Dasein

[Roz-gingembre]

Pâquerette parce que Pâques

On ne sait pas le cœur des gens emmurés dans l’abyme de l’impossible d’y croire

Le myosotis c’est pour le bleu à offrir au ciel gris d’un c’est quand même le printemps
et si on rêve la forme des nuages
c’est pour cela le ciel

Louange pour la mésange qui fait la belle

Prière de laper la rosée habillée de la tonte fraiche d’une pelouse frisson collée à la peau nue du matin
et à la tienne

C’est toujours la terre qui décide où planter l’arc en ciel
et sur la terre
les pieds

[Ba]

Un mot ou deux pour les " emmurés " et la peinture fraîche de ce texte.

[Invité]

Je trouve le poème, sauf à la fin ("C'est toujours la terre (...))", maniéré. J'y lis de l'afféterie et trouve que cela ne convient pas au sujet.

[Roz-gingembre]

Comme tu y vas fort!
Le sujet est délicat soit, mais de là à parler d'affèterie je ne crois vraiment pas.
Ceci dit je respecte ta lecture, d'autant plus que je la crois sincère. Mais je crois aussi que tu te trompes
Affèterie!! mince alors

[Tristan]

Je suppose que le titre faif référence à Heidegger, mais je ne maîtrise (je ne connais) pas ou presque pas sa pensée.
Cela dit, ça ne m'a pas empêché d'apprécier le texte. Hormis le premier vers, j'ai beaucoup aimé.
Voici l'art du commentaire inutile :-)

[Invité]

Comme tu y vas fort!
Le sujet est délicat soit, mais de là à parler d'affèterie je ne crois vraiment pas.
Ceci dit je respecte ta lecture, d'autant plus que je la crois sincère. Mais je crois aussi que tu te trompes
Affèterie!! mince alors

J'espère en effet me tromper ! Roz-gingembre, tu sais, je pense, que la seule manière que je connaisse de manifester mon respect c'est d'être sincère...

[Ba]

Alors là, je suis tombée sur le sens de " Dasein " ! Je n'ai pas encore saisi, si nous étions heureux d'être présents en " étant " détachés de l'être temporel ou l'inverse.
Quand je pense ( ? ) que j'ai écrit fraîcheur du texte...
Silence dans mon rang.

[Arielle]

Euh ! Là, je me sens un peu comme la poule devant la fourchette ... Je vais me donner le temps de la réflexion. J'aurai peut-être une illumination dans les heures qui suivent ... ;-)

[Roz-gingembre]

Je ne me lancerais certainement pas dans un cours de philo -ce dont je serais d'ailleurs incapable. Juste deux mots pour Ba même si je ne suis pas sûre que ce soit vraiment nécessaire.
La question du bonheur ne se pose pas dans le Dasein, éventuellement celle de la satisfaction d'être. L'étant qualifiant l'homme autant que l'animal, le Dasein lui se caractérise par l'être en tant que conscience de son étant et surtout d'une temporalité sans cesse renouvelée.
Tout ça pour dire qu'il vaut mieux chercher à être aujourd'hui et sur terre même s'il pleut, que dans une idéologie (peu importe laquelle d'ailleurs; on en devine une dans le poème qui ferait d'ailleurs peut être sursauter Heidegger).
Pas très romantique tout ça je le concède.

Tristan je t'avouerais n'avoir jamais lu Heidegger dans le texte : c'est complètement imbuvable, mais difficile de faire la passe sur la phénoménologie qui a laissé des influences intéressantes chez les penseurs français.
Sinon la philosophie est bien plus intéressante que la philologie. Chez moi ça ce manifeste par la vilaine habitude de tout interroger (sans toutefois chercher à trouver UNE réponse) et à écrire -parfois, des poèmes.

Y'avait pas tout ce discours dans mon poème. Maintenant ça me plait bien qu'il le fasse surgir.

[Invité]

Pâques pour le passage, voilà ce que je lis dans ce poème. L'instant présent, l'éphémère. Et cela me suffit, merci.

[Ba]

Je garde donc à " dessein " la conscience de l'animalité et l'idée de " passage ".

[Arielle]

Bon, l'esprit sain m'ayant éclairée, j'y reviens et je retiens, pour ma part :

C’est toujours la terre qui décide où planter l’arc en ciel
et sur la terre
les pieds

et j'adhère du talon au bout des orteils !
Pour le reste, j'avoue que l'explication de texte était bienvenue.

[Invité]

J'ai aimé, je n'ai pas cherché le lien.
Je me suis cassé la tête une journée à prononcer le titre de 3 façons .
Moralité : je m'en bas les ris de veau, j'ai aimé le texte lui-même.

[Hellian]

Lorsque je lis un poème de cette facture et les commentaires qui le suivent, il me remonte toujours un vieux complexe du style : « merde et ratamerde, ils ont tout compris, par moi !» Surtout, lorsque ça s'intitule « Dasein ». Cette sonorité à la fois rugueuse et soyeuse m'a toujours foutu la trouille, trouille confirmée par la lecture de l'oeuvre (enfin, devrais-je dire pour être honnête, de son début). Aussi, un poème qui s'intitule comme ça ne pouvait que d'emblée me renvoyer à mon imbécillité première.il faut dire que vos commentaires ont failli m'achever.

Mais, comme je suis têtu, ce qui me permet de compenser mon imbécillité, je l'ai lu et relu. Du coup, j'ai fini par oublier le titre, je me suis donc affranchi de la pseudo difficulté de certaines formules du type


dans l’abyme de l’impossible d’y croire

Ou

d’un c’est quand même le printemps

Qui ont pu faire dire à Socque (hier de mauvaise humeur) que le texte était maniéré, pour me régaler de vers comme ceux-ci :

Prière de laper la rosée habillée de la tonte fraiche d’une pelouse frisson collée à la peau nue du matin
et à la tienne.

Aussi, je me suis dit que finalement, sous ses aspects « pas facile », ce beau texte est un éloge de la simplicité « du vivre malgré tout »
peut-être bien que je me trompe, mais, comme Panda, je m'en bats un peu les ritournelles, car je veux inscrire la polysémie poétique au nombre des articles premiers de la charte du «Das sein "

je voulais dire aussi : si je ne crois pas à Pâques, je crois aux pâquerettes et m'étonne toujours du retour du printemps. je me suis donc point emmuré dans l'abyme...

Ps: je n'arrive pas à savoir si « imbécillité » s'écrit avec "l" ou "ll". Au secours !

[Tristan]

Roz-gingembre, saurais-tu comment est-ce que je pourrais avoir un panorama de la pensée de Heidegger (ailleurs que sur wikipedia) sans avoir à me taper ses oeuvres ?

[Roz-gingembre]

Mais oui Hellian, c'est exactement cela.
Aussi peux-tu mettre autant d'ailes à imbécile que tu le désires (sourire)

Tristan, je peux te conseiller deux ouvrages "Heidegger et le sens de l'histoire" de Jeffrey Andrey Barash (trouvé chez un déstockeur....) mais pour une initiation je ne peux que te conseiller l'excellente biographie écrite par Laure Adler "Dans les pas d'Hannah Arendt". Hannah fut la maitresse d'Heidegger, jamais reconnue par lui, elle laisse cependant dans l'histoire de la philosophie des textes majeurs. (peut-être que je dis cela parce que je les comprends). Sa philosophie, initialement inspirée par Heidegger qui était son professeur, (mais aussi par Jasper) se veut également phénoménologique et ontologique. C'est cette première lecture, parce que Laure Adler pose les bases des concepts de la philosophie d'Heidegger, qui m'a permis d'aborder d'autres lectures. Mais c'est Hannah Arendt que je continue de lire.

Ceci dit je répète que je ne suis pas une spécialiste.

[Tristan]

Oui, j'ai déjà été amené à aborder les textes de Hannah Arendt. Je note les références. Merci !

[Sahkti]

On ne sait pas le cœur des gens emmurés dans l’abyme de l’impossible d’y croire
Joli mais un peu trop chargé à mon goût, presque lourd.

Me plaisent:
Le myosotis c’est pour le bleu à offrir au ciel gris d’un c’est quand même le printemps
et si on rêve la forme des nuages
c’est pour cela le ciel
et
C’est toujours la terre qui décide où planter l’arc en ciel
et sur la terre
les pieds
Le reste me paraît moins réussi, moins fluide.

Ceci, c'est pour la forme.
Pour le sens, vu les explications données, je rejoins ce qui est dit, il se dégage pas mal d'idées intéressantes de tous ces mots.

PS: Heidegger ne me paraît pas imbuvable du tout ;-) Mais la philo et moi, c'est une longue histoire... un métier ;-)

[Sahkti]

Tristan, je rejoins Eddy/Roz à propos de Heidegger et le sens de l'histoire de Jeffrey-Andrew Barash, c'est une initiation bien menée, en douceur.

Je te conseille également, entre autres, les textes que lui a consacrés Jean-Michel Salanskis.

[Hellian]

Martin Heidegger ne me semble pas plus imbuvable que ce texte, en tous cas.
(Ce commentaire a gâché mon plaisir.)

Euh là, faudrait expliquer ! ou c'est maladroit ou c'est insuffisant.

[Hellian]

Je ne suis pas certain qu'il soit toléré de commenter les commentaires, mais bon...
Il se peut que je sois maladroit et insuffisant...
Je vais néanmoins m'expliquer.
Le texte à l'origine de ce fil m'a amuse, je ne le qualifierais pas pour autant de poème, mais c'est une autre question.
Lire que M.H. est imbuvable m'a déplu.
Difficile, oui, imbuvable, non.
L'oeuvre de Heiedegger m'a été une révélation tant en ce qui concerne l'Histoire que la poésie.
Suis-je, maintenant, adroit et suffisant ? Je ne le crois pas davantage.

eh bien voilà ! c'est plus clair.

Ne nous fâchons pas ! tel que ton commentaire se trouvait formulé, il prêtait à interprétation...plutôt péjorative. voilà tout. C'était donc maladroit parce qu'insuffisant. maintenant non.

Cordialement à toi.

[mitsouko]

moyennement séduit

et puis arrive la dernière phrase :

"C’est toujours la terre qui décide où planter l’arc en ciel
et sur la terre
les pieds"

une belle lumière

[Manu(manisa06)]

Pas pour moi ce genre de poésie dénué de sens, de structure et de forme.
Désolé.

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