L'impermanence de la certitude

[Lonely]

Bonjour à tous.

Bon, quelques mots pour expliciter ce qui va suivre : j'ai essayé d'écrire un dialogue. Je ne l'ai jamais fait avant, et mille problèmes se sont posés. J'ai donc évacué tout commentaire/précision/description de l'auteur (style "il allume une cigarette et regarde son interlocuteur"... sauf une fois) et je sais que ça va appauvrir énormément le texte. Tant pis, je voulais essayer un dialogue "brut" et je l'ai fait volontairement. De même, le texte est un peu long mais bon...


Bref, je suis déjà perplexe, mais j'aimerai savoir ce que vous en pensez. Vos éventuels commentaires seront précieux, même si j'ai bien conscience de tendre le bâton avec un texte qui aurait sans doute gagné à être traité différemment. Mais bon... c'est un essai quoi... :-)


L'impermanence de la certitude


« Alors vous pouvez voir mon avenir ? Réellement ?
_  Oui je le peux monsieur, parfaitement !
_  Et que voyez-vous donc ?
_  Je vois que vous êtes cultivé et instruit. Et je sens que vous êtes perplexe sur notre entrevue, mais aussi rongé par un doute pesant, depuis longtemps. Ne vous accrochez pas à ces idées.
_  J’ai conscience d’être dubitatif, mais si vous m’encouragez à abandonner mes défenses, alors là…
_ Alors là et seulement là, je pourrai vous aider monsieur. Ouvrez-vous à moi, laissez-moi sonder votre âme afin d’y apercevoir l’ébauche de vos jours futurs
_  Quelle éloquence ! On y croirait presque… et bien, soit, je n’ai pas fait quatre-vingt bornes pour rien n’est ce pas ?
_  Tout à fait monsieur… alors, de quoi voulez-vous qu’on parle ?
_ Ben alors… ce n’est pas à vous de me le dire ?
_  Ha ha ha… non monsieur, je vous assure. Jouez le jeu au moins… commencez donc par me dire ce qui vous a poussé à venir me voir, ça sera un bon début.
_   Bon et bien… « jouons le jeu » comme vous dites. Je ne sais pas trop. Je crois que j’aimerais savoir s’il va m’arriver de belles choses prochainement. C’est badin n’est ce pas ?
_   Mais non, c’est très bien… concernant un sujet particulier peut-être ?
_  Oui. Le travail par exemple. Les temps sont durs et je ne suis pas certain de pouvoir maintenir mon entreprise encore longtemps à ce rythme. Pourriez-vous me dire quelque chose à ce sujet ?
_  Voyons voir ça… hummm…je vois que vous travaillerez encore !
_   Heu… dans mon entreprise ?
_   Je ne saurais vous le dire.
_  Mais… vous me voyez où ? Quand ? En train de faire quoi ?
_   Je vous vois en train de travailler, dans un bâtiment, un bureau plus exactement. Vous êtes actif, vous vous démenez beaucoup.
_ Et… j’ai l’air heureux ? Content ?
_ Difficile à dire… hummm… mais il me semble que oui !
_ Ah… c’est bien ça !
_ Oui Monsieur.
_ Et que voyez-vous d’autre ?
_ A quel propos monsieur ?
_ Ben… à propos de ma vie bien sur !
_ Il me faut un thème particulier, sinon mes visions seront trop floues, trop peu précises.
_ Ce que vous venez de me dire n’était déjà pas très limpide… enfin bon, passons. Alors disons… l’amour ! Vous me voyez accompagné ?
_ Vous êtes marié monsieur ?
_ Vous ne pouvez pas le deviner ?
_ A votre alliance, oui, mais votre question sème le doute.
_ Oui… oui… et bien disons que… ahem… ça ne va pas très fort quoi.
_ D’accord. Attendez un instant… hummmm… oui… oui… je vous vois en compagnie d’une jeune femme. Vous êtes au restaurant et vous riez ensemble.
_ Excellent ! Elle est comment ?
_ Comme vous les aimez monsieur…
_ Grande, fine, brune avec de gros…
_ …Oui oui, elle est tout ça.
_ Et que pouvez-vous me dire d’autre ?
_ Elle s’appelle Amanda.
_ Amanda ?! Vous avez dit Amanda ?!!
_ Tout à fait.
_ Mais… c’est dingue ! C’est… c’est le prénom de ma collègue de travail ! Comment avez-vous pu…
_ Votre femme m’a déjà tout raconté la semaine dernière.
_ Ma femme !! (il s’étrangle)
_ Oui monsieur… elle pense que vous avez une liaison avec cette Amanda.
_ Ma femme est venue vous voir ?
_ Oui. Sur les conseils de Christine, votre voisine. La même qui vous a guidée ici sans doute… elle m’a dit qu’elle m’enverrait du monde. Une femme attentive cette Christine.
_ Et que lui avez-vous dit ?
_ Que vous la tromperiez avec Amanda bien sûr !
_ Mais comment avez-vous pu…
_ … osé lui dire ça ?
_ … exactement !
_ Aussi facilement que je peux vous dire que vous la tromperez avec. Je ne vois pas ce qui vous gêne là dedans. Quand on vient me voir pour parler de son couple, on parle forcément de deux personnes.
_ Et bien je…
_ Oui ?
_ Je… vous ne savez pas ce qu’il y a entre nous, c’est très compliqué !
_ Mais la vie est compliquée monsieur. Et je ne vous parle même pas de l’avenir !
_ Pourquoi ? L’avenir est pire ?
_ Non, il ne fait que prolonger le présent. Par conséquent, il n’en est pas très différent en fin de compte. Donc : si présent compliqué, futur compliqué. La simplicité est la politesse de l’esprit quand il en a marre de réfléchir.
_ Mouais… en gros vous me dites que, finalement, les choses ne changent pas vraiment quoi…
_ Mais elles changent monsieur ! Par contre, ce qui ne change pas forcément… c’est nous !
_ Où voulez-vous en venir ?
_ Au fait qu’on veuille connaître son avenir quand on doute du présent monsieur, voila où je veux en venir.
_ Et c’est tout ? On n’a pas le droit de simplement imaginer que demain sera différent ?
_ Vous pouvez imaginer ce qu’il vous chante monsieur. Et de façon inévitable, demain sera bel et bien un autre jour, vous pouvez en être sûr, inutile de me le demander.
_ Vous vous foutez de ma gueule ou quoi ? Mon couple bat de l’aile, mon entreprise est presque en faillite, je ne sais pas ce que je serai dans quelques mois et vous théorisez sur le concept du lendemain ! Mais qu’est ce que je fais ici moi…
_ Ben... c’est quand même vous qui êtes venu m’en parler.
_ Ah non, moi je suis venu vous parler de… heu…
_ De quoi demain sera fait ! Et je vous réponds qu’il sera fait, en partie, de ce que vous faites maintenant. Inutile de tergiverser sur cette évidence.
_ Bon dieu… vous vous moquez de moi ! Vous me ressortez des informations que vous avez eues de ma propre femme ! Vous savez où vous pouvez vous le mettre votre don de voyance ?!
_ Nul besoin de le posséder pour le deviner. Et songez donc un instant que je n’ai demandé ni à vous, ni à votre femme, de venir me voir tout de même !
_ Allons donc… Christine m’a aussi montré votre annonce dans le canard, ce n’est pas moi qui ai posté quand même.
_ Et ce n’est pas moi qui l’ai écrite figurez-vous, il se trouve juste que ma femme tenait à ce que les gens dans le doute sachent que je suis là. Ahem… enfin, bref ! Voyez-vous monsieur, je possède réellement le don de voir l’avenir, le problème avec les gens est qu’ils ne veulent pas vraiment le savoir, ils ne veulent qu’entendre de belles choses. C'est-à-dire, finalement, ce dont ils ont besoin dans l’instant, au présent.
_ Quand ça va mal.
_ Oui… quand ça va mal.
_ Et si tout va bien, hein ?
_ Si tout va bien, je n’en sais rien. D’habitude, les gens satisfaits ne viennent pas me consulter, je suis voué à voir se succéder toutes les misères du monde… si vous saviez !
_ Mais je sais… je sais. Vous vous nourrissez de la misère du quotidien, vous l’avez dit vous-même ! Et ça vous fait vivre… quelle honte !
_ Non monsieur, la honte c’est de s’accrocher à n’importe quoi en espérant trouver une justification à son inconséquence. La honte, c’est de croire que demain est fait pour supporter aujourd’hui.
_ Vous êtes…
_ Réaliste ? Je n’ai aucun don de réalisme je vous l’assure, juste l’expérience des gens… un des rares privilèges de l’âge vous savez.
_ Non, pas réaliste… « cynique » plutôt.
_ Cynique ? Si vous voulez. Peu importe. Vous repartirez avec la conviction que je suis cynique, mais moi je ne trompe pas ma femme.
_ C’est bien, allez-y… un malheureux vient vous voir et vous en rajoutez une couche !
_ Habituellement, les gens comme vous savent très bien rajouter des couches par eux-mêmes, inutile de me le reprocher. Si votre avenir ne vous plait pas, tant pis ! Vous n’avez qu’à régler vos problèmes présents.
_ Bon… je vois qu’il n’y a plus rien à faire ici ! De toute évidence, vous voulez me démoraliser encore plus. Sans doute pour que je m’accroche à vous hein ? Pour que je revienne vous voir, pour que vous soyez ma bouée de sauvetage ! Quelle escroquerie…
_ Même pas ! Non seulement je n’ai pas envie de vous revoir, mais en plus je sais que je ne vous reverrai pas.
_ Encore votre… « don » bien sûr !
_ Exactement.
_ Mais… si je mets un terme à ma relation avec Amanda et que je sauve mon couple, vous l’aurez dans l’os ! Bye bye vos visions par delà le temps et l'espace !
_ Non, j’aurai sauvé votre couple, ce qui est le seul vrai problème qui nous intéresse ici. D’ailleurs, plus vous en parlez et plus je vous sens rester avec votre femme.
_ Mais c’est dingue, vous me prenez vraiment pour une buse ou quoi ?! Mon avenir a changé depuis 5 minutes, c’est ça ?
_ Oui.
_... et c’est tout ce que vous trouvez à dire espèce… d’affabulateur ?
_ Mais quand comprendrez-vous que ce n’est pas moi qui décide de votre avenir monsieur ? Quand comprendrez-vous que VOUS seul en avez le pouvoir en agissant dans le présent… vous changez d’attitude sur une situation ? Et bien cette situation évoluera différemment, tout simplement.
_ Mais vous racontez du pipeau alors ?
_ Souvent les gens changent leur avenir après être venus me voir, c’est un fait. Et je verrai autant d’avenirs que vous changerez de fois la donne actuelle. Encore une fois, nous ne pouvons qu’agir dans le présent, alors inutile d’attendre pieusement demain.
_ Mais que voyez-vous exactement alors, si tant est que vous possédiez ce don prodigieux !
_ Vous voulez réellement le savoir ?
_ Oui !
_ Vraiment ?
_ OUI !!!
_ Du calme s’il vous plait…
_ O...oui... désolé, je m’emporte. Donc, auriez-vous l’extrême amabilité de me faire part de la nature de votre… « art » ?
_ Bon…écoutez-moi bien monsieur : je vois vraiment l’avenir des gens, par flashs. Je distingue la personne et une situation. Mais cela n’est valable qu’au moment où vous venez me voir. Par exemple, il suffit qu’en sortant vous n’alliez plus revoir Amanda pour que mes visions deviennent caduques ! Il suffit parfois même que la personne ose dire enfin ce qu’elle pense et fasse ce qu’elle veut vraiment pour que tout change.
_ Mais vous racontez des bobards aux gens alors ! Vous leur dites un avenir qui n’a que peu de chances de se produire… forcément, si je ne vois plus Amanda, il y a de grandes chances pour que je sauve mon couple évidemment!
_ Mais quand allez-vous donc comprendre : c’est l’attente des gens qui est faussée, pas mon don ! Ils semblent n’avoir aucune conscience de leur influence sur leur destin. Pire, ils la nient le plus souvent. Ils aimeraient tant croire que tout est écrit pour se laisser porter par les évènements, se déresponsabiliser. Mais c’est très loin d’être aussi facile. Heureusement d’ailleurs !
_ Pourquoi ?
_ Imaginez un instant que je vous vois dans un accident de train, et que je vous en alerte. Et bien vous préfèreriez croire que vous n’échapperez pas à cette mort. Voila la logique morbide et insensée qu’on m’oppose chaque jour !
_ Je… je ne saisis pas très bien je crois…
_ Si je vous préviens d’un accident de train mortel en septembre, vous feriez tout pour l’éviter, non ?
_ Ben… oui ! Je ne prends pas le train et je reste sauf.
_ Bien… et si vous prenez cette résolution au moment où je vous révèle l’évènement, et bien cet évènement n’existe plus ! Donc je ne vois plus d’accident de train, et rien, jamais rien, ne pourra venir vous confirmer que j’ai eu raison de vous alerter de ça. Dans ce cas là, ça ne semble plus aussi gênant d’avoir un avenir changeant n’est ce pas ?
_ Pfiuu… on n’en sort pas hein ?
_ Non, on n’en sort jamais en fait.
_ Et vous voulez me faire comprendre quoi alors ?
_ Je veux vous faire comprendre que je peux voir l’avenir « contextuel » mais que cet avenir n’existe pas vraiment ! Il dépend de vous. Que de vous.
_ Là… ça devient n’importe quoi…
_ Au contraire, c’est une chose merveilleuse monsieur ! Imaginez donc… mon pouvoir est de voir votre avenir et le votre est de pouvoir en changer ! Vous ne trouvez pas ça fabuleux ?
_ Peut-être… je me dis surtout que c’est terriblement compliqué !
_ En fait, vous préfèreriez que je vous dise si vous seriez plus heureux avec Amanda ou avec votre femme, pour pouvoir choisir aujourd’hui l’attitude à prendre n’est ce pas ?
_ Heu… je… j’en sais rien. Vous m’embrouillez là.
_ Vous refusez l’évidence, encore et toujours… c’est toujours pareil de toute façon.
_ Comment ça ? Ne soyez pas désobligeant s’il vous plait…
_ Monsieur, vous ne voyez que ce que vous « pouvez » voir. L’avantage de demain, c’est que vous pouvez y voir ce que vous « voudriez »… et vous voudriez quoi monsieur ?
_ …être heureux… enfin je crois.
_ Comme tout le monde, Alléluia !
_ Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle.
_ Vraiment, vous ne saisissez pas ?
_ Non…
_ Quand vous… enfin, non… vous venez me voir aujourd’hui parce que ça ne va pas, mais si vous êtes heureux plus tard, viendriez-vous me consulter ?
_ Ben… non, j’imagine que non !
_ Vous n’auriez donc plus peur de l’avenir ?
_ Sans doute un peu quand même, oui, pourquoi ?
_ Soyez certain d’une chose monsieur : quand on est heureux, on vit dans le présent, on le savoure, on le déguste, on le chérit.
_ Et alors ? Où voulez-vous en venir ? A part le bonheur, quelle est la différence avec moi aujourd’hui ?
_ Monsieur… les gens malheureux ont peur de demain parce qu’ils ont peur d’aujourd’hui. Alors ils voudraient se rassurer… et les gens heureux ne veulent pas connaitre leur avenir parce qu’ils savent qu’ils en ont un. Peu importe à quoi il ressemblera exactement puisqu’il ne tient qu’à eux de prolonger leur présent. Songez-y donc un instant… et revenez-me voir le mois prochain puisque vous le souhaitez.
_ Je croyais qu’on ne se reverrait plus.
_ Et bien maintenant on se reverra, je vous l’assure.
_ Encore votre don ?
_ Non, le votre. Immense. Prodigieux. Le mien n’est rien à côté…

[Invité]

Une bonne idée, mais trop réitérée à mon avis, ce qui plombe le dialogue : on tourne en rond. Mais je trouve que les phrases s'enchaînent bien... et on n'a jamais de mal à identifier qui parle, ce qui est la première condition !

[Lonely]

Merci d'avoir pris la peine de lire le texte Socque ! :-)

Oui, le texte tourne un peu en rond, je sentais aussi cette lourdeur. D'ailleurs, je me rends compte que ce dialogue me sert à illustrer une... "démonstration" en quelques sortes. Je voulais avant tout montrer un mécanisme que l'on connait tous et ses paradoxes.


Bref, j'ai aussi remarqué que le ton des 2 protagonistes était assez semblable, peu de personnalité en ressort.


Mais bon, si l'exercice est assez clair, c'est déjà beaucoup ! La prochaine fois je l'habillerai un peu mieux...

[wald]

Hello! J'ai bien aimé, par contre (et c'est sans doute lié au fait de s'être interdit les descriptions), j'ai du mal avec les dialogues qui débutent par des "pfiu", "hahaha", "ben", "heu". Je trouve que ça ne va pas avec le reste du texte.

[Arielle]

J'ai suivi sans problème et avec intérêt ce dialogue et la "démonstration" qu'il illustre. C'est, à mon avis, un très bon exercice.

[Invité]

J'avoue avoir survolé la fin, je me suis lassée de l'échange qui me semble inutilement long et répétitif. Je crois que cela se serait vérifié même si le sujet avait été différent (ce que je veux dire, c'est que le sujet n'est pas en cause).

[Lonely]

Merci à tous de vos commentaires !

le prochain dialogue sera plus élaboré et moins brut. Je tiens compte de vos remarques. Encore merci :-)

[Sahkti]

Le gros reproche que je formulerais à l'égard de ce dialogue est son côté trop écrit, pas assez oral. Cela ne sonne pas tout le temps très naturel. Ce pourrait être un choix, une volonté de parler sur le mode théâtral un peu grandiloquent, mais dans ce cas, tu ne pousses pas assez loin dans l'élaboration d'un ton précieux.
Cela contribue entre autre à une impression de lassitude et de répétition sans fin d'un même thème.
Je pense aussi que ça améliorerait le texte si tu différenciais davantage le personnage.

Au final, ça me paraît être un bon point de départ mais des améliorations seraient les bienvenues.

PS: pourquoi ce choix de virer toute indication narrative? Est-ce que cela ne permettrait pas, au contraire, de créer des aérations dans le texte, de lui donner une autre allure? Tu n'es pas obligé de signaler les "il dit que" ou "a pensé machin", mais tu pourrais créer des ruptures en donnant une info sur un changement de pose, une mimique ou un détail du genre. Par exemple.

[Lonely]

Le gros reproche que je formulerais à l'égard de ce dialogue est son côté trop écrit, pas assez oral. Cela ne sonne pas tout le temps très naturel. Ce pourrait être un choix, une volonté de parler sur le mode théâtral un peu grandiloquent, mais dans ce cas, tu ne pousses pas assez loin dans l'élaboration d'un ton précieux.
Cela contribue entre autre à une impression de lassitude et de répétition sans fin d'un même thème.
Je pense aussi que ça améliorerait le texte si tu différenciais davantage le personnage.

Au final, ça me paraît être un bon point de départ mais des améliorations seraient les bienvenues.

C'est marrant ça, je m'étais fait la réflexion de la forme durant l'écriture de ce dialogue : un échange "réel" entre personnes ne souffrirait pas de ce genre d'indications manquantes (normal me direz-vous... ou l'art d'enfoncer des portes ouvertes... ou bleues... ;-)

Alors j'ai essayé quoi... avec plus ou moins de succès. Sans doute rédie-t-il là la différence entre l'oral et le littéraire :-)?

PS: pourquoi ce choix de virer toute indication narrative? Est-ce que cela ne permettrait pas, au contraire, de créer des aérations dans le texte, de lui donner une autre allure? Tu n'es pas obligé de signaler les "il dit que" ou "a pensé machin", mais tu pourrais créer des ruptures en donnant une info sur un changement de pose, une mimique ou un détail du genre. Par exemple.

Juste pour essayer. La seule fois où je l'ai employée se situe dans le tournant du dialogue (quand on parle de sa femme et qu'il réalise qu'il existe l'autre côté de la médaille).

Mais dans le texte qui a suivi, j'ai bon espoir d'avoir changer ce que tu dénonces (à juste titre) :-)

[Lonely]

Désolé de ne pas avoir répondu dans "réponse aux commentaires"... je viens de m'en rendre compte.


Pas évident cette manip', désolé.

[Invité]

« Alors vous pouvez voir mon avenir ? Réellement ?
_ Oui je le peux monsieur, parfaitement !
_ Et que voyez-vous donc ?
_ Je vois que vous êtes cultivé et instruit. Et je sens que vous êtes perplexe sur notre entrevue, mais aussi rongé par un doute pesant, depuis longtemps. Ne vous accrochez pas à ces idées.

Qu'est-ce à voir avec le futur ???

[Invité]

Ok j'ai ma réponse. Texte plaisant.

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