La façade

[Romane]

La façade

T'as beau accrocher des roses sur mes joues
elles crèvent au matin
Et le lilas ne fleurit pas sur mes lèvres
ni ne flottent les tentures dans ma chevelure
Je suis la terre pauvre que tu ne laboureras pas
en friche de toi
Tu n'as pas la main verte aux sillons de mes déconvenues
Et la façade se lézarde
Et la maison s'enruine

Il aurait fallu un jazz, un blues, un tango
Des lumières orangées, des vagues plus hautes que d'autres et des parquets de miel
Des envolées d'oiseaux, des livres ouverts
Il aurait fallu vivre !

T'as beau fabriquer des avions en papier
le voyage tourne court-circuité
Fallait penser à embarquer

Toi, t'as les deux pieds vissés
au béton des fleurs de glaise et des aventures sur un mètre carré

Portes et fenêtres closes
La façade intérieure se lézarde encore, encore, encore
Le monde n'était pas si loin
de l'autre côté
L'espace d'un mur

Tu ne regarderas pas au delà du bout de tes orteils
la bouche arrondie
surpris

J'suis partie...




Romane

[Lonely]

J'ai l'impression que le sens se noie sous les effets... en quelques sortes. Et j'ai aussi l'impression que la thématique tire plus sur la terre et ses horizontales caractéristiques sur la verticalité d'une façade.

Je ne suis pas du tout aguerri aux poèmes, désolé de ne pas être plus précis. Sinon je reste un peu perplexe... mais peut-être ai-je mal compris ?

[Invité]

En toute honnêteté, le texte m'a ennuyée, il m'a paru trop lisse, trop léché... Je crains d'être réfractaire au sujet.

[Invité]

J'ai tout compris et grandement apprécié.

une chose est en dessous du reste, pas jolie:

le voyage tourne court-circuité

Une deuxième fait cotoyer du très bon
avec de l'abscon total pur sucre:

au béton des fleurs de glaise et des aventures sur un mètre carré

Mon troisième peut-être bien même un trop facile:

L'espace d'un mur

.

Sinon, le tout me parle bien et c'est de la prose, oui.

[Invité]

Un texte très personnel sur un sujet qui ne m'emballe pas mais joliment traité. J'aime beaucoup, que dis-je, j'adore les "aventures sur un mètre carré". Noté aussi, les moins surprenants mais réjouissants "parquets de miel".
Ceci

Le monde n'était pas si loin
de l'autre côté
L'espace d'un mur

me plaît bien aussi. Il suffirait de presque rien, disait le poète chanteur.

[Alskay]

Un bel effort de style, mais peut-être trop, comme le remarque Lonely.

Un ton "rebelle", presque en colère qui est en effet un peu noyé sous quelques tournures trop longues.

Par contre ça...

Je suis la terre pauvre que tu ne laboureras pas

J'ai surement l'esprit mal placé et un accès de puérilité, mais l'extrême simplicité/clarté de l'image m'a fait exploser de rire. =-P

[Sahkti]

J'aime bien, beaucoup même, les images qui s'esquissent au fil des strophes et ces reproches lancés sur fond de "T'as beau...". Cela donne un certain relief à l'ensemble, un rythme agréable, vif sans être trop dynamique.
Toutefois, j'ai un petit bémol sur le fait d'étirer cette idée de la sorte, répétée à l'envi avec certes des images neuves mais toujours le même fil conducteur. Cela finit par se sentir et atténuer la force de quelques mots, ci et là.

[loic]

je garderais la première strophe..

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