Aube

[Homosum]

Austerlitz et déjà le soleil qui se lève
Victoire il était temps
Victoire sur le temps victoire sur le jour
qui se lève
Et que j'ai devancé ce matin j'étais debout avant le jour
Le jour d'été le jour vert
Comme le mois d'août est vert

Ce matin mon triomphe est d'avoir devancé le jour
Succès bien humain
Car le temps lui s'en fout le temps
S'enfuit et ne fait pas le compte
Des matins où le monde ne m'a pas attendu pour naître

Lumière jaune pâle au travers d'une vitre
Le paysage immense lentement pond son petit oeuf de rayons cramoisis
Et l'on peine toujours à se dire que c'est bien cette grande étendue qui tourne


Austerlitz et bientôt la campagne
Tout un décor qui se déroule et les reflets inverses
L'ivresse de l'aurore qui me tourne la tête
Il y a le matin quand on se lève avant l'aurore
Cette puissance solitaire
Qui est une faiblesse aussi une fragilité

La fin de la nuit d'été d'ailleurs est une nudité
Très éphémère et très jolie
Comme un rapport originel une sensualité
Comme si rien encore n'avait pu séparer
Le dehors du corps
Dans le jour qui dort


Et il n'y a pour le jour qui paraît
que l'été
que le départ
que l'attente du temps même l'attente du soir
Et dans le premier train
Tout un grand wagon vide et les places
sans personne
Et regarder la vie m'éblouir peu à peu à travers la fenêtre
En quittant Paris-Austerlitz

-

[Invité]

J'ai moins aimé celui-ci que vos deux autres, pour tout dire je l'ai trouvé assez ennuyeux.

[Invité]

De belles formules (ma préférée : Ce matin mon triomphe est d'avoir devancé le jour, ça me parle, et pas qu'un peu :-)) mais sans la spontanéité des précédents. J'ai tourné un peu en rond, à partir de "Austerlitz et bientôt la campagne", mais je n'ai pas détesté, ça non.

[Anne Veillac]

J'ai eu des tas d'images. J'ai ressenti ce que ressent le narrateur.
Par contre, je n'ai pas aimé le rythme ni les sonorités de cette poésie.
J'aurai plutôt vu ce texte en prose. Un petit fragment de vie.

[Sahkti]

- Quelques images qui me paraissent un peu faciles, comme très jolie ou ivresse de l'aurore ou encore le jour qui dort
- La répétition peu heureuse de vert au début
- Une irrégularité dans la structure qui déforce le poème. Ce dernier revêt par moment des airs classiques et en même temps, il y a une volonté (bienvenue) de laisser courir le vers, mais cela n'est pas suffisamment exploité et ddonne des allures inabouties
Ceci pour ce que j'aime moins.

Ensuite, il y a toute une histoire, une déclaration, pas mal de choses planquées dans et derrière les mots, et ça, c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup.

[Jonjon]

Poésie élégante, mais parfois superficielle.

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