À CŒUR OUVERT : Ardoises

[loic]

Les terrils en chaos moutonnent sous la pluie
Des chevalements rompus dodelinent en grinçant
L’anthracite des schistes illumine le temps

Et des genets vengeurs s’égrènent en chevelure
Etouffant l’abandon des perrières stériles

Ardoises

J’étouffe d’amertumes au seuil de mon ennui
Ce désert sans hommes qui s’envenime de riens
Et dans ce vil décor exulte ton sourire

Ma femme

J’aime marcher loin de toi
Te regrettant déjà

Contrastes qui s’amenuisent

Le silence des mines
Tes iris vert d’eau

Les fenêtres béantes
La courbe de tes lèvres

Les murs qui s’éraillent
La douceur de ta peau

Les voies en abandon
Les cieux que tu me donnes

Les volutes du fond qui exhalent des puits

Ton haleine de fraise

.....

[Invité]

J'aime beaucoup le contraste entre le paysage sombre, austère, et la femme aimée. Pour moi le poème fonctionne bien.

[Invité]

Cela dit, si ce poème répond à l'appel à texte, vous le publiez trop tôt, la "livraison" est prévue pour le 13 février...

[lilicub]

très beau. désolée, mais rien d'autre à dire, juste que c'est de la belle poésie.

[Sahkti]

J'aime l'haleine de fraise, l’anthracite des schistes, les voies en abandon ou encore les terrils en chaos.
Beaucoup d'images me plaisent prises séparément mais l'ensemble me séduit moins que ces fragments. Juxtaposition par forcément malheureuse mais moins parlante à mes yeux.

[Arielle]

Les terrils en chaos moutonnent sous la pluie

Le rythme et les sonorités de cet alexandrin sont en parfaite adéquation avec son image ...J'aime!

J’étouffe d’amertumes au seuil de mon ennui

Un petit s en moins à amertumes donnerait aussi un bel alexandrin ;-)

L'ensemble balance de manière un peu trop appuyée, à mon goût, entre paysage gris et portrait rose ... Trop de contraste ? Mais c'est l'effet recherché, bien sûr !

[Invité]

Tu places la barre haut Loïc. Heureusement, l"haleine de fraise" me rassure : je trouve dommage cette dernière image bien convenue alors que le reste se distingue par une recherche d'images originales, une association de mots inattendue.
Tiens, je ne connaissais pas le mot "perrière".

[Sahkti]

Cela dit, si ce poème répond à l'appel à texte, vous le publiez trop tôt, la "livraison" est prévue pour le 13 février...

Est-ce que c'était bien dans le cadre de l'appel à textes à venir du 13 février, Loïc?

[Loreena Ruin]

Même si certains mots (terrils, perrière...) du début me paraissent un peu obscurs, ils portent en eux, et par les associations que vous faites, une ambiance véritable et des images très "réelles": c'est ce qui fait la réussite de ce poème selon moi. Je suis plus réservée sur la fin, qui m'a moins convaincue, surtout l'haleine de fraise.

[Jonjon]

Je remonte celui-ci pour qu'il rejoigne les autres!

[Invité]

Je remonte celui-ci pour qu'il rejoigne les autres!

Bonne idée ! j'avions pas vu. Je suis sensible à cette écriture, qui n'en fait pas des tonnes. Belle poésie, comme dit lilicub.

[mentor]

"j'aime" !! c'était pas INTERDIT ça ?? :-)))

de la belle poésie, même si tout le vocabulaire ne me parle pas, mais je devine assez bien
une région "sinistrée" n'empêche pas les amours
très beau, bravo

[Anne Veillac]

Comme Mentor. J'allais te parler du mot j'aime. Mais j'aime marcher ce n'est pas je t'aime.
En tout, un poème très fort.

[Roz-gingembre]

C'est le premier texte que je lis dans cet atelier qui soit une véritable parole d'amoureux. Et en plus je trouve que les choses sont bien posées : c'est le contraste d'avec le paysage qui sublime le sentiment. Belle réussite.

[Manu(manisa06)]

Les terrils en chaos moutonnent sous la pluie
Des chevalements rompus dodelinent en grinçant
L’anthracite des schistes illumine le temps

Et des genets vengeurs s’égrènent en chevelure
Etouffant l’abandon des perrières stériles

Ardoises

J’étouffe d’amertumes au seuil de mon ennui
Ce désert sans hommes qui s’envenime de riens
Et dans ce vil décor exulte ton sourire

Ma femme

J’aime marcher loin de toi
Te regrettant déjà

Contrastes qui s’amenuisent

Le silence des mines
Tes iris vert d’eau

Les fenêtres béantes
La courbe de tes lèvres

Les murs qui s’éraillent
La douceur de ta peau

Les voies en abandon
Les cieux que tu me donnes

Les volutes du fond qui exhalent des puits

Ton haleine de fraise

.....

Alors j'ai un doute sur ma façon d'aimer la poésie .
Pas du tout en accord avec vous.
J'ai beaucoup aimé jusqu'à "ma femme"
Après la destructuration me fait perdre le fil et puis ...
que vient faire une "haleine de fraise" ici ?
Désolé je dois être trop terre à terre !!

[Lucy]

Terrible paysage, beaucoup de souffle dans ces mots. Cela enfle puis retombe doucement ( de mon point de vue de non-poétesse ) et je marche. Du bel ouvrage.

[loic]

pour répondre à manu: j'ai toujours trouvé que la langue des filles avait un goût de fraise; donc par extension l'haleine.. ^^

[Jonjon]

Beaucoup de qualités, des images fortes, une jolie musique à l'oreille. J'ai beaucoup aimé!

[Kilis]

Bonne idée cette alternance des images : l’environnement proche et la femme aimée (qui est loin), du moins l’ai-je ainsi ressenti.
Un texte qui dégage une certaine mélancolie sans être triste pour autant.
Et j’apprécie particulièrement ceci :
« J’aime marcher loin de toi
Te regrettant déjà »

[cyclid]

Vraiment beau ce texte, un plaisir de le relire.
Quelques touches d'ombre, un soupçon de couleur...Sensation "soute et reine"

[Manu(manisa06)]

pour répondre à manu: j'ai toujours trouvé que la langue des filles avait un goût de fraise; donc par extension l'haleine.. ^^

OK mais c'est un sentiment personnel que je ne pouvais pas deviner ici.
Mais l'ensemble reste poètique donc un peu mystérieux ... enfin on peut en causer des heures ...

[Soliflore]

Les terrils en chaos moutonnent sous la pluie
Des chevalements rompus dodelinent en grinçant
L’anthracite des schistes illumine le temps

Et des genets vengeurs s’égrènent en chevelure
Etouffant l’abandon des perrières stériles

Ardoises

J’étouffe d’amertumes au seuil de mon ennui
Ce désert sans hommes qui s’envenime de riens
Et dans ce vil décor exulte ton sourire

Ma femme

J’aime marcher loin de toi
Te regrettant déjà

Contrastes qui s’amenuisent

Le silence des mines
Tes iris vert d’eau

Les fenêtres béantes
La courbe de tes lèvres

Les murs qui s’éraillent
La douceur de ta peau

Les voies en abandon
Les cieux que tu me donnes

Les volutes du fond qui exhalent des puits

Ton haleine de fraise


J'imaginais Ferré déclamer tes mots. Il aurait pu les écrire.

Un texte à brailler et à sussurer.

J'ai beaucoup aimé ce balancement incessant traduisant nos limites dans le désir d'aimer souvent contrarié par la platitude, le quotidien, la nécessité de survivre, tout ce qui est moche quand on sort de sa bulle.

C'est vraiment du bon, Loïc! Merci!




.....

[David]

Bonjour Loic,

J'aime bien, notamment pour la toute fin, c'est une jolie façon de revenir sur terre à la fin d'un poème. Je ne le trouve pas très fluide pourtant globalement, pas d'un seul bloc. Certains passages coulent bien, le premier vers, le deuxième moins, le suivant enchaîne des sons étranges un peu, le "schiste" mais ce n'est pas forcément un défaut, le truc c'est que je ne les trouve pas harmonieux entre eux, même si chacun n'est pas "moche" non plus.

Il y a des mots comme "chevalements", "dodelinent", "s’envenime", "s’amenuisent" qui se font echo quand je lis mais que je ne sais pas toujours comment écouter. J'ai l'impression que les vers libres, pas classiques, évitent plutôt ces mots là.

D'autres aussi pleins de consonnes comme "L’anthracite", "schistes", "Contrastes" m'ont fait bizarre.

Et puis pleins de pluriels aussi.

C'est pour essayer d'être précis un peu, c'est très formel comme point de vue, je ne trouve pas le poème mauvais du tout.

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