Tu vois je n'ai pas oublié
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Tu vois je n'ai pas oublié
Ces chants d’amour écrits sur des nappes si blanches
Nous refaisions le monde aux soirs de nos défaites
Le petit livre rouge, pour missel de campagne
Les deux pieds dans la boue, courbé dans les rizières.
Kérouac nous amenait sur des routes lointaines
Et tu citais Marcuse, à l’aube, dégrisé.
Nos fées de Brocéliande avaient les lèvres rouges
Entre leurs cuisses tendres, nos démons s’engouffraient.
Je noircissais des pages à la mine des mots
Creusant chaque filon pour trouver la lumière
Tes croûtes se vendaient comme des cages à lion
Mes feuilles mortes jonchaient, la cour chez Gallimard
La pitance était rare et le vin injurieux
Quelques huissiers grincheux nous coursaient dans les ruelles
L’argent de la Comtesse et ses quartiers de noblesse
Où ma révolution s’habillait de tendresse
Je jazzais chaque nuit aux caves Saint Germain
Musiques hallucinées comme de noirs geysers
A l’aube ouvrière, quand la Seine sommeille
Je croisais les bouchers ployant sous les carcasses
Et puis tu es parti bourlinguer sur les mers
Barbouillant de couleurs la trace de tes pas
Du facteur j’ai guetté chaque jour une lettre
Et puis le temps qui passe et nos dents déchaussées
Ce matin, quand j’ai reçu ta bouteille à la mer
Je me suis plu à croire au conte d’Andersen.
Nous refaisions le monde aux soirs de nos défaites
Le petit livre rouge, pour missel de campagne
Les deux pieds dans la boue, courbé dans les rizières.
Kérouac nous amenait sur des routes lointaines
Et tu citais Marcuse, à l’aube, dégrisé.
Nos fées de Brocéliande avaient les lèvres rouges
Entre leurs cuisses tendres, nos démons s’engouffraient.
Je noircissais des pages à la mine des mots
Creusant chaque filon pour trouver la lumière
Tes croûtes se vendaient comme des cages à lion
Mes feuilles mortes jonchaient, la cour chez Gallimard
La pitance était rare et le vin injurieux
Quelques huissiers grincheux nous coursaient dans les ruelles
L’argent de la Comtesse et ses quartiers de noblesse
Où ma révolution s’habillait de tendresse
Je jazzais chaque nuit aux caves Saint Germain
Musiques hallucinées comme de noirs geysers
A l’aube ouvrière, quand la Seine sommeille
Je croisais les bouchers ployant sous les carcasses
Et puis tu es parti bourlinguer sur les mers
Barbouillant de couleurs la trace de tes pas
Du facteur j’ai guetté chaque jour une lettre
Et puis le temps qui passe et nos dents déchaussées
Ce matin, quand j’ai reçu ta bouteille à la mer
Je me suis plu à croire au conte d’Andersen.
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
J'aime toujours beaucoup comme tu réussis à recréer des ambiances, en l'occurence celle-ci, bohème, nostalgique mais lucide, réveille des souvenirs vivaces de lectures et de paroles de chansons.
Tout me parle, mais j'ai préféré ceci :
Du facteur j’ai guetté chaque jour une lettre
Et puis le temps qui passe et nos dents déchaussées
et me suis interrogée sur la pertinence de la virgule ici :
Mes feuilles mortes jonchaient, la cour chez Gallimard
Tout me parle, mais j'ai préféré ceci :
Du facteur j’ai guetté chaque jour une lettre
Et puis le temps qui passe et nos dents déchaussées
et me suis interrogée sur la pertinence de la virgule ici :
Mes feuilles mortes jonchaient, la cour chez Gallimard
Invité- Invité
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
Magnifique poème aux saveurs étranges et nostalgiques. C'est vrai que l'ambiance est superbement rendue et que viennent à l'esprit des chansons connues. Mais l'écriture poétiques est souvent faite d'échos réinventés . Celui-ci chante à merveille.
Oui, cette petite virgule me semble ne rien avoir à faire ici.
Oui, cette petite virgule me semble ne rien avoir à faire ici.
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
mitsouko a écrit:Ces chants d’amour écrits sur des nappes si blanches
Nous refaisions le monde aux soirs de nos défaites
Le petit livre rouge, pour missel de campagne
Les deux pieds dans la boue, courbé dans les rizières.
Kérouac nous amenait sur des routes lointaines
Et tu citais Marcuse, à l’aube, dégrisé.
Nos fées de Brocéliande avaient les lèvres rouges
Entre leurs cuisses tendres, nos démons s’engouffraient.
Je noircissais des pages à la mine des mots
Creusant chaque filon pour trouver la lumière
Tes croûtes se vendaient comme des cages à lion
Mes feuilles mortes jonchaient, la cour chez Gallimard
La pitance était rare et le vin injurieux
Quelques huissiers grincheux nous coursaient dans les ruelles
L’argent de la Comtesse et ses quartiers de noblesse
Où ma révolution s’habillait de tendresse
Je jazzais chaque nuit aux caves Saint Germain
Musiques hallucinées comme de noirs geysers
A l’aube ouvrière, quand la Seine sommeille
Je croisais les bouchers ployant sous les carcasses
Et puis tu es parti bourlinguer sur les mers
Barbouillant de couleurs la trace de tes pas
Du facteur j’ai guetté chaque jour une lettre
Et puis le temps qui passe et nos dents déchaussées
Ce matin, quand j’ai reçu ta bouteille à la mer
Je me suis plu à croire au conte d’Andersen.
Sauf si ici, c'est un lieu où l'on doit à tout prix trouver des défauts, je prends le tout et le savoure.
Ah, bon sang! Quelle belle sensibilité!
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
merci aux passantes, passants
une virgule eut changé le monde
mille fois raison, elle n'a rien à faire là cette virgule
mon explication : elle s'emmerde comme logo chez Nike , et est venue se planquer chez moi
une virgule eut changé le monde
mille fois raison, elle n'a rien à faire là cette virgule
mon explication : elle s'emmerde comme logo chez Nike , et est venue se planquer chez moi
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
Quelques huissiers grincheux nous coursaient dans les ruelles
celui là est comme un caillou qui crée une onde sur le courant de ce récit
pourquoi pas:
coursés dans les ruelles par quelque hussier grincheux
celui là est comme un caillou qui crée une onde sur le courant de ce récit
pourquoi pas:
coursés dans les ruelles par quelque hussier grincheux
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
Sentiers battus et rebattus... mais un rythme formidable, ici, je trouve, et un style limpide !
J'ai adoré. Et j'ai toujours été sensible à ces souvenirs, temps de bohèmes et d'envies que l'on regrette, que l'on rejoue dans nos têtes.
J'ai adoré. Et j'ai toujours été sensible à ces souvenirs, temps de bohèmes et d'envies que l'on regrette, que l'on rejoue dans nos têtes.
Invité- Invité
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
Un texte très sensible, une belle idée, mais pourquoi avoir renoncé aux alexandrins classiques ?
Invité- Invité
Re: Tu vois je n'ai pas oublié
Atmosphère étrange et presqu'envoûtante, jonchée de références et parsemée de belles images... tout cela s'écoule avec fluidité et élégance, j'aime beaucoup.
M'a plus particulièrement touchée la mélancolie qui se dégage de ce texte.
Et ceci:
Et puis tu es parti bourlinguer sur les mers
Barbouillant de couleurs la trace de tes pas
Du facteur j’ai guetté chaque jour une lettre
Et puis le temps qui passe et nos dents déchaussées
M'a plus particulièrement touchée la mélancolie qui se dégage de ce texte.
Et ceci:
Et puis tu es parti bourlinguer sur les mers
Barbouillant de couleurs la trace de tes pas
Du facteur j’ai guetté chaque jour une lettre
Et puis le temps qui passe et nos dents déchaussées
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Tu vois je n'ai pas oublié
Si je ne me trompe, tu as intitulé un de tes poèmes "à nos dents déchaussées" pour décrire la vieillesse et la décrépitude. J'aurais préféré qu'ici tu trouves une autre expression, bien que celle-ci soit très suggestive.
Invité- Invité
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