Hôtel Intercontinental

[loic]

Hôtel Intercontinental

Rivière de parfums elle s’épanche sereine
En bas de vieux palais aux ocres décatis
Désuètes préfectures qu’on aurait déportées

Antipodes de routes mènent en Cao Bang
Sur les frontières de Chine aux mœurs impitoyables
Malsaines indochines

Ces filles magnifiques qui vont en ao daï avenue Paul Doumer
Froissement de leurs jambes
Ma conscience s’exaspère

Foncent les tractions noires
Indicibles taxis qui vont comme bodoïs
Aux discours d’oncle Ho

Puanteurs d’essence et de soupe mêlées
S’égrènent lentement aux miroirs étamés
Alignés en parade sous les ventilateurs
S’y mirent des hommes graves
Aux visages rubiconds


Echoppes de guingois où de vieilles bancales aux rires édentés
Crochetant quelques dôngs, geste parcimonieux
Délivrent aux passants
Des morceaux de chien gras qu’on élevait pour ça

[Invité]

Loic oï, c'est bien.
T'as été gentil quand-même:

aux ocres décatis

.
J'appelle çà jaune-pisse-pastel, je ne suis pas le seul.

[Sahkti]

Panda connaisseur :-)

[Sahkti]

Loïc, je suis très partagée et je crois qu'au final, je n'adhère pas vraiment, désolée. Je m'explique...
Tu renoues avec le genre "géographique" qui t'emprisonne parfois dans des descriptions trop détaillées se mariant peu au genre poétique et c'est ce qui m'écarte du texte. Il renferme de très belles images, il y a des tableaux qui mériteraient d'être exploités mais pas comme ça. Cette forme est trop réductrice ou alors tu dois opter pour la suggestion et laisser tomber tous ces détails. Je ne suis pas sûre que tu en aies vraiment envie. Pourquoi ne pas, alors, te diriger plutôt vers une poésie prosée, un récit dans lequel tu pourrais laisser libre cours à ta plume? Ici, je la sens trop bridée.

[Invité]

On a en effet l'impression d'une succession de clichés, d'instantanés, comme dans un vieux film et tout ça manque peut-être bien de liant, mais personnellement ça ne me gêne pas. Les images me transportent, c'est très visuel, je plonge dans l'ambiance. Pour le rythme je ne saurais dire.

La dernière strophe me plaît tout particulièrement.

[mitsouko]

moi j'aime bien quand la poésie voyage

[loic]

merci à vous en fait le géographique est toujours sur fond d'histoire sombre; d'errances d'humanités

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