À CŒUR OUVERT : Derniers parisianismes avant l'heure-dite.

[Invité]

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Derniers parisianismes avant l'heure-dite

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Fouler L’Allée des Cygnes,
essuyer un regard moitié-mort sur le Quai de Javel : l’eau.
Monter Grenelle et toiser :
l’automne a : comme badigeonné les feuilles de moutarde à l’ancienne.
La pierre, elle, n’a pas bougé d’un pouce :
Parisienne.

Quelques vieux manient la gaule, javelots en piqués.
Pars ailleurs, les courants décèdent sur place, renaissent un peu plus loin.

Puis, tu viens fouler aussi, crever mon coeur de moutard,
avec : des milliers de silences qui recouvrent la berceuse Rive-Droite,
le fracas sur la gauche.
Ils disent, que tu m’emmènes.
Premier lieu, sur le bord des lèvres :
cartographier des allées.
Second lieu, sur les rebords des mondes :
Faire l’inventaire des cygnes.

Le tout m’a bien plu.

Le ciel acquiesce apatride.
J’en ai pris un d’au-delà du pont -qui lui faisait persienne-
comme dernier regard,
pour un dernier regard,
j’ai remis le tout entre tes mains :
Ciel ! La place qu’il y a là !

Il a plu :
nous n’avons plus vu ni Javel ni Grenelle,
seules,
des gouttes-grenailles à emplir l’air de blanc.
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[Roz-gingembre]

Fraiche promenade parisienne. Belle déclaration aussi.
Me pardonneras-tu alors de déconfire ton texte en imaginant un instant voir transformer tes grenailles en mes grenailles (entends par là la petite pomme de terre nouvelle qui rissole à merveille au printemps)
imagine Paris dans cette averse là!

[mentor]

ça se parfume fragrance nostalgie
pas la première fois, Panda, que tu écris (si bien) sur Paris
le retour sera rude
très beau, très doux

[Invité]

J'aurais du mal à isoler ce que j'ai aimé dans ce poème à l'écriture charnue, au rythme généreux, parce que les belles choses se succèdent... mais je crois que ton coeur de moutard

et

Le ciel acquiesce apatride.
J’en ai pris un d’au-delà du pont -qui lui faisait persienne-
comme dernier regard,
pour un dernier regard,
j’ai remis le tout entre tes mains :
Ciel ! La place qu’il y a là !

me vont droit à l'émotion, pour des raisons différentes.

Et encore... les gouttes-grenailles à emplir l’air de blanc.

Ce que c'est beau.

[Anne Veillac]

javel eau. J'ai trouvé que c'était une sacré trouvaille. D'autres y ont pensé. Marrant.
Curieux aussi les deux points. Original dans un poème. Comme quoi, deux petits points de rien du tout font lire les vers tellement différemment.

[Lucy]

le Quai de Javel : l’eau.

Fou ce que la Javel inspire !

C'est une petite merveille que je me réserve pour les moments de solitude. Quoi de pire que de le lire sur un coin de bureau, dans un "office" surchauffé sentant les pieds ( enfin, c'est à cela que ça ressemble et c'est des plus désagréable ). Quand bien même, il faut savoir souffrir pour lire beau.

Ami, j'aime vos mots !

[Evanescent]

Très beau, Panda.
Je n'ai pas envie de décortiquer alors je me contente d'aimer.

Un poème que je relirai très certainement.

[Arielle]

[
l’automne a : comme badigeonné les feuilles de moutarde à l’ancienne.

Quelques vieux manient la gaule, javelots en piqués.

Deux contraintes superbement intégrées dans des images frappantes de justesse

Premier lieu, sur le bord des lèvres :
cartographier des allées.
Second lieu, sur les rebords des mondes :
Faire l’inventaire des cygnes.

j’ai remis le tout entre tes mains :
Ciel ! La place qu’il y a là !

Toute une vie en si peu de mots ... Ciel ! Qu'il a du talent Panda.

[Sahkti]

Très beau texte, empreint d'émotion, dans lequel tu te joues habilement des contraintes. J'aime le non-dit, la sensibilité des mots. J'aime tout, oui.

[Roz-gingembre]

A oui,
quelle est belle comme ça la place de l'hôtel de ville!

[loic]

pour moi aussi rien à dire, juste à lire...

[Invité]

J'aime tes mots-vertige, ces espaces qui s'ouvrent, qui font balancer tes textes sur des rythmes toujours imprévus ...
Ca me donne toujours l'impression de bouger

[Tristan]

Comme toujours, panda : une profusion d'images, de sons, un jeu qui vire à la truculence, sans tomber dans le formel.
Comme toujours, j'aime

[mentor]

sans tomber dans le formel.

note qu'il vaut mieux tomber dans le formel que dans le formol

scuze, Panda, le ferai plus...

[Zou]

Premier lieu, sur le bord des lèvres :
cartographier des allées.
Second lieu, sur les rebords des mondes :
Faire l’inventaire des cygnes.

....

j’ai remis le tout entre tes mains :
Ciel ! La place qu’il y a là !

Un délice.

[Kilis]

Touffu et tout feu tout flamme. Avec toi, on est toujours étonné. Quand j’entre dans tes textes j’ai souvent l’impression de passer le seuil d’un cabinet de curiosités. Et j’aime ça.
Et ceci :
« Faire l’inventaire des cygnes. »

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