Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -40%
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + ...
Voir le deal
29.99 €

Béa

2 participants

Aller en bas

Béa Empty Béa

Message  Kali Lorca Jeu 22 Jan 2009 - 23:18

C’est en Sicile que tout commença, à Agrigente, au milieu des temples.
Béatrice devait avoir moins de vingt ans à en juger les traits de son visage.
Elle avait des cheveux courts, ondulés, roux au soleil et rouges la nuit. Maquillée à l’extrême, elle ressemblait à une poupée en porcelaine, recolorée par la main d’une petite fille.
Ses yeux sombres étaient encadrés d’une paire de lunettes rouge.

Depuis que je la connaissais, c’est-à-dire trois ans, je ne l’avais jamais vu en pantalon.
Ses jambes étaient toujours nues, habillées parfois d’un collant fin. Au-dessus du genou, s’arrêtait une jupe plus ou moins courte. Béatrice disait toujours : « ma mère n’a réussit que mes jambes alors autant les montrer ». La vérité c’est que pendant très longtemps elle avait été en sur-poids et qu’aujourd’hui qu’elle était mince, elle en profitait.
Ses lèvres, recouvertes d’un rouge à lèvres éclatant laissaient voir ses dents parfaitement alignées avec plus de blancheur qu’elles n’en possédaient.

Béatrice, prononcé Béatritché, avait un petit rire goulument enfermé.
Nous avions 17 ans lorsque nous avons frôlé la terre ocre Sicilienne.
On nous avait promis un ciel bleu et un soleil plombant les corps et les esprits mais il n’en fut rien. Nous partîmes à l’aventure, découvrant des temples.
Le vent soufflait fort et déplaçait au-dessus de nos têtes des nuages gris menaçants.
Pressées, des petites gouttes en sortaient parfois.
Sa jupe voletait et je la regardais, en riant, tenter de la stabiliser.

Nous nous approchâmes d’une falaise. Nous étions en son sommet. Bien plus loin, la mer semblait s’approcher de nous, puis reculer et revenir. Nous sentions presque des embruns qui ne pouvaient pourtant pas venir jusqu’à nos visages à cette heure. Nous étions assises.
J’attrapais la main de Béatrice et l’incita à se lever. Elle me suivi en courant.
Nous entrâmes dans des terres interdites. Le panneau, écrit en italien, nous ne l’avons pas vu. Nous avancions sur cette terre désertée. Il ne restait qu’une colonne solitaire.
A son pied, une sorte de dallage gigantesque.

Béatrice m’a dit : « ça devait être une salle pour danser ». Elle adorait danser.
Je ne vous l’ai pas dit, mais Béa et moi avions toujours l'air grave. Lunatiques, bien trop souvent. C’est ce qu’on disait de nous. Mais pour nous, l’autre paraissait comme un être à part. Un être incompris qui se devait de vivre seul car il avait été rejeté. Nous étions l’incarnation du rêve et de la mort qui plane. Nous étions un vent qui parcourt la terre, un vent qui devrait finir par se perdre.

Elle se mit au centre de cette ruine, me conduisant avec elle. J’entends encore son : « on danse ? ». Je crois qu’on ne pouvait pas appeler ça danser mais plutôt bouger ou juste vivre.
La pluie devint forte et s’effondra sur nos corps d’adolescentes.
Béa glissa, sa nuque heurta une pierre lisse et le sang coula. En quelques secondes, elle était encerclée.
Ses yeux sombres donnaient l’impression de pleurer, mais c’était la pluie qui s’acharnait à la laver de son sang. Je me levais et partit chercher du secours. Je n’en trouvais pas.

Mes pas rapides et imprécis décidèrent de me conduire jusqu’à la falaise visitée précédemment. Je n'y voyais plus rien. Je sus juste qu’il n’y avait plus rien en dessous.
Le corps de Béa fut retrouvé le lendemain, lorsque la pluie cessa enfin.
Le mien, je ne sais. On n’en parla plus. J’ai entendu dire qu’il avait été emporté par la mer que j’avais contemplée.

Je sais que Béa aurait voulu venir avec moi. Je l’ai cherché dans cet endroit argenté, sans succès. La dernière chose dont je me souviens, c’est de sa mise en terre.
Je la voyais allongée, les yeux fermés, ses cheveux rouges bien coiffés. Elle était maquillée mais ses lunettes n’étaient plus là.
Je me souviens d’avoir ressenti de la colère. Elle était là et je ne l’avais pas sauvé. C’était à cause de moi. Je lui avais tiré la main vers ce temple, vers cette fin attendue.
J’entendis sa voix, chocolatée –amer et douce - dire « lave moi de tout ça ». Je crois qu’elle n’avait plus besoin de ce maquillage qui faisait d’elle quelqu’un d’autre. Elle n’avait plus besoin de se cacher. Elle était.
Je me souviens qu’il s’est mis à pleuvoir et d’avoir vu le déluge face à moi. On referma le cercueil, elle était blanche mais vraie. Je devinais enfin ses rides d’émotions et soupirais.
Un « merci » calqua mes pensées. La pluie s’arrêta et là, je compris que je la contrôlais.

Un soleil est apparu peu après. Il m’a fait un clin d’œil, Béa était là.
Kali Lorca
Kali Lorca

Nombre de messages : 188
Age : 33
Date d'inscription : 29/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Invité Ven 23 Jan 2009 - 8:00

Il reste des fautes d'orthographe et des maladresses dans l'expression, par exemple :
La pluie devint forte et s’effondra sur nos corps d’adolescentes.
et la fin n'est pas très claire, ceci en particulier :
Un « merci » calqua mes pensées. La pluie s’arrêta et là, je compris que je la contrôlais.
Cependant, l'histoire me plaît, avec son côté onirique, irréel, fantastique un peu. C'est un récit paradoxalement- vu le contexte- empreint de fraîcheur et de légèreté.
Les phrases courtes te vont bien (enfin, vont bien au texte), je me demande toutefois si le choix du passé simple est judicieux. Attention, si tu le préfères à un autre temps, à bien l'utiliser régulièrement.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Invité Ven 23 Jan 2009 - 8:20

Moi aussi j'ai aimé cette histoire étrange, rêveuse... Elle m'a portée, j'ai eu envie de bout en bout de connaître la suite. Sinon, c'est effectivement à relire et à retravailler, mais je pense que cela peut donner quelque chose de vraiment bien.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Kali Lorca Lun 26 Jan 2009 - 19:08

Je suis d'accord, la fin n'est pas claire ... à retravailler je pense.
Mais je ne vois pas où sont les maladresses dans l'expression.
Si vous pouviez m'éclairer ?

J'ai l'impression quand j'écris d'avoir pleins de "clichés" en tête et j'essaye de les éviter mais j'ai parfois la sensation d'être "prisonnière". Je voudrais partager mon univers et pourtant j'ai l'impression de vous laisser à côté. De ne pas arriver à vous faire entrer dedans. Je ne sais pas ?

Il faut vraiment que je me relises pour éviter les fautes. Je vais faire un effort !
En tout cas merci à vous deux ! C'est gentil de prendre le temps de lire et de commenter !
Kali Lorca
Kali Lorca

Nombre de messages : 188
Age : 33
Date d'inscription : 29/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Invité Lun 26 Jan 2009 - 19:39

Je vais noter en gras les parties du texte qui m'ont paru moins bien "couler".

(...)Béatrice devait avoir moins de vingt ans à en juger les traits de son visage (plutôt "par les traits").
(...)
Ses yeux sombres étaient encadrés d’une paire de lunettes rouges.

Depuis que je la connaissais, c’est-à-dire trois ans, je ne l’avais jamais vue (le participe passé du verbe conjugué avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct si celui-ci est placé avant l'auxilaire, ce qui est le cas ici : j'avais vu qui ? "l'", mis pour Béatrice) en pantalon.
(...)
Béatrice disait toujours : « ma mère n’a réussi (pas de "t" à la fin du participe passé de ce verbe) que mes jambes alors autant les montrer ». La vérité c’est que pendant très longtemps elle avait été en sur-poids et qu’aujourd’hui qu’elle était mince (les deux "qu'" aussi rapprochés, ça choque un peu), elle en profitait.
Ses lèvres, recouvertes d’un rouge à lèvres éclatant laissaient voir ses dents parfaitement alignées avec plus de blancheur qu’elles n’en possédaient (la construction est maladroite et un peu obscure).

Béatrice, prononcer Béatritché, avait un petit rire goulûment enfermé (association nom-adjectif peu claire).
(...)
Pressées, des petites gouttes en sortaient parfois (ça, c'est joli, j'aime bien).
Sa jupe voletait et je la regardais, en riant, tenter de la stabiliser (on ne sait pas bien qui rit).

(...)Nous étions en ("en" veut dire "dans" ; plutôt "sur") son sommet. (...) Nous sentions presque des embruns qui ne pouvaient pourtant pas venir jusqu’à nos visages à cette heure (pourquoi, à cette heure, les embruns ,e pouvaient-ils aller aussi haut ? la marée ? dans ce cas, il vaut mieux préciser). Nous étions assises.
J’attrapai (pas de "s" à la fin du verbe car ici on attend un passé simple et non un imparfait) la main de Béatrice et l’incitai à se lever. Elle me suivit (un "t" à la fin de ce verbe conjugué au passé simple à la triosième personne du singulier) en courant.
(...) Nous étions l’incarnation du rêve et de la mort qui plane. Nous étions un vent qui parcourt la terre, un vent qui devrait finir par se perdre. (ça aussi, j'aime bien)

Elle se mit au centre de cette ruine, me conduisant avec elle (le "avec" me paraît un peu bizarre ici). (...)
En quelques secondes, elle était encerclée (l'emploi de ce verbe me paraît bizarre ici).
(...) Je me levai (pas de "s" à la fin de ce verbe au passé simple à la première personne du singulier) et partis ("s" à la fin de ce verbe au passé simple à la première personne du singulier) chercher du secours. Je n’en trouvai (pas de "s" à la fin de ce verbe à ma première personne du singulier) pas.

Mes pas rapides et imprécis décidèrent de me conduire (l'emploi de "décider" n'est pas forcément utilie ici, on peut s'abstenir d'un verbe intermédiaire) jusqu’à la falaise visitée précédemment. Je n'y voyais plus rien. (...) J’ai entendu dire qu’il avait été emporté par la mer que j’avais contemplée (les "qu'" "que" me paraissent trop proches ; dommage, parce que l'idée est belle, il faudrait trouver une autre formulation).

(...) Je l’ai cherchée (le participe passé du verbe conjugué avec l'auxiliaire avoir s'accorde avec le complément d'objet direct placé avant le verbe ; j'ai cherché qui ? "l'", mis pour Béatrice, placé avant le verbe) dans cet endroit argenté, sans succès. (...)
Elle était maquillée mais ses lunettes n’étaient plus là. (jolie phrase je trouve, toute simple et émouvante)
(...) Elle était là et je ne l’avais pas sauvée (le participe passé s'accorde : je n'avais pas sauvé qui ? "l'", mis pour Béatrice, placé avant le verbe). (...)
J’entendis sa voix, chocolatée –amère et douce - dire « lave moi de tout ça ».
Je me souviens qu’il s’est mis à pleuvoir et d’avoir vu (de "Je me souviens" dépendent à la fois "qu'il s'est mis à pleuvoir" et "d'avoir vu" ; je pense préférable dans ce cas de mettre deux formes verbales identiques et non une forme conjuguée et une forme infinitive, cela déséquilibre l'expression à mon avis) le déluge face à moi. (...) Je devinai (sans "s" à la fin si on met le verbe au passé simple, ce qui me paraît préférable) enfin ses rides d’émotions et soupirai (sans "s" à la fin pour ce verbe au passé simple à la première personne du singulier).
Un « merci » calqua mes pensées (je ne comprends pas l'emploi de ce verbe ici). (...)

Un soleil est apparu peu après. Il m’a fait un clin d’œil, Béa était là. (le passage au passé composé après tout un texte au passé simple n'est pas canonique, mais personnellement je trouve que cela fonctionne ici)

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Invité Lun 26 Jan 2009 - 19:57

Des maladresses que j'ai relevées. Il ne s'agit que d'indications, c'est toi qui vois !

Ses yeux sombres étaient encadrés d’une paire de lunettes rouge.
un visage est encadré de cheveux, mais si tu dis ça pour les yeux, je vois un cadre autour des yeux, littéralement ! Pourquoi ne pas retourner la phrase : "une paire de lunettes rouges habillait ses yeux sombres" ou qch comme ça
Ses lèvres, recouvertes d’un rouge à lèvres éclatant laissaient voir ses dents parfaitement alignées avec plus de blancheur qu’elles n’en possédaient
"Ses lèvres étaient soulignées d'un rouge à lèvres éclatant qui réhaussait la blancheur de ses dents"
Béatrice, prononcé Béatritché, avait un petit rire goulument enfermé.
là il faudrait expliquer, décrire, parce que "un rire goulûment fermé" n'est pas clair !
des petites gouttes en sortaient parfois
"s'en échappaient "
Nous étions en son sommet
à/au
Nous sentions presque des embruns qui ne pouvaient pourtant pas venir jusqu’à nos visages à cette heure.
cette phrase est lourde et maladroite : "nous sentions des embruns qui n'atteignaient pourtant pas.."
J’attrapai la main de Béatrice et l’incitai à se lever. Elle me suivit en courant.
passé simple !
Je ne vous l’ai pas dit, mais Béa et moi avions toujours l'air grave. Lunatiques, bien trop souvent.
je ne comprends pas la juxtaposition de "grave" avec "lunatique", ce sont deux idées bien différentes
La pluie devint forte et s’effondra sur nos corps d’adolescentes.
"s'abattit"

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Kali Lorca Lun 26 Jan 2009 - 21:26

Oui je comprends mieux ce que vous vouliez dire !
Merci beaucoup pour votre aide !
Kali Lorca
Kali Lorca

Nombre de messages : 188
Age : 33
Date d'inscription : 29/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Sahkti Dim 22 Fév 2009 - 18:56

Un truc me chipote. Le narrateur ne l'a jamais vue en pantalon, toujours en jupe. Parce que longtemps en surpoids, dis-tu, mais maintenant qu'elle a minci, elle montre ses jambes. Je me dis que si elle a toujours été en jupe, elle les montrait déjà, non?

Je trouve que ton texte manque d'âme et de chaleur, malgré la présence sicilienne et c'est sans doute dû à ta façon de raconter, comme si tu faisais le compte-rendu de quelque chose avec trop de distance.
Tu racontes les événements de l'intérieur et pourtant, je n'ai pas le sentiment que tu les vives (quand je dis tu, je parle de narration bien sûr, pas en vrai).
J'aime bien l'idée, moins son traitement.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Béa Empty Re: Béa

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum