moissons romaines

[loic]

Moissons romaines

Honnir les imbéciles qui défilent devant moi
Ils ont l’allure fière des petits balillas
Ces petits trous du cul au calot pomponné
Qui roulent en avenues pour ces grands défilés

Le soleil de Rome leur cognant sur la tête
Fera tourner le sang sous les chemises noires
Qui clopinent bravement sous d’insignes trompettes
Aux feux des étendards ostensibles de foire

Il éructe au balcon ce macaque perfide
Distribuant à l’encan de grands coups de menton
Ceint d’un large baudrier qui lui serre le bide
Je n’aime pas ces instants qui font baisser le front

Et la foule moutonne comme ces longs épis
Les machines moissonnent tout ces petits fusils
Il se croit invincible ce peuple qui me fait peur
Sous le grand bouclier de ce petit empereur

[Invité]

Sous d'autres cieux .... tout aussi parlants.
Une belle recherche d'associations de mots, certaines images restent :

Le soleil de Rome leur cognant sur la tête
Fera tourner le sang sous les chemises noires
Qui clopinent bravement

Il éructe au balcon ce macaque perfide
Distribuant à l’encan de grands coups de menton

Et la foule moutonne comme ces longs épis

[Ba]

Oui, oui et reoui ! Les marches triomphales sur Rome ou Berlin ou Paris me font éternuer du genou.
Bien troussé celui-là !

[Soliflore]

Des épis vraiment indigestes et du chaume bien sanglant.

Les mots sonnent comme le tocsin et le style, c'est du Loïc, magistral!

Bien à toi, l'ami!

[Roz-gingembre]

Beau texte, un quelque chose de baroque pour dire ce qui traverse les temps : le pouvoir et l'assujettissement.

[Sahkti]

De la révolte dans ce texte et une emphase à la mesure de l'enthousiasme souvent bênet qui s'empare de ces troupeaux de moutons. Ce n'est hélas pas passé de mode :-(
Il y a une élégante colère dans ces lignes, Loïc, bien maîtrisée tout en ne perdant pas de sa force.

[Ba]

Loïc portrait de groupe ou de classes sociales peint à traits sombres et vifs.

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