Triages

[loic]

Triages

Les graminées célestes entrebâillent le désert
Semés de pierres brisées sous l’œil des concasseurs
Vagues de créosote qui planent en ondulant
Sur les voies terrassées, triages insolés

Sous un astre de fer dans un splendide été

Les noires machines étirent
Leurs tôles rivetées
Et tout reste figé, étouffantes latences

S’alignent les poteaux, perspectives indigentes
S’endorment les traverses
Alignements de chêne, rivés sans avenirs

Sous un astre de fer dans un splendide été

Les briques s’édulcorent
Horizon des remises ployées sous les charpentes
Sous les ondes immobiles d’immenses canicules

Des files de wagons s’endorment inutiles

Ces Jeudis insolites
D’où mon enfance revient

Sous un astre de fer dans un splendide été

[Roz-gingembre]

C'est bien écrit, avec maitrise. Les images sont originales mais tellement...pesantes! Je crois que ce qui me pose problème dans ta poésie c'est que je manque d'air. Une petite turbulence ascendante sur laquelle m'élancer STP Loic.

[Invité]

Ce poème m'émeut fortement parce qu'il fait ressurgir mon enfance. J'ai grandi tout près d'une gare de triage dans un village qui ne vivait que pour et par les trains de marchandises dont certains étaient stationnés en longues files le weekend ou l'été. Alors tu penses si la graminée qui se faufile entre les pierres du ballast et l'odeur de la créosote, je les revis comme si c'était hier. Et ce soleil implacable oui, qui faisait danser les rails et les traverses, cette densité de l'air immobile ; ce qu'il pouvait faire chaud le long des voies !
Voilà, je suis incapable de juger le poème autrement que pour les souvenirs qu'il ramène à ma mémoire. Aucune objectivité. Beaucoup de gratitude pour ces vers.

[Lucy]

Sous un astre de fer dans un splendide été

J'emporte ceci avec moi, si tu le permets.
J'ai aimé ces vers.

[Tristan]

Beaucoup aimé. Des vers pesants comme l'a dit Eddy, mais ça ne m'a pas géné outre mesure, je dirais même que ça s'accorde bien avec la brieveté du poème. Il y a de belles images

[Evanescent]

Idem. J'ai beaucoup aimé.

[Invité]

Je suis assez d'accord avec Eddy, le poème m'a paru pesant.

[Sahkti]

Le travail d'écriture est là, il se sent, maîtrisé mais aussi par moments un peu trop fabriqué pour moi. Tu tentes de jouer avec les mots, de glisser un maximum de termes pour créer des images fortes mais ça finit par engluer le tout dans quelque chose de peu heureux, tant sur le rythme que sur la forme.
De ci de là, pourtant, un souffle d'air, mais trop vite la fenêtre se referme et nous revoilà plongés dans une certaine moiteur.
Un peu de folie Loïc :-)

[Arielle]

Comme Easter, incapable de sentir autre chose que la vibration des tampons qui s'entrechoquent encore à mon oreille. J'ai grandi près d'une gare de triage, moi aussi .
Oui, cest lourd, brûlant, figé, avec un goût de fer sous la langue ... mais c'est tellement bien ça !

[mouss]

Excuse-moi, que sont les "triages insolés" ? Je ne comprends pas le sens et ne parviens pas à le deviner.

[loic]

insolés, insolation, écrasés de soleil^^

[mouss]

loic, je ne comprends pas comment tu dis tes vers.
Pourrais-tu, afin de m'éclairer, découper les syllabes audibles de ton premier quatrain ?
Merci.

[mouss]

insolés, insolation, écrasés de soleil^^

Merci. C'est un néologisme, ou on le dit par chez toi ? (J'avoue que ça m'a bloqué net.)

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