Nos lenteurs

[Tristan]

Des tuiles
........Rouges
Abritent nos soleils
Les soupentes des poumons
Étouffent
Dans
.........Le
..............Plomb

C’est le temps qui
S’étale
Comme une flaque d’huile

La ville son ciel mort
Et
Les trottoirs que ne parcourt
Aucun pas

Voyez nos lenteurs irisées
Le silence des jours

Ces ronces de fer
Qui
Poussent au matin
Dans nos cœurs las

On n’y gagne que des roses
On y perd son matelas *

...............Ces nuits trop longues

Et
La vie

...............(Pendue aux gouttières elle
...............Crache sa propre vie
...............À la rue)

On se tait :
Ici
Il se fait tard





* Aragon, Le roman inachevé

[Invité]

Je n'ai pas été convaincue par ce poème, j'ai eu l'impression d'y lire une suite de "recettes" éprouvées pour "faire du poétique" ; et ça, pour moi :
"Voyez nos lenteurs irisées
Le silence des jours",
c'est carrément bateau, surtout après d'autres textes que j'ai lus de vous.

[loic]

pourquoi la parenthèse? sur le reste je rejoins socques , je vois plutôt un exercice de style (fort bien mené) qu'une émotion poétique..

[Invité]

loic, excusez-moi d'insister et pardon à Tristan de polluer son sujet, mais pouvez-vous faire l'effort d'orthographier correctement mon pseudonyme ? Il est plus simple que vous ne voulez le rendre...

[Sahkti]

Les soupentes des poumons
Étouffent
Dans
.........Le
..............Plomb

Ceci m'a touchée. Paf! Comme ça, parce que...

[Sahkti]

De manière générale, j'aime ce texte, Tristan, comme la plupart de tes textes.
Je me dis toutefois que la longueur de celui-ci fait peut-être davantage ressortir l'effort, le procédé d'écriture qui sent de ci de là un peu trop le travaillé.
Pas forcément pour faire joli ou des effets, mais il y a quelque chose qui me paraît moins fluide, moins naturel que dans d'autres de tes textes.
Je me demande aussi si cet effet n'est pas accentué par le découpage et la disposition qui sonnent par moments précieux.

Ceci dit, le fond me touche beaucoup et suffit à mon plaisir :-)

[Tristan]

Pas forcément pour faire joli ou des effets, mais il y a quelque chose qui me paraît moins fluide, moins naturel que dans d'autres de tes textes.
Je me demande aussi si cet effet n'est pas accentué par le découpage et la disposition qui sonnent par moments précieux.

Oui, tu pourrais m'indiquer là où ça râpe, stp ?
Et sinon, à l'origine, ce n'était pas un exercice de style

[Sahkti]

Par exemple:

Ce vers accumule quelques sonorités lourdes
Les trottoirs que ne parcourt
Aucun pas
TR - RS - RC - RT - C

Poussent au matin
Dans nos cœurs las
Ceci fait un peu bateau pris comme ça et je me demande si le fait de renvoyer peut-être las à la ligne ne créerait pas une rupture, un blanc bienvenu.

Pendue aux gouttières elle
...............Crache sa propre vie
...............À la rue
Idem pour la répétitions de sonorités lourdes
ER - CR - PR - PR - R


Abritent nos soleils
Les soupentes des poumons
Je pense que je glisserais une ligne blanche entre les deux

La ville son ciel mort
Idem ici

Tout ça est bien sûr question d'oreille personnelle et rien d'autre.

[Invité]

Pas emballée par :
C’est le temps qui
S’étale
Comme une flaque d’huile

ni : Voyez nos lenteurs irisées

Admirative en revanche de :

Ces ronces de fer
Qui
Poussent au matin
Dans nos cœurs las

(avec une interrogation sur le choix du verbe "pousser", peut-être pas le plus pertinent, je crois qu'elles y sont déjà les ronces le matin)

et

La vie

...............(Pendue aux gouttières elle
...............Crache sa propre vie
...............À la rue)
Avec la parenthèse, oui. Vraiment très évocateur, à tout point de vue (bon choix pour "pendue" et "crache") . Bien vu..

Et aussi parce que c'est simple, sans fioritures et pour l'allitération :

La ville son ciel mort
Et
Les trottoirs que ne parcourt
Aucun pas

Même si sa disposition ne me convainc toujours pas, j'ai bien aimé l'élégance de ce poème qui manque de fluidité c'est possible - et en ce sens traduirait bien la lenteur, la torpeur, sujets du poème.

[Tristan]

Merci tout le monde

Sahkti : pour la répétition de sons qui "accrochent", c'est un choix. je trouve ça plus vivant, justement parce que c'est moins "lisse"
"La rugueuse réalité à étreindre"

Par contre, question typo et rythme, je vais essayer d'améliorer ça

[Marchombre]

J'ai bien aimé l'ambiance qui ressort de ton poème.

Un mélange de tristesse et de douceur, c'est très plaisant.
J'ai bien aimé aussi la mise en forme, ça accentue la légèreté à mon sens.


Voila, rien de bien constructif, j'en suis désolée.

Sur ce, bonne continuation.

[Jonjon]

Il me semble que tes poèmes sont prisonniers de cette forme qui se veut moderne, avec les tabulations, les hachures, les parenthèses, etc. Certes, en lui-même, seul ainsi présenté, c'est un poème réussi, mais lorsqu'il rejoint les autres pour former un ensemble, il perd de sa valeur parce que trop semblable.

[Arielle]

Je serais assez de l'avis de Jonjon en ce qui concerne la forme de tes poème en général, Tristan.
Je crois d'ailleurs que je me répète. La construction me distrait souvent de la poésie elle-même et m'empêche d'en apprécier les images et d'y chercher une musique que brisent des interrogations du genre : Tiens, pourquoi ces parenthèses, ici ? Pourquoi cette coupure, là ?
Bon, c'est un peu ringard comme commentaire . J'essaie de libérer mes propres textes de l'emprise des formes classiques mais je m'essouffle à courir derrière une modernité comme la tienne, alors je garde quelques belles images qui me touchent :

Ces ronces de fer
Qui
Poussent au matin
Dans nos cœurs las

par exemple, et je passe à côté de l'ensemble, tant pis pour moi !

[Tristan]

Prisonniers, je n'en sais rien. je poste beaucoup sous cette forme sur VE, mais j'écris aussi sous forme de versets, et parfois sous forme de strophes très courtes.
Dans tous les cas, ce n'est pas une recherche volontaire, c'est juste que ça vient comme ça, quand j'écris.
Après, une poésie qui interroge, oui, c'est ce que je cherche, moi personnellement, quand je lis. sinon, je m'emmerde

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