Variation autour de Christmas card from… (2)

[Yali]

   Tom Waits chantait Christmas card from a hooker in Minneapolis.
   Elle ramassa son chapeau cloche multicolore, se le posa sur la tête, l’ajusta, enfila ses gants avec lenteur, jeta un dernier coup d’oeil par là-bas : côté lit où un corps jeté en travers s’étalait de sommeil.
   Elle se mira une dernière fois dans le miroir de l’entrée.
   Elle se trouva jolie, mais pas tant que ça.
   Non, pas tant que ça.
   Elle attrapa sa valise d’une main décidée, pensa : fou ce que ça pèse pas lourd une vie.
   Pas lourd du tout même…
   Elle lui avait fait l’amour hier soir.
   Comme on dit «  Au revoir »

   Tom Waits chantait Christmas card from a hooker in Minneapolis et il en avait plein les oreilles. Pas assez fallait croire parce qu’il poussa le volume de l’Ipod au maxi en entrant dans le wagon.
   Station Solferino.
   Il y trouva une place, s’assit.
   Vérifia du pouce si plus fort ça existait.
   Mais non.
   Faut dire que débarquait Whistlin' past the graveyard.
   Tom Waits toujours.
   Chanson suivante.

   Tom Waits chantait Christmas card from a hooker in Minneapolis,
   Elle hésitait sur le chemin à prendre, ou plutôt elle hésitait sur le transport : métro ? taxi ?
   Question d’économie, disons métro alors.
   Elle s’y engouffra sans plus se poser de question : escalier, ticket composté, escalier, wagon.
   Station Solferino.

   Tom Waits ne chantait plus Christmas card from a hooker in Minneapolis, pas non plus Whistlin' past the graveyard, non, Tom Wait’s entamait les première mesures de Blue Valentime lorsqu’il la vit.
   Elle chercha où s'asseoir, ne restait plus que cette place-là, juste à côté de lui.
   Visant la valise, il se dit : peut-être part-elle en voyage ?
   Elle le pria trois stations plus loin de baisser le son de son Ipod.
   Il ne trouva rien d’autre à dire que :
   — Vous n’aimez pas Tom Wait’s ?
   Et baissa le son.
   Elle ne trouva rien d’autre à répondre que :
   — Mon ex adorait Tom Waits
   Elle lui plaisait, sauf qu’il ne formula pas cette pensée vu qu’il en était toujours à se demander pour quelle raison au juste il s’était fait planter le matin même sans un mot d’explication, rien. Il avait tourné un moment dans l’appartement, avait fouillé des tiroirs vides de lingerie, des armoires tout aussi vides de fringues, rien. Il avait tourné, pensé à quantité de choses, puis était venu l’heure d’aller au travail…
   Il lui plaisait, sauf que Tom Waits, c’était peut-être un peu trot tôt pour en reparler.

   Tom Waits chantait Christmas card from a hooker in Minneapolis, lorsqu’elle était descendue du wagon : il avait remis l’album au début.
   Son regard s’était attaché à sa silhouette jusqu’à ce que la foule la dévore.
   Elle et sa petite valise.
   Petite valise.

[Invité]

Joli, mais la fin est un peu trop appuyée à mon goût...

[Invité]

J'aime bien comme les vies se croisent, se rejoignent pour se séparer - un peu comme les rails du métro.

Des bricoles qui me chiffonnent :
Elle se mira une dernière fois dans le miroir

et le son bien trop conventionnel de cette phrase :
fou ce que ça pèse pas lourd une vie.

[Yali]

J'aime bien comme les vies se croisent, se rejoignent pour se séparer - un peu comme les rails du métro.

Des bricoles qui me chiffonnent :
Elle se mira une dernière fois dans le miroir

Oui !!!!

et le son bien trop conventionnel de cette phrase :
fou ce que ça pèse pas lourd une vie.

Non :-)

[purée...]

Y'a un chiffon qui me bricole :
Blue Valentine

:-)

[Invité]

Yali, je l'ai bien trop lue partout cette phrase !! (soit, pas tournée comme ça, n'empêche...).
Purée... tu pratiques le spoonerism ?

[Invité]

Elle lui avait fait l’amour hier soir.
Comme on dit « Au revoir »

Avec la main droite. :-)

[Charles]

j'aime l'ambiance (toujours sans connaitre tom waits :-)) et le style mais suis pas sûr d'avoir bien saisi qui est qui. une femme, un homme ou une femme, deux hommes ... faudra que je relise ça quand je serai plus "réveillé"

[Kilis]

J’aime ta manière de sublimer les instants. Et comment ton écriture se glisse dans les interstices de l’espace-temps. C’est une belle recherche.

[Invité]

C'est comme la dentelle : on croise deux fils, on file ailleurs, deux-trois autres fils, ça défile, c'est plein de trous, c'est joli les trous, surtout bien bordés... Et Tom Waits OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO!

[Lucy]

Tu sais ce qu'on dit : " Jamais deux sans trois." Ton tour ! ^^

[Mano]

Cela me rappelle Down by law quand Tom Waits se fait plaquer et qu'il voit passer toutes ses affaires par la fenêtre sans réagir. Il y a dans tes personnages cette force de l'inertie. J'aime.

[Evanescent]

Moi, j'aime surtout ça :

Vérifia du pouce si plus fort ça existait.

... et le reste, aussi. Beaucoup. Comme d'hab. Du Yali, quoi. :-)

[Yali]

Cela me rappelle Down by law quand Tom Waits se fait plaquer et qu'il voit passer toutes ses affaires par la fenêtre sans réagir. Il y a dans tes personnages cette force de l'inertie. J'aime.

Down by law Madone… Chef d'œuvre !

[Yaäne]

Le seul Down by Law que je connaisse, c'est une musique du Peuple de l'Herbe, j'imagine que ce n'est pas ça ? :-))
J'aime beauccoup mais je ne sais pas quoi dire...alors je sors...

[Invité]

Le seul Down by Law que je connaisse, c'est une musique du Peuple de l'Herbe, j'imagine que ce n'est pas ça ? :-))
J'aime beauccoup mais je ne sais pas quoi dire...alors je sors...

Down by law est génial, un de mes films préférés. Il y a une scène de prison où les 3 larrons psalmodient "I scream for ice cream" qui est à mourir de rire.

[Yaäne]

Le seul Down by Law que je connaisse, c'est une musique du Peuple de l'Herbe, j'imagine que ce n'est pas ça ? :-))
J'aime beauccoup mais je ne sais pas quoi dire...alors je sors...

Down by law est génial, un de mes films préférés. Il y a une scène de prison où les 3 larrons psalmodient "I scream for ice cream" qui est à mourir de rire.

Ah oui, je me disais bien que ça n'avait rien à voir...

[mentor]

j'ai pas tout compris, ou alors c'est un leurre de l'écrivain, et je me suis fait avoir
non, j'ai pas tout suivi
mais l'écriture est toujours aussi... prenante

[lemon a]

Trop démonstratif pour moi.

Pas désagréable mais la recherche de style prend le pas le confort de lecture. Et la force d'évocation n'est pas suffisante pour qu'on passe outre.

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