Leïla
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Leïla
Je me souviens…
Il fallait remonter le long de la Joliette,
Le béton fatigué, les trottoirs délavés
Entendre raisonner le rire des fillettes
Fantômes éthérés jouant sur les pavés
Et attendre la nuit…
Pour mater Leïla et ses talons aiguilles
Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville
La lune lézardée logée dans ses pupilles
Battant le tempo lourd des passions rétractiles
Et attendre son tour…
Il fallait remonter loin le court de sa jupe
Pour trouver son envie et ses amours à vifs
La langue bien pendue au sommet de la bute
Pourléchant les ardeurs de fidèles furtifs
Et attendre pourtant…
Pour mater Leïla et ses talons aiguilles
Cogner le long des rues, glisser le long des voies
Faufiler ses espoirs à l’abri loin des grilles
Où, pâle, elle gisait saignée comme une proie
Et attendre sans fin…
Il fallait remonter longuement les ruelles
Pour suivre Leïla dans les traces de sang
Se rappeler un jour combien elle était belle
Avant de la jeter au coin d’un vieil étang
Attendre seulement…
Il fallait remonter le long de la chaussée
Pour se remémorer qu’elle avait existé
Leïla en enfer la douleur exhaussée
Entre les mains d’un fou d’avoir tant résisté
Depuis je me souviens…
ici…
Ils ont monté ces tours, délogé les nuages
Ont dévoré le ciel, enterré la cité
Leïla pour toujours enfouie dans leurs bagages
Murmures d’horizon dans la férocité
De la ville…
©yclîd
Il fallait remonter le long de la Joliette,
Le béton fatigué, les trottoirs délavés
Entendre raisonner le rire des fillettes
Fantômes éthérés jouant sur les pavés
Et attendre la nuit…
Pour mater Leïla et ses talons aiguilles
Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville
La lune lézardée logée dans ses pupilles
Battant le tempo lourd des passions rétractiles
Et attendre son tour…
Il fallait remonter loin le court de sa jupe
Pour trouver son envie et ses amours à vifs
La langue bien pendue au sommet de la bute
Pourléchant les ardeurs de fidèles furtifs
Et attendre pourtant…
Pour mater Leïla et ses talons aiguilles
Cogner le long des rues, glisser le long des voies
Faufiler ses espoirs à l’abri loin des grilles
Où, pâle, elle gisait saignée comme une proie
Et attendre sans fin…
Il fallait remonter longuement les ruelles
Pour suivre Leïla dans les traces de sang
Se rappeler un jour combien elle était belle
Avant de la jeter au coin d’un vieil étang
Attendre seulement…
Il fallait remonter le long de la chaussée
Pour se remémorer qu’elle avait existé
Leïla en enfer la douleur exhaussée
Entre les mains d’un fou d’avoir tant résisté
Depuis je me souviens…
ici…
Ils ont monté ces tours, délogé les nuages
Ont dévoré le ciel, enterré la cité
Leïla pour toujours enfouie dans leurs bagages
Murmures d’horizon dans la férocité
De la ville…
©yclîd
cyclid- Nombre de messages : 24
Age : 47
Localisation : Marseille
Date d'inscription : 03/11/2008
Re: Leïla
J'aime vraiment beaucoup ce poème, son intensité, sa progression subtile.
Un vers qui m'a plu : Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville
Aussi :
Il fallait remonter loin le court de sa jupe
Pour trouver son envie et ses amours à vifs
La langue bien pendue au sommet de la bute
Pourléchant les ardeurs de fidèles furtifs
et : délogé les nuages
Un vers qui m'a plu : Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville
Aussi :
Il fallait remonter loin le court de sa jupe
Pour trouver son envie et ses amours à vifs
La langue bien pendue au sommet de la bute
Pourléchant les ardeurs de fidèles furtifs
et : délogé les nuages
Invité- Invité
Re: Leïla
Beaucoup d'allure ! Une nostalgie tendre et cruelle que j'ai appréciée.
Deux remarques :
"Entendre résonner le rire des fillettes"
"La langue bien pendue au sommet de la butte"
Mon vers préféré :
"Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville"
Sinon, avez-vous voulu écrire en alexandrins classiques ? Si tel est le cas,
Traî-nant-en-tre-ses-cui-sses-tous-les-bruits-de-la-ville comporte treize syllabes.
Deux remarques :
"Entendre résonner le rire des fillettes"
"La langue bien pendue au sommet de la butte"
Mon vers préféré :
"Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville"
Sinon, avez-vous voulu écrire en alexandrins classiques ? Si tel est le cas,
Traî-nant-en-tre-ses-cui-sses-tous-les-bruits-de-la-ville comporte treize syllabes.
Invité- Invité
Re: Leïla
Un souvenir féroce et lancinant très bien évoqué par ce refrain qui change imperceptiblement.
Un magnifique couplet :
Pour mater Leïla et ses talons aiguilles
Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville
La lune lézardée logée dans ses pupilles
Battant le tempo lourd des passions rétractiles
Et attendre son tour…
Très musical, bravo !
Un magnifique couplet :
Pour mater Leïla et ses talons aiguilles
Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville
La lune lézardée logée dans ses pupilles
Battant le tempo lourd des passions rétractiles
Et attendre son tour…
Très musical, bravo !
Re: Leïla
Merci pour vos encouragements.
Oui Socque en effet à la base il s'agissait bien d'un texte en alexandrins, qu'un ami m'avait aidé a équilibrer. Cependant je n'avais pas voulu "sacrifier" ce vers "Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville" préférant un texte boiteux.
Désolée et merci pour la correction des fautes, décidément je n'arrive pas à présenter un texte sans erreur!
Oui Socque en effet à la base il s'agissait bien d'un texte en alexandrins, qu'un ami m'avait aidé a équilibrer. Cependant je n'avais pas voulu "sacrifier" ce vers "Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville" préférant un texte boiteux.
Désolée et merci pour la correction des fautes, décidément je n'arrive pas à présenter un texte sans erreur!
cyclid- Nombre de messages : 24
Age : 47
Localisation : Marseille
Date d'inscription : 03/11/2008
Re: Leïla
Beau poème.
Je note, que j'aime baucoup :
Par contre, j'ai buté sur la prononciation "Le-ï-la" (je sais plus comment on appelle ça, je vais me faire taper sur les doigts ;-)) pour avoir les alexandrins.
Je note, que j'aime baucoup :
Entendre raisonner le rire des fillettes
Traînant entre ses cuisses tous les bruits de la ville
Par contre, j'ai buté sur la prononciation "Le-ï-la" (je sais plus comment on appelle ça, je vais me faire taper sur les doigts ;-)) pour avoir les alexandrins.
Re: Leïla
Bonjour Cyclid,
Le-ï-la c'est une diérèse. Se servir des alexandrins pour guider la lecture de cette façon, sur ce mot là, je trouve ça assez génial. Comme le mot arrive à la seconde strophe, je me dis que ça doit venir naturellement, par le rythme, même sans connaître les alexandrins.
Un petit air de "Est-ce ainsi que les hommes vivent" d'Aragon, bravo !
Le-ï-la c'est une diérèse. Se servir des alexandrins pour guider la lecture de cette façon, sur ce mot là, je trouve ça assez génial. Comme le mot arrive à la seconde strophe, je me dis que ça doit venir naturellement, par le rythme, même sans connaître les alexandrins.
Un petit air de "Est-ce ainsi que les hommes vivent" d'Aragon, bravo !
Re: Leïla
La strophe suivant ici me plaît bien moins que le reste, je trouve son ton en décalage et moins réussi que le reste. Reste qui me plaît, pour sa lancinance (c'est français ce mot? pas sûre...), pour cette évolution et cette gradation dans la gravité, tout en maintenant un ton identique, sous forme de ritournelle. Dramatique ritournelle, belle et cruelle. Un beau texte Cyclid, très évocateur et dans le bon ton de la sobriété nécessaire.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Leïla
Waoo, j'ai vraiment apprécier ton poème.
Les images ont su me captiver.
J'aime beaucoup l'ambiance qui rôde dans tes vers et le rythme qui renforce cette impression.
Particulièrement aimé :
Bonne continuation. =)
Les images ont su me captiver.
J'aime beaucoup l'ambiance qui rôde dans tes vers et le rythme qui renforce cette impression.
Particulièrement aimé :
- "Le béton fatigué, les trottoirs délavés
Entendre raisonner le rire des fillettes
Fantômes éthérés jouant sur les pavés
Et attendre la nuit…"
Bonne continuation. =)
Marchombre- Nombre de messages : 18
Age : 35
Date d'inscription : 31/01/2009
Re: Leïla
Pour l'avoir lu en d'autres lieux, je te renouvelle tout l'intérêt que cette lecture m'a procurée. Une intensité dramatique, un style plaisant et bien personnel, des métaphores étonnamment visuelles et ce balancement entre la rude réalité, et un regard qui cherche à se détacher pour se tourner vers l'horizon.
Tu as su éviter intelligemment le pathos et néanmoins nous communiquer la nausée qui t'habite.
Un très très bel écrit!
Tu as su éviter intelligemment le pathos et néanmoins nous communiquer la nausée qui t'habite.
Un très très bel écrit!
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Leïla
La Joliette, proche de la Catherine?
Bunje- Nombre de messages : 215
Age : 109
Date d'inscription : 17/06/2008
Re: Leïla
Très fort. Très bien mené (très bien amené même). Une véritable histoire en vers.
J'ai bien aimé la structure, le rythme de ce poème. Je n'y connais rien en poésie. Je n'ai pas compté s'il y avait des alexandrins ou pas. J'ai bien aimé la cassure de rythme avec le dernier vers, à chaque fois.
J'ai bien aimé la structure, le rythme de ce poème. Je n'y connais rien en poésie. Je n'ai pas compté s'il y avait des alexandrins ou pas. J'ai bien aimé la cassure de rythme avec le dernier vers, à chaque fois.
Re: Leïla
Je me suis un peu ennuyé. Pourtqnt le format etait agréable et le style plaisant. C'est donc l'histoire.
Invité- Invité
Re: Leïla
Je verrais bien ce texte mis en chanson même s'il a déjà une belle musicalité.
j'ai bien aimé.
j'ai bien aimé.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
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