Expérience
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Expérience
Bonsoir à tous,
bon... ce qui suit est directement inspiré de l'excellent texte de grieg sur son "retour" d'une soirée. Texte qui m'a finalement poussé à essayer d'écrire un souvenir propre, résidus fragmentaire d'une déconvenue personnelle. Ce n'est pas aussi limpide que son texte, alors n'hésitez pas à critiquer ! Celui-là est sans doute plus représentatif de ma façon d'écrire que "éveil au réveil"... merci.
Les faits
Au temps jadis, en cette époque barbare que l'on nomme adolescence, nous étions attirés par la lumière stroboscopique qui flashait sans répit sur les dancefloors de nos boîtes de nuits. Frôlant chaque samedi soir l'épilepsie volontaire, nous entrions alors en transe alcoolisée, mus par l'impératif social de "s'éclater", augurant pour le lendemain l'heureuse rencontre avec l'Alzheimer dominical...
Mais ce n'est pas de la soirée elle-même dont il convient de discuter ici, elle ne fut ni plus flamboyante ni plus ridicule que toutes ses cousines passées. Non... elle respecta scrupuleusement les canons en vigueur, alternant dans une folle frénésie les vapeurs vomitives d'un excès d'alcool et les relents puants de la sueur partagée. Et si nous étalons là le poncif souillon d'une ritournelle qui n'en finit plus de chanter ses propres louanges, il en est autrement de ses conséquences...
Car nul n'est exempt du retour à la maison, dans le nid douillet du giron familial, quand il n'est plus l'heure d'hurler à la lune parce que notre ouie est restée en boîte, elle. Non... nous sommes alors tous les victimes consentantes du fameux retour à la réalité, dont Matrix n'est qu'une pâle copie face à la gênante confrontation avec les sains d'esprit : oublié le temps des cris inflammables et de la bave séchée, vive le sol dur et les murs partout.
Advint donc ce qu'il devait advenir...
Objectif Lit
Après le retour improbable vers ses pénates, la fulgurante rencontre avec une mère insomniaque constitue un évènement majeur dans la vie d'un ado. N'entendant même pas les appels répétés de la matrone, celui qui sans vergogne fuit vers son petit abri établit sans le savoir les règles fondamentales de la crise à venir : non, il ne suffit pas d'un vague charabia pour se débarrasser de l'inquiétude parentale, et pour peu que le point B se situe un peu trop loin du giratoire maternel, alors nous bitumons l'autoroute qui nous y relie inexorablement.
_ "Lonely... c'est toi ?"
_ "Ahemmmmmm.... arghhhh... ouaiiiiis"
Inutile de préciser que l'échange s'en tint là pour moi. Pourtant clair et concis, il augurait pour votre serviteur l'espoir d'un repos bien mérité après tant d'émotion... et je me dirigeais vers mon havre douillet. Jusqu'à ce petit martèlement, insistant, persistant, qui venait taquiner le gaufrage de ma porte. Nul réponse n'émanant de la pièce mystérieuse, ma mère finit par entrer...
La communion
Vous avez déjà essayé d'entrer en communion avec le sol ?
C'est une expérience intéressante...
Car après avoir constatée l'étendue de mon état, et non sans avoir sollicitée des réponses qui jamais ne lui arrivèrent, ma mère eut l'heur d'assister à un bien triste spectacle : tentant désespérément d'agripper de la main son portefeuille tombé au sol, son propre fils chuta lamentablement de tout son poids vers l'objet de son désir. Et devant pareil déchéance, elle claqua la porte d'un virulent "on en parlera demain" (ce dont son fils, moi, ne se souvint pas le dit lendemain)
C'est ainsi que j'embrassais pour la première fois de ma vie la moquette de ma chambre. A 5h00 du matin. Rêche et vieillotte, c'est une expérience que je ne souhaite à personne... surtout quand elle devient sans qu'on le sache le réceptacle de son corps somnolent.
Merci papa
Mais le pire dans cette histoire, ce n'est pas mon amnésie totale de ce qu'il s'est passé la veille, pas du tout. Car après avoir du supporter les douleurs cérébrales du réveil, après avoir du essuyer les questions traîtres de ma taquine de mère, après avoir du subir l'humiliation de la reconnaissance de mon ébriété avancée... vint le retour du pater.
Et devant ma génitrice déjà courroucée, il se mit soudain à me parler (pour ceux qui ne le connaissent pas, son mutisme n'a d'égal que son aphasie).
_"Tu... tu parles papa ?"
_"t'en tenais une bonne hier, hein ?"
_"meuhhhh..."
Et devant l'assistance témoin, il révéla avoir été étonné de voir de la lumière émaner sous l'embrasure de ma porte close. A 8h00 du mat' ! Et osant un geste d'une improbable curiosité, il ouvrit ma tanière. Ce qu'il découvrit le marqua suffisamment pour qu'il émette un son le lendemain :
_"... et tu étais étalé par terre, dormant tout habillé, avec ton portefeuille entre les mains"
Blanc....
Epilogue
Ma mère découvrit ainsi que je n'avais pas bougé le petit orteil après son passage, et mon père apprit de son côté que ça faisait des heures que je roupillais ainsi.
Moi je découvrais que si les oiseaux se cachaient pour mourir, les humains, eux, devraient se cacher pour dormir.
Le pire dans cette anecdote, c'est qu'elle ne me préparait absolument pas aux évènements humiliants qui allaient jalonner ma vie d'ado. Mais ceci est une autre histoire...
bon... ce qui suit est directement inspiré de l'excellent texte de grieg sur son "retour" d'une soirée. Texte qui m'a finalement poussé à essayer d'écrire un souvenir propre, résidus fragmentaire d'une déconvenue personnelle. Ce n'est pas aussi limpide que son texte, alors n'hésitez pas à critiquer ! Celui-là est sans doute plus représentatif de ma façon d'écrire que "éveil au réveil"... merci.
Les faits
Au temps jadis, en cette époque barbare que l'on nomme adolescence, nous étions attirés par la lumière stroboscopique qui flashait sans répit sur les dancefloors de nos boîtes de nuits. Frôlant chaque samedi soir l'épilepsie volontaire, nous entrions alors en transe alcoolisée, mus par l'impératif social de "s'éclater", augurant pour le lendemain l'heureuse rencontre avec l'Alzheimer dominical...
Mais ce n'est pas de la soirée elle-même dont il convient de discuter ici, elle ne fut ni plus flamboyante ni plus ridicule que toutes ses cousines passées. Non... elle respecta scrupuleusement les canons en vigueur, alternant dans une folle frénésie les vapeurs vomitives d'un excès d'alcool et les relents puants de la sueur partagée. Et si nous étalons là le poncif souillon d'une ritournelle qui n'en finit plus de chanter ses propres louanges, il en est autrement de ses conséquences...
Car nul n'est exempt du retour à la maison, dans le nid douillet du giron familial, quand il n'est plus l'heure d'hurler à la lune parce que notre ouie est restée en boîte, elle. Non... nous sommes alors tous les victimes consentantes du fameux retour à la réalité, dont Matrix n'est qu'une pâle copie face à la gênante confrontation avec les sains d'esprit : oublié le temps des cris inflammables et de la bave séchée, vive le sol dur et les murs partout.
Advint donc ce qu'il devait advenir...
Objectif Lit
Après le retour improbable vers ses pénates, la fulgurante rencontre avec une mère insomniaque constitue un évènement majeur dans la vie d'un ado. N'entendant même pas les appels répétés de la matrone, celui qui sans vergogne fuit vers son petit abri établit sans le savoir les règles fondamentales de la crise à venir : non, il ne suffit pas d'un vague charabia pour se débarrasser de l'inquiétude parentale, et pour peu que le point B se situe un peu trop loin du giratoire maternel, alors nous bitumons l'autoroute qui nous y relie inexorablement.
_ "Lonely... c'est toi ?"
_ "Ahemmmmmm.... arghhhh... ouaiiiiis"
Inutile de préciser que l'échange s'en tint là pour moi. Pourtant clair et concis, il augurait pour votre serviteur l'espoir d'un repos bien mérité après tant d'émotion... et je me dirigeais vers mon havre douillet. Jusqu'à ce petit martèlement, insistant, persistant, qui venait taquiner le gaufrage de ma porte. Nul réponse n'émanant de la pièce mystérieuse, ma mère finit par entrer...
La communion
Vous avez déjà essayé d'entrer en communion avec le sol ?
C'est une expérience intéressante...
Car après avoir constatée l'étendue de mon état, et non sans avoir sollicitée des réponses qui jamais ne lui arrivèrent, ma mère eut l'heur d'assister à un bien triste spectacle : tentant désespérément d'agripper de la main son portefeuille tombé au sol, son propre fils chuta lamentablement de tout son poids vers l'objet de son désir. Et devant pareil déchéance, elle claqua la porte d'un virulent "on en parlera demain" (ce dont son fils, moi, ne se souvint pas le dit lendemain)
C'est ainsi que j'embrassais pour la première fois de ma vie la moquette de ma chambre. A 5h00 du matin. Rêche et vieillotte, c'est une expérience que je ne souhaite à personne... surtout quand elle devient sans qu'on le sache le réceptacle de son corps somnolent.
Merci papa
Mais le pire dans cette histoire, ce n'est pas mon amnésie totale de ce qu'il s'est passé la veille, pas du tout. Car après avoir du supporter les douleurs cérébrales du réveil, après avoir du essuyer les questions traîtres de ma taquine de mère, après avoir du subir l'humiliation de la reconnaissance de mon ébriété avancée... vint le retour du pater.
Et devant ma génitrice déjà courroucée, il se mit soudain à me parler (pour ceux qui ne le connaissent pas, son mutisme n'a d'égal que son aphasie).
_"Tu... tu parles papa ?"
_"t'en tenais une bonne hier, hein ?"
_"meuhhhh..."
Et devant l'assistance témoin, il révéla avoir été étonné de voir de la lumière émaner sous l'embrasure de ma porte close. A 8h00 du mat' ! Et osant un geste d'une improbable curiosité, il ouvrit ma tanière. Ce qu'il découvrit le marqua suffisamment pour qu'il émette un son le lendemain :
_"... et tu étais étalé par terre, dormant tout habillé, avec ton portefeuille entre les mains"
Blanc....
Epilogue
Ma mère découvrit ainsi que je n'avais pas bougé le petit orteil après son passage, et mon père apprit de son côté que ça faisait des heures que je roupillais ainsi.
Moi je découvrais que si les oiseaux se cachaient pour mourir, les humains, eux, devraient se cacher pour dormir.
Le pire dans cette anecdote, c'est qu'elle ne me préparait absolument pas aux évènements humiliants qui allaient jalonner ma vie d'ado. Mais ceci est une autre histoire...
Lonely- Nombre de messages : 140
Age : 47
Localisation : Perpilliéraine et montpignanaise.
Date d'inscription : 14/01/2009
Re: Expérience
Je ne suis pas fana du genre d'écriture "l'épique du quotidien", où on crée un contraste entre la banalité des expériences vécues et un style appuyé, flambant. Ici, ce n'est pas trop le cas, mais ça tend un peu par là :
"Frôlant chaque samedi soir l'épilepsie volontaire, nous entrions alors en transe alcoolisée"
"Et si nous étalons là le poncif souillon d'une ritournelle qui n'en finit plus de chanter ses propres louanges".
Cela dit, c'est mon goût personnel, et je peux comprendre que ce puisse être au contraire pour d'autres ce qui fait le chame du texte...
Attention à :
"Mais ce n'est pas de la soirée elle-même dont il convient de discuter ici", il faut écrire :
"Mais ce n'est pas la soirée elle-même dont il convient de discuter ici"
ou
"Mais ce n'est pas de la soirée elle-même qu'il convient de discuter ici"...
"Frôlant chaque samedi soir l'épilepsie volontaire, nous entrions alors en transe alcoolisée"
"Et si nous étalons là le poncif souillon d'une ritournelle qui n'en finit plus de chanter ses propres louanges".
Cela dit, c'est mon goût personnel, et je peux comprendre que ce puisse être au contraire pour d'autres ce qui fait le chame du texte...
Attention à :
"Mais ce n'est pas de la soirée elle-même dont il convient de discuter ici", il faut écrire :
"Mais ce n'est pas la soirée elle-même dont il convient de discuter ici"
ou
"Mais ce n'est pas de la soirée elle-même qu'il convient de discuter ici"...
Invité- Invité
Re: Expérience
je trouve le texte... verbeux
si tu cherches ton style, il faudrait continuer à chercher et pas t'arrêter à celui là à mon avis
si tu cherches ton style, il faudrait continuer à chercher et pas t'arrêter à celui là à mon avis
Re: Expérience
En fait, le style ne sert pas le récit dans ce cas si je comprends bien. Après avoir lu ta remarque, je me suis relu et c'est vrai que ça m'a donné une impression différente de quand je l'écrivais. J'essaierai d'en tenir compte :-)socque a écrit:Je ne suis pas fana du genre d'écriture "l'épique du quotidien", où on crée un contraste entre la banalité des expériences vécues et un style appuyé, flambant. Ici, ce n'est pas trop le cas, mais ça tend un peu par là :
"Frôlant chaque samedi soir l'épilepsie volontaire, nous entrions alors en transe alcoolisée"
"Et si nous étalons là le poncif souillon d'une ritournelle qui n'en finit plus de chanter ses propres louanges".
Et tu m'as fait comprendre que si j'ai envie de bien utiliser un style aussi pesant, il convient de trouver le récit idoine... et qu'il me faudrait varier de genre pour aborder avec plus de légèreté un sujet qui ne devrait sans doute pas se perdre dans tous ces mots.Cela dit, c'est mon goût personnel, et je peux comprendre que ce puisse être au contraire pour d'autres ce qui fait le chame du texte...
Merci Socque, j'en prends note.Attention à :
"Mais ce n'est pas de la soirée elle-même dont il convient de discuter ici", il faut écrire :
"Mais ce n'est pas la soirée elle-même dont il convient de discuter ici"
ou
"Mais ce n'est pas de la soirée elle-même qu'il convient de discuter ici"...
Mais je suis ici pour chercher d'autres voies. J'ai bien conscience des limites de ce style... (d'ailleurs, le peu de réactions à ce texte est très implicite) et c'est très instructif d'avoir vos avis pour mettre le doigt sur ce qui ne convient pas.Mentor a écrit:je trouve le texte... verbeux
si tu cherches ton style, il faudrait continuer à chercher et pas t'arrêter à celui là à mon avis
Ma prochaine tentative prendra en compte vos remarques, sois-en sûr. Ou j'essaierai de faire en sorte que le sujet convienne à ce style, ou je tacherai de changer le style pour coller au sujet qui m'inspirera.
En tout cas, merci beaucoup pour vos remarques, je reste persuadé qu'on avance en faisant des erreurs que l'on corrige :-)
Lonely- Nombre de messages : 140
Age : 47
Localisation : Perpilliéraine et montpignanaise.
Date d'inscription : 14/01/2009
Re: Expérience
sympaLonely a écrit:Mais je suis ici pour chercher d'autres voies. J'ai bien conscience des limites de ce style... (d'ailleurs, le peu de réactions à ce texte est très implicite)Mentor a écrit:je trouve le texte... verbeux
si tu cherches ton style, il faudrait continuer à chercher et pas t'arrêter à celui là à mon avis
je craignais de t'avoir un peu heurté
fonce ! ;-)
Re: Expérience
C'est peut-être une question de sujet, c'est surtout une question d'écriture. J'ai moins que personne ici autorité à donner des leçons en matière d'écriture mais en qualité d'hyper-lectrice, je ne peux qu'aller dans le sens des posts précédents : alléger, couper, essayer de faire plus simple, dans un premier temps. Pour l'humour, voir plus tard ; il me semble que ce serait une erreur (et une impossibilité) de vouloir tout faire à la fois, de vouloir brûler les étapes.
Invité- Invité
Re: Expérience
Merci de tes remarques "pascuane" :-)
Elles sont justes et récurrentes. Je peux maintenant m'exercer dessus, je connais au moins une direction où aller.
Mentor : non... pas "heurté", au contraire. On ne s'arrête pas sur une éventuelle crispation si on considère que la critique est fondée. Sans compter qu'on fait du surplace... et là serait la vraie erreur je pense.
Désolé de digresser du sujet.
Elles sont justes et récurrentes. Je peux maintenant m'exercer dessus, je connais au moins une direction où aller.
Mentor : non... pas "heurté", au contraire. On ne s'arrête pas sur une éventuelle crispation si on considère que la critique est fondée. Sans compter qu'on fait du surplace... et là serait la vraie erreur je pense.
Désolé de digresser du sujet.
Lonely- Nombre de messages : 140
Age : 47
Localisation : Perpilliéraine et montpignanaise.
Date d'inscription : 14/01/2009
Re: Expérience
Vrai que c'est très bavard et ça n'aide pas le propos.
Qu'est-ce que tu voudrais raconter et faire passer au juste? Ici, j'ai l'impression que tu n'en sais trop rien toi-même et cette hésitation rend ce récit hybride, mélange de langage grandiloquent, d'humour avorté et de tentative peu heureuse de narrer un quotidien somme toute assez banal. Trop de choses réunies, donc, sans véritable fil conducteur.
Peut-être te focaliser sur un point, puis sur un autre, t'aidera à y voir plus clair et structurer ce texte de manière à le rendre moins disparate.
Qu'est-ce que tu voudrais raconter et faire passer au juste? Ici, j'ai l'impression que tu n'en sais trop rien toi-même et cette hésitation rend ce récit hybride, mélange de langage grandiloquent, d'humour avorté et de tentative peu heureuse de narrer un quotidien somme toute assez banal. Trop de choses réunies, donc, sans véritable fil conducteur.
Peut-être te focaliser sur un point, puis sur un autre, t'aidera à y voir plus clair et structurer ce texte de manière à le rendre moins disparate.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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