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Un monde fragile

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Message  Lonely Sam 14 Mar 2009 - 13:18

Bonjour à vous,

bon... je continue à essayer différents trucs, alors n'hésitez pas à critiquer ! :-)

J'ai constaté que j'avais un souci avec les temps, j'ai tendance à mêler (trop ?) facilement le passé simple avec un imparfait. Je ne sais pas s'il y a une règle à ce sujet ou s'il faut l'éviter à tout prix... alors si quelqu'un à la réponse, merci !



Un monde fragile




« Vous vous rendez compte Hubble ! Comment avons-nous pu passer à côté depuis tant de temps, ça me dépasse ! C’était là, juste sous nos yeux., depuis toujours !
- Pas « sous nos yeux » Fontanelle…au dessus ! »


Hubble était visiblement préoccupé par la révélation, la portée de leur découverte allait changer la vie, révolutionner un paradigme que chacun croyait intouchable. L’excitation était palpable, électrique, et il pianotait fébrilement sur son clavier en fixant l’écran, détournant parfois son regard vers l’œilleton du télescope pour s’assurer de la mise au point.

« Fontanelle ! Venez voir ! Cette fois-ci nous n’avons plus de doute à avoir, les chiffres ne mentent pas… la précision est de l’ordre du millimètre ! Du millimètre Fontanelle !!! C’est insensé, c’est inouï, c’est... 
- Impossible ! »



Oui… impossible. Arthur se précipita vers son homologue britannique et ne put que constater l’exactitude hallucinante de leurs mesures. « Mais alors… cela voudrait dire que… qu’on… que quelqu’un – ou quelque chose ! trancha Hubble - l’a placé volontairement à cette place ! Mais pourquoi grands dieux… pourquoi ?! - Et surtout, comment ?! »

Les deux hommes restèrent un moment les yeux rivés sur les écrans clignotants, projetant dans leurs esprits les conséquences improbables de leur découverte, pris d’un vertige face à la révolution qui germait devant eux. « Il faut nous dépêcher lança Arthur, ils ne vont plus tarder à passer le sas, nous avons peu de temps. » Jeffrey courut vers son poste et s’affala dans son fauteuil, manipulant avec habileté les complexes appareillages du télescope. « J’ai les résultats du scan Arthur ! Tout est OK, nous ne nous sommes pas trompés – et l’analyse volumétrique ? – attendez… heu… oui ! C’est ça ! Elle confirme les modèles, cela ne peut être le fruit du hasard, c’est certain ! La concordance est tout bonnement remarquable, c’est incroyable !»

Sitôt les chiffres apparus, la porte de la salle trembla sous d’impressionnantes percussions qui tétanisèrent la petite équipe. Arthur et Jeffrey se retournèrent d’un seul homme vers le bruit assourdissant qui résonnait depuis le fond de la salle avant de croiser leurs regards avec inquiétude. « Nous n’avons plus le temps Jeffrey… ils sont là »

- Oui. Alors… que faisons-nous ? On envoie ?
- Vous vous rendez compte ? Et s’il y avait une erreur ? Si nous nous étions trompés ?
- Mais bon dieu ! Il n’y a pas d’erreur Arthur ! Aussi incroyable que cela puisse paraître…
- Bon… téléchargement global ?
- Téléchargement global ! »

Le vacarme ponctuait chacun de leur geste, et les deux hommes s’attelèrent à leur tâche avec une angoisse grandissante. La sueur perlait sur leurs tempes battantes, dégoulinant le long des branches de leurs lunettes pour venir embuer les carreaux. Bientôt une voix transperça la porte au milieu du martèlement : « Monsieur Carwell ! Monsieur Bragant ! Ici le colonel Molach, nous savons que vous êtes là, ouvrez !!! Vous avez violé une zone interdite, si vous ne vous rendez pas immédiatement nous avons autorisation d’ouvrir le feu ! »

Les deux hommes se figèrent un instant en se dévisageant… « vous… vous vous appelez Carwell alors ? "Le" fameux Carwell ? 
- Yes mister "Bragant", nice to meet you » répondit-il avec complicité.

Et ils ne purent contenir un sourire nerveux devant l’étrangeté de leur situation, chacun sondant chez l’autre l’éventuelle présence d’un doute, d’une peur. Ils avaient décidé de taire leurs vrais noms, pour se protéger, et à cet instant précis ils se donnaient l’impression d’être nus, sans aucune défense. « Dites… osa Bragant en se détournant un court instant de ses instruments, c’était vrai cette histoire d’espionnage il y a 5 ans ? » Carwell se retourna et dévisagea un instant son compère d’un air évasif… « nous n’avons plus le temps de discuter je le crains. Soyez juste certain que je n’ai jamais agi comme ils l’ont prétendu, ce n’était pas moi la taupe ». Il y eut un léger moment de flottement puis, constatant leur situation actuelle, Bragant mis un terme à cette courte incursion dans le passé. « Je vous crois Carwell… désolé.
- Alors dépêchons-nous ! Sinon tout cela n’aura servi à rien. Je m’occupe de transférer les données sur l’ordinateur.
- Oui… j’ai fini d’installer mon programme. Je n’ai plus qu’à saisir les adresses »

Bragant se remit aussitôt à sa tache. L’heure n’était plus à la réminiscence du scandale du siècle, alors même qu’il aurait tout donné pour connaitre le fin mot de cette histoire. Non, il est temps aujourd’hui de jeter un pavé dans la marre, de filer un grand coup de pied dans la fourmilière, de révolutionner les dogmes. Au rythme du martèlement incessant qui allait bientôt faire céder les gonds de la lourde porte, ils s’activaient à envoyer à leurs confrères les résultats de leurs mesures. Leurs têtes étaient en ébullition, les pensées fusaient dans un chaos total, percutant la Raison, enfonçant les certitudes. Et avec un sentiment oppressant que tout cela présager l’inéluctabilité d’une fin proche.

Puis un bruit cataclysmique explosa leurs tympans. La porte avait cédé. Carwell se leva instinctivement et reçut une balle en pleine tête alors que Bragant se tétanisa littéralement sur sa chaise, abasourdi. La troupe militaire envahit la pièce avec fureur, se jetant sur le scientifique pétrifié pendant qu’un homme avançait lentement vers le cadavre de Carwell. Il retourna négligemment le corps d’une poussée du pied, contempla l’homme avec dédain et se tourna vers Arthur qui était déjà ceinturé par deux solides gaillards encagoulés. « Et bien, et bien, et bien… Mr Bragant. Quelle surprise de vous voir ici, je ne vous aurai jamais cru capable d’une telle folie !  -  Mais vous… vous l’avez tué !!! cria Arthur sous le choc, en regardant la marre de sang qui se répandait maintenant sur le sol, pourquoi ? Pourquoi ! ».

« Pourquoi Mr Bragant ? Et bien parce que j’en avais reçu l’ordre, voila pourquoi. Mais trêve de bavardage, il y a quelqu’un qui souhaiterait vous parler. Emmenez-le ! ». Arthur jeta un dernier coup d’œil vers l’écran où clignotait le programme qu’il avait mis au point. Le transfert des données était fini… il lui suffirait d’appuyer sur une touche, une seule touche, pour que le monde apprenne. Mais il était déjà mains liées… « Tout ça… pour rien ! » se lamentait-il. Le colonel se pencha vers l’ordinateur, compulsa les données et se tourna vers le scientifique. « Vous avez bien travaillé ! lui lança-t-il, il était temps qu’on arrive… je m’occupe d’effacer tout ça, vous pourrez dormir tranquille désormais ». Puis il afficha un sourire cynique, propre à glacer Bragant qui était violemment évacué de la salle par les hommes en uniformes. « Où m’amenez-vous ? » hurla-t-il.

En guise de réponse, on lui mit un sac sur la tête avant de le traîner sur le parking et de l’enfoncer dans une voiture. Une injection puis le silence, le noir total. Il fallut une forte odeur de sels pour ramener sa conscience à lui, il avait mal partout. La vue était floue, l’esprit malade, le corps paralysé. « On vous a injecté un produit qui paralyse tous vos muscles volontaires, n’essayez pas de bouger vous n’y arriverez pas avant une dizaine de minutes ». La voix, grave et profonde, semblait venir de derrière lui. Son corps immobile reprenait lentement vie, comme si le sang parcourait à nouveau ses organes, partant du cœur pour exhumer de leur léthargie chacun de ses membres assoupis. Puis son esprit redevint clair et il put constater l’endroit : un bureau richement décoré, sans fenêtre, et un homme engoncé dans un uniforme clinquant, assis pesamment dans un immense fauteuil de cuir noir qui grinçait au rythme de ses mouvements de balancier. « Vous êtes avec moi ? » demanda posément la présence.

«  Carwell ! cria Arthur.
- Carwell est mort Mr Bragant. Enfin mort… répondit tranquillement l’imposant personnage.
- Mais… pourquoi ! Pourquoi l’avez-vous tué ? Un des plus brillants physiciens de sa génération !
- Parce qu’il gênait beaucoup trop de monde.
- Trop de monde ? Mais qui êtes-vous pour dire ça ? lança désespérément Arthur.
- Général Malevin. Enchanté de vous rencontrer Mr Bragant.
- Général ? Mais… vous n’aviez pas le droit de le tuer ainsi, nous n’étions même pas armés !
- J’ai tous les droits ! asséna Malevin. Y compris celui de vous faire taire. Alors allons droit au but si vous le voulez bien : on ne vous a pas tué pour être sûrs de ce que vous savez. Ou plutôt de ce que vous ne savez pas.
- Si vous voulez parler de la Lu…
- Tssss… coupa Malevin, un dernier conseil : ne me mentez pas. De toute façon vous ne sortirez pas vivant d’ici. Tout ce qui sera dit restera donc entre nous deux. »
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Message  Lonely Sam 14 Mar 2009 - 13:25

Et le général se cala bien au fond de son grand fauteuil, croisant les doigts anxieusement en fixant du regard le pauvre scientifique qui venait d’apprendre l’imminence de sa mort.

« Mais c’est dingue… insensé ! On a juste pénétré dans l’observatoire parce qu’on nous empêchait de travailler ! On a aussi sali nos noms, détruit nos réputations, brisé nos carrières. Quand j’ai appris que « Hubble » était en fait Carwell, j’ai de suite compris le lien qui nous unissait… mais nous n’avons fait de mal à personne !
- Que vous croyez ! Vous avez mis le pied dans un engrenage irréversible à partir du moment où vous avez suivi Jeffrey. Maintenant… il vous faut assumer. Alors dites-moi, Arthur – vous permettez que je vous appelle Arthur n’est ce pas ? - venons en aux faits. Que pensez-vous avoir découvert. »

Bragant resta silencieux un instant, le temps de laisser son esprit jauger la situation. Il observa la pièce, chaque élément, sonda les yeux du général et conclut à l’impasse totale où il se trouvait. Son interlocuteur affichait un air d’une gravité dérangeante.

«  Ce que nous avons découvert…
- N’ayez pas peur, je suis rompu à entendre bien des choses vous savez. »

Arthur laissa traîner son regard, hagard, comme s’il essayait d’étirer l’instant, de grappiller quelques précieuses secondes. Le temps de reprendre ses esprits et de clarifier ses idées, il respira un grand coup…

« La Lune ! Le problème, c’est la Lune !
- Et bien quoi la Lune ?
- La Lune !! Elle… elle… elle n’est pas normale !
- Et bien, en voila une nouvelle ! Comment ça… expliquez-vous !
- C’est sa position, elle est anormale.
- Anormale ! Et qu’y a-t-il d’anormal ?
- Vous… vous ne vous êtes jamais demandé par quel miracle sa circonférence correspondait exactement à celle du soleil quand ils s’alignent avec la Terre ? Les deux disques se calent parfaitement l’un sur l’autre, à tel point que nous pouvons très précisément observer la couronne solaire ! Ne vous êtes-vous jamais demandé quelle était la probabilité pour que sa taille et la distance qui nous sépare d’elle occulte parfaitement notre étoile lors des éclipses ?
- Grands dieux, non ! sourit le général, c’est juste ainsi…
- C’est juste ainsi ? Arthur se mit à pouffer de rire devant la naïveté de la réponse. C’est… « juste ainsi »? Et il rigola nerveusement.

Le général se renfrogna subitement.

«  Ne me prenez pas pour un imbécile Mr Bragant !
- Mais vous vous rendez compte ! On dirait que nul ne s’est jamais posé la question ! Durant des millénaires d’observation, jamais personne n’a donc été interpellé d’une telle coïncidence. Savez-vous que cette superposition quasi parfaite n’est précisément visible que d’un référentiel terrestre ? Avez-vous conscience qu’à quelques milliers de kilomètres près, une broutille à l’échelle des distances spatiale, et bien cet évènement n’aurait pas lieu ! La probabilité est infinitésimale, c’est même quasiment impossible ! Or, c’est bien là, sous nos yeux, depuis toujours ! Le Soleil ou la Lune pourraient être plus gros ou plus petits, la distance qui les sépare et qui nous en sépare pourrait tout aussi bien être différente d’un cheveu … mais non !
- Et où voulez-vous en venir ? Si ce n’était pas ainsi, la question ne se poserait pas !
- Ah… et voila l’argument absolu : si ce n’était pas ainsi, la question ne se poserait pas !
- Tout à fait Bragant, et je ne crois pas vous l’apprendre : une fluctuation d’un milliardième de milliardième dans la charge électrique des atomes et c’est l’Univers qui s’écroule ! Une différence négligeable dans les champs de forces électromagnétiques et nous ne serions pas ici, tous les deux, à discuter. Alors qu’est ce donc que la position de la Lune face à cela !
- Vous vous trompez Général…
- Ah bon ? Je me trompe ? Oseriez-vous soutenir le contraire, vous, un scientifique, un astronome qui plus est ?
- Je ne prétends pas le contraire, je dis juste que si l’état des choses était différent, cela ne signifie pas forcément que rien n’existerait, ça signifierait que nous n’avons pas les moyens de savoir à quoi ça ressemblerait, voila tout. Einstein lui-même disait que le temps et l’espace ne sont pas les conditions d’existence de l’Univers, mais les modes par lesquels nous les pensons… changer les données mesurables de l’Univers ne revient donc qu’à une chose : nous confronter à une ignorance logique et légitime… mais sûrement pas au néant !

Le général resta quelques instants à dévisager son interlocuteur, l’air soucieux. Puis il fit rouler le fauteuil vers son bureau et posa lourdement les mains sur l’élégante feuille de verre qui protégeait le bois précieux. Repositionnant mécaniquement les rares objets qui se trouvaient dessus, selon un ordre connu de lui seul, il finit par s’accouder au mobilier et fixa intensément Arthur en soutenant son menton.

« Bon… écoutez… je vais être honnête avec vous. Mais d’abord dites-moi ce que vous pensez de tout ça, nous sommes d’accords ?
- Ce que je pense de tout ça ? Et bien je pense, et Carwell pensait comme moi, que la Lune a été… comment dire… « disposée » à cet endroit précis. La probabilité pour qu’elle se place exactement ainsi est quasiment inexistante ! Nous en avions la preuve !!
- « Disposée à cet endroit précis » ? Mais, mon pauvre Bragant, soupira Malevin… vous rendez-vous compte de ce que vous dites au moins ?
- Oui je m'en rends compte ! Et je l’assume !
- Et bien vous avez au moins le courage de vos convictions… »

Des convictions ? Bragant n’en menait déjà pas large d’avancer une hypothèse aussi déroutante, et sans même franchir le pas de l’interprétation, le fait en lui-même était déjà assez remarquable pour qu’on s’y arrête un instant pensait-il. « Inutile d’avoir des convictions pour lever le nez au ciel durant une éclipse et constater l’énormité de la chose. Je trouve ça dingue qu’on n’en ait jamais parlé avant…
- Qui vous dit qu’on n’en a jamais parlé avant ?
- Que… que voulez-vous dire ? marmonna Bragant.
- Oh, pas grand-chose. Et que pouvez-vous déduire de cette extraordinaire coïncidence ? Je suis curieux de le savoir.
- Ce que j’en déduis ? Et bien… que quelque chose, ou quelqu’un, a sans doute volontairement placé la Lune ainsi. Car même si nous avons une certaine connaissance des origines de notre satellite, même si nous savons qu’elle était beaucoup plus proche de la Terre à ses débuts et qu’elle s’en éloigne, oui… même en sachant tout cela, le fait qu’elle soit précisément ici à ce moment même de notre évolution est… surréaliste ! Sans intervention extérieure, il est impossible qu’une telle occurrence arrive. Tous nos modèles le prouvent. Toutes nos simulations ont démontré que c’était … impossible ! Impossible !
- Bon… et pourquoi aurait-on fait ça ?
- Je ne sais pas pourquoi. Je ne comprends pas… pour masquer quelque chose peut-être.
- Masquer ?! s'étouffa Malevin.
- Oui… pourquoi pas ! Ou peut-être par rapport aux marées, où aux conditions climatiques sur Terre. Il existe une myriade d’implications au rôle de la Lune, des conséquences essentielles, fondamentales ! Sans elle, la Terre serait radicalement différente, la vie ne serait même pas apparue vous savez !
- Oh mais… je sais, croyez-moi !
- Vous savez ?
- Oui… et je suis maintenant certain que vous en savez un peu trop. Il est des choses qui doivent rester magiques pour les uns, et logiques pour les autres. Et vous n’appartenez plus à aucune de ces deux catégories… je suis sincèrement désolé Arthur.

Le général se leva brutalement de son siège, dégaina son pistolet et tira sur Bragant qui s’écroula instantanément sur le sol. Il respira profondément, attendit quelques secondes puis rengaina son arme, contourna le vaste bureau et regarda attentivement le scientifique étendu par terre. Il opina de la tête avec un air perplexe, comme s’il avait ressenti de la compassion pour cet homme prêt à risquer sa vie pour une parcelle de vérité. Puis il se dirigea vers la porte et ordonna aux gardes en faction de s’occuper du corps. « Avec respect » intima-t-il. Le visage fermé, noyé dans ses pensées, il partit dans le dédale de couloirs référer de son entretien avec ses supérieurs, dans un autre bureau anonyme que le complexe souterrain abritait. Quand il reviendrait dans son bureau, il n’y aurait plus de traces, plus de corps, plus de sang. Mais lui garderait encore longtemps le souvenir de son entrevue. Des hommes meurent à cause des idées qu’ils ont, et il regrettera juste de ne pas avoir répondu aux interrogations de ce scientifique courageux, lucide, lui qui savait mieux que quiconque les mystères qui nimbent encore de nos jours les évènements les plus anodins de nos vies endormies.
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Message  Invité Dim 15 Mar 2009 - 19:53

L'idée est intéressante, mais elle tourne vraiment court à mon avis. Vous faites monter la sauce, entourez toute l'affaire d'un épais voile de mystère, suggérez une conspiration d'envergure... et puis rien, ça se termine en queue de poisson. Je trouve cela dommage. Si le ton du texte était moins dramatique, cela choquerait moins, je crois. En tout cas l'écriture est efficace.

Une remarque : à un moment vous passez au présent sans raison apparente.
"L’heure n’était plus à la réminiscence du scandale du siècle, alors même qu’il aurait tout donné pour connaitre le fin mot de cette histoire. Non, il est temps aujourd’hui"

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Message  Lonely Lun 16 Mar 2009 - 9:41

Et bien... merci de votre commentaire Socque, je commençais à désespérer (rien de pire que l'indifférence). Après le dialogue soporifique, je pensais avoir inventé le récit somnifère...

Pour la fin en queue de poisson, c'est parce que j'ai tronqué des développements qui auraient pu noircir bien d'autres pages, et je pensais que c'était déjà bien long pour le forum. Donc, l'histoire continuait bien sûr... mais j'ai préféré la clore ainsi pour ne pas poster un texte deux fois plus gros. Je comprends que ça desserve grandement le récit... mais je voulais surtout savoir si la narration était potable avant tout (j'ai essayé d'aller "vite").

De plus, j'avais déjà bien édulcoré le texte pour éviter de le rendre lourd, vous aurez compris qu'à la fin on aborde la très délicate problématique du Principe Anthropique. Et j'avais peur que ce genre de questionnement ne soit un brin trop barbant... je doute déjà que la Lune ne soit un grand sujet de fascination pur beaucoup (alors que je considère réellement comme extrêmement déroutant cette histoire de superposition parfaite entre Lune et Soleil).

Bref, je regrette d'avoir mutilé la fin aussi lapidairement, surtout que j'avais plein de choses à dire pour aller encore plus loin dans ce "mystère". Un mystère bien loin d'intéresser les foules malheureusement...
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Message  Invité Lun 16 Mar 2009 - 11:47

Je ne crois pas que le sujet soit seul en cause, la longueur du texte joue aussi souvent un rôle non négligeable dans le nombre de commentaires. Faute de temps, on a tendance à privilégier les textes plus courts.

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Message  Invité Lun 16 Mar 2009 - 13:19

non, nous sommes là, c'est que mieux vaut attendre le temps que de lacher un truc bâclé genre pas aimé., truc.

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Message  Lonely Lun 16 Mar 2009 - 14:24

Oui... désolé, sans doute ai-je trop d'attentes. Comprenez, je viens plus ici pour apprendre à écrire qu'autre chose. Mon précédent dialogue était long et pesant, alors j'ai essayé un truc plus rapide et plus... "haletant" cette fois-ci. Et j'attends essentiellement de connaitre mes erreurs, pour pouvoir les corriger et avancer un petit peu (et j'ai bon espoir que les dialogues de ce textes soient moins barbants que le précédent exercice). Alors si je n'ai pas l'occasion de me faire critiquer, ben... j'ai l'impression de faire du sur place en quelques sortes.


Maintenant, je ne jette la pierre à personne bien entendu. Et j'admets volontiers que mes efforts valent ce qu'ils valent, selon la sensibilité de chacun.

Bref, désolé pour cette brève saute d'humeur.
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Message  Invité Lun 16 Mar 2009 - 19:46

Voilà, j'ai pris le temps de lire le texte attentivement, et je dois dire que même si le sujet n'est pas ce que je préfère, le récit est bien mené, jusqu'à la fin qui tombe à l'eau, qui aurait mérité d'être moins abrupte, plus explicative même. Je trouve le personnage du colonel (ou général, je ne sais plus) intéressant mais à peine esquissé.

Dans le détail, j'ai relevé plusieurs choses (il reste des bricoles dans le texte, mais pas de gros problème de concordance de temps, sauf dans un passage) :

-Arthur et Jeffrey se retournèrent d’un seul homme

=> "comme un seul homme" ou "d'un seul tenant"

-La sueur perlait sur leurs tempes battantes, dégoulinant le long des branches de leurs lunettes pour venir embuer les carreaux.

=> "à", je crois. Et je trouve ça tellement exagéré que c'en est presque comique, sauf que le ton du texte est plutôt sérieux.

-Bragant se remit aussitôt à sa tache

=> tâche

-un pavé dans la marre

=> mare (revient plus loin dans le texte)

-Et avec un sentiment oppressant que tout cela présager l’inéluctabilité d’une fin proche.

-Puis un bruit cataclysmique explosa leurs tympans

=> "perça" ? Il me semble que "exploser" utilisé ainsi est plutôt familier

-Carwell se leva instinctivement et reçut une balle en pleine tête alors que Bragant se tétanisa littéralement sur sa chaise, abasourdi

=> beaucoup d'adverbes de manière ou d'expressions utilisant "avec" dans tout ce paragraphe et ailleurs

-Puis il afficha un sourire cynique, propre à glacer Bragant qui était violemment évacué de la salle par les hommes en uniformes.

=> adverbe encore. Et pourquoi utiliser une tournure passive ? Pourquoi ne pas dire "que les hommes en uniforme évacuaient brutalement de la salle" ?

-avant de le traîner sur le parking et de l’enfoncer dans une voiture

=> étrange choix de verbe. "de le pousser à l'intérieur d'une voiture", peut-être ?

-Il fallut une forte odeur de sels pour ramener sa conscience à lui

=> pour le ramener à la conscience/ pour qu'il reprit conscience

La vue était floue, l’esprit malade, le corps paralysé

=> je ne comprends pas le choix de l'article ici au lieu du possessif

-je dis juste que si l’état des choses était différent, cela ne signifie pas forcément que rien n’existerait, ça signifierait que nous n’avons pas les moyens de savoir à quoi ça ressemblerait,

=> il me semble qu'il y a là une grosse confusion sur le choix des temps. Une possibilité : "je dis juste que si l’état des choses était différent, cela ne signifierait pas forcément que rien n’existe, ça signifierait que nous n’avons pas les moyens de savoir à quoi ça ressemble"

-Ou peut-être par rapport aux marées, aux conditions climatiques sur Terre

=> ou

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Message  Lonely Lun 16 Mar 2009 - 20:08

Merci infiniment Easter :-), tu as mis le doigt sur 2/3 trucs qui me laissaient perplexes et que j'essaierai de retenir la prochaine fois.

Concernant le général, c'est effectivement lui qui prenait la suite du récit (face à ses supérieurs notamment), et son personnage était sensé donner le fin de l'histoire. Mais si ce texte était déjà long, on peux imaginer ce que ça aurait pu donner.


Easter(Island) a écrit:

Dans le détail, j'ai relevé plusieurs choses (il reste des bricoles dans le texte, mais pas de gros problème de concordance de temps, sauf dans un passage)

Je vois que les phrases mêlant passé simple et imparfait passaient bien alors. C'est marrant, c'est ce qui m'a le plus tiqué pourtant.


-La sueur perlait sur leurs tempes battantes, dégoulinant le long des branches de leurs lunettes pour venir embuer les carreaux.

=> "à", je crois. Et je trouve ça tellement exagéré que c'en est presque comique, sauf que le ton du texte est plutôt sérieux.

Oui, cette phrase fait un peu tâche, c'est vrai.

-Puis un bruit cataclysmique explosa leurs tympans

=> "perça" ? Il me semble que "exploser" utilisé ainsi est plutôt familier

Je pensais que ça permettait de mieux imaginer l'impression que donne une grosse porte qui cède sous un pilonnage.


=> beaucoup d'adverbes de manière ou d'expressions utilisant "avec" dans tout ce paragraphe et ailleurs

Ça je le retiens, je veillerai à y être attentif.


-avant de le traîner sur le parking et de l’enfoncer dans une voiture

=> étrange choix de verbe. "de le pousser à l'intérieur d'une voiture", peut-être ?

Même principe que pour "exploser les tympans" : je pensais que ça retranscrivait mieux l'impression d'être embarquer de force, contre son gré.


La vue était floue, l’esprit malade, le corps paralysé

=> je ne comprends pas le choix de l'article ici au lieu du possessif

Alors là... je crois que l'un ou l'autre ne me gêne pas en fait. Le possessif serait mieux adapter donc ?

-je dis juste que si l’état des choses était différent, cela ne signifie pas forcément que rien n’existerait, ça signifierait que nous n’avons pas les moyens de savoir à quoi ça ressemblerait,

=> il me semble qu'il y a là une grosse confusion sur le choix des temps. Une possibilité : "je dis juste que si l’état des choses était différent, cela ne signifierait pas forcément que rien n’existe, ça signifierait que nous n’avons pas les moyens de savoir à quoi ça ressemble"

Exact... je l'avais pas du tout vu celle-la.


Merci encore de tous ces conseils Easter, il y a là quelques remarques que je saurai retenir... :-)
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Message  Sahkti Jeu 9 Avr 2009 - 9:30

En entamant ma lecture, j'ai pensé que peut-être nous allions avoir droit à un duo de savants à l'image de celui, succulent, créé par socque, mais tu ne pousses pas l'idée assez loin à mon goût et tu te perds dans pas mal de méandres qui allongent et alourdissent le texte; c'est dommage.

Il y a de bonnes idées, une base qui mériterait d'être développée autrement, avec moins de détails et une écriture par moments plus posée. Prends le temps d'installer tes ambiances sans pour autant jouer la carte de la répétition d'idées identiques tout au long du texte.

Je lis plus bas ton commentaire à socque et vois que tu as tronqué pas mal ton texte, ceci expliquerait cela et je redis donc que c'est dommage :-)
le potentiel est là, vraiment, te reste à travailler la forme, adopter une vitesse de croisière qui permettrait d'atténuer ce sentiment d'écriture fébrile parce que trop "pressée".
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