Aubes
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Aubes
Autour du vent se perdent les pensées sous vide toujours à l’affût d’être d’être ce qu’elles ne sauraient devenir
(N’être pas)
Il pleut les toits reçoivent nos limailles ce sont
Nos dents
Fragiles comme des porcelaines antiques
Qui s’entrechoquent à chaque porte que l’on referme à chaque souffle qui S’éteint
On ne va nulle part on traîne on traîne
On traîne derrière soi son ombre où plongent les grands cygnes du canal
Ces quelques oiseaux de proie et la foule s’abreuve de notre sang contenu entre des murs peints :
La ville sa
Vacuité sa
Vie épinglée
Dans le parc
Aux arbres nus
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
Tombe
Et tout recommence à chaque lendemain
Écoutez le chant
Qui soudain se tait
C’est l’effroi chaque soir et nous prenons nos doses nos décharges de lumière souterraine en nous cachant des étoiles
Nos torses explosent comme des voix noires
C’est le jour soudain c’est le jour et ses bêtes dévorent nos espoirs
(N’être pas)
Il pleut les toits reçoivent nos limailles ce sont
Nos dents
Fragiles comme des porcelaines antiques
Qui s’entrechoquent à chaque porte que l’on referme à chaque souffle qui S’éteint
On ne va nulle part on traîne on traîne
On traîne derrière soi son ombre où plongent les grands cygnes du canal
Ces quelques oiseaux de proie et la foule s’abreuve de notre sang contenu entre des murs peints :
La ville sa
Vacuité sa
Vie épinglée
Dans le parc
Aux arbres nus
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
Tombe
Et tout recommence à chaque lendemain
Écoutez le chant
Qui soudain se tait
C’est l’effroi chaque soir et nous prenons nos doses nos décharges de lumière souterraine en nous cachant des étoiles
Nos torses explosent comme des voix noires
C’est le jour soudain c’est le jour et ses bêtes dévorent nos espoirs
Re: Aubes
Une drôle d'impression à la lecture de ce poème dont je ne sais trop que penser... Je ne parviens, là tout de suite, qu'à exprimer une certaine perplexité... Je retiens cependant cette phrase, pleinement évocatrice :
Et pour tenter de dire quelque chose quand même : je reste sceptique face à ces longs déroulement de phrase et de pensées, qui s'épanouiraient mieux en prose me semble t-il, ici cela nuit au sens et aux images... mais cela reste un avis personnel. (Des souvenirs enfouis très profondément du style de Claude Simon me sont revenus à la lecture de ce texte... brrr La Route des Flandres, célèbre machine à se taper la tête contre les murs.).C’est l’effroi chaque soir et nous prenons nos doses nos décharges de lumière souterraine en nous cachant des étoiles
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: Aubes
Loreena Ruin a écrit:
Et pour tenter de dire quelque chose quand même : je reste sceptique face à ces longs déroulement de phrase et de pensées, qui s'épanouiraient mieux en prose me semble t-il,
J'invente rien sur la forme, c'est du quasi-verset, tout simplement
Loreena Ruin a écrit:brrr La Route des Flandres, célèbre machine à se taper la tête contre les murs.).
Ben c'est bien, Claude Simon, non ?
Re: Aubes
Un petit peu comme Loreena, je suis perplexe quant à ce qu'évoque le poème, mais j'ai des choses à en dire, pour ce qu'elles valent...
D'abord j'aime les longues phrases sans ponctuation qui évoquent bien la lo/angueur du moment et qui permettent parfois de jouer avec la syntaxe en donnant un autre sens que celui auquel on s'attendait initialement :
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
Tombe
Le tout début est vraiment expressif, j'aime beaucoup :
Il pleut les toits reçoivent nos limailles ce sont
Nos dents
Fragiles comme des porcelaines antiques
Qui s’entrechoquent à chaque porte que l’on referme à chaque souffle qui S’éteint
Au fait, pourquoi une majuscule à l'intérieur du vers ?
Ensuite je suis moins fan de la césure ici, qui semble trop évidente :
La ville sa
Vacuité sa
Vie épinglée
Pour finir, et dans le détail :
On traîne derrière soi son ombre où plongent les grands cygnes du canal
Ces quelques oiseaux de proie et la foule s’abreuve de notre sang contenu entre des murs peints :
Je trouve bizarre la juxtaposition des "cygnes" avec "oiseaux de proie"... Et le verbe ne devrait-il pas être au pluriel ? (je comprends aussi qu'il ne le soit pas, c'est une question de curieuse)
Et tout recommence à chaque lendemain
Le "à" me paraît lourd
D'abord j'aime les longues phrases sans ponctuation qui évoquent bien la lo/angueur du moment et qui permettent parfois de jouer avec la syntaxe en donnant un autre sens que celui auquel on s'attendait initialement :
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
Tombe
Le tout début est vraiment expressif, j'aime beaucoup :
Il pleut les toits reçoivent nos limailles ce sont
Nos dents
Fragiles comme des porcelaines antiques
Qui s’entrechoquent à chaque porte que l’on referme à chaque souffle qui S’éteint
Au fait, pourquoi une majuscule à l'intérieur du vers ?
Ensuite je suis moins fan de la césure ici, qui semble trop évidente :
La ville sa
Vacuité sa
Vie épinglée
Pour finir, et dans le détail :
On traîne derrière soi son ombre où plongent les grands cygnes du canal
Ces quelques oiseaux de proie et la foule s’abreuve de notre sang contenu entre des murs peints :
Je trouve bizarre la juxtaposition des "cygnes" avec "oiseaux de proie"... Et le verbe ne devrait-il pas être au pluriel ? (je comprends aussi qu'il ne le soit pas, c'est une question de curieuse)
Et tout recommence à chaque lendemain
Le "à" me paraît lourd
Invité- Invité
Re: Aubes
oui ;-)Tristan a écrit:Ben c'est bien, Claude Simon, non ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Aubes
J'aime plusieurs éléments, dont:
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
Le rythme est très inégal mais cela ne me dérange pas. Cela donne une cohésion au texte dans son apparent désordre. Cela permet également de mettre en relief quelques idées.
Toutefois, des idées, il y en a peut-être beaucoup et tout finit par se croiser, se mélanger, pas forcément de la meilleure façon. Il n'est plus permis à un fil conducteur de se détacher du reste, tout ici s'imbrique tout en évoluant en parallèle; je ne sais pas si c'est le plus heureux pour évoquer tout ceci.
Je ne suis pas une grande fan, de la répétition de mots au sein d'une même phrase.
Au final, partagée je suis. J'aime les idées, j'aime le fond et les mots mais pas leur agencement qui ne leur donne pas de personnalité propre.
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
Le rythme est très inégal mais cela ne me dérange pas. Cela donne une cohésion au texte dans son apparent désordre. Cela permet également de mettre en relief quelques idées.
Toutefois, des idées, il y en a peut-être beaucoup et tout finit par se croiser, se mélanger, pas forcément de la meilleure façon. Il n'est plus permis à un fil conducteur de se détacher du reste, tout ici s'imbrique tout en évoluant en parallèle; je ne sais pas si c'est le plus heureux pour évoquer tout ceci.
Je ne suis pas une grande fan, de la répétition de mots au sein d'une même phrase.
Au final, partagée je suis. J'aime les idées, j'aime le fond et les mots mais pas leur agencement qui ne leur donne pas de personnalité propre.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Aubes
Je dois reconnaitre un un réel travail sur les allitérations.
Peut-être est-ce ce travail, ce trop de travail? qui fait que l'aube tarde à arriver
mais peut-être est-ce l'effet recherché.
Peut-être est-ce ce travail, ce trop de travail? qui fait que l'aube tarde à arriver
mais peut-être est-ce l'effet recherché.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Aubes
Je relis ce matin, forte d'un oeil et d'une oreille (au singulier) neuves, et je dois dire que j'aime vraiment beaucoup ce que je redécouvre.
Une relecture confirme mon attirance pour :
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
et me fait réaliser tout le poids du vers final qui en dit tant en quelques mots, et conclut en beauté et avec efficacité le poème :
C’est le jour soudain c’est le jour et ses bêtes dévorent nos espoirs
Une relecture confirme mon attirance pour :
Chaque été s’achève à dix-neuf heures chaque hiver commence à l’aube le bruit et les lampadaires dansent devant nos yeux jusqu’à la brune ce vertige
et me fait réaliser tout le poids du vers final qui en dit tant en quelques mots, et conclut en beauté et avec efficacité le poème :
C’est le jour soudain c’est le jour et ses bêtes dévorent nos espoirs
Invité- Invité
Re: Aubes
Merci à vous pour les commentaires
Easter : la majuscule en milieu de vers c'est à cause d'un oubli de retour à la ligne :-). Et merci pour ta relecture :-)
Easter : la majuscule en milieu de vers c'est à cause d'un oubli de retour à la ligne :-). Et merci pour ta relecture :-)
Re: Aubes
J'ai beaucoup aimé et lu ceci avec l'espoir de Ferré.
Ca tombait bien.
J'ai aimé le rythme nuancé, qui semble maladroit mais finalement si agile!
De saut en saut, morsure du jour.
Ca tombait bien.
J'ai aimé le rythme nuancé, qui semble maladroit mais finalement si agile!
De saut en saut, morsure du jour.
Cochinchine- Nombre de messages : 78
Age : 29
Localisation : 84
Date d'inscription : 01/04/2009
Re: Aubes
Contente de m'être imposée deux lectures espacées avant de commenter les poèmes. La première fois, j'étais passée un peu à côté de ces "Aubes", à défaut de quelques images particulièrement appréciées.
Je n'en dirais pas plus au risque de me compromettre par un esprit peu vif ( ^^ ), mais cette seconde lecture s'avérait nécessaire. Et, comme on dit : " Jamais deux sans trois ".
Je n'en dirais pas plus au risque de me compromettre par un esprit peu vif ( ^^ ), mais cette seconde lecture s'avérait nécessaire. Et, comme on dit : " Jamais deux sans trois ".
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Aubes
J'hésite vraiment à donner mon avis
J'ai lu une prose, excellente à mon sens , excellente!
Ce texte là, m'interroge et, loin de me laisser insensible ne m'émeut pas!
Un trouble s'installe dès le premier vers, me laissant assombri jusqu'à la fin
Cervantès
< Mentor : merci de ne pas "CITER" le texte à chaque premier commentaire. Totalement inutile et mangeur de place >
J'ai lu une prose, excellente à mon sens , excellente!
Ce texte là, m'interroge et, loin de me laisser insensible ne m'émeut pas!
Un trouble s'installe dès le premier vers, me laissant assombri jusqu'à la fin
Cervantès
< Mentor : merci de ne pas "CITER" le texte à chaque premier commentaire. Totalement inutile et mangeur de place >
Cervantès- Nombre de messages : 48
Age : 82
Localisation : Au soleil...à Marseille
Date d'inscription : 31/03/2009
Re: Aubes
De la rage, de l'amertume, et de la poésie bien sûr.
J'ai été sensible à ces mots, ces fulgurances criantes qui s'allient parfaitement.
J'ai été sensible à ces mots, ces fulgurances criantes qui s'allient parfaitement.
Invité- Invité
Re: Aubes
En lisant, reviennent les frissons des petits matins le dimanche au parc:
v.
et plein d'autres images pour effaroucher le sommeil resté collé aux yeux.On traîne derrière soi son ombre où plongent les grands cygnes du canal
v.
Re: Aubes
je suis pas franchement compétent pour commenter ... alors je m'en tiens au ressenti ! et là, je dois dire que celui-ci me parler moins, m'emporte moins que tes textes précédents. peut être que je te préfère en moins de mots, en phrases moins longues, je ne sais pas trop ...
Claude Simon ? tiens, j'en ai un qui m'attend dans ma bibliothèque. L'acacias, sauf erreur ...
Claude Simon ? tiens, j'en ai un qui m'attend dans ma bibliothèque. L'acacias, sauf erreur ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 48
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Page 1 sur 1
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