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Elle dessinait un monstre

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Phoenamandre
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Message  Phoenamandre Mar 17 Mar 2009 - 20:19

Emmitouflé dans son douillet lit, l'enfant avait bien chaud. Quel bonheur pour lui de ressentir contre sa tendre peau la couverture si douce qu'on ne pouvait qu'y dormir. Mais il avait mal. Très mal. Son cœur battait fort dans sa maigre poitrine, et lui arrachait une terrible douleur pour son jeune âge. Il ne cria pas. Non, il n'en avait pas besoin. Il savait qu'en patientant, cela cesserait doucement. Alors il s'endormirait, dans le meilleur des mondes possibles. Il respira doucement, en prenant soin de remplir entièrement chacun de ses deux poumons, puis de recracher à la même allure l'oxyène que son corps avait consommé. Il attendit. Puis la douleur s'effaça, petit à petit. Il ferma alors ses paupières, en espérant vite rejoindre le pays des songes. Le temps passa, long et parfois énervant. Alors Morphée vint le chercher de ses longs bras, et l'emmena dans le monde où l'impossible devient commun.
Elle le regarder doucement se déconnecter du réel, et pensa avec nostalgie au temps où elle pouvait rêver. De ses mains qui ne pouvaient qu'effleurer, elle touche le visage du garçon endormis. C'est bon, il n'était plus là. Alors elle s’assit à même le sol, et commença à dessiner. Son crayon allait, de part et d'autre de la fine feuille de papier. Un visage apparu, laid, souriant méchamment. Elle dessinait un monstre. Celui qui l'avait emporté. Quand elle l'eu finis, elle le regarda, se demandant si elle éprouvait de la haine ou seulement du regret. Peut être se sentait-elle juste seule ? Elle se mordilla la lèvre inférieure, et se leva. Derrière elle, l'enfant bougea. Elle le regarda. Elle avait à peu près son âge, avant. Et son corps avait depuis tout ce temps gardé le même aspect, comme figé dans le temps, emprisonné dans un âge. Il ouvrit ses yeux. Elle détourna le regard. Il ne pouvait le voir, c'était certain. Mais elle ne pouvait le regarder directement uniquement par pudeur. Alors elle retourna s'asseoir, afin de penser à ce qu'elle avait oublié. Le garçon ne parlait pas. Il regardait. Il la voyait. Elle avait dessiné un monstre. Qui était-elle ?
"C'est pas ta chambre ici, dit-il d'une petit voix non sans crainte."
Elle fit volteface, le fixant pour la première fois, les yeux écarquillés, se demandant si c'était bien à elle que le petit être adressait ces paroles.
Ses yeux couleurs des nuages traversèrent le bleu de ceux de l'enfant. Comment la voyait-il ?
Il leva la tête, et se redressa dans son lit. Là, elle fut frappée d'horreur. Il y avait toujours ce paisible visage dormant sur l'oreiller, son corps n'avait pas bougé.
L'enfant le vit, et recula dans son lit, pris d'une grande frayeur.
"Qu'est-ce que tu m’as fait ? Qu'est-ce qui m'arrive, hurla-t-il plein de terreur !"
Elle cligna des yeux. Elle ne comprenait pas. Etait-il mort ?
Elle s'approcha de lui. Il ne bougea pas.
"Je ne comprends pas, dit-elle.
-Qui es-tu, qu'est-ce que tu comprends pas ?"
Elle respira lourdement.
"Tu n'es pas mort."
Il avala alors sa salive. Se demandant pourquoi devrait-il être mort. Voulait-elle le tuer ? Ou simplement, était-elle là par hasard ?
"Dis-moi qui tu es ! répéta-t-il.
-Moi, commença la fillette. Je ne suis plus. J'étais. Toi, tu es. Tu as peur ?
- Je n'ai jamais peur. Je suis courageux, répondit-il plein de fierté. Mais pourquoi je suis pas mort ?"
Elle ne savait pas. Comment cela était-il possible ?
Soudain, le petit garçon se rapprocha de son corps, comme si une envi irrésistible l'attirait vers cette enveloppe charnelle. Alors il le rejoint, et ils ne firent à nouveau plus qu'un.
Elle était étonnée. Jamais elle n'avait vue pareil phénomène. Ce souviendra-t-il d'elle ? Elle prit la décision de le suivre, au moins une journée.




Le soleil s'engouffrait doucement dans la chambre du garçon pas encore éveillé, pendant que ça mère entrait à pas discret. Elle s'approcha du lit de son fils, lui secoua doucement l'épaule.
"Réveil toi mon chéri, c'est le matin"
Elle déposa un baiser sur son front, et il grogna qu'il voulait encore dormir.
"On n’est pas en Week-end, allez, lève toi, l'encouragea-t-elle."
Il ouvrit alors ses petits yeux plein de sommeil, attendit qu'ils se furent habitués à la forte lumière, et se redressa dans son lit.
"J'ai fait un drôle de rêve cette nuit, dit-il d'une voix encore endormie.
- Ah bon ? Quel rêve, demanda-elle la jeune mère en le prenant dans ses bras."
Elle le souleva, et le posa sur le rebord de son lit, afin de l'habiller.
"Il y avait une fille, dans ma chambre, et elle dessinait."
Elle le regarda en souriant. Elle l'aimait énormément, cette petite bouille qu'elle voyait chaque jour grandir, et s'épanouir telle une petite fleur.
Une fois habillé, il se leva, et ils descendirent tout deux les escaliers pour commencer à déjeuner. Elle chercha dans les placards pour sortir le nutella et les tartines qu'il aimait tant, et remarqua qu'il n'en restait plus beaucoup. Tant pis, elle fera les courses seulement le samedi, il devra s'en passer. Elle étala la pâte marron à l'aide d'un couteau, et voyant les yeux de son fils briller, elle se dit qu'elle ne pouvait l'en priver. Elle irai donc le soir même au magasin Lidle lui acheter un pot.
"Tiens mon chéri, et mange, il te faut de l'énergie aujourd'hui."
Elle aimait le voir manger. Durant les premières années de sa vie, il avait eut tant de mal pour s'alimenter, dû à de nombreuses maladie, que désormais chaque bouché de nourriture qu'elle lui faisait avaler était pour elle un exploit, même si malgré cela, il restait extrêmement maigre et chétif pour un enfant de sept ans.
Lorsqu'il eut fini, elle lui demanda d'aller faire sa toilette, ordre qu'il exécuta immédiatement, puis il fallut se rendre à l'école. Un petit coup d'œil dehors lui indiqua qu'il n'était pas la peine de songer à y aller à pied. Alors ils grimpèrent dans la vieille 205 qui n'avait plus que ses roues pour avancer.
"T'as mis tes baskets, demanda-elle à son fils ?
- Bah non pourquoi ?
- Tu n'a pas sport aujourd'hui ?"
Il avait manifestement oublié. Elle le traita de linotte, et lui demanda de se dépêcher d'aller les chercher. Ils allaient être en retard. Une fois qu'il fut rentré, elle démarra la voiture, et grillant quelques priorités, ils arrivèrent juste avant que la concierge, surnommée "poil-au-menton" par les élèves de l'école, ne ferme la porte. Un petit bisou sur le nez, et le voilà parti pour sa journée d'école.
"On se dépêche, lui demanda gentiment sa maitresse en le voyant arriver en courant."
Il entra en classe, et alla rejoindre sa place favorite, entre Quentin et Marie. Son cœur battait fort, peut être un peu trop. Il respirait bruyamment, un peu trop aussi. Mme Morquevac, sa maîtresse, lui demanda si tout allait bien. Il hocha la tête positivement. Il avait mal, mais c’était pas grave, ça passera. La maîtresse continua alors son cours entamé la veille sur les animaux de la savane, et lui, écouta d'une demi-oreille. Sa tête tournait, il n'arrivait pas assez à respirer. Il voyait de moins en moins, et les sons parvenaient de plus en plus difficilement à ses oreilles. Soudain, il revit la fille. Elle se trouvait juste en face de lui et lui adressait un merveilleux sourire. Il n'avait plus mal. Il regarda autour de lui, et vit son corps étendu au sol, et une maitresse apeuré qui tentait vainement de le réveiller.
" Je suis mort, demanda-t-il ?
- Non. Tu es bien vivant, le rassura la jeune fille."
Il s'approcha de Madame Morquevac, et lui dit doucement tout allait bien, qu'il était encore vivant. Elle ne l'entendait pas. Alors il tenta de lui toucher le bras, mais ses doigts passèrent aux travers du corps de sa maitresses. Il frissonna et recula brusquement. Il regarda la jeune fille qui observait la scène avec une interrogation certaine.
"Je ne comprend pas, dit-il en tremblant !"
Il avait besoin d'être soutenu, elle le savait. Elle s'avança vers lui.
« Ne t’inquiète pas, je suis là. »
Alors, l'étrange opéra à nouveau, et il reprit place dans son corps, au moment où les secours arrivèrent. Il ouvrit ses deux yeux, et vit deux hommes en blanc le prendre et le déposer délicatement sur un brancard. La maîtresse avait les larmes aux yeux, mais voyant qu'il était conscient, elle lui prit la main et sourit à travers son visage humide. Les deux hommes l'amenèrent alors vers une ambulance et le transportèrent vers l'hôpital de la petite ville dans laquelle il vivait.
"On va devoir faire certains examens, dit le plus grand à l'enfant qui avait maintenant le visage pâle."
Il vit alors une silhouette familière arriver en courant dans le couloir qui menait à lui.
"Maman, parvient-il à dire."
Elle le serra fort dans ses bras, si bien qu’un médecin lui demanda de ne pas l'étouffer, elle lui murmura quelque parole, lui disant que jamais il ne devait lui refaire une pareille frayeur.
Son cœur recommença à battre fort.
"J'ai mal au cœur, commença-t-il"
Alors il respira rapidement, beaucoup trop rapidement. Les médecins l'amenèrent en courant dans une petite salle blanche emplie de lumière qu'il distinguait à peine. Sa mère lui hurlait d'aller mieux, lui hurler de vivre. Elle priait elle pleurait, demandait pitié à un soudain dieu auquel habituellement elle ne croyait pas. Alors il n'eut plus mal, et vit à nouveau se visage accueillant qui lui tenait maintenant la main.
Elle le regarda, lui sourit tendrement, et lui dit " Viens, j'ai quelque chose à te montrer, tout va s’arranger."




Comprenez la fin comme vous le souhaitez.

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Message  Invité Mar 17 Mar 2009 - 20:42

J'aime assez l'idée même si elle n'est pas novatrice, l'ambiance fantastique me plaît bien ; j'aime moins les détails "sucrés", de "Une fois habillé" jusqu'à "entre Quentin et Marie", j'ai parfois l'impression de me promener dans un album de la série des Martine...

Il y a quelques problèmes du côté des temps :

"Tant pis, elle ferait/faisait [sens différent selon le temps] les courses seulement le samedi, il devrait s'en passer"
"Il avait mal, mais c’était pas grave, ça allait passer."

La fin est mystérieuse, trop peut-être, nébuleuse en fait. C'est dommage je trouve.

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Message  Invité Mar 17 Mar 2009 - 20:45

Une bonne idée je trouve, mais le texte souffre de quelques maladresses et notamment de problèmes de concordance des temps : vous passez du passé au présent de manière pas toujours bien maîtrisée me semble-t-il...

Dans les deux premières phrases, je trouve que vous abusez un tantinet des adjectifs :
"Emmitouflé dans son douillet lit (pourquoi mettre l'adjectif avant le nom ?), l'enfant avait bien chaud. Quel bonheur pour lui de ressentir contre sa tendre peau la couverture si douce (deux adjectifs de sens proche si rapprochés, cela fait un peu trop à mon avis) qu'on ne pouvait qu'y dormir."

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Message  mentor Mar 17 Mar 2009 - 20:46

c'est mignon et bien raconté, touchant
dommage tous ces adjectifs un peu inutiles
et puis pour Morphée, c'est dommage parce que c'est un garçon Morphée en vrai, donc va falloir adapter tout ça ! ;-)
désolé de te décevoir !
(Morphée = Dieu des songes, fils de la Nuit et du Sommeil)
mais ne t'en fais pas, beaucoup font la faute
moi aussi
jusqu'au jour où ayant dit la classique phrase, "bon, je vais rejoindre Morphée", quelqu'un s'est un peu moqué et m'a expliqué :-))

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Message  mentor Mar 17 Mar 2009 - 20:46

tiens, simultanéité avec socque pour parler du trop-plein d'adjectifs ;-)

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Message  Phoenamandre Mar 17 Mar 2009 - 20:51

Merci à tous
Je sais que Morphée est un Male mais ne dit-on pas "dans les bras de Morphée " ? Je ne sais pas si Morphée est bi mais dans tout les cas ça se veut mignon ^^
Pour la fin, je suis désolé il y en avait une autre mais j'ai préféré la changer, j'aime parfois que le lecteur continue l'histoire seul...
Et puis bah les adjectifs... Ralala il faudrait que je corrige ce problème qui se répercute dans tous mes textes

Emmitouflé dans son lit douillet, l'enfant avait bien chaud. Quel bonheur pour lui de ressentir contre sa peau la couverture si douce qu'on ne pouvait qu'y dormir. Mais il avait mal. Très mal. Son cœur battait fort dans sa maigre poitrine, et lui arrachait une terrible douleur pour son jeune âge. Il ne cria pas. Non, il n'en avait pas besoin. Il savait qu'en patientant, cela cesserait doucement. Alors il s'endormirait, dans le meilleur des mondes possibles. Il respira doucement, en prenant soin de remplir entièrement chacun de ses deux poumons, puis de recracher à la même allure l'oxyène que son corps avait consommé. Il attendit. Puis la douleur s'effaça, petit à petit. Il ferma alors ses paupières, en espérant vite rejoindre le pays des songes. Le temps passa, long et parfois énervant. Alors Morphée vint le chercher de ses longs bras, et l'emmena dans le monde où l'impossible devient commun.
Elle le regarder doucement se déconnecter du réel, et pensa avec nostalgie au temps où elle pouvait rêver. De ses mains qui ne pouvaient qu'effleurer, elle touche le visage du garçon endormis. C'est bon, il n'était plus là. Alors elle s’assit à même le sol, et commença à dessiner. Son crayon allait, de part et d'autre de la fine feuille de papier. Un visage apparu, laid, souriant méchamment. Elle dessinait un monstre. Celui qui l'avait emporté. Quand elle l'eu finis, elle le regarda, se demandant si elle éprouvait de la haine ou seulement du regret. Peut être se sentait-elle juste seule ? Elle se mordilla la lèvre inférieure, et se leva. Derrière elle, l'enfant bougea. Elle le regarda. Elle avait à peu près son âge, avant. Et son corps avait depuis tout ce temps gardé le même aspect, comme figé dans le temps, emprisonné dans un âge. Il ouvrit ses yeux. Elle détourna le regard. Il ne pouvait le voir, c'était certain. Mais elle ne pouvait le regarder directement uniquement par pudeur. Alors elle retourna s'asseoir, afin de penser à ce qu'elle avait oublié. Le garçon ne parlait pas. Il regardait. Il la voyait. Elle avait dessiné un monstre. Qui était-elle ?
"C'est pas ta chambre ici, dit-il d'une petit voix non sans crainte."
Elle fit volteface, le fixant pour la première fois, les yeux écarquillés, se demandant si c'était bien à elle que le petit être adressait ces paroles.
Ses yeux couleurs des nuages traversèrent le bleu de ceux de l'enfant. Comment la voyait-il ?
Il leva la tête, et se redressa dans son lit. Là, elle fut frappée d'horreur. Il y avait toujours ce paisible visage dormant sur l'oreiller, son corps n'avait pas bougé.
L'enfant le vit, et recula dans son lit, pris d'une grande frayeur.
"Qu'est-ce que tu m’as fait ? Qu'est-ce qui m'arrive, hurla-t-il plein de terreur !"
Elle cligna des yeux. Elle ne comprenait pas. Etait-il mort ?
Elle s'approcha de lui. Il ne bougea pas.
"Je ne comprends pas, dit-elle.
-Qui es-tu, qu'est-ce que tu comprends pas ?"
Elle respira lourdement.
"Tu n'es pas mort."
Il avala alors sa salive. Se demandant pourquoi devrait-il être mort. Voulait-elle le tuer ? Ou simplement, était-elle là par hasard ?
"Dis-moi qui tu es ! répéta-t-il.
-Moi, commença la fillette. Je ne suis plus. J'étais. Toi, tu es. Tu as peur ?
- Je n'ai jamais peur. Je suis courageux, répondit-il plein de fierté. Mais pourquoi je suis pas mort ?"
Elle ne savait pas. Comment cela était-il possible ?
Soudain, le petit garçon se rapprocha de son corps, comme si une envi irrésistible l'attirait vers cette enveloppe charnelle. Alors il le rejoint, et ils ne firent à nouveau plus qu'un.
Elle était étonnée. Jamais elle n'avait vue pareil phénomène. Ce souviendra-t-il d'elle ? Elle prit la décision de le suivre, au moins une journée.




Le soleil s'engouffrait doucement dans la chambre du garçon pas encore éveillé, pendant que ça mère entrait à pas discret. Elle s'approcha du lit de son fils, lui secoua doucement l'épaule.
"Réveil toi mon chéri, c'est le matin"
Elle déposa un baiser sur son front, et il grogna qu'il voulait encore dormir.
"On n’est pas en Week-end, allez, lève toi, l'encouragea-t-elle."
Il ouvrit alors ses petits yeux plein de sommeil, attendit qu'ils se furent habitués à la forte lumière, et se redressa dans son lit.
"J'ai fait un drôle de rêve cette nuit, dit-il d'une voix encore endormie.
- Ah bon ? Quel rêve, demanda-elle la jeune mère en le prenant dans ses bras."
Elle le souleva, et le posa sur le rebord de son lit, afin de l'habiller.
"Il y avait une fille, dans ma chambre, et elle dessinait."
Elle le regarda en souriant. Elle l'aimait énormément, cette petite bouille qu'elle voyait chaque jour grandir, et s'épanouir telle une petite fleur.
Une fois habillé, il se leva, et ils descendirent tout deux les escaliers pour commencer à déjeuner. Elle chercha dans les placards pour sortir le nutella et les tartines qu'il aimait tant, et remarqua qu'il n'en restait plus beaucoup. Tant pis, elle ferait les courses seulement le samedi, il devrait s'en passer. Elle étala la pâte marron à l'aide d'un couteau, et voyant les yeux de son fils briller, elle se dit qu'elle ne pouvait l'en priver. Elle irai donc le soir même au magasin Lidle lui acheter un pot.
"Tiens mon chéri, et mange, il te faut de l'énergie aujourd'hui."
Elle aimait le voir manger. Durant les premières années de sa vie, il avait eut tant de mal pour s'alimenter, dû à de nombreuses maladie, que désormais chaque bouché de nourriture qu'elle lui faisait avaler était pour elle un exploit, même si malgré cela, il restait extrêmement maigre et chétif pour un enfant de sept ans.
Lorsqu'il eut fini, elle lui demanda d'aller faire sa toilette, ordre qu'il exécuta immédiatement, puis il fallut se rendre à l'école. Un petit coup d'œil dehors lui indiqua qu'il n'était pas la peine de songer à y aller à pied. Alors ils grimpèrent dans la vieille 205 qui n'avait plus que ses roues pour avancer.
"T'as mis tes baskets, demanda-elle à son fils ?
- Bah non pourquoi ?
- Tu n'a pas sport aujourd'hui ?"
Il avait manifestement oublié. Elle le traita de linotte, et lui demanda de se dépêcher d'aller les chercher. Ils allaient être en retard. Une fois qu'il fut rentré, elle démarra la voiture, et grillant quelques priorités, ils arrivèrent juste avant que la concierge, surnommée "poil-au-menton" par les élèves de l'école, ne ferme la porte. Un petit bisou sur le nez, et le voilà parti pour sa journée d'école.
"On se dépêche, lui demanda gentiment sa maitresse en le voyant arriver en courant."
Il entra en classe, et alla rejoindre sa place favorite, entre Quentin et Marie. Son cœur battait fort, peut être un peu trop. Il respirait bruyamment, un peu trop aussi. Mme Morquevac, sa maîtresse, lui demanda si tout allait bien. Il hocha la tête positivement. Il avait mal, mais c’était pas grave, ça passerait. La maîtresse continua alors son cours entamé la veille sur les animaux de la savane, et lui, écouta d'une demi-oreille. Sa tête tournait, il n'arrivait pas assez à respirer. Il voyait de moins en moins, et les sons parvenaient de plus en plus difficilement à ses oreilles. Soudain, il revit la fille. Elle se trouvait juste en face de lui et lui adressait un merveilleux sourire. Il n'avait plus mal. Il regarda autour de lui, et vit son corps étendu au sol, et une maitresse apeuré qui tentait vainement de le réveiller.
" Je suis mort, demanda-t-il ?
- Non. Tu es bien vivant, le rassura la jeune fille."
Il s'approcha de Madame Morquevac, et lui dit doucement tout allait bien, qu'il était encore vivant. Elle ne l'entendait pas. Alors il tenta de lui toucher le bras, mais ses doigts passèrent aux travers du corps de sa maitresses. Il frissonna et recula brusquement. Il regarda la jeune fille qui observait la scène avec une interrogation certaine.
"Je ne comprend pas, dit-il en tremblant !"
Il avait besoin d'être soutenu, elle le savait. Elle s'avança vers lui.
« Ne t’inquiète pas, je suis là. »
Alors, l'étrange opéra à nouveau, et il reprit place dans son corps, au moment où les secours arrivèrent. Il ouvrit ses deux yeux, et vit deux hommes en blanc le prendre et le déposer délicatement sur un brancard. La maîtresse avait les larmes aux yeux, mais voyant qu'il était conscient, elle lui prit la main et sourit à travers son visage humide. Les deux hommes l'amenèrent alors vers une ambulance et le transportèrent vers l'hôpital de la petite ville dans laquelle il vivait.
"On va devoir faire certains examens, dit le plus grand à l'enfant qui avait maintenant le visage pâle."
Il vit alors une silhouette familière arriver en courant dans le couloir qui menait à lui.
"Maman, parvient-il à dire."
Elle le serra fort dans ses bras, si bien qu’un médecin lui demanda de ne pas l'étouffer, elle lui murmura quelque parole, lui disant que jamais il ne devait lui refaire une pareille frayeur.
Son cœur recommença à battre fort.
"J'ai mal au cœur, commença-t-il"
Alors il respira rapidement, beaucoup trop rapidement. Les médecins l'amenèrent en courant dans une petite salle blanche emplie de lumière qu'il distinguait à peine. Sa mère lui hurlait d'aller mieux, lui hurler de vivre. Elle priait elle pleurait, demandait pitié à un soudain dieu auquel habituellement elle ne croyait pas. Alors il n'eut plus mal, et vit à nouveau se visage accueillant qui lui tenait maintenant la main.
Elle le regarda, lui sourit tendrement, et lui dit " Viens, j'ai quelque chose à te montrer, tout va s’arranger."

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Message  BloodY Mar 17 Mar 2009 - 21:00

J'ai bien aimée ce passage en particulier : "Elle le regarder doucement se déconnecter du réel, et pensa avec nostalgie au temps où elle pouvait rêver. De ses mains qui ne pouvaient qu'effleurer, elle touche le visage du garçon endormis. "

J'ai trouvée votre texte très doux et innocent. Quelques phrases sont un peut longues mais dans l'ensemble ça va. Le dialoque est très bien écrit. J'attend la suite. =)
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Message  evaetjean Mer 18 Mar 2009 - 6:02

Un très beau texte... très doux. Mon seul regret c'est des passages trop brusques à la réalité et des détails qui m'ont fait déconnecté du côté "aérien" de ce texte (genre "lidl"... "au magasin" aurait suffit je pense)... effectivement il y a beaucoup d'adjectif mais je suis une fan des adjectifs !!!

Par contre j'aime aussi beaucoup la phrase qu'a dit bloody...

Ah et on évite le "Comprenez la fin comme vous le souhaitez."... un peu terre à terre et même si ça fait pas parti du texte on le lit quand même !
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Message  Anne Veillac Mer 18 Mar 2009 - 14:46

Oui, c'est vraiment une jolie histoire. Je n'ai lu que la deuxième version, puisque j'ai compris que tu avais corrigée/modifié la première.
C'est original aussi. Morphée... J'aime bien l'idée que cette femme existe dans ce texte. Ce n'est pas la mort, ce n'est pas la dame blanche, c'est Morphée.

Il y a quelques petites choses qui me semblent améliorables. D'abord les temps des verbes. Tu passes du passé au présent sans raison valable il me semble. Et puis d'autres petites choses.

Alors Morphée vint le chercher de ses longs bras, et l'emmena dans le monde où l'impossible devient commun.
Elle le regarder doucement se déconnecter du réel, et pensa avec nostalgie au temps où elle pouvait rêver.
D'abord, "regarder", c'est regarde ou regardait selon le temps que tu souhaites. Et puis, pour mieux comprendre qu'il s'agit de Morphée, pourquoi ne pas changer la mise en page ? Pourquoi ne pas changer de paragraphe avant que Morphée n'intervienne ?

De ses mains qui ne pouvaient qu'effleurer, elle touche le visage du garçon endormis.
endormi et non endormis, mais bon, je ne corrigerai pas toutes les erreurs en orthographe.

"C'est pas ta chambre ici, dit-il d'une petit voix non sans crainte."
J'utiliserais plutôt les tirets pour les dialogues : plus modernes, ils permettent aussi de mieux aérer le texte.

Voilà, des petits détails qui n'empêchent pas ton texte d'être très agréable.
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Message  Phoenamandre Sam 4 Avr 2009 - 22:22

Bonjour le monde, oui ça fait longtemps mais j'ai pas eut le temps de vous visiter dernièrement

Bon j'ai écrit une suite à cette histoire, elle n'est toujours pas finie mais c'est pour bientôt, bien que je ne pensais pas la continuer, mais j'ai été inspiré...

Le sol était glacial. Il était sur une immense patinoire. Immense, oui, tellement grande qu’elle semblait s’étendre à l’infini. Il s’avança et perdit pied. Il tombait. Seulement en dessous de lui se trouvait le vide, alors il chuta. De plus en plus loin, plus profondément encore. Il ferma les yeux et se retrouva dans une clairière, le ciel était clair et l’herbe était verte. C’était un cheval qu’il voyait au loin. Non, c’était une licorne ! Elle s’approcha de lui et baissa la tête plaçant sa corne dans sa main. Qu’elle était belle, et qu’elle était douce ! La licorne recula sa tête, la corne était restée dans la main de l’enfant. Il eut peur, lui avait-il fait mal ?
« Non, ce n’est rien, lui dit la jeune femme qui s’était approchée discrètement derrière lui.
- Où suis-je, demanda-t-il ?
- Regarde. »
Elle sauta. Et son corps s’éleva dans le ciel comme jamais un être humain n’aurait pu le faire.
« Tu me suis ? cria-t-elle »
Alors il fit de même, sans même avoir le vertige. Instinctivement, il fit les quelques mouvements de brasse qu’il avait l’habitude de faire quand il nageait sous l’eau. Et il avançait.
« Je nage dans l’air ! dit-il, surprit. »
Elle le regardait en souriant. Oui, c’était exact. Il nageait dans l’air.
Sa main tenait toujours la corne dorée, et en dessous de lui, le suivait l’étrange cheval blanc. Pouvait-il voler lui aussi ?
A peine eut-il pensé cela qu’il s’élança à son tour dans les airs. L’enfant s’arrêta et interrogea la fille du regard. Alors elle le rejoint.
« Tu n’as toujours pas compris, lui demanda-t-elle ? »
Il ne répondit pas, alors elle enchaina.
« Je suis Morphée. Je suis une déesse.
-Une déesse ?! S’étonna le pauvre enfant. »
Alors elle le prit par le bras, et brusquement, ils disparurent de ce monde sans sens.
Ils se tenaient maintenant près de l’hôpital qu’ils avaient quitté quelque instant auparavant. Il voyait son corps, inerte sur un lit, et sa mère qui tendrement lui tenait la main.
« Alors, je suis mort maintenant ? »
Morphée hocha négativement la tête, impuissante devant l’inhabituelle situation.
« Quel est ton nom, lui demanda-t-elle soudain en se souvenant ne pas l’avoir fait avant.
- Théo, je m’appelle Théo. »
L’enfant avait les larmes aux yeux. Comment pourrait-il comprendre ce qui lui arrive alors que tout semble si étrange ? Morphée le serra fortement contre sa poitrine, il enroula ses bras autour de ses épaules et il partirent à nouveau. Seulement cette fois, ils restèrent dans les limites du réel. Le temps était orageux et humide, les gens se hâtaient dans les rues, mais eux, ils étaient invisibles.
« Tu penses que je vais rester longtemps avec toi, s’inquiéta Théo ? »
Morphée ne répondit pas tout de suite, mais devant l’air désemparé du petit, elle sourit pour le rassurer.
« Pourquoi, tu ne m’aimes pas, s’enquit-elle ?»
« Bien sûr que si ! »
Y a-t-il un mystère plus grand que celui de la vie ? Elle continuait d’un air absent de contempler le visage de l’enfant en se demandant pourquoi, pourquoi lui et pourquoi était-il capable de la voir ? « D’ordinaire les gens qui rêvent, ou qui sont dans le coma conservent leur esprit, se dit-elle, qu’elle était l’origine de cette « fuite » de son âme ? »
Le temps passait sans qu’aucune réponse plausible ne fasse surface. C’est dans la frustration que les années passèrent, la frustration mais aussi un sentiment bien plus fort, plus étrange encore que celui-ci.
Théo grandissait, son spectre encore attaché à son corps changeait peu à peu. Déjà sept ans qu’elle vivait à ses côtés et s’ouvraient à elle des joies que même ses plus beaux dessins n’avaient pu imaginer. Le monde des rêves se peuplait de plus en plus de créatures fantastiques que les humains venaient piocher en masse durant leur sommeil. Son univers s’élargissait pour accueillir de nouvelles sensations et impressions. Elle se sentait mère, parfois plus proche de la grande ou même de la grande amie.
Il était assis au bord d’une longue rivière de couleur violette. Ses pieds trempaient dans l’eau tandis qu’il regardait s’envoler d’étranges oiseaux aux milles couleurs. Elle s’approcha à pas feutrés derrière lui et lui cacha les yeux de ses douces mains.
« Quel jour sommes nous aujourd’hui, lui demanda-t-elle ?
- Mardi, essaya Théo ?
- Joyeux anniversaire, hurla Morphée en l’étreignant ! »
Théo ouvrit des yeux ronds en découvrant la beauté du gâteau que la déesse avait dessiné pour lui. Fait avec le plus grand amour, le gâteau arboré les formes les plus extravagantes et décousues de toute réalité physique. Pourtant, il était là, en face de lui, prêt à être goûté.
Morphée découpa soigneusement le gâteau et lui tendit une part. Elle le regarda enfourner le met délicieux. Il n’existait pas d’aliment aussi savoureux dans le monde réel et il le savait. Il s’estimait heureux de se trouver à ce moment dans cet étrange univers bien qu’il n’en comprenne la raison. Au fond, le monde des rêves est bien souvent dénué de sens.
Aussi ce fut vraiment dur lorsque trois jours plus tard, il ouvrit les yeux et découvrit avec stupéfaction qu’il se trouvait dans son lit d’hôpital. Il s’affola, tenta de bouger mais sans y parvenir, il voulut crier mais aucun son ne sortait de sa bouche, comme s’il ne s’avait même plus se servir de ses membres. Ses paupières terriblement lourde se fermèrent et il s’endormi d’un sommeil sans rêve. Il souffrait, et plus le temps passait, plus il parvenait à garder les yeux ouverts, mais personne ne venait le cherchait, Morphée restait invisible. Que faisait-il ? Qui était-il ? Etait-il dans la réalité ou bien dans l’ailleurs ? Tout semblait si ambigüe, tiré par les cheveux. Mais son cerveau depuis temps de temps inutilisé peiné à reprendre ses fonctions et plaçait les sept dernières années de la vie de Théo du côté des rêves, comme si on avait coupé en deux parties sa mémoire, celle de l’esprit, et celle du corps.
Lorsque l’aide soignante découvrit la position de Théo elle fut prise de vertiges. Pas de doute, il avait bougé ! Elle recula vers la porte et partie en courant pour prévenir d’autres médecins qui arrivèrent à peine quelques minutes plus tard suivit par deux autres hommes. Le médecin de garde aboya quelques ordres aux hommes qui se pressèrent d’exécuter.
Théo, dans un état semi conscient entrouvrit les yeux puis les referma aussitôt. L’effort était si grand. Il réessaya en essayant de bouger ses orteils. Ce n’était pas si dur, plier, déplier, plier, déplier. Il renouvela ce mouvement sous le regard étonné de son médecin, puis ses muscles se remettaient progressivement en marche. Lorsqu’il en eut la force, il plia sa jambe pour se donner un coup sur le postérieur se qui lui fit définitivement ouvrir les yeux. Sans avoir pour autant la possibilité de parler, il contempla d’un air hagard les visages autour de lui. Bien sûr il n’en reconnaissait aucun, pourtant une chose était sûr, c’était lui qu’ils regardaient.

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Message  Invité Lun 6 Avr 2009 - 8:00

A part le fait que Morphée a changé de sexe (mais je crois que tu t'en es expliqué plus haut) et que l'orthographe laisse un peu à désirer, surtout vers la fin, c'est une jolie histoire que tu nous contes ici. Le fait même qu'un réveil du coma soit plus qu'improbable au bout de 7 ans, et peut-être pas de cette façon non plus, tout cela ajoute à la touche mystérieuse, onirique du texte.
J'ai trouvé que tu passais un peu vite sur les sept ans, peut-être pourrais-tu le matérialiser au moins par un nouveau paragraphe ?

Sur l'expression, j'ai relevé ceci, mais il y a d'autres points à revoir :

-Une déesse ?! S’étonna le pauvre enfant. » Un adjectif qui sonne ici un peu trop Dickens à mon goût

Alors elle le prit par le bras, et brusquement, ils disparurent de ce monde sans sens. l'allitération n'est pas heureuse : ce monde insensé, peut-être ?

Ils se tenaient maintenant près de l’hôpital qu’ils avaient quitté quelques instants auparavant.

le gâteau arboré les formes les plus extravagantes et décousues de toute réalité physique arborait

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Message  Phoenamandre Lun 6 Avr 2009 - 20:12

Merci beaucoup Easter pour ce commentaire,
Je me suis à nouveau relus ce qui m'a permis de relever d'autres fautes en plus de celles que vous avez cité, je poste ici la version corrigé pour les éventuelles lectures prochaines !


Le sol était glacial. Il était sur une immense patinoire. Immense, oui, tellement grande qu’elle semblait s’étendre à l’infini. Il s’avança et perdit pied. Il tombait. Seulement en dessous de lui se trouvait le vide, alors il chuta. De plus en plus loin, plus profondément encore. Il ferma les yeux et se retrouva dans une clairière, le ciel était clair et l’herbe était verte. C’était un cheval qu’il voyait au loin. Non, c’était une licorne ! Elle s’approcha de lui et baissa la tête plaçant sa corne dans sa main. Qu’elle était belle, et qu’elle était douce ! La licorne recula sa tête, la corne était restée dans la main de l’enfant. Il eut peur, lui avait-il fait mal ?
« Non, ce n’est rien, lui dit la jeune femme qui s’était approchée discrètement derrière lui.
- Où suis-je, demanda-t-il ?
- Regarde. »
Elle sauta. Et son corps s’éleva dans le ciel comme aucun être humain n’aurait pu le faire.
« Tu me suis ? cria-t-elle »
Alors il fit de même, sans même avoir le vertige. Instinctivement, il fit les quelques mouvements de brasse qu’il avait l’habitude de faire quand il nageait sous l’eau. Et il avançait.
« Je nage dans l’air ! dit-il, surprit. »
Elle le regardait en souriant. Oui, c’était exact. Il nageait dans l’air.
Sa main tenait toujours la corne dorée, et en dessous de lui, le suivait l’étrange cheval blanc. Pouvait-il voler lui aussi ?
A peine eut-il pensé cela qu’il s’élança à son tour dans les airs. L’enfant s’arrêta et interrogea la fille du regard. Alors elle le rejoint.
« Tu n’as toujours pas compris, lui demanda-t-elle ? »
Il ne répondit pas, alors elle enchaina.
« Je suis Morphée. Je suis une déesse.
-Une déesse ?! S’étonna l’enfant. »
Alors elle le prit par le bras, et brusquement, ils disparurent de ce monde insensé.
Ils se tenaient maintenant près de l’hôpital qu’ils avaient quitté quelques instants auparavant. Il voyait son corps, inerte sur un lit, et sa mère qui tendrement lui tenait la main.
« Alors, je suis mort maintenant ? »
Morphée hocha négativement la tête, impuissante devant l’inhabituelle situation.
« Quel est ton nom, lui demanda-t-elle soudain en se souvenant ne pas l’avoir fait avant.
- Théo, je m’appelle Théo. »
L’enfant avait les larmes aux yeux. Comment pourrait-il comprendre ce qui lui arrive alors que tout semblait si étrange ? Morphée le serra fortement contre sa poitrine, il enroula ses bras autour de ses épaules et ils partirent à nouveau. Seulement cette fois, ils restèrent dans les limites du réel. Le temps était orageux et humide, les gens se hâtaient dans les rues, mais eux, ils étaient invisibles.
« Tu penses que je vais rester longtemps avec toi, s’inquiéta Théo ? »
Morphée ne répondit pas tout de suite, mais devant l’air désemparé du petit, elle sourit pour le rassurer.
« Pourquoi, tu ne m’aimes pas, s’enquit-elle ?»
« Bien sûr que si ! »
Y a-t-il un mystère plus grand que celui de la vie ? Elle continuait d’un air absent de contempler le visage de l’enfant en se demandant pourquoi, pourquoi lui et pourquoi était-il capable de la voir ? « D’ordinaire les gens qui rêvent, ou qui sont dans le coma conservent leur esprit, se dit-elle, qu’elle était l’origine de cette « fuite » de son âme ? »
Le temps passait sans qu’aucune réponse plausible ne fît surface. C’est dans la frustration que les années passèrent, la frustration mais aussi un sentiment bien plus fort, plus étrange encore que celui-ci.
Théo grandissait, son spectre encore attaché à son corps changeait peu à peu. Déjà sept ans qu’elle vivait à ses côtés et s’ouvraient à elle des joies que même ses plus beaux dessins n’avaient pu imaginer. Le monde des rêves se peuplait de plus en plus de créatures fantastiques que les humains venaient piocher en masse durant leur sommeil. Son univers s’élargissait pour accueillir de nouvelles sensations et impressions. Elle se sentait mère, parfois plus proche de la grande sœur ou même de l’amie.
Il était assis au bord d’une longue rivière de couleur violette. Ses pieds trempaient dans l’eau tandis qu’il regardait s’envoler d’étranges oiseaux aux milles couleurs. Elle s’approcha à pas feutrés derrière lui et lui cacha les yeux de ses douces mains.
« Quel jour sommes nous aujourd’hui, lui demanda-t-elle ?
- Mardi, essaya Théo ?
- Joyeux anniversaire, hurla Morphée en l’étreignant ! »
Théo ouvrit des yeux ronds en découvrant le gâteau que la déesse avait dessiné pour lui. Fait avec le plus grand amour, le gâteau arborait les formes les plus extravagantes et décousues de toute réalité physique. Pourtant, il était là, en face de lui, prêt à être goûté.
Morphée découpa soigneusement le gâteau et lui tendit une part. Elle le regarda enfourner le met délicieux. Il n’existait pas d’aliment aussi savoureux dans le monde réel et il le savait. Il s’estimait heureux de se trouver à ce moment dans cet étrange univers bien qu’il n’en comprenne la raison. Au fond, le monde des rêves est bien souvent dénué de sens.
Aussi ce fut vraiment dur lorsque trois jours plus tard, il ouvrit les yeux et découvrit avec stupéfaction qu’il se trouvait dans son lit d’hôpital. Il s’affola, tenta de bouger mais sans y parvenir, il voulut crier mais aucun son ne sortait de sa bouche, comme s’il ne s’avait même plus se servir de ses membres. Ses paupières terriblement lourde se fermèrent et il s’endormi d’un sommeil sans rêve. Il souffrait, et plus le temps passait, plus il parvenait à garder les yeux ouverts, mais personne ne venait le cherchait, Morphée restait invisible. Que faisait-il ? Qui était-il ? Etait-il dans la réalité ou bien dans l’ailleurs ? Tout semblait si ambigüe, tiré par les cheveux. Mais son cerveau depuis tant de temps inutilisé peinait à reprendre ses fonctions et plaçait les sept dernières années de la vie de Théo du côté des rêves, comme si on avait coupé en deux parties sa mémoire, celle de l’esprit, et celle du corps.
Lorsque l’aide soignante découvrit la position de Théo elle fut prise de vertiges. Pas de doute, il avait bougé ! Elle recula vers la porte et partie en courant pour prévenir d’autres médecins qui arrivèrent à peine quelques minutes plus tard suivit par deux autres hommes. Le médecin de garde aboya quelques ordres aux hommes qu’ils se pressèrent d’exécuter.
Théo, dans un état semi conscient entrouvrit les yeux puis les referma aussitôt. L’effort était si grand. Il réessaya en essayant de bouger ses orteils. Ce n’était pas si dur, plier, déplier, plier, déplier. Il renouvela ce mouvement sous le regard étonné de son médecin, puis ses muscles se remettaient progressivement en marche. Lorsqu’il en eut la force, il plia sa jambe pour se donner un coup sur le postérieur se qui lui fit définitivement ouvrir les yeux. Sans avoir pour autant la possibilité de parler, il contempla d’un air hagard les visages autour de lui. Bien sûr il n’en reconnaissait aucun, pourtant une chose était sûr, c’était lui qu’ils regardaient.

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Message  Invité Mar 7 Avr 2009 - 7:07

Phonemandre, je pensais à toi hier soir en lisant ces lignes de Henry James dans "Le menteur", par rapport à mon commentaire précédent sur la durée du coma. J'ai souri à la coïncidence. Voici :

"il s'était cogné la tête ; aux dernières nouvelles, il était sans connaissance : il y avait eu de toute évidence commotion cérébrale. Il s'ensuivit un échange d'opinions concernant sa guérison - combien de temps celle-ci prendrait et si elle se produirait ; ce qui amena le colonel à confier à notre artiste à travers la table que, pour sa part, il ne désespérait d'aucun gaillard, même s'il ne revenait pas à lui pendant des semaines- voire des semaines et des semaines et des semaines- des mois, presque des années. p.28

"Cela lui était arrivé en Irlande, des années auparavant ; il était tombé d'un dog-cart, avait fait un saut périlleux et avait atterri sur la tête. On l'avait cru mort, mais il ne l'était pas [...] il s'en était fallu de peu qu'ils ne le mettent en terre. Il était resté tout à fait insensible - sans pouvoir même reconnaître qui que ce fût -pendant trois mois entiers ; il n'avait pas la moindre conscience de quoi que ce fût. Il était si faible qu'on ne pouvait l'approcher ni le nourrir, à peine le regarder. Et puis un jour, il avait ouvert les yeux - frais comme un gardon ! " p.28-29

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Message  Invité Mar 7 Avr 2009 - 7:21

elle enchaîna

Le temps passait sans qu’aucune réponse plausible ne fit surface.

Joyeux anniversaire, hurla Morphée en l’étreignant ! "s'écria", peut-être ?

Fait avec le plus grand amour, le gâteau arborait les formes les plus extravagantes et décousues de toute réalité physique.

Elle le regarda enfourner le mets délicieux.

Il s’estimait heureux de se trouver à ce moment dans cet étrange univers bien qu’il n’en comprenne pas la raison.

Aussi ce fut vraiment dur lorsque trois jours plus tard normalement, inversion après "aussi" => aussi fut-ce, que c'est laid !!

il voulut crier mais aucun son ne sortait de sa bouche, comme s’il ne savait même plus se servir de ses membres.

Ses paupières terriblement lourdes se fermèrent et il s’endormit
mais personne ne venait le chercher

Tout semblait si ambigu

Elle recula vers la porte et partit en courant pour prévenir d’autres médecins qui arrivèrent à peine quelques minutes plus tard suivis par deux autres hommes

Théo, dans un état semi -conscient

puis ses muscles se remirent progressivement en marche

un coup sur le postérieur, ce qui lui fit définitivement ouvrir les yeux

une chose était sûre,

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Message  Phoenamandre Mar 7 Avr 2009 - 7:25

oula je ne connais même pas l'auteur, je suppose qu'il s'agit de fiction...bon j'ai appris qu'une femme s'était réveillée après dix ans de coma... mais elle avait bien sur quelques séquelles
merci beaucoup pour la correction !!

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Message  Invité Mar 7 Avr 2009 - 7:27

Fiction, oui.
Henry James :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_James

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Message  Sahkti Ven 24 Avr 2009 - 14:53

(mon commentaire se rapporte à la première version du texte)

Je ne sais pas si j'ai tout compris, j'ai dû relire certaines parties, tout n'est pas très clair.
Puis voilà ce qui m'aide à m'y retrouver: c'est un rêve! D'où, sans doute, la raison de ma confusion.

Dans l'ensemble, le rythme du texte me paraît par moments bancal. Tu places tout sur le même pied, tant les petits détails du quotidien que des réflexions plus profondes sur le passé ou les pensées des uns et des autres. Il n'y a pas vraiment de structure affirmée qui permettrait de donner plus de relief à l'histoire.

La fin me paraît également un brin naïve et attendue, elle pourrait sans doute être allégée pour y gagner en force.

PS: moi, en lisant cette première version, je ne vois pas de Morphée du tout mais plutôt Mort ou Maladie, désolée...

PS 2: Je lis les autres corrections plus tard
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Message  Phoenamandre Ven 24 Avr 2009 - 16:50

En il y a surtout une seconde partie, la première version de la première partie n'est pas clair en effet.. et ça ne s'améliore pas avec la seconde ^^'
Je pense réécrire nouveau la première partie, avec plusde rigueur, je pense qu'il en manque beaucoup dans ce texte..

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