si il lui prenait envie de se gratter hein? Et puis ça tiens pas debout parce-que si c'était vrai le monde aurait existé que douze ou treize ans, l'age moyen d'un chien.

- Oui mais tout ce qui est plus gros est plus lent, donc la notion du temps dans le vrai univers ne correspond pas du tout à la notre.
Une heure du chien là-bas est égal a mille ans ici.
-Un chien ça se gratte toutes les deux minutes.
- J'ai jamais dit qu'on était sur les couilles d'un chien.

Il commençait à m'énerver, mais heureusement Marion prit la relève pour réfuter ses certitudes sur l'univers:
-Mais les molécules sont toutes collées les unes aux autres, alors que les galaxies elles sont séparées par des années lumière de matière noire.
- Ben ouais elle a pas tort pour une fois, qu'est-ce que t'en fais de l'haltère noire hein?
- Demandez moi pas pourquoi ni comment mais c'est comme ça.

Marion, Julien et moi formions une petite clique qui s'était formée dès le premier jour dans le bus qui nous avait conduit dans ce grand chalet perdu quelque part en Savoie. Julien et moi nous avions pleins d'autres copains et copines que nous nous étions fait au fil du temps et nous n'hésitions pas à intégrer un groupe pour parler ou jouer avec eux. Par contre Marion était beaucoup plus réservée et quand nous étions avec d'autres elle restait seule assise sur un muret à lire et attendait que nous étions plus que tous les deux pour venir nous rejoindre. Elle avait un grain de beauté au coin de la narine, qui d'après moi ressemblait
à une crotte de nez. J'aimais bien l'humilier de temps en temps en lui disant: " T'as une crotte de nez qui pend juste là."
Elle était complexée et je pensais qu'elle avait raison de l'être.
Elle ne parlait pas trop aux autres personnes, en revanche quand elle était avec nous elle ne se retenait pas:

" Moi je suis l'avis des scientifiques, la théorie du big bang me semble très probable et il ne faut pas oublier que l'univers est toujours en expansion, que son histoire est loin de se terminer et son mystère
loin d'être résolu. Je pense qu'on aura des explications qu'une fois qu'on sera mort et enterré.
-Qu'est-ce que t'as là? Haaaa c'est dégueu tu veux pas un mouchoir?
-Ha ha ha, très drôle, c'est juste la cinquantième fois que tu me fais le coup.
Elle riait jaune et agissait comme si ça ne la touchait pas, mais ses yeux me fusillaient des: "J'te déteste quand tu fais ça!"
-Et toi alors, gros malin, c'est quoi ton hypothèse sur l'univers?
- Et ben tu fais bien de me demander parce que moi j'le connais le vrai hypothèse.
En fait la création de l'univers, l'extinction des dinosaures, l'ère glaciaire, l'empire romain, la révolution et cetera.
Tout ce qui s'est passé depuis le tout début jusqu'a 1985 ça c'est passé pour une seule raison: que je naisse et que je vive ma vie.
-Hahaha n'import'quoi, mais tu t'écoute quand tu parle?
-J'étais sûr que tu me croirai pas, et toi Julien tu me crois?
Julien savait très bien que je déteste que l'on me contredise alors il s'est réfugié derrière l'ambiguïté:
"C'est une possibilité qui aurrai pu être possible dans un probable
monde parallèle où les limites du possible surpasse l'impossibilité
de la supposition."
Marion elle, n'en revenait pas:
" J'en reviens pas, j'ai jamais rien entendu d'aussi nombriliste. Tu te prends pour Dieu ou quoi?
- Ben non j'suis pas Dieu j'ai pas de super-pouvoirs, moi je suis juste l'aboutissement de trois-cents milliards d'années d'évolutions et d'histoire.
-Et nous on est quoi alors?
- Ben vous vous êtes là pour pas que je sois tout seul, pour que j'ai une vie normal entouré de gens comme moi mais qui sont là sans le savoir juste pour moi. Et ceux qui servent à rien, ceux que je connais pas, ils sont là pour la déco, pour faire joli quoi.
- Et pourquoi ça ne serai pas moi l'aboutissement final?
-Ben non, c'est pas possible puisque t'es pas moi. Tu me crois pas mais tu verras le jour où je meure, comme par hasard ce jour là ça sera la fin. La fin du monde et de tout l'univers.
-Et pourquoi ça?
-Ben parce-que je serai plus là alors il n'y aura plus aucune raison à votre existence.
-De pire en pire, tu sais ça a un nom ta bêtise, ça s'appelle du solipsisme.
-Appelle ça comme tu veux, moi j'espère juste que je meure avant toi comme ça quand l'univers s'autodétruira tu te dira: " Putain! Axel avait raison, quelle chance j'ai eu de pouvoir côtoyer l'être humain
qui était l'unique raison à ma misérable vie."

Sur ces bonnes paroles un moniteur est sorti du chalet et a crié:
"Les groupes A et D allez faire votre toilettes et allez au lit, vous aurez besoin de force demain. Allez hop hop hop, Axel! Julien! Dépechez vous."

J'étais allongé sur un lit, un lit magnifique, digne d'une suite présidentielle.
Je suis des yeux un moucheron qui batifole au dessus de moi.
Je me sens bien, reposé, en paix. Le moucheron s'envole pour l'autre bout de la pièce, je me retourne pour voir où il va.
A côté de moi il y avait le corps d'une fille, la moitié du dos et les épaules épargnés par les draps. Elle se retourne à son tour pour me faire face et me dévoile toutes ses dents en un sourire à tomber.
C'était Marion, elle semblait heureuse de me voir là, moi aussi j'étais heureux. Elle se rapproche de moi et m'embrasse sur le front, mon ventre s'est noué. J'étais dans une bulle de sécurité et de tendresse, avec elle, on s'aimait. Elle me monte dessus à califourchon et me prend le visage entre ses mains, je commençais à durcir.
" Debout les gars réveillez vous il va falloir en mettre un coup!
Debout le gars réveillez vous on va à Roselend!
Déjeuner dans dix minutes! Mangez bien on a de la route devant nous! Axel bordel! Lève toi! Personne est dispensé cette fois."

J'étais assis à la cantine, un chocolat chaud devant moi. Julien ,à ma gauche, râlait à propos marches forcées et de campagnes de Russie sous Napoléon. Moi j'étais encore ailleurs je l'écoutais que d'une oreille. Et puis Marion est arrivée, elle nous a dit bonjour et s'est installée à sa place, en face de moi. Qu'est-ce qu'elle était jolie ce matin là. Elle avait mal dormit, sa petite moue laissait paraître sa mauvaise humeur, mais elle lui donnait aussi beaucoup de charme. Elle s'était fait une tresse aujourd'hui.
Sa peau douce, ses joues rose, ses yeux bleus et son grain de beauté qui illuminait son visage... J'avais envie de la prendre dans mes bras et de lui faire des bisous de partout. Je la regarde qui beurre ses tartines en se mordillant l'intérieur de la joue, elle est douce, délicate.
Elle est belle.
"Ben quoi qu'est-ce qu'y à? Oui-oui je sais j'ai une crotte de nez qui pend."

[Chako Noir]

Bon, première chose à dire (qui n'a pas grand chose à faire ici): en lisant le début j'ai fait un lapsus sur "système solaire" en le transformant en "système scolaire" qui, à côté des galaxies, donnait un étrange tableau.
Des fautes par ci par là ("aurrai" --> aurait, "une hypothèse" est féminin...) mais bon on s'en sort quand même... par contre les retours à la ligne carrément aléatoires c'est perturbant.
Le texte en lui-même est assez inégal. C'est une assez grande surprise que de découvrir à la fin la relation entre Axel et Marion, au début j'aurais plutôt vu ça comme un copinage d'écoliers, sans plus. Je l'aime bien pourtant cette fin, le corps de fille, tout ça... mais ce que j'ai lu plus haut sur le solipsisme m'empêche d'apprécier parce qu'au fond, je n'en vois pas l'intérêt. Oui ce sont des jeunes qui débattent sur le pourquoi l'univers existe, sur le pourquoi on est là, mais finalement cette chute du gamin qui s'arrête au ergo sum en disant clairement "voilà on a défini le solipsisme" ça me laisse froid, et la suite est enchaînée sans lien entre les deux. Dommage, il y avait pourtant de l'idée à creuser avec l'image des parasites.

[Roz-gingembre]

Y'avait de l'idée avec une galaxie pendue aux roubignolles d'un clébard, ça commençait plutôt bien. Pal mal aussi la description du grain de beauté qui pendouille de la narine, une espèce de tue-l'amour renversante. Mais voilà, le texte est un peu inégal, il y a des achoppements dans l'écriture et puis quelque chose qui manque avant la fin. (saperlipopette trouve moi une nana qui saute comme ça sur un mec qui excelle dans l'art de l'humilier!)
Mériterait un petit travail supplémentaire ce texte.

[choobe]

En fait ce passage là:

J'étais allongé sur un lit, un lit magnifique, digne d'une suite présidentielle.
Je suis des yeux un moucheron qui batifole au dessus de moi.
Je me sens bien, reposé, en paix. Le moucheron s'envole pour l'autre bout de la pièce, je me retourne pour voir où il va.
A côté de moi il y avait le corps d'une fille, la moitié du dos et les épaules épargnés par les draps. Elle se retourne à son tour pour me faire face et me dévoile toutes ses dents en un sourire à tomber.
C'était Marion, elle semblait heureuse de me voir là, moi aussi j'étais heureux. Elle se rapproche de moi et m'embrasse sur le front, mon ventre s'est noué. J'étais dans une bulle de sécurité et de tendresse, avec elle, on s'aimait. Elle me monte dessus à califourchon et me prend le visage entre ses mains, je commençais à durcir.
" Debout les gars réveillez vous il va falloir en mettre un coup!
Debout le gars réveillez vous on va à Roselend!
Déjeuner dans dix minutes! Mangez bien on a de la route devant nous! Axel bordel! Lève toi! Personne est dispensé cette fois

."

C'est un rêve.
Le lendemain au petit dèj perturbé par ce rêve donc, le "héro" voit cette fille qu'il avait l'habitude d'humilier sous un nouveau jour et en devient même amoureux.
Mais bon personne a compris aux temps pour moi.

[Invité]

psssttttt, moi j'avais compris, enfin, subodoré qu'il ne pouvait que s'agir d'un rêve. Mais je n'ai pas accroché au texte pour autant, à cause du contenu (pseudo-) scientifique, rien de tel pour m'ennuyer (même revu et corrigé par ton imagination). J'espérais par conséquent que "le reste" du texte me permettrait de passer outre mes réticences, mais ça n'a pas été le cas, puisque somme toute il ne se passe rien, tu ne développes pas la relation entre les membres de ce trio, ce sur quoi tu aurais pu asseoir le texte il me semble.

[Evanescent]

Je n'ai pas trop compris où tu cherchais à aller. Il doit y avoir quelque chose que je n'ai pas pigé. Ou il y a un problème dans le scénar.

C'est dommage ; j'aime beaucoup l'écriture, j'aime bien chaque bout de texte séparément. :-)

[lilicub]

j'aime cette écriture mais un élément (outre l'orthographe approximative) gêne la lecture : l'emploi des temps. tu mêles du passé simpe à du passé composé voire à du présent de narration das un même récit, ce qui fait beaucoup...faudrait voir à choisir.

autrement j'ai aimé l'absurde dans cette discussion sur le système solaire et une cruauté attendrissante.
le coup du rêve suis passée à côté. retournement bien brutal de point de vue, je préfère le début.

[lilicub]

"Elle était complexée et je pensais qu'elle avait raison de l'être." c'est ma phrase préférée car lapidaire.

[ekue]

J'avoue n'avoir pas compris qu'il s'agissait d'un rêve. Un bon moment de lecture malgré l'impression persistante de lire un texte amateur !

[Sahkti]

Rythme et construction de l'intrigue me paraissent par moments déséquilibrés. Tu alternes fragments plus forts et passages à vide, tu n'arrives pas à pleinement donner une bonne tessiture à tes personnages; il me manque quelque chose qui me permettrait d'entrer à fond dans ton texte, auquel je trouve de même des accents charmants.
Tes réflexions existentielles sur le sens de l'univers, et donc de nos vies, commencent bien puis il me semble que tu t'égares un peu.
A retravailler et peaufiner sans doute, il y a déjà une base correcte.

[Charles]

psssttttt, moi j'avais compris, enfin, subodoré qu'il ne pouvait que s'agir d'un rêve. Mais je n'ai pas accroché au texte pour autant, à cause du contenu (pseudo-) scientifique, rien de tel pour m'ennuyer (même revu et corrigé par ton imagination). J'espérais par conséquent que "le reste" du texte me permettrait de passer outre mes réticences, mais ça n'a pas été le cas, puisque somme toute il ne se passe rien, tu ne développes pas la relation entre les membres de ce trio, ce sur quoi tu aurais pu asseoir le texte il me semble.

assez d'accord avec Easter. Les considérations pseudo-scientico-délirantes sont trop longues et lassent hélas ;-) le reste est plutôt vivant et interessant. A reprendre effectivement en se concentrant sur ce que tu veux vraiment raconter.

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