brest

[loic]

Brest









Cette vieille princesse affublée de mousseline
Grisailles de Noroîts tricotent sa mantille
Claudicante le soir perchée sur ses pieds bots
Fêlures de bétons au long de ses hangars

Déportée sur son erre en triste Finistère
Les bars s’y enfument d’haleines fatiguées
Dans les grands carénages s’endorment les tankers

Il n’y à d’exotique que l’avenue de Siam
Extrêmes longitudes aux portes des eaux grises

S’y en vont affairés les vieux de l’arsenal
Qui d’un accent rugueux s’apostrophent soudain
Quand mugissent enfin les sirènes blafardes

Et s’allument alors d’électriques néons
Frontispices éclairés qui mènent au désespoir

[Invité]

J'ai bien aimé le poème, sa simplicité et sa rudesse, sauf ces "électriques néons" où l'inversion des places de l'adjectif et de son substantif m'a paru par trop artificielle, complètement décalée dans le ton général du texte.

[Sahkti]

Il n’y à d’exotique que l’avenue de Siam
Extrêmes longitudes aux portes des eaux grises
Ceci traduit joliment toute la mélancolie qui transpire de ce texte, la désillusion aussi.

J'émets un tout petit, léger, bémol "sonore" sur la présence si rapprochée de soudain et enfin, le son "in" n'étant pas aisé à manier.

Sinon, c'est un drame qui se lit avec plaisir.

[Invité]

Ben alors, où est donc le tonnerre ?!!

J'ai un peu de mal avec la syntaxe des premiers vers, j'attendais une liaison plus évidente entre le premier et le deuxième vers, il me semble.
Autrement, c'est tout bon, j'ai beaucoup aimé cette atmosphère de port, de bars enfumés. Les néons ne me dérangent pas, ils font partie du paysage.

[Hellian]

pour l'inconditionnel de Brest que je suis, ce poème est un grand plaisir.

Ah, la rue de Siam et ses néons sous le plomb des nuages de novembre, qui s'étire désespérément en fin d'après-midi. Ça, c'est du blues, du spleen, de la vraie mélancolie bretonne à beurrer les tartines de froment et les galettes. Si tu y ajoutes le piaillement des mouettes qui n'arrêtent pas de gueuler, t'as plus qu'à te jeter dans le bassin de la cale. Après BREST, y a plus rien sauf l'Amérique ou la poésie.

Merci Loïc

[Anne Veillac]

Je vois bien la ville en lisant ton poème, et j'y découvre ce que je ne connais pas. Ton poème me parle.

[loic]

c'est dingue ce que cette ville peut inspirer la poésie, sans doute parcequ'elle n'à rien pour plaire, un peu comme ces filles un peu vulgaires qu'on voudrait pourtant trouver belles (les hommes comprendront :-))

[Roz-gingembre]

Je n'aime pas Brest (je ne l'ai jamais vue que sous la pluie et sans parapluie)
mais j'aime bien ton poème, même si le rythme des derniers vers m'a un peu gêné.

[Arielle]

Je n'aime pas Brest (je ne l'ai jamais vue que sous la pluie et sans parapluie)
mais j'aime bien ton poème, même si le rythme des derniers vers m'a un peu gêné.

Oui, le rythme ! Quel dommage pour la beauté des images, le rendu si juste de l'atmosphère qui mériteraient tellement mieux que ces vers boiteux !

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