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Premiers pas dans le fort

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Message  Helclaeynn Ven 9 Jan 2009 - 19:06

Premiers pas dans le fort


Début du printemps 55 du règne de l’Impératrice Eliza Shelden, Meltanéa, Provinces des marches du nord, garnison d’Ashikel.


Cela faisait déjà deux mois que Daleth avait rejoint la garnison d’Ashikel, et pourtant, il en apprenait chaque jour un peu plus. Deux mois déjà que lui et son meilleur ami, Kalth Drahar s’étaient engagé au sein de la glorieuse armée impériale de Meltanéa. Il se souvenait encore parfaitement de ce jour. Dès qu’ils avaient eu tout les deux seize ans, l’âge minimal d’incorporation, ils avaient récupéré quelques affaires, et s’étaient dirigé vers le fort, à pieds. Malgré les dangers des marches du nord, ils avaient finalement réussi à rejoindre les deux grandes portes à battant de la forteresse de pierre grise. Ensuite, il se souvenait que tout s’était déroulé très vite. Des soldats étaient sortis pour récupérer les deux jeunes, transis de froid, leur avaient offert un bon repas chaud, et, le soir même, ils avaient signé le formulaire d’incorporation. On leur avait alors fourni des uniformes à leur taille ; deux uniformes complets et fonctionnels, et un autre de parade, du bleu royal marqué de l’aigle d’or impérial ; ainsi qu’une cotte de maille, un petit bouclier rond de bois, et enfin, la touche finale, une épée longue, sans ornementation, simple, mais efficace. Les deux jeunes gens avaient eu la permission de garder leurs dagues, ainsi que tous leurs effets personnels, et Daleth avait même eu l’autorisation spéciale de garder son épée personnelle, qui avait été retrouvé en même temps que lui alors qu’il n’était encore qu’un bébé. Charge aux deux compères d’entretenir le matériel qu’ils avaient reçu, et de le maintenir prêt au combat. Ils avaient alors rejoint le corps des recrues, composé de jeune gens encore inexpérimentés, et qui ne participaient pas encore aux combats que menait la garnison.

L’organisation de la journée des recrues était assez simple : tous les matins, celles ci s’entrainaient aux armes, sous la surveillance étroite de la maîtresse d’armes, originaire de l’île de Kyuji. Daleth avait appris à reconnaître les kyujiens assez jeunes, grâce à leur peau jaune, leur cheveux généralement noirs, et leur taille assez menue, comparée aux natifs des marches du nord, pour la plupart de solides gaillards bien bâtis. L’entraînement était particulièrement éprouvant, et la jeune kyujienne, du nom de Kaori Mitsuyoshi, comme le jeune homme l’avait appris par la suite, était très exigeante avec ses recrues. L’entrainement durait toute la matinée, et lors de la collation du midi, qui avait lieu pour les recrues après celle des soldats, les soldats en herbe n’avaient plus assez d’énergie pour provoquer des esclandres, le repas étant alors généralement calme. Ensuite, on leur donnait des cours de tactique élémentaire et de survie pendant une heure, après quoi les recrues retournaient dans les dortoirs. Mais attention ! Il n’était absolument pas question de se reposer, ils devaient briquer leur équipement et l’entretenir. Puis, la journée se terminait par une deuxième séance d’entraînement intensif, après quoi les recrues avaient environ une heure et demi de temps libre devant eux, avant le couvre feu du soir. La plupart des jeunes gens profitaient de cette accalmie pour aller boire un verre dans une des auberges du village d’Agryl, situé à l’ombre des murailles de la forteresse. Daleth et Kalth, en revanche, préféraient continuer leur entraînement, sous l’œil appréciateur de la maîtresse d’arme. Si Kalth avait une aisance naturelle, un don inné avec les armes, Daleth, en revanche, possédait une volonté inaltérable, qui le faisait continuer à avancer quel que soit le nombre de coup qu’il recevait, quel que soit la fatigue qui pesait sur lui.

Cependant, bien que Kaori apprécie tout autant les deux jeunes gens, pour leur persévérance à l’entraînement, rapidement, son attention se porta plus sur Kalth, qui semblait avoir plus de potentiel et de talent que le jeune Daleth. Aussi, au bout d’un mois et demi environ, Kalth quitta les recrues, et fut promu soldat et assistant de la kyujienne. Après cela, les entraînements de fin de journée furent compromis, la maîtresse d’arme profitant de ce temps pour entraîner son nouvel assistant. Daleth, désormais seul, s’était mis à déambuler dans la forteresse, observant les lieux et les gens qui y vivaient. Il se lia rapidement avec les autres recrues, qui l’avaient rapidement accepté pour son amitié avec Kalth, qui, lui, était très ouvert et sympathique, mais malgré tout Daleth conservait une distance avec eux. Après tout, ce n’était pas exactement pareil, et c’était comme si quelque chose lui soufflait qu’il n’avait pas vraiment sa place parmi eux, comme il l’avait eu aux coté de son ami.

Un bruit le fit reprendre ses esprits, et revenir au présent. Il cligna alors des yeux, mettant quelques secondes à se souvenir qu’il était dans le dortoir, en train de briquer son équipement. Désormais, il pouvait le faire les yeux fermés, tant il était habitué aux gestes simples et répétitifs qu’il fallait accomplir, dans un certain ordre. Le jeune homme leva les yeux, et remarqua que deux des recrues, Aleac et Tilla, étaient en train de se parler tout bas. Il les observa un instant, cherchant à savoir ce qu’ils disaient. Aleac était un jeune homme brun, assez grand, aux épaules puissantes, et à la mine perpétuellement enjouée, tandis que tilla était une superbe jeune fille, blonde, aux superbes yeux verts, en ovale, et aux traits gracieux. Daleth la soupçonnait d'avoir un peu de sang elfe. Finalement, ne parvenant pas à comprendre les chuchotis, il jeta l’éponge, et se remit à son travail.

Une fois qu’il eut fini de nettoyer sa cotte de maille, il prit son épée, et la dégaina du fourreau de cuir simple, qu’il avait pris pour remplacer le fourreau ouvragé qui accompagnait l’arme, quand on l’avait trouvé avec lui, bien des années auparavant. Ainsi, l’arme passait plus facilement inaperçu, en particulier dans la garnison. La saisissant entre ses mains, il l’observa un moment, en sentant la chaleur habituelle de l’épée, les étranges palpitations qu’il ressentait, comme si celle-ci était vivante, et qu’il la connaissait depuis toujours. La lame était étrangement sombre, dans un alliage qu’il ne connaissait pas. Une série de rune, totalement indéchiffrables pour lui, y étaient gravée. Quand à la garde, finement ouvragé, elle semblait faite de métaux assez précieux. Une émeraude de bonne taille, et de grande qualité, était incrustée dans le pommeau de l’arme. Daleth ne laissait personne examiner en détail son arme, exception faite de sa famille et de Kalth. Après l’avoir observé un instant, il la cala entre ses jambes, et commença à aiguiser le fil de l’épée, avec la pierre à aiguiser réglementaire qu’il avait reçu. Toujours de la même façon. De longs gestes, lentement dirigés, de bas en haut, de chaque coté de la lame, sur chaque tranchant. En accomplissant ces gestes, répétitifs, et quotidiens, Daleth se redemanda pour lui-même à quoi cela pouvait bien servir. Oh, bien sur, il comprenait le principe, et savait pourquoi une lame devait être aiguisée. Il savait également parfaitement qu’une épée émoussée n’était pas d’une grande utilité sur un champ de bataille. Simplement, c’était comme si son épée à lui n’avait pas besoin d’être aiguisée. Depuis qu’il la possédait, jamais l’arme ne s’était émoussée. Elle était constamment tranchante, comme une lame de rasoir. Simplement, il continuait à l’aiguiser jour après jour, par principe. Une fois que l’arme fut aiguisée, il prit un peu de graisse, et la graissa tendrement, presque avec délicatesse, comme chaque jour depuis son arrivée ici. Une fois qu’il eut fini de s’occuper d’elle, il la rengaina doucement.

Ses gestes étaient devenus si précis qu’il avait achevé son travail le premier. Comme chaque fois qu’il avait un peu de temps libre, il dégrafa le médaillon qu’il portait en permanence, et, après l’avoir observé un moment, il se décida à l’ouvrir. A l’intérieur se trouvait le portrait d’une femme, visiblement jeune, même si l’on n’aurait su dire quel était son âge véritable. Elle avait les cheveux d’un noir de jais, un visage finement ciselé, ainsi que des yeux en amande, également noirs. Daleth ignorait totalement qui était cette femme, bien que Kalth ait supposé a de nombreuses reprises qu’il s’agissait de la mère de ce dernier, en raison d’une vague ressemblance, notamment au niveau des cheveux. Tout ce que le jeune homme savait, c’était que d’aussi loin qu’il se souvenait, il avait toujours porté ce pendentif, et que celui-ci l’avait toujours apaisé, quand il en avait eu besoin. Il fut, une fois de plus, tiré de sa léthargie, par la voix de Tilla, qui était venu s’asseoir à coté de lui sans qu’il ne s’en aperçoive.
- Elle est vraiment magnifique. Qui est ce ?
- C’est ta petite amie ? s’enquit Aleac, venu se positionner de l’autre coté du lit du jeune homme.
- Non. Je ne sais pas qui c’est. Que voulez vous ? répondit Daleth, une pointe d’énervement dans la voix. Il referma vivement le pendentif, et se le remit autour du cou.
- Holà, ne t’énerve pas comme ca. Ce soir, après le couvre feu, on fait le mur pour aller a l’auberge d’Agryl, et tu viens avec nous, lui répondit la jeune recrue.
- Quoi ? Mais vous êtes malade ? Kaori va vous tuer ! Hors de question que je participe à ca !
- Aleac, imbécile, tu n’as vraiment aucun tact ? Laisse-moi t’expliquer, sourit l’avenante blonde. Ce soir, nous savons de source sûre qu’Ilista Firiè, l’héroïne des marches du nord, sera dans l’auberge d’Agryl.
Bien sur, Daleth avait déjà entendu parler à de nombreuse reprise d’Ilista. D’après les histoires qui couraient, c’était une jeune noble elfe, issue d’une famille proche de la reine Karielle, qui dirigeait la ville fortifiée elfe d’Itecia. Toujours d’après ces mêmes histoires, Ilista avait quitté sa famille, à la tête d’un petit contingent lui étant resté fidèle, et serait partie se battre dans les marches du nord, en tant que mercenaire. Elle s’y était rapidement forgé une solide réputation. Daleth savait également que c’était elle qui, il y a douze ans, avait menée une petite troupe au secours de la garnison d’Ashikel, alors assiégée. Dans la région, elle était considérée comme une véritable héroïne.
- Ilista Firiè ? Vous êtes sur de ca ? s’enquit-t-il, assez surpris.
- Je suis catégorique. On ne parle que de ça dans le village, depuis au moins trois jours ! répondit Aleac.
- Tu devrais sortir un peu plus de la garnison, le taquina Tilla, un sourire aux lèvres.
- Oui, bon, passons… Quel est votre plan ?
- En fait, c’est assez simple. Environ une demi-heure après le couvre feu, on se réunit tous ici. Aleac a trouvé un petit passage dans le mur, derrière son lit. On descelle les pierres, on se faufile à l’extérieur, près de la poterne nord.
- Et c’est là que tu interviens, coupa l’intéressé, un petit sourire aux lèvres.
- Laisse-moi finir ! le reprit la jeune blonde, excédée. On a en effet besoin de toi. Je sais que tu t’es lié d’amitié avec le vieux Jirash, non ?
- En effet, oui. Et alors ?
Daleth s’était effectivement assez rapidement entendu avec le dénommée Jirash, un vieux sergent de la garnison, qui avait toujours plein d’histoire et d’anecdotes à raconter. Après que Kalth soit promu, c’était avec le vieil homme qu’il passait le plus clair de ses temps libre.
- Et bien, commença Tilla, gênée, nous avons appris que ce soir, c’était lui qui était de service à la poterne nord. Il faudrait que tu lui demande s’il peut la laisser ouverte, et nous laisser passer. Ensuite, une fois qu’on aura rencontré Ilista, il ne nous restera plus qu’à revenir, repasser par le trou dans le mur, le reboucher, et, si tout se passe bien, personne n’aura remarqué notre absence.
- Oui… Ca me paraît un peu risqué, mais ca peut marcher.
- Je sais que c’est risqué, mais bon, c’est une occasion exceptionnelle de rencontrer Ilista, une héroïne d’Aèr ! reprit la jeune femme.
- Très bien, je marche, répondit Daleth, que le dernier argument semblait avoir convaincu. Je vais essayer d’en parler avec Jirash, mais je ne vous promets rien.
Tilla lui fit un petit sourire satisfait, avant de quitter la salle en entendant les trompettes qui annonçaient l’entrainement de fin d’après midi, suivie de près par les autres recrues. Lors de l’entraînement, Daleth fut associé à Aleac, qui, sous ses airs jovial et irrespectueux, était tout de même un très bon élément. Il poussa néanmoins un soupir, en apprenant quel était son partenaire. En effet, si Daleth était un bon épéiste, et plutôt apprécié, il était le genre d’adversaire qu’on ne voulait jamais affronter. Sa volonté était si forte que quel que soit les coups reçus, il refusait d’abandonner ou de perdre. Ses opposants abandonnaient généralement au bout de quelques minutes, car même si ils menaient le combat, ils n’avaient aucun moyen de faire accepter sa défaite au jeune homme brun, à moins que celle-ci ne soit évidente. Tout ceci faisait qu’il gagnait la majorité de ses combats. Malgré tout, il s’entrainait tellement qu’en vérité, bien peu étaient capable de le vaincre. Ce duel ne fit pas exception à la règle, et après une bonne demi-heure de passe d’armes, de feintes, d’attaques et de contre, Daleth parvint à désarmer son adversaire, et à lui mettre la pointe de son épée sous la gorge, forçant Aleac à abandonner. Kaori lui fit un petit sourire de félicitation, puis repartit observer un autre duel. Les deux jeunes gens se saluèrent avec un petit sourire, et Daleth adressa quelques félicitations à son adversaire, qui avait fait d’importants progrès. Ce soir la, Kaori les laissa partir un peu en avance, ayant été mandé de toute urgence pour une réunion spéciale. Bien qu’un peu surpris, la jeune recrue n’avait guère le temps de se poser de question, se concentrant sur le plan mis en place par Tilla.

Helclaeynn

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Message  Helclaeynn Ven 9 Jan 2009 - 19:06

Adressant un léger signe de tête à celle-ci au passage, il se dirigea vers l’endroit ou il savait que Jirash serait, à savoir un recoin sombre de la grande cour, près des écuries. Le vieux sergent y passait le plus clair de son temps, assis dans les bottes de foins. Comme d’habitude, le vétéran était entouré de quelques soldats, racontant une de ses fameuses histoires. S’approchant, une légère appréhension au creux du ventre, il lui fit un sourire amical, que Jirash lui rendit, accompagné d’un signe de main accueillant.
- Alors, ton entrainement, ca s’est bien passé ?
- Très bien, même. J’ai battu Aleac, sourit le jeune homme.
- Comme d’habitude, si j’ai bien compris, grommela le vieil homme. Tu l’as battu, ou il a abandonné ?
- J’ai vraiment gagné, cette fois. Ca n’a pas été sans mal, mais il est quand même beaucoup moins coriace que Kalth.
- Ah, mais ca c’est normal, mon garçon. Celui là, il a l’âme du guerrier, comme on dit dans notre jargon.
- L’âme du guerrier ? Qu’est ce que c’est encore que ca ? demanda Daleth, étonné.
- Hum, comment t’expliquer ca. Pour un combattant, il y a trois choses importantes, à savoir le cœur, les tripes et l’âme. Pour faire vite, le cœur c’est la volonté, les tripes c’est la rage de vaincre, le flot brut des émotions, et l’âme, c’est la méditation, la transe. Les trois sont importants, mais chaque combattant mise plus sur l’une ou l’autre de ces caractéristiques. Par exemple, les barbares de Dunothàr, eux, utilisent plus leurs tripes au combat, pour déferler sur l’ennemi et le submerger dans un flot de rage. Les maîtres d’armes, comme la kyujienne et ton ami, utilisent la transe. C’est une technique de méditation dans laquelle tu ressens le moindre souffle de vent, le moindre élément de ce qui t’entoure, ce qui te permet d’agir avec une fluidité, une grâce incomparable. Bien sur, ça se travaille, mais chez certains, comme chez Kalth, c’est un talent inné. Et c’est ce don de naissance que l’on appelle l’âme du guerrier.
- Vraiment ? Et moi, j’ai un don particulier, d’après toi ? sourit le jeune homme, légèrement moqueur.
- Ah, toi, mon garçon, tu as ce que l’on appelle le Feu Bestial.
- Le Feu Bestial ? Qu’est ce que c’est ?
- C’est tout à la fois un don et une malédiction, et c’est bien plus rare que l’âme du guerrier. Cela se traduit par une volonté indomptable, que rien ne peut entamer. Bien sur, pour l’instant ça à jouer en ta faveur, dans des combats d’entraînement, mais contre un véritable adversaire, qui ne te fera pas de cadeau, ça a autant de chance de te conduire à la tombe, mon garçon, soupira Jirash.
- C’est ridicule. Si je tombe sur un ennemi plus fort que moi, j’abandonnerai ou je me rendrai, évidemment !
Tout en prononçant ces mots, Daleth se mit à en douter lui-même. Peut être bien que le vétéran avait raison, après tout. Il frissonna soudainement.
- En plus, je suis sur que tu as tout inventé. Rien que le nom est ridicule. Pourquoi Feu Bestial, déjà ?
- Parce que ceux qui le possèdent ont une volonté comparable à la Bête, et que cela se traduit par un léger flamboiement dans les yeux lorsque la force de la volonté s’exerce. D’où le nom.
- Tu ne m’auras pas comme ça. Je sais pertinemment que la Bête n’existe pas ! répondit le jeune homme, sautant sur l’occasion pour changer de sujet.
- Et pourtant, je l’ai déjà vu. Deux fois, même, répondit calmement le sergent.
- Ah oui, vraiment ? railla le jeune homme.
- Vraiment. La première fois, je devais avoir dix ans, c’était à Meltèn, là ou je suis né, loin dans le sud de l’empire, à la frontière avec les royaumes archanges de Risaellus et l’empire des anciennes races de Valiènoraï. Je m’en souviendrai toute ma vie. Il est passé, au milieu de la rue, dans sa cape noire, encapuchonné. Les gens s’étaient regroupé de chaque coté de l’allée, le regardant passer en silence. Certains lui lançaient des quolibets, mais tout bas, afin qu’il ne les entende pas, tandis que d’autres lui jetaient des pierres, en prenant garde de les lancer quelques mètres derrière lui, afin d’être sur de ne pas le toucher. Bien sur, il était parfaitement conscient de ça, mais il semblait s’en ficher, comme s’il en avait tellement l’habitude qu’il n’y prêtait même plus attention. Je me souviens que cela m’avait fait sourire, et, comme s’il l’avait remarqué, je l’ai senti me regarder et me sourire, malgré sa capuche.
- Et comment pouvais tu être sur que c’était lui ? demanda le jeune homme, plus vraiment sûr de l’inexistence du légendaire individu.
- Son aura. Il n’y avait aucun doute à avoir. C’était comme si l’air était chargé d’une présence, comme un poids pesant sur les épaules. Ah, je ne sais pas vraiment comment te le décrire. C’était une sensation étrange. En le voyant, on sentait qu’il pouvait tout aussi bien te taper amicalement dans le dos que te tuer sans le moindre état d’âme.
Le silence dura quelques instants, pendant lesquels Jirash semblait se remémorer de très vieux souvenirs. Daleth le laissa faire, avant de finalement reprendre la parole, impatient d’entendre la suite de l’histoire.
- Tu m’as parlé de deux fois…
- En effet. La deuxième fois, c’était sur un champ de bataille, près de Corle, la deuxième plus grande ville de l’empire, que l’on nomme la capitale du sud, mais j’imagine que tu le savais déjà. Bref, ce jour là, mon régiment et moi avions été envoyé pour mater l’insurrection d’un baron. Cependant, ce batârd s’était adjoint les services de mercenaires. Au plus fort de la bataille, alors que mon unité était encerclée, sur le point d’être décimé, Il est apparu. Décidant pour je ne sais quel raison de nous aider, il s’est avancé vers les rangs ennemi, calmement, en marchant. Puis, comme si c’était aussi simple que cela, il a massacré tous ceux qui se sont approchés de lui, avec une simplicité effrayante, presque surréelle, traçant un sillon sanglant jusqu’au baron rebelle. Après l’avoir tué d’un simple revers, il est parti, tout aussi subitement qu’il était venu, nous laissant terminer le travail. Ce soir là, j’ai prié tout les dieux que je connaissais de ne jamais avoir à l’affronter, frissonna le sergent vétéran.
La jeune recrue ne répondit pas, essayant non sans mal de s’imaginer la scène. Il ne savait pas si l’histoire était véridique ou non, comme toute celle de Jirash, mais elle lui avait froid dans le dos, ce qui, se dit il, était probablement l’effet escompté. Alors qu’il s’apprêtait à repartir, il repensa soudain au plan de Tilla. Il se retourna alors vers le vieux soldat, mais, alors qu’il ouvrait la bouche, celui-ci le coupa net.
- Oui, je vous laisserai la poterne entrouverte ce soir. Mais si jamais la kyujienne l’apprend, je n’étais pas au courant de votre petit plan, je ne vous ai pas vu passer, et vous avez ouvert la porte tout seul, c’est clair ?
- Que… Mais… Comment tu es au courant ? interrogea Daleth, soudainement paniqué.
- Je sais tout ce qui se passe dans cette forteresse, ca me parait pourtant évident, sourit Jirash, visiblement très amusé de la situation. Allez, file, maintenant, si tu veux avoir le temps de manger un morceau avant votre couvre feu.

Daleth ne répondit rien, et s’en fut en trottinant vers la cantine, plusieurs idées inquiétantes se bousculant dans sa tête. Le vétéran sourit en le voyant partir, puis, soudainement, son sourire s’estompa net. Du coin de l’œil, il avait entraperçu une forme sombre, dans les ténèbres de la forteresse, qui suivait le jeune homme. Il ne scruta pas les ténèbres pour vérifier, sachant pertinemment que c’était inutile.
- Par les Puissances, mon garçon, je ne sais pas ce qu’Elle te veut, mais je n’aimerais pas être à ta place… murmura-t-il dans les ombres.

Le jeune homme brun, quand a lui, rejoignit la cantine, ou il mangea peu, se demandant sans cesse si quelqu’un d’autre que Jirash aurait pu être au courant. Oh, bien sûr, il savait que le sergent ne les trahirait pas, mais s’il avait pu découvrir la vérité, d’autres avaient très bien pu en faire autant. Après son repas frugal, il se dirigea vers son dortoir, ou il s’allongea sur son lit, attendant l’heure fatidique, une angoisse sourde au creux du ventre. Tilla vint finalement le tirer de ses inquiétudes, à l’heure prévue. La première partie du plan se déroula sans encombre, les pierres furent descellée rapidement, la poterne était entrouverte, et il n’y avait aucun signe de garde dans le coin. Une fois hors de vue des remparts, le jeune homme inspira une grande bouffée d’air libératrice. Ils étaient dehors, personne ne les avaient surpris, et ils allaient rencontrer une héroïne en chair et en os. Décidemment, la nuit était belle ! Les trois compères arrivèrent rapidement à l’auberge, bondée de monde. Visiblement, la nouvelle de la présence d’Ilista avait circulé, et certains s’étaient même déplacé des villages adjacents pour la voir. Tilla lui fit un sourire triomphal à ses deux complices, constatant avec satisfaction la présence de l’héroïne. Les trois recrues se mêlèrent à la foule, s’approchant de l’elfe. Celle-ci était blonde, ses longs cheveux relevés en chignon derrière la tête, et ses yeux bleus, en ovale, scrutaient la foule. Elle portait des vêtements de bonne facture, ainsi qu’une fine épée elfe à la taille, et une longue cape brune, assez épaisse pour protéger des rigueurs de l’hiver. Dernière touche, elle portait une émeraude autour du cou, symbolisant son noble héritage. Aleac, après l’avoir contempler quelques minutes, engagea la discussion au nom des trois jeunes gens, au grand dam de Daleth. Cependant, Ilista parvint à les mettre à l’aise en quelques mots, se révélant être d’une très agréable conversation, et les quatre personnes se mirent à parler sans gêne, les trois jeunes posant des questions à l’héroïne, qui répondait de bonne grâce.

Helclaeynn

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Message  Helclaeynn Ven 9 Jan 2009 - 19:07

Alors que le dialogue battait son plein depuis une bonne heure, il fut soudainement interrompue par le son des cloches de la forteresse. Le bruit, couvrant la musique ambiante, figea Daleth sur place de terreur, sa choppe de bière à la main. Il regarda alors ses deux complices, terrifiés comme lui à l’idée que leur escapade nocturne soit découverte. Quelques instant plus tard, la porte s’ouvrit à la volée, dans le silence provoqué par l’écho, annonciateur de mauvais présage, et un jeune soldat, qui se trouvait être Kalth, entra en trombe, essoufflé, et l’air horrifié.

- C’est… C’est terrible ! L’Impératrice Eliza, l’empereur Keden, le prince Adraesh, la princesse Weilia, et toute leur escorte ont été tués par un Ssryn la nuit dernière !!! s’écria-t-il.

La terrible nouvelle se répandit en écho dans la salle, provoquant un silence de plomb. Daleth en resta bouche bée, comme incapable de réagir. Sa choppe glissa de sa main, et vint tomber contre le plancher de chêne, l’éclaboussant de bière tandis que la chopine rebondissait sur le sol. Du coin de l’œil, il put voir Aleac ; qui quelques instants plus tôt faisait le pitre pour amuser Ilista ; s’asseoir sur le banc, se prenant la tête entre les mains. Tilla poussa un petit cri en tombant à genoux sur le sol souillé de bière, bouleversée par la nouvelle. Partout dans la salle, les mêmes réactions se reproduisaient.

Après que les gens se soient remis de leurs première émotions, les conversations reprirent, mais l’ambiance avait radicalement changée, et plus personne n’avait le cœur de faire la fête. Les trois recrues décidèrent de suivre Kalth au fort, comme frappés de mutisme. A leur retour, ils purent constater que les drapeaux étaient en berne, symbolisant la tragédie qui secouait tout l’empire. Tout le fort était réveiller, et se trouvait dans la grande cour. Une fois que les quatres furent revenu, la garnison entonna la marche aux morts meltanéenne, pour accompagner la famille impériale dans la mort. Pendant qu’il chantait, il observa les visages des gens qu’il connaissait. Kaori faisait preuve du stoïcisme propre aux kyujiens, mais on pouvait voir à ses yeux qu’elle était aussi secoué que les autres. Jirash, lui, semblait légèrement moins éprouvé que les autres, qui avaient l’air abattu, peut être parce que c’était la seconde fois qu’il vivait le décès du monarque en place. Bien que tout le monde fût au courant de leur petite escapade, cet évènement était complètement occulté par le tragique accident.

Quelques jours après la mort de la famille impériale, alors que tout le monde discutaient de la succession au trône impérial, Daleth, lui, briquait son épée d’un air absent, pas encore tout à fait remis du choc, sur un banc, dans la cour. Les entraînements avaient été suspendus pour une durée indéterminée, du fait de la situation particulière dans laquelle se trouvait le fort. Tilla vint alors le chercher, le coupant dans son travail. L’escapade avait renforcé leurs liens à tout les trois, qui se côtoyaient beaucoup plus régulièrement qu’avant.

- Réveille-toi ! Il se passe quelque chose d’étrange !
- Tu veux dire, plus étrange que la mort de toute la famille impériale ? ironisa-t-il.
- Haha, très drôle. Il y a une petite troupe qui approche de la forteresse à cheval. D’après leurs armures, ils font partie de la garde royale elfe, et ils semblent protéger quelqu’un. Mais peut être que ce n’est pas assez étrange pour toi…

Alors qu’il allait lui décocher une réplique bien cinglante, les doubles portes s’ouvrirent, laissant passer la dizaine d’elfe annoncée par Tilla. Une silhouette encapuchonnée de gris se trouvait au centre de la formation. Elle descendit de cheval, et, accompagné d’un officier de la garde royale elfe, se dirigea vers le quartier général de la forteresse. Daleth et Tilla, vite rejoint par Aleac, s’interrogèrent sur l’évènement inhabituel, mais, à court d’information, ils abandonnèrent rapidement le sujet. Au bout d’une heure, néanmoins, Kalth sortit du donjon, et se dirigea vers le petit groupe.

- Daleth, suis moi, le commandant veut te voir.

Interloqué, le jeune homme suivit son ami de toujours, d’un pas lourd, légèrement angoissé. Entrant dans le bâtiment de pierre grise, les deux compagnons avancèrent dans les couloirs, que semblait bien connaître Kalth, jusqu'à une petite porte. En entrant, Daleth vit l’état major de la garnison au complet, ainsi que l’officier elfe et ce qu’il escortait, qui se révéla être à la lumière une jeune fille, d’à peu près le même âge que lui. Il ne put s’empêcher de la contempler quelques instant, tellement sa beauté le subjuguait. Son visage, encadré par de longs cheveux d’un blanc pur cascadant sur ses épaules, semblait avoir été ciselé finement par un maître orfèvre. En vérité, la seule autre femme qui aurait pu rivaliser avec la beauté de celle-ci était la mystérieuse inconnue du pendentif. Même Kaori, pourtant très attirante, était complètement éclipsée par la nouvelle venue. La maîtresse d’arme prit alors la parole.

- Daleth, je te présente la princesse Seraya Shelden, unique héritière du trône de Meltanéa. Votre majesté, voici Daleth Cerrajar, un de nos meilleurs éléments. C’est lui qui assurera votre sécurité pendant toute la durée de votre séjour ici…

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Message  Invité Sam 10 Jan 2009 - 9:22

Ne prend pas cela comme une critique personnelle, Hel*, car ton écriture n'est pas en cause ( je trouve même que c'est du gâchis!) mais ce genre de texte me parait tellement convenu, fonctionnant sempiternellement sur les mêmes clichés que ça me fait vraiment..." suer" de voir des gens écrivant plutôt bien perdre leur temps à de telles fadaises !
Désolée de t'accueillir comme ça, j'espère pouvoir être plus agréable sur un prochain texte de toi...
* déjà, rien que ces noms alambiqués !!...

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Message  Sahkti Lun 16 Fév 2009 - 16:57

On dirait que ce sujet te tient à coeur, ça se sent dans l'écriture que tu as travaillée, qui est soignée mais peut-être un brin trop lisse ou gentille à mon goût. Tout semble s'écouler sur un même ton, style identique du début à la fin sans véritable surprise. Trop bien maîtrisé à mon goût, ça manque un peu de vie, du coup.
Pour ce qui est du sujet, il m'intéresse moyennement mais c'est une histoire de goûts personnels et donc subjectifs; ce n'est pas vraiment ton écriture qui est en cause. Toutefois, je me dis qu'avec davantage d'aérations, de respirations et de rupture dans cette linéarité, j'aurais peut-être accroché autrement.
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Message  Loreena Ruin Mar 26 Mai 2009 - 18:08

Je me permet de remonter un peu ce chapitre, qui n'avait pas eu beaucoup de commentaires... Peut-être des amateurs plus récemment arrivés sur le forum y trouveront-ils leur compte. Tu connais déjà mes com', Helcla. ;-)
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Message  Invité Jeu 28 Mai 2009 - 10:41

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