Regards

[Roz-gingembre]

Le regard de l’oiseau est une planète aussi vieille que ma peau

Il faut des plumes pour la faire de velours lever le matin tourne tourne ma belle

Et des printemps pour la faire piaffer

Clignement de troisième paupière
Petite ride au coin de l’œil
Éclat jonquille sortit de l’œuf

Gaffe au matou planqué dans les fourrés

[Hellian]

Ah, Eddy! vous nous manquiez.

C'est un plaisir de lire ce petit poème de printemps

J'ai juste un léger problème avec l'avant dernier vers :

"Éclat jonquille sortit de l’œuf"

Je ne m'explique pas trop bien le "t" de sortit

[Roz-gingembre]

Ça s’appelle une faute d’orthographe Hellian,
A moins que ce ne soit une faiblesse,
placée là j’aurais bien aimé parler de coquille
mais c’eût été peu honnête face à la vigilance de votre lecture.
Fragile tout cela, n’est-ce pas ?

[Arielle]

C'est frais, tout noeuf, à peine éclos ... et pourtant !
On sent derrière le duvet fragile que l'oiseau est, sur notre planète, le dernier représentant des dinosaures : il en a des printemps au compteur et peut peiner à faire se lever le matin !
Grave et léger comme j'aime.

[Hellian]

moi, je vote pour la coquille, ce qui revient à donner faute d'orthographe sa vraie dimension poétique compte tenu du thème, et du vers précisément.

[Tristan]

Hé ben, ça fait du bien de lire un texte comme celui-ci

[Invité]

Oui, c'est ravissant, et plus profond qu'il n'y paraît je trouve. Je ne suis pas sûre de l'utilité du tout dernier vers...

[Roz-gingembre]

Merci pour vos commentaires et va pour la coquille, même si...

Socque, je défends le dernier vers bec et ongles, il représente la menace qui pèse sur les autres vers, même si je l'ai fait volontairement léger.
Je cherche actuellement dans ce que j'écris, au travers d'un discours forcément personnel,la manière de rendre compte du monde. (Ca fait un peu pompeux comme ça, mais à y réfléchir il me semble qu'il y a là un gros enjeu quand on veut un peu écrire) histoire que l'altruisme, le nombrilisme et la vanité ne prennent pas toute la place, déjà qu'ils se partagent une belle part!
L'exercice est difficile, je me souviens d'une discussion animée avec Tristan sur le sujet, car il est aisé de tomber dans le travers de la simple dénonciation.
Promis je te tiens au courant ;=) quelque chose me dit que j'en ai pour un petit moment.

[Ba]

Le chat dans le fourré
Se fourre la patte dans l'oeil
S'il croit dévorer
Le printemps sans écueil.

Joli texte, l'oeuf, lové, l'espoir.

[Invité]

Tu justifies la raison d'être du dernier vers, et la justification me plaît donc je ne dirai rien à l'encontre de ce matou vigilant.

Le reste me ravit. J'y lis l'oeil averti de qui, de quoi prend un malin plaisir à (se) regarder de près, sans concession.
Pas le texte primesautier et sautillant qu'il paraît. Enfin, pas que

[Soliflore]

Une savoureuse fraîcheur dans ces vers printaniers et primesautiers.

Joli moment de lecture

[Sahkti]

Si je comprends tout à fait la présence du dernier vers, confortée dans cette impression par les explications d'Eddy, je regrette toutefois qu'il n'ait pas la même tonalité épurée que le reste; il me paraît trop terre-à-terre mais c'est peut-être volontaire, pour rappeller le quotidien de la menace.

Sinon, pour le reste, je trouve cela fin et réussi, j'ai beaucoup aimé ce texte.

[Sahkti]

Le chat dans le fourré
Se fourre la patte dans l'oeil
S'il croit dévorer
Le printemps sans écueil.

Joli !

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