Les montres molles
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Les montres molles
Dans la cour étriquée du cadran de la montre
l’ennui
tue pas à pas
le temps
qui fait sa ronde.
Le temps rêve parfois de compter à rebours
sous ses talons-aiguille
l’émail lisse des jours
et de déboutonner le carcan de ses heures
pour sentir s’émouvoir
leurs trop sages rondeurs.
Le temps aimerait bien sauter à l’élastique
ou couler
mollement
du pinceau d’un artiste
penser qu’il peut lâcher
un peu
ses certitudes
et cesser de tourner
en rond
par habitude.
Le temps retrouverait sa souplesse perdue
pour conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait
naguère
dans ses jeux
quand le temps s’étirait,
.................................... fondait,
................................................. coulait
.............................................................joyeux.
l’ennui
tue pas à pas
le temps
qui fait sa ronde.
Le temps rêve parfois de compter à rebours
sous ses talons-aiguille
l’émail lisse des jours
et de déboutonner le carcan de ses heures
pour sentir s’émouvoir
leurs trop sages rondeurs.
Le temps aimerait bien sauter à l’élastique
ou couler
mollement
du pinceau d’un artiste
penser qu’il peut lâcher
un peu
ses certitudes
et cesser de tourner
en rond
par habitude.
Le temps retrouverait sa souplesse perdue
pour conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait
naguère
dans ses jeux
quand le temps s’étirait,
.................................... fondait,
................................................. coulait
.............................................................joyeux.
Re: Les montres molles
Déjà le titre attire, clin d'oeil à l'Artiste.
Ensuite on se régale d'images intemporelles poétiquement reformulées. J'aime bien les talons-aiguille du temps mais aussi Le temps aimerait bien sauter à l’élastique ainsi que la cour dans laquelle le temps tourne en rond...
Une interrogation ici :
Le temps retrouverait sa souplesse perdue
pour conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait
sur l'emploi et le sens du "que".
La disposition de la fin se justifie, qui renvoie bien sûr aux montres molles telles qu'on les a en mémoire.
Ensuite on se régale d'images intemporelles poétiquement reformulées. J'aime bien les talons-aiguille du temps mais aussi Le temps aimerait bien sauter à l’élastique ainsi que la cour dans laquelle le temps tourne en rond...
Une interrogation ici :
Le temps retrouverait sa souplesse perdue
pour conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait
sur l'emploi et le sens du "que".
La disposition de la fin se justifie, qui renvoie bien sûr aux montres molles telles qu'on les a en mémoire.
Invité- Invité
Re: Les montres molles
Merci Easter pour ta fidélité et ton indulgence. Je profite de la position up pour te répondre :
conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait ... dans ses jeux
J'ai voulu faire allusion à cette façon qu'ont les enfants dans leurs jeux d'utiliser le conditionnel "je serais Tintin, tu serais Milou!" tout en restant en parfaite adéquation avec leur présent. L'imaginaire imbriqué sans effort dans le réel, une faculté qu'on perd par la suite, hélas !
conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait ... dans ses jeux
J'ai voulu faire allusion à cette façon qu'ont les enfants dans leurs jeux d'utiliser le conditionnel "je serais Tintin, tu serais Milou!" tout en restant en parfaite adéquation avec leur présent. L'imaginaire imbriqué sans effort dans le réel, une faculté qu'on perd par la suite, hélas !
Re: Les montres molles
je vois... en effet, cela explique non seulement le "que" mais le "mode(s)". C'est très subtil, un peu tortueux pour mon exprit simpliste.Arielle a écrit:
conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait ... dans ses jeux
J'ai voulu faire allusion à cette façon qu'ont les enfants dans leurs jeux d'utiliser le conditionnel "je serais Tintin, tu serais Milou!" tout en restant en parfaite adéquation avec leur présent. L'imaginaire imbriqué sans effort dans le réel, une faculté qu'on perd par la suite, hélas !
En relisant, je prends conscience de, je visualise ce temps qui coule du pinceau et renvoie aussi aux montres molles. Décidément, rien n'est écrit au hasard, c'est très fort !!
Invité- Invité
Re: Les montres molles
Toujours ce rythme élégant d'alexandrins cachés... Cela convient fort bien au sujet.
Invité- Invité
Re: Les montres molles
Joli clin d'oeil à Dali.
Un beau rythme...réglé comme une horloge! J'aime beaucoup la mise en forme et la présentation.
Quand aux images...tricotées par une plume agile...
Ce passage m'a particulièrement plu.
Un beau rythme...réglé comme une horloge! J'aime beaucoup la mise en forme et la présentation.
Quand aux images...tricotées par une plume agile...
Ce passage m'a particulièrement plu.
Dans la cour étriquée du cadran de la montre
l’ennui
tue pas à pas
le temps
qui fait sa ronde.
Le temps rêve parfois de compter à rebours
sous ses talons-aiguille
l’émail lisse des jours
et de déboutonner le carcan de ses heures
pour sentir s’émouvoir
leurs trop sages rondeurs.
cyclid- Nombre de messages : 24
Age : 47
Localisation : Marseille
Date d'inscription : 03/11/2008
Re: Les montres molles
Toujours ce même plaisir à lire tes poèmes. Ici une musicalité un peu classique qui donne le tempo d'un poème qui ne se cache pas de regarder en arrière.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Les montres molles
Magnifique forme ! J'ai mis du temps à comprendre que ce rythme était dû aux alexandrins planqués :-)
Bravo ! (comme d'hab^^)
Bravo ! (comme d'hab^^)
Re: Les montres molles
Voilà j'ai glissé sur Matisse ? trouvé Arielle au pays des merveilles et de Salvatore avant d'être trop chocolat.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Les montres molles
J'aime à voir ton écriture qui s'enrichit avec le temps.
Toute cette musique:
cardan
carcan,
cet infiniment petit de l'écriture, dans ce cas-là une lettre, qui me fait aimer la poésie en général et la tienne en particulier, car elle avance.
Toute cette musique:
cardan
carcan,
cet infiniment petit de l'écriture, dans ce cas-là une lettre, qui me fait aimer la poésie en général et la tienne en particulier, car elle avance.
Invité- Invité
Re: Les montres molles
c'est du genre irréprochable presque trop lisse, comme une pierre sans défauts
Re: Les montres molles
Arielle a écrit:Dans la cour étriquée du cadran de la montre
l’ennui
tue pas à pas
le temps
qui fait sa ronde.
Le temps rêve parfois de compter à rebours
sous ses talons-aiguille
l’émail lisse des jours
et de déboutonner le carcan de ses heures
pour sentir s’émouvoir
leurs trop sages rondeurs.
Le temps aimerait bien sauter à l’élastique
ou couler
mollement
du pinceau d’un artiste
penser qu’il peut lâcher
un peu
ses certitudes
et cesser de tourner
en rond
par habitude.
Le temps retrouverait sa souplesse perdue
pour conjuguer le monde aux modes ingénus
que l’enfance glissait
naguère
dans ses jeux
quand le temps s’étirait,
.................................... fondait,
................................................. coulait
.............................................................joyeux.
Poème ludique.Jouer avec le temps comme on joue à la marelle ou à la corde. Une idée très originale et très plaisante à lire. Bien sûr, s'y cache plus de sérieux qu'il n'y paraît: le temps est rarement notre ami. même s'il est un allié.
Bref, j'ai bien aimé votre plume sûre et enjouée.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Les montres molles
J'aime beaucoup ce texte qui narre le temps qui passe et s'ennuie. Cette façon de se glisser dans sa peau me plaît, elle est attachante.
Il y a également beaucoup d'élégance dans la technique et le propos, avec des mots très bien choisis pour exprimer certaines émotions précises.
J'aime particulièrement:
Le temps aimerait bien sauter à l’élastique
ou couler
mollement
du pinceau d’un artiste
penser qu’il peut lâcher
un peu
ses certitudes
et cesser de tourner
en rond
par habitude.
Il y a également beaucoup d'élégance dans la technique et le propos, avec des mots très bien choisis pour exprimer certaines émotions précises.
J'aime particulièrement:
Le temps aimerait bien sauter à l’élastique
ou couler
mollement
du pinceau d’un artiste
penser qu’il peut lâcher
un peu
ses certitudes
et cesser de tourner
en rond
par habitude.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Les montres molles
Plus je te lis, plus j'aime! Évocateur, subtil, élégant: beau boulot Arielle.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Les montres molles
Pour ceux qui vont de temps en temps à paris, il faut absolument aller dans une petite rue de Montmarte baptisée rue Poulbot (ça me fait penser à la traversée de Paris : Jambier 45 rue de Bolivot...), où se trouve l'espace Dalí.
J'ai également eu la chance d'aller à Figueres où se trouve son musée...
À part ça, très bel hommage Arielle...
J'ai également eu la chance d'aller à Figueres où se trouve son musée...
À part ça, très bel hommage Arielle...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Les montres molles
Arielle, j'aime tellement ta poésie subtile, élégante, ludique, émouvante que j'ai du mal à te commenter : chaque fois, j'ai l'impression que mes mots seront trop apuvres pour rendre compte de ce que je ressens !
Tu as la "mauve touch" comme n'a pas tout à fait dit qui tu sais !
Tu as la "mauve touch" comme n'a pas tout à fait dit qui tu sais !
Invité- Invité
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