Une feuille à cigarette
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Evanescent
Yali
Lehnerd
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Une feuille à cigarette
A la lueur d’une tige incandescente je la regarde lentement me consumer. Mon flair gaulois s’enivre à chacune de ses bouffées et avec elle mon statut de non fumeur j’envoie valdinguer. Je gonfle ma poitrine de casque ailé et nourris mes synapses de vapeurs illicites auxquelles se mélangent le plus obscur des bourbons.
Ses lèvres bougent, nous sommes seuls, je crois qu’elle me parle. Mon attention se détourne partiellement des ses cheveux aux boucles tourmentées pour capter les bribes de ses mots. Elle me raconte ses déceptions, ses souffrances, espoirs et projets. Je ponctue ses points de suspension par des phrases d’une intelligence tout faite qui semblent la satisfaire.
Au son de sa voix j’imagine son sourire et ses yeux que j’apprécie rarement sans buée. Je continue de lui répondre poliment mais son odeur me rattrape. Mélange de parfum et tabac froid. Nul de bien fameux certes mais qui à chaque fois m’électrise l’échine. Elle n’en saura sûrement rien et après tout peu importe. Je préserve le brouillard, cette épaisse fumée qui tapisse son espace, sa gorge et mes entrailles. Entre nous point d’écran, un simple halo grisâtre comme un cerveau éteint.
Je ne lui demande pas grand-chose et ne tenterai même pas d’essayer ses draps. Sa présence et un coin près du tapis me suffit. J’ai pour discrète envie de rester sous son air, de la respirer jusqu’à la fin du mien, et d’en avoir assez pour faire d’un cancer ma plus désirable des atteintes mortuaires.
Ses lèvres bougent, nous sommes seuls, je crois qu’elle me parle. Mon attention se détourne partiellement des ses cheveux aux boucles tourmentées pour capter les bribes de ses mots. Elle me raconte ses déceptions, ses souffrances, espoirs et projets. Je ponctue ses points de suspension par des phrases d’une intelligence tout faite qui semblent la satisfaire.
Au son de sa voix j’imagine son sourire et ses yeux que j’apprécie rarement sans buée. Je continue de lui répondre poliment mais son odeur me rattrape. Mélange de parfum et tabac froid. Nul de bien fameux certes mais qui à chaque fois m’électrise l’échine. Elle n’en saura sûrement rien et après tout peu importe. Je préserve le brouillard, cette épaisse fumée qui tapisse son espace, sa gorge et mes entrailles. Entre nous point d’écran, un simple halo grisâtre comme un cerveau éteint.
Je ne lui demande pas grand-chose et ne tenterai même pas d’essayer ses draps. Sa présence et un coin près du tapis me suffit. J’ai pour discrète envie de rester sous son air, de la respirer jusqu’à la fin du mien, et d’en avoir assez pour faire d’un cancer ma plus désirable des atteintes mortuaires.
Lehnerd- Nombre de messages : 70
Age : 37
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Une feuille à cigarette
L'intention est bonne et, je crois m'y connaître un peu dans ce genre d'intention là. Mais, d'une part le style n'est pas nécessairement le manque de ponctuation (ce manque là est forcé) d'autre part tu ne refermes pas l'ellipse alors que tu l'enclenche.
cependant j'aime l'univers mis en place.
Suis-je clair ?
cependant j'aime l'univers mis en place.
Suis-je clair ?
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 59
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une feuille à cigarette
Pas vraiment...Yali a écrit:Suis-je clair ?
Concernant la ponctuation, euh...je ne vois pas trop ce qu'elle a de spécial.
Concernant l'ellipse j'aurais presque envie de dire "quelle ellipse?" Ici l'action (si on peut appeler ca une action) est continue. Le dernier paragraphe jouant quant à lui le rôle d'une pseudo réflexion de quelqu'un qui est bien à un instant présent et qui extrapole sur un avenir incertain.
Lehnerd- Nombre de messages : 70
Age : 37
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Une feuille à cigarette
Je trouve tout ça assez alambiqué, cela manque à mon goût d'une certaine fluidité, et de spontanéité dans l'expression. D'un autre côté : Elle me raconte ses déceptions, ses souffrances, espoirs et projets. est terriblement passe-partout.
Je ne sais pas comment l'expliquer mais je me sens assez mal à l'aise dans ce texte, pas concernant le propos (intéressant), mais la façon dont il s'exprime.
Je ne sais pas comment l'expliquer mais je me sens assez mal à l'aise dans ce texte, pas concernant le propos (intéressant), mais la façon dont il s'exprime.
Invité- Invité
Re: Une feuille à cigarette
Je trouve que tu en mets trop. Ton style me donne l'impression d'un panneau : /!\ Attention : écrivain
Des phrases très longues, très alambiquées. Il n'y a pas un nom auquel tu n'ajoutes pas un adjectif ou un complément. Par exemple, au hasard :
Mais j'aime bien la fin :
Cette inversion notamment.Mon flair gaulois s’enivre à chacune de ses bouffées et avec elle mon statut de non fumeur j’envoie valdinguer.
Des phrases très longues, très alambiquées. Il n'y a pas un nom auquel tu n'ajoutes pas un adjectif ou un complément. Par exemple, au hasard :
... et on va me dire que c'est l'hôpital qui se fout de la charité, tous le défauts que je reproche à ton texte son ceux dont j'essaie désespérément de me débarrasser. ;-)Je gonfle ma poitrine de casque ailé et nourris mes synapses de vapeurs illicites auxquelles se mélangent le plus obscur des bourbons.
Mais j'aime bien la fin :
Au son de sa voix j’imagine son sourire et ses yeux que j’apprécie rarement sans buée. Je continue de lui répondre poliment mais son odeur me rattrape. Mélange de parfum et tabac froid. Nul de bien fameux certes mais qui à chaque fois m’électrise l’échine. Elle n’en saura sûrement rien et après tout peu importe. Je préserve le brouillard, cette épaisse fumée qui tapisse son espace, sa gorge et mes entrailles. Entre nous point d’écran, un simple halo grisâtre comme un cerveau éteint.
Je ne lui demande pas grand-chose et ne tenterai même pas d’essayer ses draps. Sa présence et un coin près du tapis me suffit. J’ai pour discrète envie de rester sous son air, de la respirer jusqu’à la fin du mien, et d’en avoir assez pour faire d’un cancer ma plus désirable des atteintes mortuaires.
Re: Une feuille à cigarette
Exactement, le narrateur n'en a d'ailleurs rien à faire et passe vite sur ce point.Easter(Island) a écrit:Elle me raconte ses déceptions, ses souffrances, espoirs et projets. est terriblement passe-partout.
Evanescent>> Powa, je me garde bien de me balader avec mon panneau, moi j'écris ce qui m'amuse et l'inversion que tu cites était là pour la pour la rime avec "bouffées". C'est d'ailleurs souvent ainsi que j'écris, je commence un début de phrase et la fin me vient d'après la sonorité du dernier mot.
Phrases très longues....mué....c'est pas non plus du Balzac. Le casque ailé, désolée mais c'est l'emblème des gauloises et je ne voyais pas l'intérêt d'une répétition du terme gaulois. De même pour les vapeurs illicites, mon "elle" fume des joints (oui elle a tous les vices) et avec l'adjectif j'arrive à le dire en un mot. Pour le obscur oui.....je trouvais "bourbons" trop seul sinon.
Je ne vois pas le problème à coller des adjectifs aux mots. Sur des dizaines de milliers de caractères c'est peut être lourd mais ce texte doit en faire à peine 2000. Pour l'adjectif permet de donner une direction pour qu'on voye quelque chose ayant un sens commun.
En tout cas c'est un point de vue intéressant.
Lehnerd- Nombre de messages : 70
Age : 37
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Une feuille à cigarette
Oui j'aime bien.
Lehnerd- Nombre de messages : 70
Age : 37
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Une feuille à cigarette
Lourd, emprunté, compliqué, raté, le style fait scolaire/appliqué... L'ensemble, composé de phrases pseudo-signifiantes mises bout à bout, n'a aucun intérêt.
Désolé je suis sec mais voilà un texte qui, de toutes façons, ne tient pas compte de ses lecteurs.
Désolé je suis sec mais voilà un texte qui, de toutes façons, ne tient pas compte de ses lecteurs.
Re: Une feuille à cigarette
Hm, je sais pas trop. Je me donne une autre chance avec un autre de tes textes. J'aime assez mais je reste réservée.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Une feuille à cigarette
Un peu l'impression de parler seule mais bon. J'ai justement un texte dans la même verve, avec des phrases encore plus longues, des mots encore plus biscornus, du bonheur quoi (en tout cas moi je me suis marré à écrire comme ça). En fait ces deux textes pourraient être frères, lexique assez semblable, thème proche. La différence, le texte qui suit à quasiment été écrit d'une traite alors que l'autre j'ai réfléchis.
Pour ceux qui prennent l'écriture au sérieux (et surtout la mienne)....bah merde...
Sinon je rassure les gens, non je n'écris pas que dans ce style là. Par contre oui, j'écris court.
Pour parler un peu sérieusement, vous préférez, vous détestez encore plus? Ni chaud ni froid?
La promiscuité des fins de soirées, offre à loisir de quoi se dégourdir.
C'est avec délice que les soirs où fleurissent mes douces passions pour le noble bourbon, elle m'offre ses draps et fait de son cas l'infortuné dilemme de mes tendres émois. N'abusant pas de mon éthylisme mondain et n'ayant point gobé le grain du turlupin, je m'évertue alors à contenir mon territoire, à rester pied de grue devant l'abreuvoir.
Me sachant pour sûr relégué au rôle de l'ami sdf de lit, l'objet de la nuit tambourine mon esprit: faire le mort, ne pas frôler son corps. Seulement ma mignonne ne me facilite pas la tache, elle roule, me cherche et me gratouille, je finis plaqué contre un crépi immaculé, tremblant de toucher la pointe de son nez.
J'ose pourtant accueillir son souffle, le laisser parcourir mes joues, puis chatouiller mon cou. Mes mains serrent l'étoffe de sa couche, pour cette fois, je ne la toucherai pas... Ou si peu... Quelques doigts pourraient bien découvrir un nombril trop couvé par son bras. Mon âme vague et divague, mon cerveau tourne et retourne, jusqu'à ce que Soleil annonce l'éclat du petit matin.
Je la regarde partir confectionner son café, nous pouvons continuer à ne pas nous aimer.
Pour ceux qui prennent l'écriture au sérieux (et surtout la mienne)....bah merde...
Sinon je rassure les gens, non je n'écris pas que dans ce style là. Par contre oui, j'écris court.
Pour parler un peu sérieusement, vous préférez, vous détestez encore plus? Ni chaud ni froid?
La promiscuité des fins de soirées, offre à loisir de quoi se dégourdir.
C'est avec délice que les soirs où fleurissent mes douces passions pour le noble bourbon, elle m'offre ses draps et fait de son cas l'infortuné dilemme de mes tendres émois. N'abusant pas de mon éthylisme mondain et n'ayant point gobé le grain du turlupin, je m'évertue alors à contenir mon territoire, à rester pied de grue devant l'abreuvoir.
Me sachant pour sûr relégué au rôle de l'ami sdf de lit, l'objet de la nuit tambourine mon esprit: faire le mort, ne pas frôler son corps. Seulement ma mignonne ne me facilite pas la tache, elle roule, me cherche et me gratouille, je finis plaqué contre un crépi immaculé, tremblant de toucher la pointe de son nez.
J'ose pourtant accueillir son souffle, le laisser parcourir mes joues, puis chatouiller mon cou. Mes mains serrent l'étoffe de sa couche, pour cette fois, je ne la toucherai pas... Ou si peu... Quelques doigts pourraient bien découvrir un nombril trop couvé par son bras. Mon âme vague et divague, mon cerveau tourne et retourne, jusqu'à ce que Soleil annonce l'éclat du petit matin.
Je la regarde partir confectionner son café, nous pouvons continuer à ne pas nous aimer.
Lehnerd- Nombre de messages : 70
Age : 37
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Une feuille à cigarette
J'ai trouvé le style parfois un peu précieux mais plutôt agréable, et tu fais naître des images intéressantes. Sur le style, j'ai l'impression que parfois il t'emporte trop.
Ce qui me semble moins abouti, c'est que le texte se résume à une métaphore. Je pense que tu peux l'enrichir avec une contre-narration, un retour au présent, quelque chose qui fasse écho (la vie sentimentale du narrateur par exemple). Un jeu entre le présent et la nostalgie qui vienne fixer une émotion.
Ce qui me semble moins abouti, c'est que le texte se résume à une métaphore. Je pense que tu peux l'enrichir avec une contre-narration, un retour au présent, quelque chose qui fasse écho (la vie sentimentale du narrateur par exemple). Un jeu entre le présent et la nostalgie qui vienne fixer une émotion.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Une feuille à cigarette
Tu as, c'est certain, le goût de la formule (il y en a de très bonnes !). Je trouve ce texte assez amusant, limite mignon, un brin de moquerie... prometteur en tout cas. Ce serait bien de développer l'idée, que ce texte vienne s'inscrire dans un récit plus long.
Invité- Invité
Re: Une feuille à cigarette
Lehnerd a écrit :
n'est pas indispensable.Pour ceux qui prennent l'écriture au sérieux (et surtout la mienne)....bah merde...
Invité- Invité
Re: Une feuille à cigarette
Si la structure et l'intention me plaisent, je suis plus partagée sur le résultat final, qui me paraît par moments un brin tiré par les cheveux. Que les phrases se balancent de la longueur et de la ponctuation ne me dérange pas mais il y a de ci de là un côté bancal qui crée des ruptures malheureuses.
Malgré tout, certaines images sont agréables.
Malgré tout, certaines images sont agréables.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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