L'été

[Novalis]

L’été la grande maison
lentement sur les hautes herbes du jardin

On pouvait nous voir chanceler ivres d’inertie
Désosser nos vêtures psalmodier nos vésanies
On pouvait nous voir derrière les tentures
au saut du lit à tête renversée à bouche que veux-tu

L’été est toujours ce qui fut

A contre-jour en porte-à-faux à notre corps défendant
Anonner nos litanies espacer nos caries
Chancir sous les crédences vides
Mastiquer le cuir le rendre le givre

L’été figé un et torpide
sur le plancher passé de nos frêles genoux

A vau-l’eau cousus de fil blanc
éperdus en chien de fusil
Aviver nos lavis nos éclipses nos évasures
Nommer les fleurs les leurres les lueurs
Armorier nos pieds talus nos écuelles
Egarés d’étamines alentis de zèle fauve
à l’orée du ventre sourd

L’été éclisses blanches ligatures d’orties
nuque d’ombres bues menthe lèvres gélives
Luisance embue à jamais en suspension

L’été nouaison d’oublies

[Tristan]

Ah ouais ! c'est du bon, du très très bon. J'adhère complètement
J'ai beaucoup aimé :

On pouvait nous voir chanceler ivres d’inertie
Désosser nos vêtures psalmodier nos vésanies
On pouvait nous voir derrière les tentures
au saut du lit à tête renversée à bouche que veux-tu

L’été est toujours ce qui fut

et

L’été éclisses blanches ligatures d’orties
nuque d’ombres bues menthe lèvres gélives
Luisance embue à jamais en suspension

L’été nouaison d’oublies

[Invité]

Je trouve le jeu d'allitérations trop visible, trop "procédé", ça m'a gâché la lecture.

[Invité]

D'un côté je trouve dommage l'utilisation abusive de phrases infinitives et d'allitérations, de même que l'absence totale de ponctuation qui fait un peu forcé. D'un autre côté, c'est plutôt bien écrit, j'apprécie la recherche de vocabulaire.

[Sahkti]

PS: Novalis, pas nécessaire de mettre "Texte" dans le titre, juste le nom du texte suffira, merci :-)

[loic]

j'ai l'impression en lisant cetetxte de laisser s'écouler du sable presqu trop fluide entre mes doigts, c'est agréable mais frustrant car je n'en saisis plus le message

[Sahkti]

Plusieurs aspects de ce poème me plaisent, comme ce vocabulaire chatoyant ou ce rythme particulier. Cela donne un aspect classieux (sans connotation péjorative) à l'ensemble.
Toutefois, mon impression finale sera tout de même celle d'un trop plein, de quelque chose en excédent sans forcément réussir à dire quoi avec précision. Comme si c'était trop de tout pour un seul texte.

[Arielle]

Comme si c'était trop de tout pour un seul texte.

Trop de notes, peut-être, monsieur Mozart ? Pardon, Sahkti ;-)
Je suis d'ailleurs de cet avis : trop touffu, une accumulation de procédés divers qui donne le tournis mais de très jolies trouvailles aussi :

L’été est toujours ce qui fut

Je n'ai pas compris
Mastiquer le cuir le rendre le givre

Je suis curieuse de lire un autre texte de toi. Bienvenue sur VE

[Sahkti]

Comme si c'était trop de tout pour un seul texte.

Trop de notes, peut-être, monsieur Mozart ? Pardon, Sahkti ;-)

Ha mais Mozart... jamais je n'oserais!! :-)

[Invité]

rien compris. Je dois être un peu ailleurs.

[Roz-gingembre]

Partagée : Une évidente maitrise de la musicalité des mots et une construction harmonieuse; mais aussi un manque de transparence, de cette chose qui mettrait un peu de légèreté dans tous ces mots savants qui sonnent -bien.

[Kilis]

Comme Tristan, je trouve cela très bon et donc j'adhère aussi.

Je trouve que les mots font images et même les vers qui sont moins explicites, de ceux-là émanent un flou qui me plaît comme de visionner des bouts de film de vacances de gens que je ne connaîtrais pas.
Et, déjà relevé par Arielle, bravo pour :

L’été est toujours ce qui fut


Premier texte que je lis de toi.
Alors, sois le bienvenu, Novalis.

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